Et vous, vous arrivez à calculer votre impôt sur le revenu ?

Comment calculer son impôt sur le revenu ? C’est presque impossible. Alors imaginez comment vous vérifierez votre prélèvement à la source…

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Et vous, vous arrivez à calculer votre impôt sur le revenu ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 10 juillet 2017
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Par Thierry Benne.
Un article de l’Iref-Europe

Voilà quelques semaines seulement, après vous être échiné(e) durant une heure ou deux (et parfois bien plus !) à vérifier ligne à ligne votre déclaration de revenus pré-remplie, l’avoir documentée, l’avoir rectifiée ou complétée le cas échéant, vous êtes enfin parvenu(e) au feuillet final et en un dernier clic vous avez victorieusement obtenu, comme par un coup de baguette magique, le montant de votre impôt sur le revenu.

Et naturellement en rapportant quasi-instinctivement ce montant à vos revenus, vous avez cru pouvoir en déduire le taux moyen d’imposition que vous retiendrez pour vos prévisions et budgets futurs.

Eh, bien, très probablement vous avez tout faux ! Car le calcul d’impôt sur le revenu que vous baille l’Administration en fin de déclaration pêche notoirement par insuffisance : il est loin de prendre en compte tous les prélèvements que l’État s’autorise sur vos revenus. C’est ainsi notamment qu’échappent à ce calcul officiel :

  • la CSG qui a déjà été perçue en amont sur vos salaires et autres revenus d’activité, vos pensions, et même certains de vos revenus (notamment financiers) du patrimoine et autres plus-values, CSG compliquée encore par son caractère mixte à la fois déductible et non déductible du revenu.
  • la CRDS (remboursement de la dette sociale), l’ombre damnée de la précédente, mais qui sans doute en raison de son faible taux (0,50%), n’est pas déductible du tout du revenu qu’elle taxe ;
  • d’autres prélèvement sociaux, dont on plombe aussi abondamment que discrètement certains de vos revenus du patrimoine et autres plus-values et qui, très généralement, ne sont pas du tout déductibles des revenus et gains auxquels ils s’appliquent, toutes sommes discrètement captées le plus souvent en amont chez des collecteurs tiers (les employeurs, les URSSAF, les banques, les établissements financiers, les assureurs-vie ou les notaires etc.) et que le fisc omet soigneusement de rappeler à votre attention.

Inutile de souligner en sus que la non-déductibilité de certaines sommes complique d’autant le calcul fin de l’impôt, le but étant d’en accroître sournoisement le taux effectif. Il est donc clair que si vous vous limitez au chiffre officiel de votre déclaration de revenus, vous êtes sans doute assez loin du calcul qui mène à la mesure de la véritable pression fiscale directe qui grève tous vos revenus et plus-values. Et c’est d’ailleurs exactement ce que recherchent tous les gouvernements, guère plus courageux l’un que l’autre pour présenter la véritable addition au contribuable.

Un calcul d’impôt sur le revenu avec des « omissions »

Profitons-en également pour signaler par ailleurs une autre mesquinerie fiscale, sauce Bercy, particulièrement agaçante et qui ne grandit pas l’image de l’État. Sans doute avez-vous remarqué que pratiquement tout ce qui concerne vos revenus financiers est déjà en place dans votre déclaration pré-remplie.

Tout, sauf très curieusement les frais de gestion du portefeuille pourtant notifiés par votre banque et que le fisc omet sciemment d’intégrer dans ses reports automatiques.

Résultat : sans doute plusieurs dizaines de milliers de contribuables – voire beaucoup plus – qui, négligents ou mal informés, se privent à leurs corps défendant de cette déduction alors qu’elle est de droit. Le tout au bénéfice du Trésor dont le dérisoire butin acquis par cette filouterie fleure l’arnaque à plein nez, à cent lieues en tout cas des rapports de confiance que le fisc prétend – la main sur le cœur – vouloir établir avec le contribuable.

Et si l’État informait un peu mieux les contribuables ?

Qu’en conclure ? Que si l’État impose aux banques d’adresser une fois par an à chacun de leurs clients le relevé de tous les frais et autres prélèvements qu’elles ont opérés à leur seul profit durant l’année écoulée, on ne voit pas exactement pourquoi il n’applique pas au total de ses propres impôts et prélèvements directs cette mesure de simple bon sens et d’information loyale du contribuable. Dans la foulée, le report d’office des frais de gestion des portefeuilles sur les déclarations pré-remplies semble s’imposer tout autant.

Or l’informatique publique est parfaitement capable de produire quasiment sans frais ces deux informations. Si la seconde représente surtout une commodité, la première est tout à fait cruciale pour le déclarant qui a absolument besoin de savoir le montant total des prélèvements qu’il acquitte à la fois pour sa propre gestion personnelle et pour juger sainement de la politique économique et fiscale du pays.

Un récapitulatif détaillé des divers impôts, contributions et prélèvements directs faciliterait également les comparaisons d’une année sur l’autre en dégageant des tendances indiscutables (quel que soit leur bord, les politiques racontent n’importe quoi sur le sujet !) qui, pour l’instant, nécessitent des recherches et des calculs assez complexes et qui ne sont pas à la portée du citoyen lambda.

Avec l’impôt à la source, les contribuables vont être complètement perdus

Cet exercice de clarification comporte assurément quelques dangers puisqu’il prend le risque en traitant le contribuable en adulte de susciter de sa part une approche plus critique, mais avec l’annonce de la généralisation du prélèvement à la source, la démarche présente encore plus d’intérêt que par le passé.

En effet, si toutes les précautions d’une information fiable et complète ne sont pas alors prises, la plupart des contribuables seront complètement perdus, lorsqu’il s’agira de savoir au final quelle est leur contribution directe totale (= IR + csg + crds + casa + prélèvements sociaux etc. indépendamment du circuit de prélèvement mis en place).

C’est pour cette raison qu’à l’aube de ce bouleversement majeur, il est capital que l’État s’astreigne à une information systématique, claire, complète et loyale du contribuable en renonçant une fois pour toutes aux pitoyables cachotteries et aux misérables tours de passe-passe qui, pour tous ceux qui savent, disqualifient totalement aujourd’hui l’information fiscale officielle.

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  • Cela ne constitue pas un plaidoyer contre l’impôt à la source qui a tout de même un gros avantage pour ceux qui perdent leur emploi et ceux qui partent à la retraite mais pour une meilleure visibilité de l’impôt que l’on paye.
    Ceux qui ont un gros patrimoine et un impôt difficile à calculer ont un cabinet comptable (> 95%) qui fait le job à leur place donc c’est un faux problème.
    Diminuer drastiquement le nombre de taxes et prélèvements serait de toute façon une bonne chose mais…ce n’est pas demain la veille !

  • L’impôt sur le revenu est compliqué si on a beaucoup de revenus. Pour le salarié median il se rempli en 3 minutes chrono, et il y a l’estimation derrière. C’est pour ça que cet impôt n’a rien de progressif, il est truffé de niche et de déductions.
    c’est aussi pour ça que la csg, proportionnelle, et prélevée à la source est bien plus équitable, crispe davantage les revenus aisés.

  • Il y a urgence à instaurer des cours d’économie et de d’explications fiscales pendant la scolarité pour rester en veille
    il faut plus de 3 minutes chrono pour connaitre le montant reél des impôts et taxes qui vous ont été soutirés sans avoir rien payé
    Et il faudrait revoir vos quittances d’assurances , factures edf et bien d’autres encore.. Petits revenus ou pas il faut entretenir la caste voleuse

  • tout à fait d’accord avec le fond de l’article qui est la transparence et l’information essentiel du contribuable sur l’impôt.
    C’est même la base d’une vrai démocratie.
    C’est pourquoi, bien que pouvant sembler commode, le prélèvement à la source est dangereux et déresponsabilisant que ce soit pour l’IR, la CSG, et tout autre prélèvement sur les revenus( un prélèvement volontaire mensuel est toujours possible, c’est très facile à faire, et ça ne fait pas intervenir l’employeur, qui ne devrait rien à voir avec cette histoire)

  • Sans compter la TVA qui s’applique sur des taxes, ce qui est contraire à la constitution…

  • C’est ‘simple’ pour le salarié médian avec un seul revenu, sauf si il est marié, a des enfants, utilise sa voiture pour aller au boulot, a fait des dons à des associations, est syndiqué, a eu recours à une nounou ou une femme de ménage, a un placement quelconque ( autre qu’un livret A), aide ses parents… Et en plus ce n’est simple que si on se contente de valider le chiffre pre-renseigné sans le vérifier. Essayez seulement de retrouver le salaire net imposable à partir de brut…

  • Pour une vue complète de la pression fiscale, il faut ajouter ce que nous versons chaque jour à l’Etat en TVA, taxes sur les carburants, sur les alcools et tabacs, le clou du spectacle étant l’empilage de taxes sur notre facture EDF, dont la TVA prélevée sur… les autres taxes. Edifiant !

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