Penelopegate : vraiment tous pourris ?

On est en droit de se demander si ceux qui nous ressassent la litanie du « tous pourris » n’auraient pas en fin de compte raison au vu du nombre d’affaires qui font sans cesse l’actualité.

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François Fillon by Fondapol (CC BY-NC-ND 2.0)

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Penelopegate : vraiment tous pourris ?

Publié le 5 février 2017
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Par Pascal Moliner1

tous pourris
François Fillon by Fondapol (CC BY-NC-ND 2.0)

Avec le « Penelopegate », nous découvrons une nouvelle affaire, réelle ou supposée, qui jette une fois de plus le doute sur la moralité de notre personnel politique. Au regard de la suite continue d’affaires plus ou moins comparables, impliquant de façon dramatiquement récurrente chefs de partis, députés, ministres et parfois même ex-Président, on est en droit de se demander si ceux qui nous ressassent la litanie du « tous pourris » n’auraient pas en fin de compte raison.

Et peu à peu, s’installe l’idée que, d’une façon ou d’une autre, l’objectif de nos gouvernants est d’abord de se servir avant de servir le bien commun. Cette idée procède-t-elle d’un fantasme ou correspond-elle à une réalité ? La psychologie sociale nous fournit des pistes pour essayer d’aborder cette question avec un certain recul.

De l’erreur fondamentale à l’erreur ultime

C’est à partir des années 1940 que Fritz Heider jette les bases d’une théorie qui compte parmi les plus importantes de la psychologie sociale, la théorie de l’attribution causale. S’intéressant à la manière dont nous tentons de donner du sens aux actions d’autrui, Heider avance que nous aurions une nette préférence pour les explications renvoyant aux caractéristiques internes des personnes, au détriment des explications renvoyant à des contingences externes (les circonstances).

En d’autres termes, lorsque nous nous interrogeons sur les causes du comportement d’autrui, nous aurions tendance à les rechercher dans la personnalité, les motivations ou les aptitudes de l’auteur du comportement plutôt que dans les éventuelles circonstances pouvant expliquer l’adoption de ce comportement. En 1977, l’Américain Ross appellera ce phénomène « l’erreur fondamentale » en supposant qu’il s’agissait là d’un biais universel de raisonnement. Mais des recherches ultérieures montreront que ce biais peut être sérieusement modulé par deux facteurs (Pettygrew, 1979).

Le premier concerne la nature des relations entre l’acteur et l’observateur, tandis que le second concerne la désirabilité sociale du comportement (comportement valorisé, positif, etc.) que l’observateur tente d’expliquer. Par exemple, lorsque l’observateur entretient une relation négative avec l’acteur, il aura encore plus tendance à expliquer les comportements socialement indésirables de ce dernier à partir de causes dites internes (personnalité, motivations, aptitudes).

On devine alors que beaucoup de nos concitoyens, déçus par l’action de nos gouvernants, doivent souvent commettre cette « erreur ultime » lorsqu’ils sont confrontés aux malversations réelles ou supposées d’un responsable politique. Ce qui les conduit naturellement à inférer que puisque ce responsable est supposé avoir commis un acte socialement indésirable, ce ne peut être qu’en raison de sa malhonnêteté ou de sa cupidité.

L’oubli du contexte

Le corollaire de l’erreur fondamentale est tout aussi intéressant que le phénomène lui-même. Le fait de privilégier des causes liées à des dispositions personnelles pour expliquer un comportement s’accompagne en effet d’un aveuglement étonnant concernant le contexte dans lequel ce comportement s’est produit. Par exemple, quand après avoir assisté au déroulement d’un jeu de quizz, des observateurs doivent estimer le niveau de culture générale des joueurs, ils le jugent plus élevé chez le questionneur que chez le questionné, oubliant totalement que le premier posait les questions, mais détenait aussi les réponses (Ross, Amabile & Steinmetz, 1977).

Ce phénomène d’aveuglement devrait attirer notre attention sur la validité des explications que nous apportons aux comportements parfois répréhensibles de nos responsables politiques. Lorsque nous expliquons ces comportements en nous appuyant sur la malhonnêteté supposée de leurs auteurs, ne cédons-nous pas nous aussi à l’erreur fondamentale ? Ne sommes-nous pas étrangement aveugles au contexte dans lequel ces comportements apparaissent ?

Acteurs et observateurs

Les chercheurs qui se sont intéressés à l’explication des comportements ont assez rapidement constaté que nous n’expliquons pas nos propres comportements de la même façon que nous expliquons le comportement d’autrui. Généralement, lorsque nous sommes acteurs du comportement nous accordons beaucoup plus d’importance au contexte que lorsque nous sommes spectateurs (Jones & Nisbett, 1972). Plus précisément, il semble que l’acteur d’un comportement explique davantage ce dernier par les raisons qui le motivent, raisons qui renvoient souvent aux normes dominantes dans un contexte donné (Deschamps & Clémence, 2000).

Supposez alors que vous vous trouviez vous-même dans un contexte où le flou législatif, le manque de contrôle et les usages autorisent de possibles arrangements sans le moindre risque, n’en profiteriez-vous pas ? Et n’en feriez-vous pas profiter vos proches qui vous sont les plus chers ? En d’autres termes, il n’est pas impossible d’envisager que certains contextes encouragent l’apparition de certains comportements, indépendamment des dispositions personnelles de leurs auteurs.

Vraiment, tous pourris les politiques ?

Probablement pas… Il n’y a aucune raison de supposer que le monde politique attire, plus que d’autres, des personnalités malhonnêtes ou cupides. Mais tout porte à croire que, comme cela pourrait se passer ailleurs, des réglementations trop souples et des contrôles inexistants favorisent chez certains l’adoption de comportements répréhensibles qui finissent par entrer dans les usages.

Il est frappant à ce propos de constater à quel point nos politiques ont été peu nombreux à s’exprimer à propos du « Penelopegate ». Eux qui sont pourtant si prompts à s’indigner quand cette indignation sert leur intérêt partisan. On a même vu, sur un plateau de télévision, un ancien député socialiste expliquer devant son collègue des Républicains que François Fillon pourrait dire à propos de son épouse « Elle ne faisait que repasser mes pantalons », on ne pourrait rien lui reprocher.

On devine l’esprit de corps que révèle une telle scène et l’on ne peut que redouter son impact sur l’opinion. Heureusement, ou malheureusement peut-être, ceux-là mêmes qui crient au « tous pourris ! » se retrouvent parfois à leur tour pris la main dans le pot de confiture.

Sur le web-Article publié sous licence Creative Commons CC BY-ND 4.0.

  1. Professeur de psychologie sociale, Université Paul-Valéry de Montpellier.
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  • L’éthique, c’est précisément ne pas faire ce qui est immoral, bien que ce soit possible.
    Les entorses devraient être sévèrement condamnées par les électeurs, mais étrangement ne le sont que rarement?

  • Vous avez raison! De plus, j’ai la conviction que nos hommes politiques ne sont pas assez payés… et sont trop nombreux!

  • nos responsables politiques ne vivent pas dans la misère , loin de là ; je ne leur trouve aucune excuse ;

  • Pas faux mais est ce le sujet ou quelle conclusion doit on en tirer?
    certes pas tous pourris…mais bien souvent tous mettent en avant leur probité…FILLON cas d’école..

    le problème français ne tient pas à la pourriture des politiques, mais tient à la nature du régime, qui permet la putréfaction. Le plus extraordinaire selon moi est que j’ai l’intime conviction que les pourris en france ne sont m^me pas conscient de l’être…
    toute la différence entre trump élu aux usa avec une constitution garantissant des contrepouvoirs, mais pourtant accusé d’être un « dictateur » et n’importe quel type élu en France « blanchi » par le vote pouvant embaucher qui il veut sur fonds publics, considérant que d’etre élu n’est pas en soi un avantage personnel .
    (parenthèse La fictivité du travail de pénelope est secondaire puisque si fillon avait embauché un chômeur de longue comme assistant parlementaire à faire ce que faisait pénelope…les partisans de la lutte contre le chômage sur argent public auraient DU applaudir… On peut aussi travailler très durement à faire un travail inutile, je n’ai aucun problème avec ça tant que ce n’est pas moi qui paye.)
     » mais comment osez vous mettre en doute mon honneur. » voila la ligne de défense française du politique ayant truqué les comptes de campagnes pour être élu……on adore les procès d’intention..or dans un pays avec la vague idée qu’une accusation doit être fondée sur des preuves, un procès d’intention est perdu d’avance devant un juge et toujours gagné devant l’opinion….

  • > Il n’y a aucune raison de supposer que le monde politique attire, plus que d’autres, des personnalités malhonnêtes ou cupides.

    C’est un métier où il faut mentir pour parvenir à être élu, et ensuite où l’on dépense l’argent des autres.

    Vraiment, est-ce un métier comme un autre ?

  • « Il n’y a aucune raison de supposer que le monde politique attire, plus que d’autres, des personnalités malhonnêtes ou cupides. Mais tout porte à croire que, comme cela pourrait se passer ailleurs, des réglementations trop souples et des contrôles inexistants favorisent chez certains l’adoption de comportements répréhensibles qui finissent par entrer dans les usages. »
    Curieuse argumentation alors qu’au dessus, vous nous rapportez des données issues de la science sociale.
    Avant de conclure quoique ce soit (« tout porte à croire »), il serait d’abord intéressant de savoir si la politique sélectionne ou non un ou des types de personnalité(s) particulière(s) : tout le débat est là.
    Est ce que cela a été étudié ?
    Un concours d’admission comme pour l’ENA (celui de médecine est pas mal non plus) sélectionne probablement une typologie particulière voire recherchée pour avoir les aptitudes requises de la réussite à cette épreuve. Pourquoi pas le monde politique ?
    Pourquoi pas une sélection de personnalité qui sont plus souple que d’autres avec les principes moraux occidentaux ?

    • D’ailleurs, la plupart des politiques de haut rang en France sortent de l’ENA… Cette école les formate à n’en pas douter, et pas pour le meilleur…

  • L’analyse est intéressante et rejoint la critique de l’idée de « repentance », mais elle n’ enlève rien au ressenti des électeurs:
    – le côté indécent de la défense de F.F. ( qui donc le conseille aussi mal ?)
    – la dose de cynisme qui nous permet de privilégier son programme (gaullien) en acceptant qu’il soit porté par un homme inconséquent.
    Après tout le Général avait su montrer la voie en nommant des ministres compétents malgré leur passé contesté.

  • Tous pourris….l’électeur aussi donc l’anormalité est… l’honnêteté affichée et dans ce domaine l’homme politique n’est pas un cas isolé.

  • Je ne partage pas le point de vue de cet auteur. C’est pour cela que je pense que le mot de de Gaulle « Ce ne sont pas les hommes qui sont mauvais, c’est le système » à propos de la création de la constitution de 1958 est une erreur.
    La preuve ? La constitution de 1958 a bien été dévoyée et le système qui lui a succédé aujourd’hui ressemble plus à la constitution de la IV° qu’à celle de la V°République !
    Dans un autre domaine, celui des marchés publics où la législation est très restrictive et très claire, nous assistons tous les jours à son dévoiement par ceux qui devraient l’appliquer en falsifiant les procédures d’ouverture des enveloppes et en obligeant les partenaires à verser des « pots de vin » aux administrations (ou autres, comme les partis politiques) bénéficiaires.
    Rien ne sert donc de durcir la législation si les hommes chargés de l’appliquer ne sont pas honnêtes

  • Pour répondre à Jacques L c’est que nos politiques à la base sont de bonne foi. Mais au fur et à mesure qu’ils montent dans la hiérarchie et dans les cercles du pouvoir, ils sont obligés de faire des compromis pour avoir l’aval de leurs amis (soutiens). Compromis est proche de compromission. D’où d’une manière ou d’une autre on apprend plus au moins vite à s’arranger avec la réalité et la vérité. Ensuite se croyant investi d’un destin supérieur on se dit que les critiques que l’on reçoit sont injustes et gratuites de la part des détracteurs. Donc nait un besoin de compensation. L’argent est un motif de satisfaction (Compensation).
    Dans le cas Fillon: ce Monsieur cherche par tous les moyens à justifier les emplois plus ou moins fictifs de sa « Pénélope » mais ni lui, ni la presse qui tire à boulets rouge sur cette affaire ne s’offusque de la somme de 900 000€ perçue. 900 000€ c’est 50 ans de salaire pour une personne gagnant 1500€ mois sur 12 mois. Salaire courant chez beaucoup d’employés en France, hors bien entendu du microcosme Parisien où les repères des valeurs sont déjà faussés.
    Enfin comment voulez vous garder une notion d’échelle de valeur quand vous voyez les sommes en jeu dans n’importe quelle action, réalisation, projet immobilier.
    Regardez le cout d’un rond point et le détail de la facture. Une fois que l’on a régler toutes les commissions d’étude qui viennent en amont du premier coup de pioche. Que reste -t-il pour celui qui exécute réellement le travail. Sachant qu’il y aura dépassement de budget, malfaçon qu’il faudra invariablement reprendre et donc refinancer.
    Ceux qui ont « porté » le projet n’ont rien senti. Ce projet leur à demandé du travail, beaucoup de travail et même s’il ne leur a couté Zéro centimes de leur poche personnelle il on un besoin de retour ou de reconnaissance que de toute façon le Peuple ingrat ne leur accordera presque jamais. Alors comme le citoyen lambda se boit une bière en rentrant d’une journée longue et fatigante et bien se font quelques plaisir si l’occasion se présente.
    Les contrôles étant inexistants et comme ont dit « l’appétit vient en mangeant ».

    • en fait les 900 000 euros ce doit être du brut…et m^me le brut est difficile à comparer compte tenu que ça n’ouvre pas aux même droits…surtout la retraite.
      Et pour la corruption c’est en partie au moins la faute des électeurs, plus vous voulez établir de règles pour l’économie plus vous mettez en place des mécanismes possibles de corruption.

      Un truc qui agace en france c’est une transparence de façade…associée à une complexité sans objet. On a un mal de chien à vérifier quoi que ce soit.

  • « Vraiment, tous pourris les politiques ?

    Probablement pas… Il n’y a aucune raison de supposer que le monde politique attire, plus que d’autres, des personnalités malhonnêtes ou cupides. »

    Je crois tout le contraire que ce vous écrivez ici … toutes les raisons sont réunies pour attirer ce genre de personnes : opacité , facilité , fonds disponibles importants , solidarité , omerta , réseau …

    • Il y a en effet toutes les raisons de supposer que les personnes honnêtes et compétentes seraient bien mieux récompensées dans d’autres mondes que celui de la politique, à commencer par celui du business loyal, et que seules les autres — et celles qui ont déjà tellement réussi dans le business qu’elles s’en moquent de quelques dollars de plus — s’orientent vers la politique.

    • N’oubliez pas le népotisme assumé.

  • Je crois au contraire qu’on ne rentre en politique qu’après avoir été corrompu par le milieu. Et être ainsi obligé de se taire. Un peu comme dans la mafia.

  • « Il n’y a aucune raison de supposer que le monde politique attire, plus que d’autres, des personnalités malhonnêtes ou cupides. »

    Oh le joli naïf ! BIEN SUR QUE SI, IL Y A DES RAISONS: ah! LE POUVOIR, ses réseaux de connivence, la fascination qu’il exerce sur ses congénères (notamment du sexe opposé), les EGO qu’il satisfait bien plus sûrement que l’argent, le sexe facile, l’argent à portée de main, etc. comment résister ?

    • ce n’est pas exactement le point de l’auteur du post…qui d’ailleurs selon moi prend le problème par le mauvais bout dans l’optique d’une recherche de solution , je préfère imaginer un système qui s’oppose par lui m^me aux dérives, plutôt que de miser sur la sagesse et la perspicacité des électeurs pour ne pas choisir de malhonnête… d’ailleurs il est faux de penser que les électeurs rejettent les malhonnêtes par principe, un élu qui réussit à piquer de l’argent public à son bénéfice et celui des électeurs de sa circonscription peut être massivement soutenu par ces derniers….

  • Bien que je considère qu’il faille arrêter de nous bassiner avec le Général de Gaulle, homme d’une autre époque, morale certes (où la naissance, la culture, la respectabilité … avaient plus de valeur que l’argent – ce qui a radicalement changé) mais aussi historique (évènements et contexte extra-ordinaires – serait-il élu aujourd’hui ?), il me semble que les causes dites internes sont devenues inhérentes au recrutement politique.
    Outre l’envie du pouvoir, il y a chez le Politique d’aujourd’hui une grosse dose de « M’as-tu vu » car n’existe que celui qui se montre ( réceptions, soirées, radios, télés, émissions/ show, revues, interviews confidences, le Buzz, réseaux….avec pour corollaire le Fric nécessaire à cette même exposition). Comment les politiques peuvent-ils accepter la façon dont les journalistes leur parlent ? Amour propre où es-tu ? En tout cas tout cet ensemble semble désormais faire partie du Job et implique un profil d’Homme particulier, même s’il n’en est pas obligatoirement la cause. Et peut-il y échapper ?
    A ce profil se rajoute effectivement le Contexte, c’est indéniable. Devient normal la pratique normale. Si le Taxi est remboursé, que tout le monde en fait autant et « personne » n’y trouve rien à redire, pourquoi s’en priver … . Enfin, effectivement, la plupart de ceux qui hurlent au loup en feraient certainement autant s’ils le pouvaient ou en tout cas ne cracheraient pas sur les rémunérations tant décriées si on les leur proposait (le trop payé étant toujours celui qui gagne plus que vous). Peuple d’envieux (disait le Monsieur cité plus haut).
    Pour ma part, je me fous des rémunérations touchées à partir du moment où les décisions prises sont les bonnes et ne sont pas fonction de l’intérêt personnel (ou partisan) mais de l’intérêt général. Tout ce que je demande au Capitaine et à son équipage, c’est de savoir mener le bateau à bon port avec tous les passagers. Combien ils gagnent !!

  • Macron n’est pas parlementaire, il n’a jamais été élu.

  • « Selon mes estimations, 30% des élus ont en effet eu à faire avec la justice ou le fisc. » [article du 29/01/2017 sur le site Capital]. Un sénateur vient d’être condamné pour blanchiment de fraude fiscale… et soutient publiquement, rigolard, son ami François ; je ne reproduis pas sa déclaration publique, insupportable ! Voilà, vous avez donc votre réponse. Le reste de l’article est d’ailleurs très instructif. Oui une moralisation de la vie politique et une transparence démocratique s’imposent. Quand « nos » élus entendront-ils le « bon peuple » ? En mettant bout à bout indemnité parlementaire et enveloppe de frais, le total place les parlementaires français en tête dans les pays d’Europe. Aussi est-ce bien utile de cumuler avec d’autres mandats ? Est-ce utile, voire moral, d’enrichir au passage la famille ou le conjoint ? C’est légal, oui, pour l’instant. Pour un « vrai » travail, et là certaines déclarations nous interrogent encore.
    Faut-il nécessairement cumuler activité parlementaire et honoraires d’avocat, de conseil, de conférences ou jetons de présences voire plus encore ?
    Faut-il faire prendre en charge ses collaborateurs par une entreprise ? Arrivé à la retraite, l’élu peut-il cumuler celles de tous ses mandats ? Peut-on être retraité ET élu avec indemnités, en cumul ? De l’air, j’ai chaud ! Un brave intellectuel va bientôt pondre que nos questions viennent car nous sommes pulsionnels. Vite, cher Dr Freud, votre divan ! Comme je l’ai déjà écrit, je suis père de deux jeunes adultes et je transmets, pas du tout joyeux de ce triste spectacle.
    Bon, je suis allé lire sur la Haute Autorité la dernière déclaration du « premier de la classe », chez les députés : je comprends bien qu’une telle énormité ça doit donner à penser à quelques-uns qu’ils sont trop gagne-petit et qu’il va falloir bigrement « améliorer les rentrées ». Mais de quoi parlons-nous ? Et à qui nous parlons de tout cela ? Quel est le salaire médian en France, allez, même le salaire moyen d’un cadre moyen, le Smic, le RSA ? Comment des parlementaires hors réalité ou hors sol, si vous préférez, pensent-ils pouvoir être entendus pour réformer notre réalité, comme certains prétendent le faire ? Qu’en connaissent-ils de notre réalité ? Je suppose que vous avez compris : il faudra d’abord « regarder vos chaussures » et cesser de nous faire croire que c’est nous, surtout nous, qui avons enfoncé notre pays. Quelle place laissons-nous à nos jeunes ? Quoi que vous décidiez, vous aurez bientôt une réponse. Celles et ceux qui auront refusé de voir ou de comprendre, aussi.
    Voilà, je vous écris en démocrate et républicain. Je respecte vos idées, avec une condition toutefois, celle d’être respecté moi-même. Et là, je lis et je sens tellement de mépris, de suspicion inadaptée ! Bonne continuation.

  • Fillon peut dire qu’il aime sa femme, mais il ne comprend pas l’ampleur de son geste..je pensais qu’il était different. je comprends pourquoi les gens se tournent vers le populisme, Comme TRUmp qui joue le jeu.

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