3 questions qui fâchent à Marine Le Pen et Emmanuel Macron

Trois questions s’attaquent à des privilèges de castes — celles des élus, des syndicats et des employés de grandes entreprises. Ces castes s’opposent à la remise en cause de modèles qui ont échoué et à l’imitation des modèles qui réussissent chez nos voisins.

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3 questions qui fâchent à Marine Le Pen et Emmanuel Macron

Publié le 27 avril 2017
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Par Florian Darras. 

Réduction du nombre des élus locaux et parlementaires

Avec un élu pour 108 habitants en France contre un élu pour 2 698 habitants en Allemagne – une république fédérale accordant une importante autonomie à ses länder – notre pays a une classe politique pléthorique.

« Une réduction du nombre d’élus, députés et sénateurs, c’est souhaitable mais… que fait-on de nos plus de 645 000 élus locaux ? »

La France compte un total de 925 parlementaires, dont 577 députés et 348 sénateurs. Au second tour :

Emmanuel Macron proposait une réduction d’environ un tiers des parlementaires.

Marine Le Pen, du Front National, est plus drastique dans la réduction des députés qu’elle indiquait vouloir diminuer à 300 pour les députés et à 200 pour les sénateurs.

Comparatif du nombre de parlementaires dans 10 pays

Réduire le nombre d’élus nationaux c’est s’attaquer à la partie émergée de l’iceberg. La question des élus locaux reste entière.

Le financement des syndicats

« Que ferez-vous concernant le financement des syndicats ? »

Avec moins de 8% de syndiqués et même moins de 5% dans le privé, la question de la faible représentativité des syndicats par rapport à leur influence se pose réellement. Plus de 80% de leur financement proviennent de nos impôts sans qu’ils nous représentent.

Taux de syndicalisation dans la population active dans huit pays d’Europe

L’iFRAP, think tank libéral, dénonce depuis plus d’une décennie le mode de financement opaque des syndicats. « Nos syndicats, tous les rapports le montrent, sont financés à plus de 80% par des fonds publics […]. Une règle simple consisterait à financer les syndicats par le biais des cotisations de leurs adhérents, au moins à hauteur de 50%. C’est déjà le cas dans de nombreux pays européens… » écrivait la directrice de la fondation, Agnès Verdier-Molinié, en décembre 2011.

Le pouvoir de blocage du pays par ces syndicats non représentatifs est indéniable mais nul candidat n’oserait donc toucher aux privilèges de la caste syndicale. Pourquoi pas un référendum ?

Changer la vision de Bercy

« Comment mettre nos impôts au service de la création d’entreprises et donc d’emplois marchands ? »

Les emplois du secteur marchand sont les véritables créateurs de richesses d’un pays. À l’inverse, les solutions visant à augmenter les emplois publics, générateurs de dépenses publiques inévitables, sont une ineptie. Passé 36% de dépenses publiques rapportées au PIB, les politiques publiques freinent la croissance au lieu de la stimuler, comme le démontre un récent rapport de l’OCDE. En France nous en sommes à 57,5% !

Le rôle des entreprises nouvelles

Les entreprises nouvelles sont les premiers viviers de la création d’emplois marchands, c’est donc une politique favorable à la création d’entreprise et à l’allégement de leurs charges qui permettrait d’inverser la courbe du chômage.

La fiscalité à l’égard des PME de moins de 250 salariés est punitive : plus de la moitié des prélèvements obligatoires est supportée par ces dernières, l’autre moitié l’étant par les entreprises de taille supérieure.

Le taux normal de l’impôt sur les sociétés dans notre pays est de 33 1/3%. La fiscalité des entreprises en France est l’une des plus élevées de l’Union européenne, ce qui nuit à l’investissement.

Taxation des entreprises par pays de l’UE en 2016

La réduction de l’impôt sur les sociétés à 28% pour 2020 prévue par l’actuel gouvernement est insuffisante, et les plafonds de chiffres d’affaire prévus pour les taux réduits des TPE trop peu ambitieux.

Castes réactionnaires

Ces trois questions s’attaquent à des privilèges de castes — celles des élus, des syndicats et des employés de grandes entreprises. Ces castes s’opposent à la remise en cause de modèles qui ont échoué et à l’imitation des modèles qui réussissent chez nos voisins.

Voilà pourquoi, une fois encore, ces questions n’ont pas été posées par des médias complaisants au premier tour.

Nous espérons que ce soit le cas au second tour.

Pour plus d’informations et de conseils de ce genre, c’est ici et c’est gratuit

 

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  • L ifrap et sa directrice commencent a nous sortir par le nez : que ne s est-elle pas présentée ? Elle aurait fait sûrement moins de 1%.

    • Si les médias subventionnés et amis des partis « vendaient » aussi bien Agnès Verdier-Molinié qu’un Macron : gros titre partout, matraquage sous un angle favorable de ses arguments elle ferait bien plus de « 1% ».

      Les Français sont des littéraires, pas des pragmatiques ce qui explique leur nullité en économie et le fait qu’ils réagissent bien plus à la bonne mine ou ce que mange un élu le soir d’une victoire qu’a des arguments économiques rationnel.

      À part « la mauvaise mine » D’Agnès et ce qu’elle mange, qu’avez-vous à dire sur ses arguments ?

    • Le rôle des libéraux n’est pas de se présenter aux élections mais de faire progresser les idées libérales dans l’opinion. Alors des politiques pourront les defendre sans être certain de se faire éliminer par les électeurs. Quoi qu’il en soit, gardons aussi à l’esprit que libéralisme et politique sont antinomiques, le libéralisme visant à la fin du politique, par nature opposé à la liberté. Tout libéral qui rentre en politique cesse au moins en partie d’être libéral.

    • QUe représente les syndicats francais ? Rien. Et pourtant, ils recoivent des milliards des subventions d’argent publique et ils n’hésitent pas à bloquer la France dès que cela leur chante.
      L’IFRAP n’est pas financer par l’argent publique et ce qu’ils disent est sensé. Au lieu de vous attaquer à eux de manière ad hominem essayer d’utiliser des vrais arguments. En quoi ils ont tort dans leur propos ?

    • Les syndicats ont une grande part de responsabilité dans le chômage massif en France et pourtant, ils recoivent de l’argent publique alors que ce sont juste une bande d’idéologues d’extrême gauche

  • Ce que vous dites a été dit et redit par tous ceux qui réfléchissent un peu dans ce pays, et pas seulement par l’Ifrap, mais aussi par Jean Marc Daniel, Jean Pierre Petit et bien d’autres.
    Ce pays est devenu ce que prévoyait Tocqueville il y a plus de 150 ans: une dictature douce avec pléthore de fonctionnaires. Des dizaines de milliers de rentes de situation, à commencer par celles des syndicats plombent le pays. Souvenez-vous que le rapport parlementaire sur le financement des syndicats (Rapport Perruchot) a été interdit de publication pendant 30 ans par l’Assemblée Nationale elle-même tant il était explosif.
    On ne pourra réformer ce pays qu’à la hache et donc certainement pas avec des Macron et consorts.

  • Un article qui va plutôt dans le bon sens. Mais pourquoi ces chiffres absurdes ? Pourquoi l’économie serait-elle stimulée par les dépenses publiques en dessous de 36% et entravée au delà ? Toute dépense publique, forcement prise sur le dos de quelqu’un qui en aurait fait un meilleurs usage, entrave le developpement economique, aucune ne le stimule, sauf celles visant exclusivement à faire respecter le Droit. Pourquoi faudrait-il que les syndicats restent financés à 50% par les contribuables qui n’y adhèrent pas et pourquoi pas uniquement par leurs adhérents ?

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