Par Thibault Doidy de Kerguelen.
L’usine Whirlpool d’Amiens fermera en juin 2018, dans un bassin d’emploi déjà durement touché. Ce seront au total, quelque 290 salariés, auxquels s’ajoutent 250 intérimaires employés quasiment en permanence et une centaine de salariés du sous-traitant pour les plastiques, Prima, installé sur le site même de l’usine, qui perdront leur emploi, licenciés par le géant américain du gros électroménager, numéro deux mondial du secteur.
Le 24 janvier, le groupe américain annonce la fin de la production de sèche-linges à Amiens au profit de Lodz en Pologne, avec les conséquences que l’on connaît. Il ajoute que ce site est appelé à devenir le point central de la nouvelle plateforme de production de sèche-linges pour la région Europe, Afrique et Moyen-Orient du groupe. Objectif déclaré : bénéficier de « plus fortes économies d’échelle » et ainsi « sauvegarder sa compétitivité » dans un contexte « de plus en plus concurrentiel. »
Cette décision n’a en réalité surpris personne car depuis 2014 et le rachat du fabricant italien d’électroménager Indesit, Whirlpool s’est retrouvé avec tout en double – les commerciaux, les sites de production.
Échecs des politiques économiques françaises depuis plus de 10 ans
La réduction du temps de travail, l’augmentation constante des coûts du travail, la lourdeur administrative liée à l’emploi ont une conséquence directe sur les emplois à faible valeur ajoutée. Depuis 30 ans je répète inlassablement que la seule donnée qui compte pour la création d’emplois est la plus-value générée.
Si vous ajoutez tous les coûts lié à la création et à l’administration d’un employé en France, et que vous rapportez cela au nombre d’heures travaillées dans l’année, vous obtenez une plus-value marginale qui dépasse de loin toutes celles des autres pays industrialisés.
Dès lors, l’industriel qui produit des biens ne nécessitant pas une forte valeur ajoutée se trouve soit en situation de fermer, soit en situation de délocaliser, car ses coûts de production le mettent hors compétitivité.
Cette situation est directement le fruit d’une gestion pitoyable de l’économie par nos politiques. Si Marine Le Pen a indiscutablement marqué un point en allant à la rencontre des ouvriers en grève hier, elle a commis un grave délit de démagogie, car son programme économique, calqué sur celui du PS ou du PCF de l’époque « programme commun » ne peut en aucun cas résoudre ce problème.
À moins, bien évidemment, qu’elle décide de mettre des taxes à l’importation des sèche-linges comme Donald Trump a menacé de le faire, et que Whirlpool ne cède à ce chantage. Mais même dans ce cas, la situation ne sera pérenne que si elle a l’intelligence de profiter de ce répit pour prendre les décisions qui s’imposent afin de réindustrialiser notre pays.
Échec de la politique économique européenne
Alors que Marine Le Pen se présente comme la candidate anti-Union européenne, voici que crèvent les écrans des ouvriers français qui vont perdre leur emploi au profit d’ouvriers polonais, membres comme eux de l’Union européenne ! Ainsi donc en dix minutes de direct sur BFM, tous les discours sur l’Union européenne source de paix, de développement économique, de profitabilité partagée s’effondrent, s’écroulent, volent en éclats !
Aujourd’hui, par le biais de Whirlpool Amiens, l’Union européenne, c’est la concurrence entre pays, le dumping social, la mise au chômage d’ouvriers français au profit d’ouvriers polonais… Les propos de Macron sur l’alignement total de la France sur l’intégralité des directives européennes, la nécessaire ouverture au marché mondial et les accords commerciaux avec l’Amérique du Nord deviennent tout à coup parfaitement inaudibles…
Même si elle a fait un coup médiatique, même si elle n’apporte aucune solution valable à la crise structurelle que connaît l’économie française, Marine Le Pen a fait aujourd’hui douter des millions de Français. Et si elle avait raison ? Et si les solutions préconisées par Macron ne faisaient en réalité qu’aggraver les choses ?
Le magicien Hollande va-t-il nous sortir un Deus Ex Machina ?
Il y a quelques jours encore, en coulisses, le gouvernement déclarait plancher sur le sujet. Ainsi, le 5 avril dernier, le secrétaire d’État à l’Industrie, Christophe Sirugue, avait indiqué à l’AFP une « quinzaine de marques d’intérêt » pour la reprise du site, majoritairement des candidats français.
Gageons qu’après le coup d’éclat de la candidate désignée comme l’ennemie à abattre, Hollande ne va pas tarder à nous sortir un lapin, même en hologramme, afin de se prévaloir d’avoir résolu le problème et venir ainsi au secours de son poulain…
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si le poulain de hollande est élu , il aura fort à faire avec un chomage en augmentation , nottament en ce qui concerne les plus de 50 ans que l’on veut faire travailler au delà de 62 ans minimum mais qui sont exclus du marché du travail ( quelles solutions a t’il à ce sujet ?) . quand à cette union européenne , elle sera une réalité lorsque ses fondations se lézarderont à un point tel qu’il faudra soit la reconstruire , soit l’envoyer au diable ; à charge pour les dirigeants européens de bouger leur panse avant que tout n’explose ;
Sèche linge…donc 99% de travail plus du transport…il n’y a pas photo ,il est impossible de produire en France …..sans taxe transport annulée par Ségolène …Pologne Espagne le coût du travail s’annule le coût du transport est prohibitif,la Pologne est à l’extrémité de l’Europe…sans Ségolène,la France est au centre de l’Europe,c’est le meilleur lieu de production vers l’Espagne ,l’Italie,la Belgique et les pays du nord
MLP fait définitivement preuve de démagogie sur ce coup, j’en conviens, mais Macron n’a pas fait mieux la veille avec un discours pro-Europe ni réaliste, ni convainquant. C’est une excellente illustration du débat actuel entre populisme d’un côté et fumisterie de l’autre…
Le problème n’est pas la destruction d’emplois mais la création d’emplois. Que des emplois soient détruit n’est pas un problème en soi c’est quelque chose de normal. Le vrai problème de ce pays c’est que l’on ne crée pas assez d’emplois (à cause du matraquage fiscal, de l’éducation non adaptée, de la surréglementation, de la rigidité du travail,…).
En France, quand une usine ferme, les ouvriers ne retrouvent pas de travail vu que l’on ne crée pas assez de travail mais dans un pays comme la suisse où on est dans une situation de plein emploi avec beaucoup de création d’emplois quand une usine ferme, il n’y a pas de problème en soi. Tout simplement parce que les ouvriers licenciés retrouvent très vite un travail. Là où en France en raison d’un nombre trop peu élevés de création d’emplois, les ouvriers ne retrouveront jamais d’emplois et resteront des années au chômage. Le socialisme fait que la fermeture de whirlpool est un drame. Là où dans un pays libéral, cette fermeture n’aurait pas poser de problème vu que très vite les ouvriers auraient retrouvé un nouvel emploi.
Les politiciens francais au lieu de vouloir garder à tout prix les emplois devraient réfléchir à comment créer des emplois.
Comme disait Bastiat, il y a ce qu’on voit et ce qu’on voit pas. Ce texte est toujours d’actualité: http://bastiat.org/fr/cqovecqonvp.html
MLP est prêt à sauver 600 emplois au détriment de beaucoup d’autres emplois. Nationaliser l’usine fera fuir les investisseurs étrangers et par conséquent, il y aura encore moins de création d’emploi. De plus, l’argent publique dépensé dans cette usine aurait trouvé une meilleure utilisation ailleurs. Il s’agit de l’argent du contribuable qui aurait pu créer plus de richesses ailleurs. Cet argent aurait pu avoir une meilleur utilisation