Pole emploi : et si les salariés se syndiquaient ?

En jouant le rôle d’un Pôle Emploi, les syndicats disposeraient d’une meilleure compréhension des décisions stratégiques de l’entreprise et s’impliqueraient de manière plus responsable dans un syndicalisme constructif

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Pole emploi : et si les salariés se syndiquaient ?

Publié le 24 janvier 2017
- A +

Par Bernard Biedermann.
Un article d’Emploi 2017

Ce qui suit est une suggestion qui sort des sentiers battus. Parmi les nombreuses réformes favorisant le retour à l’emploi, on pourrait lancer l’idée que les syndicats de salariés exercent des fonctions de placement sur le marché du travail. Les syndicats qui le souhaiteraient développeraient au sein de leurs organisations des services de placement, comme le font Pôle emploi ou des sociétés privées, et seraient rémunérés en conséquence.

Tout d’abord leur bonne connaissance des entreprises dans lesquelles ils sont présents, de la spécificité de la branche d’activité et de la situation des métiers sur le marché concerné constitue un véritable atout pour l’exercice de cette nouvelle activité.

Ensuite, ceci allégerait les charges actuelles de Pôle emploi qui connaît de grandes difficultés à atteindre ses objectifs, autant sur la quantité des dossiers à suivre, que sur les compétences nécessaires pour mettre en relation offreurs et demandeurs.

Alléger les charges de Pôle Emploi

En 2014, 2,4 millions d’offres d’emploi ont été confiées à Pôle emploi et satisfaites selon ses propres chiffres. Compte tenu du nombre de collaborateurs de Pôle emploi (54.000), en 2014 un collaborateur de Pôle emploi a placé 45 salariés.

Il y a en France près de deux cents organisations syndicales, professionnelles ou non, représentant environ 8% des salariés. Ces chiffres donnent alors une indication de ce que les syndicats pourraient réaliser pour les salariés syndiqués ou non.

De bonnes informations relatives aux profils catégoriels recherchés par l’entreprise ainsi que le vécu des aspects RH sont un atout certain pour les syndicats. Ceci les positionnerait de manière favorable par rapport à des sociétés privées de placement comme Le Bon Coin, dont l’activité est avant tout le matching numérique entre l’offre et la demande. De son côté, le recruteur disposerait d’une information complémentaire concernant l’adhésion syndicale éventuelle du postulant et prendrait sa décision en connaissance de cause.

Du point de vue du Code du travail, rien ne s’oppose à ce que des organisations syndicales exercent cette nouvelle activité d’ordre économique. Des activités non syndicales, voire politiques, sont aujourd’hui licites. Par exemple, la grève pour raisons politiques, même dans le cas où le Parlement et le Sénat traitent démocratiquement de ses raisons. Par ailleurs, certains syndicats jouent également un rôle de gestionnaire d’organismes fondamentaux pour les salariés : Caisses nationales d’Assurance-maladie, Caisse d’allocations familiales et d’indemnisation des chômeurs et de retraites.

En jouant le rôle d’un Pôle Emploi, les syndicats disposeraient en plus d’une meilleure compréhension des décisions stratégiques de l’entreprise et s’impliqueraient de manière plus responsable dans un syndicalisme constructif ; en 2017 on est en effet bien loin des trente glorieuses durant lesquelles, à cause d’une inflation d’anticipations, la fonction unique des syndicats était de rattraper les pertes continues de pouvoir d’achat.

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  • Humm… je croyais que la Loi actuelle interdisait formellement les grèves politiques et les grèves de solidarité…
    Par ailleurs, si l’idée semble bonne, dans l’immense majorité des PME et des TPE il n’y a pas de syndicat (et c’est plutôt une bonne chose si j’en juge par mon expérience de terrain).
    Enfin, il y a un risque certain de biais idéologique dans les critères de traitement des postulants, critères qui ne seront pas ceux de l’entreprise.
    Bref, bonne idée mais que je laisse aux autres sans regret…

    • comment peut-on écrire une stupidité pareille : <>

      Vous n’avez visiblement aucune idée de ce dont vous parlez, ni aucune idée du nombre de litiges et de l’encombrement des Conseil de Prudhommes et Cours d’Appel… A moins bien sur que vous soyez un dirigeant « libéral » pur et dur !

      • Stupidité en quoi ?
        Le législation actuelle interdit bel et bien les grèves politiques et les grèves de solidarité. C’est un fait, donc j’imagine que votre qualificatif de « stupidité » ne porte pas sur ce point.
        Ensuite, pour ce qui est des syndicats dans les PME et TPE, je connais plutôt bien le sujet, même si ce n’est qu’un témoignage : dans ma petite entreprise (nous sommes un peu plus de 100 aujourd’hui), la seule fois ou un syndicat est venu s’installer chez nous, à la demande d’un seul salarié, après qu’il a été élu délégué du personnel, et sans qu’il,ait prévenu ses collègues de travail, ça a tourné court.
        Le syndicat réclamait des modifications concernant les conditions de travail auxquelles les salariés, en totalité, étaient opposés. Même le délégué en question. Mais puisqu’il était aussi devenu de fait délégué syndical, il n’avait plus le choix.
        Du coup, durant toutes les années ou cette situation a duré, il n’y a eu aucune avancée dans les conditions de travail et les rémunerations.
        Aux élections suivantes, les salariés l’ont viré, et la paix social ainsi que les avancées globales ont repris.
        Quand aux prud’hommes, la aussi par expérience je préférerais mille fois un vrai juge professionnel, un magistrat, un juriste, et pas un syndicaliste à la Filoche.
        Une seule fois nous avons été confrontés à ces « juges » : quelle caricature ! Normal que les appels soient nombreux, tant côté salarié que patron.

        Enfin, c’est quoi pour vous un dirigeant « libéral » ? Parce que je ne vois pas bien en quoi « pur et dur » peut s’appliquer à « libéral ».
        Bref, si vous êtes aussi entrepreneur, j’aimerais bien avoir votre vécu.
        Si votre critique de « stupidité » vient de vos idées reçues, alors je crains que vous n’ayez aucune idée de ce dont vous parlez..

  • Tant que les syndicats ne sont pas financés exclusivement par des cotisations des salariés ce genre de proposition ne peut rien apporter de bon.

  • L’exemple de l’éducation nationale où les syndicats, véritables DRH de l’organisation, ont en charge les questions de recrutements, affectations, transferts entre autres, au plus grand bénéfice de leurs adhérents et sympathisants et au plus grand détriment de leurs opposants, ne prêche pas en faveur des arguments de l’article. Les mafias, dont syndicales, se constituent toujours très rapidement dans n’importe quel système..

  • HORREUR !

    mais ça serait de la collaboration des classes

    marx s’en retournerait dans sa tombe!!!!!

    plus séreiusement ça se fait aux US sous le nom de « close shop policie  » et il n’y a rien de mieux pour couler une boite.

  • pas syndiqué(cotisant) = pas d’emploi !

  • Pour se syndiquer, encore faudrait-il qu’il y ait des syndicats, des vrais, pas ces espèces de grumeaux gluants politisés composés de collectivistes acharnés qui se moquent des salariés comme de leur première nationalisation.

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