Ces idées reçues qui coulent l’Afrique

Il faut définitivement rompre avec les idées reçues populistes qui figent la croissance économique et aggravent la misère.

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Ces idées reçues qui coulent l’Afrique

Publié le 17 août 2017
- A +

Par Martin van Staden.
Un article de Libre Afrique

Murray Rothbard, économiste et philosophe politique, a écrit dans un essai qu’il n’y avait rien de mal à ne pas comprendre l’économie, compte tenu de la nature spécialisée et souvent complexe de cette science. Cependant, il souligne que « Il est totalement irresponsable d’avoir une opinion tranchée et honnête sur les sujets économiques tout en restant dans cet état d’ignorance ».

Dans un pays confronté à des perspectives économiques extrêmes comme l’Afrique du Sud, il est toujours important de revenir aux principes de base. Les explications les plus simples sont les plus vraisemblables. Pourtant, de nos jours, il semble qu’il n’y ait qu’une seule théorie «économique» acceptée : l’intervention gouvernementale comme solution à tous les problèmes.

Les travailleurs seraient exploités

Cette conception s’est imposée à l’échelle nationale après des années de diffusion d’idées reçues. Par exemple, l’idée selon laquelle les travailleurs seraient exploités par les employeurs.

Ceci est accepté comme un truisme sans aucune autre réflexion. Les marxistes croient en leurs théories de la valeur-travail et de la plus-value. Selon eux, la valeur travail n’est pas récompensée à sa juste hauteur. Le méchant patron capitaliste ne paierait au travailleur qu’un salaire de subsistance.

La différence entre la valeur «réelle» du produit et le salaire que le travailleur gagne est une plus-value que le capitaliste conserve pour lui-même. En d’autres termes, les travailleurs ne reçoivent pas une part équitable, et leurs patrons capitalistes gourmands gardent la majeure partie du butin, d’où l’exploitation.

Ces théories marxistes sont – objectivement – fausses et aucun économiste sincère et sérieux ne dira le contraire. La valeur ne dépend pas seulement de la quantité de travail incorporée dans un produit. Un individu peut passer un mois à assembler une chaise, mais c’est la demande sur le marché qui déterminera au final si le prix est plus ou moins élevé sur le marché.

Les consommateurs paient d’abord pour la satisfaction (utilité) que leur procure le produit, quel que soit l’effort de travail déployé dans la production. En outre, le travail joue souvent un rôle secondaire dans la détermination du prix d’un bien ou d’un service comparé au coût des machines, des frais généraux et de gestion qui jouent un rôle décisif.

Ceci est basé sur le principe de la subjectivité de la valeur, qui est bien illustré par l’histoire de «l’eau dans le désert». Si quelqu’un qui a été bloqué dans le désert pendant des jours se retrouve devant deux grands conteneurs, l’un contenant de l’eau et l’autre des blocs d’or, lequel sera le plus précieux aux yeux de cette personne ?

D’évidence il choisira l’eau car l’or n’est pas objectivement plus précieux que l’eau à ce moment. La valeur dépend du besoin d’un consommateur. Ainsi les théories de la valeur-travail et de la plus-value nagent dans un océan d’erreurs.

Les travaux publics créeraient de l’emploi

Une autre erreur est l’idée selon laquelle les programmes de travaux publics créeraient de l’emploi. C’est une idée coriace depuis le temps de l’apartheid. Pourtant, objectivement il s’agit ici de payer des gens avec leur propre impôt.

Ce qui se passe en réalité c’est que des entrepreneurs compétitifs du secteur privé sont écartés de ces opportunités de travail au détriment d’un secteur public qui octroie les marchés dans la plus grande opacité.

La corruption et le copinage font exploser le coût de ces projets qui finalement pèsent bien lourdement sur le contribuable sans offrir plus d’emplois que si le secteur privé avait obtenu le marché en toute transparence.

La nationalisation serait salvatrice

Encore aujourd’hui, la nationalisation est présentée comme une solution noble aux problèmes économiques. Pourtant, depuis les chemins de fer du XIXe siècle, la nationalisation a toujours apporté de mauvais résultats.

Au mieux, une fois qu’une entreprise ou une industrie est nationalisée, elle est marquée par l’inefficacité et un manque de respect pour les consommateurs (pensez aux files d’attente au bureau de poste d’Afrique du Sud).

Au pire, le secteur s’effondre complètement avec comme corollaire la destruction de l’économie (pensez aux mines du Zimbabwe et à l’agriculture soviétique). La privatisation, en revanche, a produit des résultats plus positifs, bien que variables selon la façon dont elle a été mis en œuvre.

En effet, lorsqu’une privatisation se fait en toute transparence, de manière non corrompue, et hors copinage, l’efficacité est au rendez-vous. Par contre, si la privatisation se réduit à un simple transfert de propriété de l’État vers des amis de celui-ci, et avec une protection monopolistique, l’inefficacité est inévitable ; et pourtant on utilise aussi dans ce cas le terme privatisation.

Soulignons quand même qu’une mauvaise privatisation est encore préférable à une nationalisation, car ces entreprises privatisées subissent inexorablement la sanction du marché et sont vouées à la faillite rapidement si elles n’améliorent pas leurs performances.

Le capital serait entre les mains des Blancs

Enfin, les Sud-Africains ont fini par comprendre que le «monopole des blancs sur le capital» est une menace illusoire instrumentalisée par une classe politique défaillante qui cherche des excuses pour masquer un bilan catastrophique.

Pourquoi continuer à écouter ces discours mensongers polluant les analyses ? Il faut définitivement rompre avec ces idées reçues populistes qui figent la croissance économique et aggravent la misère. C’est le point de départ du chemin vers la prospérité en Afrique du Sud, comme dans le reste du continent d’ailleurs.

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Voir les commentaires (16)

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  • A part le dernier paragraphe, cet article est général et est loin de l’Afrique.
    On pourrait tout aussi bien appliquer ces réflexions à la France.

  • Pour le dernier paragraphe, il faudrait ajouter que ce point est souvent brandi par les dirigeants comme un chiffon rouge pour masquer les dégâts d’un autre fléau, répandu, y compris au sommet du pouvoir sud africain : la corruption.

  • La privatisation de certains services ne se passe pas toujours bien. Certains aimeraient renationaliser les services de chemin de fer anglais tellement . Augmentation exagéré des tarifs, hausse des accidents.

    http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/au-royaume-uni-la-privatisation-des-chemins-de-fer-deraille-628489.html

    http://tempsreel.nouvelobs.com/rue89/rue89-economie/20120718.RUE1306/pourquoi-le-labour-veut-re-nationaliser-le-rail-britannique.html

    • Il est vrai qu’en France il n’y a jamais de train supprimé, les retards sont exceptionnels et particulièrement bien indemnisés et les tarifs sont des modèles de stabilité et de transparence. Il va sans dire que les jours de grève sont une légende urbaine dans notre beau pays.

      Pendant ce temps, au Japon, après la privatisation le retard cumulé sur une année de l’ensemble des trains se compte en… minutes, et vous savez précisément à quelle hauteur des quais vos trains vont s’arrêter. Chacun voit midi à sa porte.

    • Après une période de quelques années où la privatisation britannique n’avait effectivement pas amélioré les choses, les trains anglais sont devenus incomparablement meilleurs et plus sûrs que les français. Il suffit d’y aller voir plutôt que de prendre ses informations sur les sites gauchistes français…

      • @ MichelO
        Il ne serait évidemment pas facile de « privatiser » les « services publics », en France! Y-a-t-il, d’abord, une volonté politique ou populaire: je n’en ai pas l’impression!
        Ensuite, la puissance syndicale y est particulièrement prégnante et les « actions » (« action » = grève !?!) particulièrement efficaces pour paralyser le pays, chantage traditionnel! Enfin, les statuts du personnel en font la véritable « aristocratie du prolétariat ». Si on comprend bien qu’un « chauffeur » (tiens!) de locomotive à vapeur et charbon ne puisse travailler bien au-delà de 50 ans (sans même parler du risque d’antracho-silicose), il ne profitait pas habituellement de plusieurs décades de sa retraite. Qu’en est-il d’un conducteur de TGV, pourtant logé à la même enseigne statutaire encore améliorée?
        La solution pourrait venir, doucement, de l’U.E. et de la concurrence internationale sur votre territoire, peut-être.
        Mais comment privatiser la future « Ex-SNCF », déjà en faillite théorique établie: l’état continuerait à payer les dettes dont aucun acheteur potentiel ne voudrait? Et comment continuer à couvrir le territoire, lignes déficitaires comprises? Quelles solutions alternatives?

        L’état français « ubiquitaire » doit se préparer à ce futur « cornélien »! La tache sera titanesque!

  • Une idée reçue l’idée selon laquelle les travailleurs seraient exploités par les employeurs. ? Une idée en héritage de la traite des noirs, de l’esclavagisme et de l’exploitation des ouvriers dans les usines du XIX° !
    Le capitaliste a un lourd passé !
    Je ne parle évidemment pas de l’entrepreneur de PME mais de tous ces banquiers et bailleurs de fonds divers qui attendent le plus haut rendement possible de leurs capitaux. Ce sont eux les parasites de la société.

    • Tandis que ceux qui dépensent l’argent du contribuable sans en attendre de rendement sont des bienfaiteurs de l’Humanité, cette humanité qui naquit en Afrique…

      • Mais ils le dépensent à quoi tout cet argent ? Des routes, des ponts, des hôpitaux, des aides sociales, des écoles, des enseignants peut-être ?

        • @ Jean d’Août
          Arrêtez de dire qu’il faut x millions de fonctionnaires pour l’infrastructure (en partie déjà sous-traitée), l’aide sociale ultra-complexe et hyper-réglementée, l’enseignement national à côté d’un enseignement privé conventionné efficace, des hôpitaux plus coûteux et plus rares que les cliniques qu’on charge maintenant de « collaboration »!

          Les fonctionnaires, ce sont surtout des intermédiaires dans des bureaux qui s’occupent de papiers à cause de lois et règlements délirants par le nombre, la complexité, les conditions tatillonnes ne justifiant pas cette sorte de « commission » entre l’argent récolté et l’argent redistribué, hors dette!

          Le nombre de fonctionnaires, en France est anormalement élevé et ils sont loin d’être tous et toujours « au service » de la population!

    • L’esclavagisme n’a rien de libéral.

      Quant aux conditions de vie et de travail des ouvriers, il faut mettre cela en perspective avec les conditions auxquels ils ont échappé : la vie plus que miséreuse dans les campagnes.

      On ne peut pas décemment imposer au XIXè les standards du XXIe, ça n’a pas de sens.

      À l’époque, les ouvriers voyaient leur condition s’améliorer, même si cela restait effroyable.

  • « Les explications les plus simples sont les plus vraisemblables » Voilà, à un moment on doit admettre que les individus sont différents, le cacher satisfait la morale certes, mais c’est cynique, en plus faire l’autruche n’a jamais empêché l’autruche de se faire dévorer.

    • @ Funky Monkey
      Ne dites pas de mal des autruches! Aucune n’enfouit sa tête dans le sable pour échapper au danger! Elle cherche à manger!
      Cet article parle d’idées reçues: la votre l’est aussi!

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