Avec Marine Le Pen, le changement, c’est flippant !

Avec Marine Le Pen, « pas de vision comptable ! » L’économie, c’est trop mesquin. On veut du rêve, on veut du beau, on veut du solidaire ! De l’étatisme partout.

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Avec Marine Le Pen, le changement, c’est flippant !

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 13 février 2017
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Par Nathalie MP.

Avec Marine Le Pen
Marine Le Pen, Leader of the French National Front Image Courtesy: Rémi Noyon , Licensed under the Creative Commons Attribution 2.0 Generic | Flickr

Au moment où le candidat Macron se montrait peu empressé de dévoiler son programme présidentiel et préférait de beaucoup pipeauter sur les délices du chemin d’espérance qu’il « envisionne » pour la France devant des foules subjuguées et tout à fait convaincues que « l’important, c’est d’avoir une vision, pas forcément d’être dans les détails de la comptabilité », Marine Le Pen tenait elle aussi meeting à Lyon et présentait ses 144 engagements présidentiels afin de « permettre (à chacun) de contrôler (son) action à la tête de l’État au cours du quinquennat. » En voilà du chiffre, en voilà du sérieux, en voilà de l’engagement pur et dur !

Cependant, si le premier préfère nimber ses électeurs dans la ouate d’un aimable songe tandis que la seconde souligne les dures réalités de la vie, si le premier rêve de « dépasser les clivages » tandis que la seconde s’évertue à cliver et fermer au nom de sa conception du peuple souverain, si Macron est mondialiste et Marine patriote – pour reprendre la nouvelle nomenclature mise au point au FN pour 2017, ils partagent la même tendance à se montrer assez imprécis dans leurs projets respectifs, à récuser la différenciation gauche-droite afin de parler à une base électorale si possible élargie et à placer beaucoup de pouvoir dans l’État, stratège économique et grand ordonnateur de nos vies.

 

Quelle configuration aux élections ?

Après la désignation de Benoît Hamon comme candidat du Parti socialiste, et suite aux turbulences qui ont fondu récemment sur François Fillon, Macron et Marine ont aussi en commun de s’être dorénavant adoubés l’un l’autre comme premiers candidats et adversaires. Également à Lyon le week-end dernier, Mélenchon fut superbement ignoré par ses deux collègues. Quant à Fillon, tant Marine que Macron l’ont renvoyé sans ménagement à sa lèpre d’élu indélicat et à ses conflits d’intérêt.

Aujourd’hui, les sondages confirment cette configuration. La dernière enquête en continu de l’Ifop donnait hier 26 % à Marine, 20,5 % à Macron, 17,5 % à Fillon, 15 % à Hamon et 11 % à Mélenchon. Au second tour, Marine Le Pen serait systématiquement battue dans un rapport de 38 % à 62 %.

Comme je l’ai déjà signalé, la gauche Hamon-Mélenchon aurait tout intérêt à s’entendre, Macron va devoir tôt ou tard sortir de son flou artistique, et Fillon pourrait éventuellement trouver dans ses déboires les ressorts psychologiques pour remonter. La donne serait alors complètement différente, mais pour l’instant rien de concret ne se dessine. À ce stade, notons que l’écart entre chaque candidat est assez large, ce qui conforte l’ordre d’arrivée possible.

Pour Emmanuel Macron, avoir Marine Le Pen comme premier adversaire serait une véritable sinécure. « Battre la droite et l’extrême droite » est un réflexe qui fait maintenant partie des gènes de la gauche qui, de Nathalie Arthaud (LO) à François Bayrou (Modem) n’aura aucun mal à mettre son bulletin Macron dans l’urne au second tour.

Pour Marine Le Pen, Macron est un excellent adversaire pour tenir son électorat de premier tour. Issu de la gauche, passé à la banque Rothschild, pro-européen, il est parfaitement calibré pour coller à l’horreur du mondialisme, de l’ultra-libéralisme et des « puissances d’argent » que le FN, légèrement halluciné, voit partout et qu’il combat pied à pied en se dotant pour sa part d’un habit souverainiste et patriote. Mais trouver les forces qui lui permettraient de battre Macron au second tour s’avère beaucoup plus compliqué.

La dédiabolisation conduite par Marine Le Pen pour rénover le parti légué par son père fut une première étape qui lui permit d’atteindre 27 % des suffrages exprimés et 6,8 millions de voix (abstention 41 %) lors des dernières élections régionales de décembre 2015. Passer au niveau supérieur dans un second tour présidentiel exige incontestablement quelques aménagements susceptibles de déclencher de l’intérêt au-delà des 27 %.

Par rapport au projet élaboré pour la présidentielle de 2012 par Florian Philippot, ce conseiller quasi fusionnel de Marine Le Pen qui professe un véritable amour pour l’État et une répulsion maladive pour tout ce qui est privé, les 144 propositions restent dans la veine protectionniste et étatiste officiellement adoptée il y a 5 ans. Mais on note cependant quelques différences. Je vois notamment deux signes très précis, posés là spécialement pour parler à la droite classique pour l’un, et à la gauche Hamon Mélenchon pour l’autre.

 

Le changement avec Marine Le Pen : ratisser à droite et à gauche

En 2012, la peine de mort devait être rétablie après avoir été soumise à un référendum. Aujourd’hui, il est question d’adopter une peine de perpétuité réelle incompressible (proposition 19). Toute référence à la peine de mort est supprimée. Marine Le Pen a simplement indiqué que rien n’empêcherait des citoyens suffisamment nombreux de se saisir de cette question à travers un référendum d’initiative populaire. Pour moi, voilà la perche tendue à la droite classique, humaniste (voire catholique) et sensible à la présence d’un État fort et protecteur.

Une perche correspondante a été calculée pour les syndicats et la gauche de la gauche. Proposition 53 : Retirer la loi Travail (dite loi El Khomri). La fronde contre François Hollande d’où est issu Benoît Hamon a certes commencé dès 2012, elle a certes porté aussi sur l’utilisation du 49.3 et sur la question de la déchéance de la nationalité, mais elle a pris une tournure quasi insurrectionnelle contre la loi Travail. On imagine bien combien cette disposition nommément inscrite dans le projet du FN pourrait avoir d’attractivité auprès des électeurs de premier tour de Hamon ou Mélenchon.

Pour couronner cette grande entreprise de ratissage gauche-droite, Marine Le Pen s’est offert un nouveau logo de campagne sous la forme d’une rose bleue (vidéo ci-dessous, à partir de 02′ 00″). De la part du FN, on était plutôt habitué au patriotisme extraverti de la flamme bleu-blanc-rouge. Mais voilà que Marine s’est soudain sentie des affinités avec le langage des fleurs et voilà surtout qu’elle s’est avisée qu’elle était une femme, une des seules dans cette compétition d’hommes. Ne nous ferait-elle pas du Hillary (votez pour moi car je suis une femme) avec juste un petit peu plus de subtilité ?

Mais attention, à la fin de l’envoi, elle touche au but recherché et adopte le dépassement des clivages, exactement comme Manu !

« Bien sûr, certains auront une lecture plus politique et verront dans la rose le symbole de la gauche et dans la couleur bleue celui de la droite. Cette vision des choses n’est pas pour me déplaire. Car c’est bien le rassemblement de tous les Français, au-dessus de clivages dépassés trop souvent stériles, que je recherche. »

Et comme Manu, Marine Le Pen attire les foules. Invitée dans « L’Émission politique » de France 2 jeudi soir pour parler de ses 144 engagements, elle a capté l’attention de 3,5 millions de téléspectateurs, un record d’audience pour ce rendez-vous politique. À l’issue de l’émission, un sondage a déterminé que 41 % des téléspectateurs l’avaient trouvé convaincante, ce qui lui confère à nouveau le meilleur résultat parmi les candidats qui l’ont précédée. (la vidéo complète est en fin d’article, la partie économique se déroule de la minute 28 à la minute 43.)

 

Avec Marine Le Pen : sophismes, contradictions et contre-vérités économiques

À part sur l’éducation, sujet sur lequel elle a opposé des remarques légitimes à la ministre, Marine Le Pen a le don de vous asséner sophismes plaisants, contradictions manifestes et contre-vérités économiques avec un aplomb formidable.

Son principal argument est purement télévisuel, il réside dans le petit sourire ironique plein de sous-entendus méprisants qu’elle adopte mécaniquement pour terrasser ses contradicteurs sans avoir à s’expliquer outre-mesure.

Merveilleux exemple du foutage de gueule qu’elle inflige avec un sérieux et une empathie de façade à des Français pris dans les filets de notre dégringolade économique, sa réponse à François Lenglet qui lui faisait remarquer le coût exorbitant et non financé de ses nombreuses dépenses nouvelles et de son projet de nationalisation des autoroutes. Marine (sourire ironique planté sur les lèvres – attention, esquive) :

« J’adore votre vision comptable ! C’est tout ce que je rejette en économie. » (à 39′ 22″ dans la vidéo ci-dessous)

Eh oui, encore un point commun avec les gentils macronistes. On ne va pas commencer à compter, c’est d’une mesquinerie ! On veut du rêve, on veut du beau, on veut du solidaire, et l’État paiera. L’État saura trouver des riches, des évadés fiscaux, des socio-traitres à la patrie des travailleurs pour financer tout ça !

Hello, M. Hamon ! Hello, M. Mélenchon ! Attendez-moi, car je pense tout comme vous.

Les diktats de Bruxelles, les traités de libre-échange, la règle des 3 % pour le déficit public sont des politiques d’austérité et de mondialisation effrénée qui privent nos travailleurs de leurs emplois et de leur identité :

« Cela fait des années que j’ai détecté que le modèle économique ultra-libéral qui nous avait été imposé était mortel pour notre économie … »

On a l’impression de se répéter, mais voir un lieu de perdition ultra-libéral dans un pays dont l’État dépense l’équivalent de 57 % de la production nationale annuelle est une lubie furieuse, un prédicat complètement erroné qui ne pourra que déboucher sur des politiques désastreuses.

 

Avec Marine Le Pen : le souci de tout contrôler, tout planifier

Par contre, dire que le modèle de contrôle de l’économie et de dépenses publiques ininterrompues que nous connaissons depuis 40 ans est mortel pour notre économie serait amplement justifié. Mais hélas, il est toujours plus simple de trouver un bouc émissaire, un coupable extérieur qui permettra de ne surtout pas se remettre en cause. Libéraliser un pays bloqué, redonner de l’initiative et de l’autonomie, augmenter les choix des individus ? Certainement pas !

« … et cela fait des années que que je propose ces relocalisations, cette réindustrialisation, cet État stratège, ce protectionnisme intelligent, et évidemment pour cela, j’ai besoin de maîtriser mon économie, j’ai besoin de maîtriser ma Banque de France et j’ai besoin de maîtriser bien sûr ma monnaie. »

Marine Le Pen veut pouvoir tout contrôler, tout manipuler, tout fausser, tout planifier. Elle maintient les 35 heures et l’ISF, ramène l’âge légal de départ en retraite à 60 ans, ferme les frontières, soutient le patriotisme économique et la préférence nationale, taxe les productions étrangères et les emplois occupés par des étrangers (comme Hamon taxe les robots) sous l’emprise de l’idée erronée que le travail est une quantité finie qu’il faut partager ou réserver à certaines catégories, sans voir que l’économie « protégée » qui en résultera, faute d’être confrontée à la concurrence et aux innovations qui se produiront partout ailleurs, n’aura aucune incitation à se développer et s’améliorer.

Partant sur des bases analysées de travers, elle ne propose, en fait de changement, qu’un retour en arrière qui va bien au-delà de la conservation sociale-démocrate prônée par Macron le Moderne et son « changement, c’est mollement » dans les pas de Hollande. Il s’agit de retomber intégralement dans les charmes destructeurs rapides du programme commun de Mitterrand, dans les propositions de ses héritiers Hamon et Mélenchon, dans les politiques appliquées en Grèce ou au Vénézuela avec les merveilleux résultats que l’on sait.

C’est ainsi qu’on fabrique des Trabants dont personne ne veut, mais que tout le monde doit se résigner à acheter. C’est ainsi qu’on se lance dans la brillante opération Minitel. C’est ainsi qu’on supprime facilement le chômage tout en appauvrissant tout le monde. C’est ainsi qu’on entraîne son pays dans une faillite assurée à très brève échéance, c’est ainsi qu’on montre qu’on est bien la candidate d’un socialisme labellisé « patriote » pour ne pas dire xénophobe mais à coup sûr Ancien comme celui d’Hamon et Mélenchon.

Et c’est pour ça qu’avec Marine, le changement, c’est flippant !

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  • en fait le peuple n’est convaincu par aucun candidat, et les médias essayent de noyer le poisson … mais encore de la gauche, jamais alors oui vaut mieux Macron et pas de programme que Hamon et ses rêves

    • Quitte à voter à gauche, autant voter Fillon, qui lui a un programme de réduction des dépenses…certes pas très convainquant, mais bon c’est toujours mieux que rien ou qu’un écran de fumée pour masquer des éléphants.

      • Le problème de Fillon, c’est que ce personnage a été au pouvoir pendant très longtemps. Il est co-responsable de la situation dans laquelle nous nous trouvons. Alors il peut écrire ce qu’il veut dans son programme…

        • Pensez-vous que le premier ministre de Sarkozy puisse imposer ses vues à ce dernier? Rappelez-vous de « la France en faillite » et de l’épisode du « collaborateur »…

          • Si le premier est en désaccord avec la politique que le président lui intime de mener il démissionne.
            En restant pendant 5 ans à Matignon, Fillon a clairement montré qu’il était d’accord avec la politique de Sarkozy et tout aussi responsable de l’ardoise de 600 milliards.
            Quand on voit le résultat de la primaire de la droite ou les 3 losers Fillon, Juppé et Sakozy ont fait à eu 3 plus de 90%, ça laisse quand même songeur sur les motivations des électeurs de la droite qui selon moi on juste exprimé un rejet des deux pires Sarkozy et Juppé en se portant sur Fillon.

            • Vous vivez dans un monde idéal qui n’existe pas. Les décisions ne sont pas en bien ou mal, il faut souvent arbitrer en faveur du moindre mal. De même les personnes ne sont pas les unes du côté du bien et les autres du côté du mal, la limite entre le bien et le mal est en chacun de nous. Fillon a plusieurs fois présenté sa démission. Elle a été refusée et peut-être a-t-il jugé qu’il était plus utile à la France qu’il reste plutôt que de partir (pour mémoire, nous étions en crise à l’époque)

              • Non je vis dans les instituions de la Vème République.
                Quand Chirac premier ministre a été en désaccord avec Giscard suite à l’échec de la relance keynésienne débuté en 1974, il a démissionné.
                Qu’est ce qu’aurait fait un autre premier ministre de Sarkozy que Fillon si ce n’est appliquer la politique voulu par Sarkozy?

                Quand durant la primaire on a vu les anciens ministre de Sarkozy venir lui chier dans les bottes alors qu’il ne sont jamais apposé à lui quand ils étaient au gouvernement, est bien le signe que nous avons affaire à une bande de pleutres qui en fait n’ont aucune conviction et qui sont prêt à tout pour un morceau de pouvoir.

                Fillon séguéniste à ses débuts devenue pro UE, keynésien sous Sarkozy nous sort un programme avec des accents tatchériens pour la primaire pour être aussitôt abandonné en rase campagne à la première critique.
                Rien chez cet homme n’est de nature à inspirer la confiance tant ses revirements depuis 30 ans sont légions.

        • Macron est lui aussi est responsable de la situation actuelle…..

    • Selon le même sondage, 80% des français trouveraient la campagne mauvaise!

  • Il y a pourtant des points importants qui sont précisés, encore faut-il le reconnaître objectivement. Quant au ‘ratissage gauche-droite’, c’est ce que tous les candidats à une présidentielle essaient de faire avec un râteau plus ou moins large. Enfin en ce qui concerner le ‘38% à 62%’, ce n’est qu’un sondage et s’il confirmait ce que toutes les élections depuis des décennies produisent, cela veut dire une fois de plus qu’il n’y a pas de différences sur les points fondamentaux entre les différents postulants de ‘gauche’, du ‘centre’ et de ‘droite’, (souveraineté, Europe, immigration, sécurité…). Petite question, quel est le bilan comptable des quinquennats précédents?

  • N’oublions pas qu’au suffrage universel direct, en France, un candidat avec un positionnement libéral n’a strictement aucune chance. On se souvient de Jean Marie le Pen dans les années 90 et d’Alain Madelin. Marin le Pen le sait, c’est pour cela qu’elle a réorienté le discours du FN a gauche économiquement. Mais en son for intérieur, je suis persuadé qu’elle partage les opinions économiques de Jean-Marie et de Marion.
    Cependant, une fois au pouvoir, elle mènerait certainement la même politique que ses prédécesseurs… et l’UE bloquerait sans aucun doute la moindre tentative de « gestion alternative ». Il n’y a donc pas grand chose a attendre économiquement d’elle, ni de personne d’autre d’ailleurs.

    La ligne de débat se situe ailleurs. Macron est un pur socialiste: favorable a l’intégration politique européenne, a l’immigration massive, au progressisme sociétal. C’est sur ce front que le Pen doit combattre. Mais une fois de plus, que pèse le conservatisme en France, pays de la Révolution, de la loi sur la laïcité, du droit du sol, de mai 68, des reformes sociétales des années 70-80, des accommodements raisonnables et des « territoires perdus » ?

  • A ce niveau de responsabilité, quand on ne peut imposer ses vues, eh bien on démissionne, sinon, cela signifie qu’on cautionne et qu’on est coresponsable.

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