La liberté comme alternative à la social-démocratie

Une fédéralisation de la France permettrait de restaurer la responsabilité des administrations locales, et une sélection des meilleurs.

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La liberté comme alternative à la social-démocratie

Publié le 18 juillet 2017
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Par Damien Theillier.

Le vrai sens de la liberté

La liberté individuelle (propriété de soi) ne signifie pas le « droit » au travail, à l’éducation, aux soins de santé, au logement ou à quelque autre bien, étant donné que ces « droits » impliquent pour les autres le devoir de fournir ces prestations. Si une personne est obligée de se sacrifier pour les autres, ce n’est pas la liberté, mais l’esclavage.

La liberté signifie que chacun a le droit de faire ce qu’il souhaite avec sa vie et ses biens, tant qu’il n’interfère pas avec la vie et la propriété d’autrui. La propriété de soi, c’est le droit que chaque individu a sur ses propres facultés, sur sa vie, et donc sur les fruits de son travail. Cela s’appelle l’auto-gouvernement.

Au contraire, ce que l’on voit aujoud’hui dans nos démocraties, c’est que les gens décident par le vote de la vie et du travail des autres. Une telle situation est injuste. Les individus n’ont aucune obligation de se sacrifier pour le collectif, comme c’est le cas dans les systèmes socialistes, fascistes ou sociaux-démocrates.

Dans une société libre, le vote est un mécanisme approprié pour la sélection de ses représentants politiques mais non, comme le veut la démocratie actuelle, de ses principes éthiques et politiques. Il faut donc limiter le pouvoir du gouvernement à une seule fonction : la protection des droits individuels. C’est le vrai sens de la liberté, tel qu’il a été si bien compris et exposé par Frédéric Bastiat au XIXe siècle.

Une alternative crédible à la sociale-démocratie ?

Ce que veulent les individus, c’est reprendre le contrôle de leur propre existence. Ce chemin de la liberté passe par l’autonomie maximale et l’auto-gouvernement c’est-à-dire par la décentralisation et la multiplication de petites unités administratives, conçues par les gens eux-mêmes.

Bien sûr, la sécession ne peut pas nécessairement conduire immédiatement à l’autonomie administrative complète. Mais ce qui y conduit, c’est de privilégier toute forme de décentralisation qui transfère certaines responsabilités du gouvernement central vers un gouvernement local.

Les décisions doivent être prises localement, au niveau administratif le plus bas possible, jusqu’au quartier. Cela pourrait être une forme réaliste de transition entre la situation actuelle et la sécession complète.

L’État-nation et la sociale-démocratie sont des institutions du XXe siècle, pas du XXIe siècle. Le chemin vers l’autonomie et l’auto-gouvernement continuera, mais il ne passera pas par les larges démocraties redistributives.

Il passera par la décentralisation et par l’organisation des personnes en plus petites unités administratives, conçues et gérées par les gens eux-mêmes.

Une alternative crédible à la démocratie, serait donc un système politique basé sur l’autodétermination de chaque individu, caractérisé par la décentralisation, la gestion locale et la diversité.

Dans une société libre, la règle principale serait de ne commettre ni fraude, ni violence, ni vol. Tant que les gens s’en tiennent à cette règle, ils pourraient offrir tous les services, y compris ceux qui sont aujourd’hui considérés comme des « services publics ».

Ils pourraient également créer comme ils l’entendent leurs propres communautés — monarchiste, communiste, conservatrice, religieuse ou même autoritaire, pour peu que leurs « clients » adhérent volontairement et pour peu qu’ils laissent les autres communautés tranquilles.

En fait, une société idéale et libre serait semblable au modèle sur lequel est basé Internet et le Bitcoin. Avec ce modèle, seules quelques règles s’appliquent. Elles sont simples à respecter. Pour le reste, chacun peut participer à sa guise.

Concrètement à quoi ressemblerait cette alternative ?

Nous devrions mettre fin à notre modèle d’État jacobin et bonapartiste, et revenir à un mode d’administration plus local et plus dynamique. Les grandes organisations gouvernementales seraient démantelées.

Il n’y aurait plus de ministères de l’Éducation, de la Santé, des Affaires sociales, des Affaires économiques, de l’Agriculture, des Affaires étrangères, des Finances et de l’Aide au développement. Seuls des services publics essentiels pour assurer l’ordre public et pour faire face aux enjeux environnementaux seraient tolérés.

L’État-providence serait converti en un régime d’assurance privé ou en coopératives. Cela offrirait liberté et sécurité aux citoyens. Ils seraient en mesure de choisir eux-mêmes une assurance, soit individuellement soit collectivement, par les syndicats ou les entreprises pour lesquelles ils travaillent.

Le contrôle de l’État sur notre système financier serait aboli afin que les gouvernements ne puissent plus éroder la valeur de notre monnaie et provoquer des cycles économiques. De cette façon, un marché financier international équitable serait créé, ayant cessé d’être manipulé par les États et les institutions financières reliées aux gouvernements.

Enfin, les citoyens qui voudraient des gouvernements forts, paternalistes et coûteux (qu’ils soient de gauche ou de droite) pourraient les avoir sans les imposer à tout le monde.

Il est parfaitement vain d’essayer de convaincre ces gens-là qu’ils ont tort. Encore une fois, la seule solution c’est de multiplier les unités administratives. Les citoyens pourront ainsi se détourner eux-mêmes des gouvernements autoritaires et mal gérés et rejoindre ceux qui produisent les meilleurs services au plus bas coût.

De même, chaque politicien et chaque haut fonctionnaire sera incité par la concurrence à rendre son gouvernement aussi efficace et utile que possible.

Utopie ?

Bien sûr que non, cette solution existe dans beaucoup de pays, c’est la fédéralisation. L’idéal serait de faire de chaque département un État fédéré, et de reléguer à Paris un gouvernement qui se devrait de respecter le principe de subsidiarité.

Pourquoi le département plutôt que la région ? Parce que c’est la plus ancienne de nos divisions territoriales, et il a de ce fait une légitimité historique plus importante.

Bien sûr, il conviendrait de supprimer les préfets, ces agents du gouvernement central qui évoquent au sein du pays les gouverneurs coloniaux agents de la métropole.

Cela permettrait de mettre fin au socialisme territorial, dont le dernier exemple en date en a été donné par le redécoupage régional. La fusion des régions a en effet permis de maquiller la carte de l’endettement des régions : la nouvelle région Midi-Pyrénées-Languedoc affiche 70 % d’endettement, au lieu de 28 % et 118 % ; Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine affiche 97 %, au lieu de 78 %, 101 % et 108 %.

La manœuvre redistributive pénalise les territoires bien gérés au profit de ceux où a sévi la gabegie ; un véritable darwinisme au profit des incompétents, des irresponsables et des clientélistes.

Ensuite, les vrais libéraux n’attendent pas d’un gouvernement qu’il instaure le libéralisme, ce qui est une sorte d’étatisme à l’envers tout à fait contradictoire et nocif. Les vraies réformes libérales sont négatives.

Les seules décisions que devrait prendre un gouvernement libéral sont des suppressions de réglementations existantes, de barrières bureaucratiques, de restrictions fiscales et monétaires, qui sont autant de rentes cachées pour certaines catégories de citoyens.

Les avantages de cette mutation seraient multiples

Ils apporteraient d’abord tous les bienfaits connus du gouvernement local : une réactivité accrue, une démocratie plus réelle.

Une fédéralisation de la France permettrait de restaurer la responsabilité des administrations locales, et une sélection des meilleurs.

Une compétition de la saine gestion résulterait de la fédéralisation, qui pousserait chaque État fédéré à la réforme, sous peine d’être déclassé par rapport à ses voisins, plutôt que de baigner tous ensemble, comme aujourd’hui, dans un bain de médiocrité socialiste.

Elle donnerait également la liberté de redéfinir à l’échelon local, le cadre juridique qui correspondrait le mieux aux convictions de chacun, permettant ainsi un vrai pluralisme, que ce soit sur le plan sociétal : statut matrimonial, statut de l’embryon, adoption, etc. ; ou sur le plan du travail : flexibilité à l’entrée et à la sortie, statut des travailleurs indépendants, travail le dimanche, âge de la retraite, etc.

Enfin, cette France de départements/États-fédérés permettrait de libérer les énergies créatrices dans le pays : ceux qui, faute de parler une langue étrangère ou de vouloir quitter leur pays, sont aujourd’hui condamnés à rester soumis à l’État français, pourraient aller chercher à deux départements du leur un État fédéré où la fiscalité, par exemple, serait vraiment plus favorable, et non pas marginalement, comme aujourd’hui où la fiscalité est si largement nationale.

La mobilité permettrait à nos compatriotes entreprenants d’aller s’exprimer ailleurs, sans pour autant quitter le pays.

(Merci à Philippe Fabry pour sa contribution à cet article)

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