Par Nicolas Lecaussin
Un article de l’IREF-Europe
Il est très rassurant et encourageant d’entendre le nouveau ministre de l’Éducation parler d’autonomie à l’école, de réformes pédagogiques et d’un système éducatif transformé (moins rassurant lorsqu’il parle d’un budget en hausse…). M. Blanquer marche-t-il dans les pas du comte Charles de Montalembert bataillant pour la liberté d’enseignement ?
« La liberté elle-même, toujours plus compromise par ses prétendus amis que par ses ennemis, n’a-t-elle pas tout à gagner à être placée dans l’âme du peuple français ? » soutenait le comte devant la Chambre des Pairs en avril 1844, en défendant la liberté de l’enseignement secondaire.
Notre ministre pourrait en effet s’inspirer du combat de l’illustre Montalembert. D’autant plus que les réformes en faveur de la liberté à  l’école sont de plus en plus nombreuses un peu partout dans le monde. De nouvelles études montrent par exemple que les élèves qui profitent du chèque-éducation (voucher) ont de meilleurs résultats que les autres. En Amérique, dans l’État de la Louisiane, plus de 7 000 élèves, dont 90% Afro-américains, ont amélioré leurs résultats scolaires grâce ces chèques qui ont permis à leurs parents de choisir leur école. Pareil pour plus de 34 000 élèves dans l’Indiana.
Les études réalisées par l’Université de l’Arkansas ont montré un net progrès des élèves bénéficiaires du bon scolaire, et cela quelle que soit l’école, publique ou privée. Car les chèques-éducation peuvent être utilisés dans l’une ou l’autre et la possibilité de choisir oblige les écoles à améliorer leur manière d’enseigner. Concurrence oblige ! Des résultats impressionnants viennent d’être rendus publics à New York. À Harlem, leurs résultats n’ont cessé de s’améliorer depuis 10 ans. Aujourd’hui, il existe des listes d’attente tant la demande est grande.
Selon l’association Succes Academy Charter Schools, 84 % des élèves noirs et hispaniques de ces écoles autonomes obtiennent aujourd’hui de meilleurs résultats lors des tests scolaires que les enfants blancs des autres écoles. Du jamais vu dans le passé. Aux États-Unis, l’avenir de l’école libre et des chèques-éducation est de plus en plus dégagé. La ministre de l’Éducation, Betsy DeVos, a été une militante d’association en faveur du school choice, son mari étant même fondateur d’une charter school.
L’IREF a consacré de nombreux travaux à la réforme scolaire, à la liberté et l’autonomie de l’école aux Pays-Bas, aux chèques-éducation en Suède ou encore au charter schools du Royaume-Uni (notamment dans le livre Échec de l’État, Pour une société de libre choix).
Il ne reste qu’à espérer le succès de notre ministre qui semble avoir compris qu’elles étaient les clefs de la réforme scolaire. Charles de Montalembert pourrait lui servir de guide.
Article initialement publié en août 2017.
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Malheureusement un énarque ne sait que distribuer de l’argent
Blanquer n’est pas énarque …
mc2
Et J.M.Blanquer est moins un politicien que compétent dans son domaine: ses objectifs vont manifestement dans le bon sens: sa volonté de libération pédagogique (des établissements) pour une meilleure INSTRUCTION plus orientée sur le résultat s’oppose à l’idée d’ÉDUCATION (conditionnement) des citoyens.
Laissons-lui sa chance!
…….Comme le Président!!!
@ sitonia83
oui! Le président étant “indestituable” (sauf “démence” officielle), il n’y a plus qu’à attendre et voir!
La liberté….mais cela n’a pas de sens dans une école sans discipline.
L’école n’a pas besoin d’être créative laissez donc cela aux artistes qui eux ont besoin de liberté.
Quant à l’argent , faut ce qu’il faut si l’organisation actuelle a besoin , il en faut plus ou changer l’organisation…et cela ne peut pas se faire avec plus de liberté .
” La liberté….mais cela n’a pas de sens dans une école sans discipline. ”
Décidément vous avez souvent un sacré problème pour comprendre ce que veut dire la liberté de choisir notamment dans le domaine de l’école où chaque parents d’élèves peut choisir librement l’établissement scolaire pour leurs enfants . Quand les parents d’élèves grâce à la liberté de choisir deviennent des clients exigeants pour l’instruction de leurs rejetons croyez moi que les établissements scolaires feront tout pour assurer une certaine discipline et cela pour enseigner dans les meilleurs conditions faute de quoi ils mettront la clé sous le paillasson quand les parents d’élèves iront voir ailleurs.
@ Le nouveau
(D’accord avec votre réponse à reactitude)
Si le libre choix est évidemment un idéal, la réalité impose cependant des contraintes. Il y a, actuellement, une augmentation démographique provisoire des 12-16 ans: il ne serait pas raisonnable de bâtir de nouvelles écoles alors qu’il y a concordance entre nombre de places et nombre d’élèves (c’est le cas à Bruxelles): un système basé sur les préférences (côté libre) est atténué par les réalités qui peuvent conduire l’élève dans l’école choix n°2, avec la meilleure équité réaliste (fratrie, distance …) possible: ce n’est pas une sinécure et on ne peut trouver cela “révoltant”.
Sachant que l’enseignement est +/- “gratuit” dans le “privé” comme dans le “public” depuis le “pacte scolaire” (1959): l’enseignement est bien mixte en Belgique (privé/public: 50/50, en Wallonie; 75/25 en Flandre).
On parle de liberté des enseignants et des établissements, pas de liberté des élèves.
Ce qui suppose organisation, responsabilité et sanctions comme dans toute entreprise bien gérée.
Excellent article qui doit répéter encore une fois des évidences. Les exemples à travers le monde montrent à l’évidence que les résultats sont bien meilleurs si les parents peuvent choisir l’établissement scolaire pour leurs enfants. La concurence oblige les établissements scolaires à être compétitifs sous peine de disparaître. C’est pour cela qu’en France les syndicats, de gauche essentiellement, sont vent debout contre ce système. Cela obligerait les enseignants à se remettre en cause.C’est tellement mieux de continuer à être payé même si l’on est mauvais.