Par Pierre Chasseray.
Une tribune de 40 millions d’automobilistes
Depuis deux années maintenant, on nous la promettait, cette vignette à poser sur le pare-brise de notre automobile, à grand renfort de communication alarmiste autour de la nécessité absolue d’un danger sanitaire, celui de la pollution. C’est dans ce contexte que le 15 janvier 2017 vit naître cette pastille « crit’air » imaginée par Ségolène Royal, ministre de l’Écologie et des Transports, et présentée comme un système de classification des voitures selon leurs émissions polluantes censé permettre aux élus locaux de « favoriser les véhicules les moins polluants ».
Si la classification elle-même, selon 6 vignettes distinctes numérotées de 1 à 5 peut déjà laisser songeur, il n’en reste pas moins qu’elle manque cruellement de pragmatisme et de réalité scientifique. Ainsi, un véhicule essence à injection directe neuf sera classé 1 là où un diesel neuf émettant moins de particules fines sera classé 2, faisant ainsi sourire tous les spécialistes.
Pourquoi une telle erreur ? Sans doute parce que ce système a été imaginé sur mesure par la ministre de l’Écologie pour la Ville de Paris, en manque d’arguments et de décrets ministériels pour interdire le diesel dans sa ville, mesure au cœur de ses engagements de campagne.
Incontestablement injuste socialement et scientifiquement, cette velléité parisienne a un effet direct sur nos régions, un effet « gangrène de la mauvaise idée » qui se répand. Ainsi, Montpellier métropole et Toulouse notamment s’intéressent de près à ce dispositif afin de limiter la circulation à certains véhicules. Si je ne remets pas en question le fait qu’un véhicule ancien pollue davantage, je ne peux m’empêcher d’espérer que nos élus prennent en considération les différences territoriales qui opposent Paris et nos réalités régionales.
Quand bien même Montpellier, Toulouse cherchent à bouleverser les comportements en apportant des réponses de transports en commun les plus efficaces possibles, il est indéniable que les périphéries urbaines ne sont pas soumises à la même diversité de fréquence et de moyens de transport que les villes de banlieue parisienne.
Un système parisianiste
Alors oui, cette vignette « crit’air » est une erreur car on ne peut pas imposer en province un système parisianiste. Oui, « crit’air » est une erreur car injuste socialement et scientifiquement. Oui, « crit’air » est une erreur car elle impose une restriction à une classe stigmatisée désignée seule responsable et coupable de la pollution urbaine. Et pourtant…
Saviez-vous que la qualité de l’air s’améliore d’année en année depuis 1990, dans nos villes comme dans nos campagnes ? Toutes les études sans la moindre exception, qu’elles proviennent d’organismes indépendants de surveillance de la qualité de l’air ou du ministère de l’Écologie, établissent le même constat : une amélioration claire et nette de la qualité de l’air sur tous les polluants depuis 1990.
Alors cette vignette « crit’air » ne serait-elle pas une réponse politique à un enjeu davantage médiatique, un moyen de récupérer politiquement les résultats des progrès technologiques constants, un peu comme un art d’enfoncer des « portières ouvertes » à grands coups de communication ?
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Sur le web. Cet article a été publié une première fois sur le site Dis-leur.
Bien entendu que nos élites vivent dans un mode à part, un monde médiatique peuplé de gens différents. Dans ses romans, Jean-Louis Debré décrit ce monde où la question centrale de la réunion du cabinet ministériel c’est « comment passer au 20h et exister sur la scène médiatique « . Avec tout ça on n’a plus vu de scientifique au gouvernement depuis l’inénarrable Claude Allègre. Alors tenir compte des réalités techniques avant de décider quoi que ce soit …
Je suis bien d’accord, cette vignette est redondante avec les normes euro qui sont les véritables mesures efficaces de réduction de la pollution automobile. Elle finira par disparaître comme la pastille verte de Dominique Voynet il y a 20 ans. En attendant, elle permet aux tartuffes écologistes de se faire mousser.
Ce système est effectivement mal fait. Mais tout est relatif : la circulation alternée était une horreur. Elle m’avait empêché de sortir de Paris pour faire mes courses de Noël avec ma voiture à essence toute neuve le samedi 17 décembre alors que des veilles guimbardes très polluantes étaient autorisées à rouler. Pour mémoire, la circulation alternée avait été inventée il y a 20 ans, à une époque où toutes les voitures étaient polluantes.
C’est d’autant plus stupide que la la pollution est majoritairement due aux camions et camionnettes…
C’est un impôt de plus. Les particules ou la qualité de l’air n’ont rien à voir là dedans. La qualité des échappements n’est pas améliorée par une taxe, mais par le progrès technique. La taxe commence à 4 euros, c’est indolore; puis on augmente chaque année. Dans 10 ans aucun gouvernement ne voudra renoncer à cette manne alors que les moteurs seront encore plus propres que ceux d’aujourd’hui.
Pour moi c’est un système pour éliminer les vieilles voitures, donc simplement relancer l’industrie automobile. Après le contrôle technique, on ne peut plus circuler qu’avec une nouvelle voiture électrique ! Avec l’inconvénient de la recharge qui dure longtemps, il faudra diminuer la longueur des trajets, donc prendre le train étatique !
Encore faudrait-il que l’on reçoive cette vignette ! Je l’ai commandée le 30/12/2016 et le 7 janvier on m’informe par mail que ma demande ne peut aboutir suite à un problème sur leurs fichiers d’interrogation des immatriculations ; je dois attendre un nouveau mail de leur part afin de reformuler ma demande ! J’attend toujours !!!
C’est la politique de la mairie de Paris qui est catastrophique. D’abord congestionner le trafic automobile en supprimant des axes de circulation et des places de stationnement, puis faire mine de s’étonner que les bouchons augmentent entraînant un accroissement de la pollution (en omettant bien évidemment les autres sources de pollution: chauffage, industrie, destruction des espaces verts…), enfin faire du bon vieux populisme, taxer, mettre a l’index.
A Varsovie c’est pareil. En bas de chez moi, sur un axe a 3 voies qui était déjà bien fréquenté en heures de pointe, la mairie PO (centre libéral, équivalent de notre UMPS) a supprimé la voie de droite pour la réserver aux autobus et aux véhicules publics. résultat? Bouchons sur les deux voies restantes. La pollution augmente. Que fait la mairie? Elle déclare la guerre aux véhicules individuels et appelle a prendre les transports en commun. Evidemment, il n’y a aucun conflit d’intérêt la dedans, bien sur.