Par Bernard Zimmern.
Un article d’emploi 2017
Cela a été l’un des plus remarquables succès d’un politicien qui n’avait pas d’appartenance politique sauf la sienne, François Mitterrand, de réussir la fusion de ces deux partis.
Rappelons que François Mitterrand avait été avec René Pleven et mon oncle Claude Berneide-Raynal, le fondateur, après la Libération, du grand parti de droite UDSR.
Ce n’est pas ici la place de rappeler tous les détournements d’argent public ou d’influence qui ont marqué les années Mitterrand.
Le piège Front national
Mais il a su monter un piège, inverse de celui qui divisait la gauche, en créant littéralement le Front National qui n’existait pas trop, par le passage du système électoral du scrutin uninominal à deux tours institué par le général De Gaulle à la proportionnelle. Ceci a permis à Jean-Marie Le Pen de faire élire une soixantaine de députés et d’installer durablement le Front National dans l’univers politique.
Depuis Mitterrand, il n’y a plus vraiment de gouvernement de droite qui se soit installé au pouvoir et ait eu le courage ou la force de refermer le piège. Malgré sa popularité, le gouvernement de Jacques Chirac a été au mieux un gouvernement social-démocrate.
Nicolas Sarkozy avait peut-être une occasion de refermer ce piège lorsqu’il a été élu président en 2007, mais il a préféré se rapprocher des socialistes en en faisant entrer plusieurs représentants dans son gouvernement.
Passer entre la gauche et le FN
C’est l’énorme pari que représente la candidature de François Fillon, celle de s’insérer dans le piège en essayant de passer entre la gauche et le Front National.
Cela va se jouer dans le premier tour de l’élection présidentielle, où un candidat qui veut incarner la France de droite va tenter de battre la coalition hétéroclite qui se rassemble autour de l’héritage socialiste avec l’aide, en sous-main, de tous ceux qui profitent du système et ne veulent pas de changement.
—
Le scrutin uninominal à deux tours est devenu un scrutin uninominal à un tour, le deuxième, ou le FN ne compte pas. Jusqu’au jour ou….
Mitterrand a fabriqué le piège et “la droite la plus bête du monde” s’y est enferrée et continue de jouer le jeu pervers de la gauche qui sait, elle, s’unir du plus centriste au plus extrême, pour garder le pouvoir à tous les niveaux (politique, médias, justice…sans parler des associations en tous genres qui gravitent autour). Malheureusement la scission droite, “extrême” droite a atteint un tel point de non retour que ce n’est plus qu’une machine à perdre !…