Najat et son éducation nationale bousculante

La violence redouble dans certains établissements scolaires, ce qui a suscité les réactions des candidats à l’élection présidentielle. Une excellente occasion donnée à Najat Vallaud-Belkacem pour raconter n’importe quoi.

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Najat et son éducation nationale bousculante

Publié le 10 mars 2017
- A +

Par H16.

Il s’en passe, des choses, dans les établissements scolaires français.

Quand certains, à Dinan, se patchent un peu trop fort à la morphine après un ou deux petits pétards, d’autres décident de mettre le feu à un établissement : au lycée Suger à Saint-Denis, ce sont plusieurs dizaines de personnes qui ont pris part à une véritable opération de saccage en tentant d’y mettre le feu en plusieurs endroits et en y répandant de l’essence.

Courtes gardes à vue

Rassurez-vous : la République, ferme et décidée, a relâché rapidement 47 prévenus sur plus d’une cinquantaine de gardes à vue pour ne conserver que 8 mineurs qui seront présentés devant un juge pour chérubins enfants. Cela me rappelle ce petit billet de 2014 où l’on découvrait que dès le primaire, nos chères têtes blondes apprenaient les rudiments du kick-boxing sur maîtresse, les arcanes du commerce de stupéfiant et, sans doute, les gestes utiles de premiers secours.

Devant ces petits dérapages évidents à un vivrensemble qu’on sait pourtant ancré dans les mœurs, quelques candidats lancés dans l’actuelle campagne présidentielle n’ont pas pu s’empêcher (les fourbes !) de rappeler que l’école se devrait normalement d’imposer la culture du respect et de la discipline et qu’actuellement, ce n’est pas tout à fait ce qu’on observe, scrogneugneu. La pique n’est évidemment pas passée inaperçue chez l’actuelle ministrillon justement en charge de l’Éducation Nationale qui s’est empressée de saisir le premier gros micro mou qui passait à sa portée pour y sortir quelques consternantes âneries :

Monsieur Fillon ou madame Le Pen, je le rappelle à titre personnel, dans le cadre de cette campagne, se soustraient à la justice pour les affaires qui les concernent, passent leurs temps à déclarer la justice de ce pays illégitime et non-indépendante. Comment veulent-ils faire respecter cette même justice ensuite par les jeunes qui nous écoutent ?

Cette saillie de la part de la ministricule ne surprendra que les plus naïfs, mais laisse un peu pantois par l’amas de fantaisies qu’elle comporte et par le décalage qu’elle représente avec le sérieux de la situation.

Propos fantaisistes

D’une part, affirmer que Fillon s’est soustrait de quoi que ce soit est une aimable plaisanterie compte tenu de la véritable tempête médiatique à laquelle on assiste actuellement (du reste, on attend toujours une mise en examen). Madame Le Pen a utilisé son immunité parlementaire comme elle en a le droit : or, on ne peut pas d’un côté déclamer que la justice serait indépendante et légitime et retirer ce droit fondamental aux parlementaires, comme tente de le faire Najat Vallaud-Belkacem en oubliant l’aspect non seulement indispensable mais aussi constitutionnel.

D’autre part, la grosse relativité de l’indépendance de la justice française n’est pas une nouveauté. La Cour européenne des droits de l’Homme s’est d’ailleurs largement expliquée à ce sujet. Quant à son efficacité et sa légitimité, cette même justice française a quelques soucis à se comparer avec d’autres pays européens, surtout si l’on y ajoute ses problèmes persistants en termes de moyens financiers et humains.

Le pompon dans cette affaire

Mais le pompon reste tout de même dans le décalage entre l’affirmation péremptoire de la ministre et la situation qui a déclenché les remarques acides des deux candidats. Apparemment, ce qui choque le plus la piètre excuse qui sert de ministre à l’Éducation nationale n’est pas qu’un établissement scolaire se retrouve en proie à des départs d’incendies volontaires et le siège d’une sorte de guérilla urbaine moderne, mais bien que deux candidats lui rappelle ses devoirs, au motif qu’elle « n’admet pas que l’on souffle sur les braises ».

Mais, ma pauvre Najat, il n’y aurait aucune braise sur laquelle souffler si tu faisais ton travail, si le mammouth que tu es censée cornaquer faisait preuve d’instruction dans le meilleur des cas, d’éducation plus simplement (et dans le cas qui nous occupe d’une société déjà fort déliquescente), et surtout si l’État dont tu es une représentante faisait aussi son travail, régalien pour le coup, d’assurer ordre et sécurité au sein de la République dont tu nous bassines les oreilles à longueur d’antenne ! Ces braises sont d’autant plus facilement attisées qu’absolument rien, dans ce que tu dis ni ce que tu fais, ne permet d’en atténuer le nombre et l’importance, au contraire !

Oui, Najat, commencez par vous occuper de vos affaires, celles pour lesquelles on vous paie manifestement bien trop. Ensuite seulement pourrez-vous prétendre édicter aux candidats ce qu’ils ont le droit ou pas de vous dire.

—-
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  • cette fille est complêtement à côté de ses pompes ; si elle n’a pas trouvé d’autres moyens que d’allumer ceux qui disent des vérités pour que l’on détourne le regard sur ce qui est pourtant une triste réalité , si elle ne se rend pas compte de le gravité de la situation , alors qu’elle s’en aille , qu’elle change de métier , elle n’a rien à faire dans le millieu politique ;

  • Pan sur les doigts, au piquet maintenant !

  • Les commentaires sont fermés.

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Les auteurs : Nathalie Sayac est Professeure des universités en didactique des mathématiques, directrice de l’Inspe de Normandie Rouen-Le Havre, Université de Rouen Normandie. Eric Mounier est Maitre de Conférences en didactique des mathématiques, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC).

 

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