Vote utile, vote d’adhésion ? Les ressorts du choix électoral

Le vote utile est globalement minoritaire à part chez les électeurs d’Emmanuel Macron. Cela apporte-t-il un éclairage différent sur le premier tour ?

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Vote utile, vote d’adhésion ? Les ressorts du choix électoral

Publié le 19 avril 2017
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Par la rédaction de Contrepoints.

À la veille de l’élection présidentielle, un sondage Ifop pour Atlantico.fr1 s’intéresse aux ressorts du choix des électeurs en distinguant notamment vote utile et vote de conviction.

Un vote utile globalement minoritaire

En majorité, les Français déclarent privilégier un candidat qui est plus proche de leurs idées, même s’il a peu de chances d’être au second tour face à un candidat qui ne correspond pas totalement à leurs idées mais qui a le plus de chances d’être présent au second tour (74% contre 26%). Ces résultats sont quasiment identiques à ceux de 2012, avec un léger progrès du vote utile en 2017 (+2%).

La plupart des candidats reçoivent près de 8 votes sur 10 de conviction. Seul Emmanuel Macron est tributaire d’une moitié de vote utile dans son électorat. La multiplicité des candidatures à gauche combinée à une forte probabilité de présence au second tour de Marine Le Pen et à un rejet de François Fillon par la gauche a probablement poussé certains électeurs à privilégier le favori au détriment de leurs convictions. Ceci explique que l’électorat d’Emmanuel Macron soit régulièrement décrit par les enquêtes comme le plus susceptible de changer d’avis.

Part de vote utile et de vote de conviction dans l'électorat des principaux candidats à la présidentielle de 2017.
Part de vote utile et de vote de conviction dans l’électorat des principaux candidats à la présidentielle de 2017.

Macron pénalisé ?

Il est difficile de se faire une idée sur l’impact réel de cette structure de ce vote. Assurément, la popularité du candidat ainsi élu ne pourrait qu’en souffrir mais il faut encore qu’il soit élu. On peut tout aussi bien se dire que le vote utile fonctionnera pour sa raison d’être – qualifier Emmanuel Macron pour le second tour – comme on peut y voir un signe de fragilité dans une course qui se resserre nettement.

Reste qu’en 2012, les taux de vote utile étaient de 61% pour François Hollande, 56% pour François Bayrou et 55% pour Nicolas Sarkozy. Les faibles taux enregistrés par les autres candidats modérés sont donc assez exceptionnels et le caractère imprévisible de cette élection n’est pas atténué à la lumière de cette enquête. De plus, la part de vote utile passe de 4% en 2012 à 17% en 2017 pour Jean-Luc Mélenchon et de 15% en 2012 à 22% en 2017 pour Marine Le Pen, ce qui tend à prouver que les électeurs de ces deux candidats croient plus en une présence de leur favori au second tour qu’en 2012. L’incertitude devrait donc rester la grande gagnante de cette campagne, au moins jusqu’à la soirée électorale de dimanche qui promet d’être palpitante…

  1. L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 2 797 personnes inscrites sur les listes électorales, extrait d’un échantillon de 3 000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 10 au 13 avril 2017. Dans le cas d’un échantillon de 3 000 personnes, si le pourcentage mesuré est de 10%, la marge d’erreur est égale à 1,1. Le vrai pourcentage est donc compris entre 8,9% et 11,1%.
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