Par Nathalie MP.
Accrochons-nous, car le monde change. Alors que Donald Trump, qui est officiellement investi 45ème Président des États-Unis ce vendredi, semble vouloir engager son pays sur la voie du protectionnisme et du nationalisme économique pour développer les emplois et gagner en prospérité, le Président chinois Xi Jinping s’est au contraire prononcé avec ferveur pour le libre-échange lors de son discours d’ouverture du Forum économique mondial de Davos auquel il participait pour la première fois.
Oui, on parle bien de Trump, homme d’affaires milliardaire américain et on parle bien de Xi Jinping, Président de la République populaire de Chine et chef du Parti communiste chinois !Â
Qu’il soit question de libre-échange à Davos n’est guère étonnant. À l’instar des réunions de l’OMC (Organisation mondiale du commerce), le Forum fut du reste lui aussi une cible privilégiée des critiques et des manifestations des altermondialistes. On lui reproche bien évidemment son ultra-libéralisme débridé, son côté réunion des « rich and famous », et même son inutilité totale : « Il ne faut y voir rien de plus qu’une machine à café mondiale où des gens se rencontrent, bavardent, se serrent la main, échangent des tuyaux et s’en vont », disait Jacques Attali.
Le bouc émissaire de la mondialisation
Mais pour Klaus Schwab, universitaire suisse docteur en économie qui l’a fondé en 1971, si le monde change rapidement et crée de l’anxiété, « la mondialisation est un bouc-émissaire facile. » Il regrette la tentation protectionniste actuelle et considère la réunion de Davos comme un indispensable et précieux outil de dialogue entre chefs d’entreprise, décideurs politiques, ONG et partenaires sociaux d’horizons variés.
À l’origine, le Forum économique mondial  s’adressait aux entreprises européennes avec l’objectif de les inciter à adopter des méthodes managériales développées aux États-Unis, notamment l’idée (« stakeholder theory ») que l’entreprise doit tenir compte de tous ses partenaires. Pas seulement des clients et des actionnaires, mais aussi des salariés, des gouvernements et des communautés locales au sein desquelles elle évolue.
Mais dès 1974, des responsables politiques sont invités et les centres d’intérêt sont progressivement élargis à l’ensemble des grandes questions qui agitent le monde, faisant dorénavant une large part aux problèmes sociaux, environnementaux ou de santé publique. La réunion de Davos, principal événement du Forum, se déroule actuellement du 17 au 20 janvier 2017. Elle réunit de l’ordre de 3 000 personnes autour de plus de 200 conférences.
La Chine grande bénéficiaire de la mondialisation
Que le Président chinois vante les mérites du libre-échange est sans doute moins évident, tout au moins sur le papier. Mais quand on y pense, ce n’est guère étonnant non plus. Car si un pays sait ce qu’il doit à l’ouverture et à une certaine libéralisation de son économie, c’est bien la Chine !
Les chiffres sont connus, ils nous ont été communiqués par la Banque mondiale en 2015 (voir page 6 du rapport donné en lien, et voir aussi le graphique interactif de France 24) :  entre 1990 et 2015, le taux d’extrême pauvreté dans le monde est passé de 37,1 % de la population mondiale à 9,6 %. Si l’on regarde plus précisément l’Asie de l’Est dont la Chine constitue le plus gros morceau, ces taux sont respectivement 60,8 % et 4,1 %. En valeur absolue, il y avait 1 milliard de personnes vivant sous le seuil d’extrême pauvreté en Asie de l’Est en 1990, et l’on n’en compte plus que 83 millions en 2015.
C’est précisément ce que Xi Jinping a dit avant-hier aux 3 000 spectateurs qui l’écoutaient à Davos (voir un extrait de son discours dans la vidéo ci-dessous, 06′ 20″). Pour lui, la Chine a eu « le courage de se jeter dans les vastes océans des marchés mondiaux » avec tous les résultats positifs que cela a représenté pour sa population.
Faisant remarquer en début d’allocution qu’on pourrait caractériser notre époque exactement comme Dickens le faisait au XIXème siècle juste après la révolution industrielle : « It was the best of times, it was the worst of times »,  il a reconnu qu’il reste des difficultés qui ne sont pas encore réglées mais il estime que « la plupart des problèmes qui affectent le monde n’ont pas été causés par la mondialisation », citant à titre d’exemple la crise des migrants et la crise financière.
Non au protectionnisme
Il considère que seules l’innovation technologique, la mise en place d’une nouvelle gouvernance à l’égard des pays émergents et « la promotion de la libéralisation des échanges et des investissements » seront de nature à redonner de la croissance au monde. Usant d’une métaphore d’esprit très oriental qui ne surprendra pas les amateurs de proverbes chinois, il a plaidé pour que le monde dise « non au protectionnisme » :
« S’enfermer dans une pièce sombre parce qu’il pleut dehors ne sert à rien : l’oxygène et la lumière sont aussi à l’extérieur. »
Ce n’est pas la première fois que nous autres Occidentaux faisons les frais des leçons de libéralisme des dirigeants chinois. Alain Juppé en sait quelque chose, lui qui en août 2014 à l’université d’été du Medef riait jaune devant un ambassadeur chinois qui se moquait ouvertement de nos 35 heures (vidéo, 05′ 10″) :
Aussi, il n’est pas inutile de rappeler à ce stade que si les déclarations économiques de Xi Jinping suscitent clairement l’intérêt des libéraux, il y a encore loin de la coupe aux lèvres et des paroles aux actes.
En l’état actuel des choses, la Chine n’est certainement pas un État libéral tel qu’on le conçoit en Occident. Les atteintes aux droits de l’homme sont légion, la peine de mort, bien que secret d’État, est élevée, et le contrôle d’internet est de plus en plus important. Sous couvert de lutter contre les rumeurs infondées et les idées fausses, le gouvernement entend couper toute critique politique, comme les pays communistes l’ont toujours fait avec beaucoup de talent.
Et même si l’on s’en tient au domaine économique, les entreprises étrangères savent qu’elles n’ont pas exactement les mêmes droits que les entreprises chinoises en Chine. Peu après le discours du Président chinois, la Chambre de commerce américaine à Pékin publiait les résultats d’un sondage auprès de ses membres faisant apparaître une toute autre réalité.
Xi Linping en réalité pour la régulation
Non seulement la Chine pratique intensément le contrôle des capitaux, renforce en permanence ses monopoles d’État dans tous les domaines et impose une multitude de réglementations spécifiques aux entreprises étrangères, mais il semblerait que les choses aient empiré avec l’arrivée de Xi Linping au pouvoir en 2012. En termes de barrières tarifaires à l’entrée, la moyenne des droits appliqués aux importations venant des pays membres de l’OMC se monte à 9,6 % contre 3,5 % aux États-Unis.
Autre façon de voir les choses, selon le rapport de la Banque mondiale sur le climat des affaires dans le monde en 2016 (tableau page 8), la Chine n’était qu’au 78ème rang, la Nouvelle-Zélande occupant le 1er rang, les États-Unis le 8ème et la France, ce qui n’est guère fameux, le 29ème.
Dans ces conditions, que le Président chinois se soit attiré la réponse du berger à la bergère de la part du représentant de Donald Trump à Davos n’est pas tellement étonnant non plus.
Si l’on en croit Anthony Scaramucci, futur chef des relations publiques de la Maison Blanche, qui dit ne pas avoir écouté le discours de Xi Jinping, Donald Trump ne souhaite nullement « mettre fin à la mondialisation ». Les États-Unis demandent simplement à la Chine de bien vouloir accepter une certaine réciprocité, une certaine symétrie des échanges, afin de résoudre le problème des salaires des américains.
Curieuse conception de la mondialisation heureuse
Et, ajoute-t-il, et c’est là que l’argument devient franchement bizarre, puisque l’économie américaine représente encore 23,6 % du PIB mondial, la hausse des salaires aux États-Unis aura forcément un impact mondial sur le pouvoir d’achat, et donc sur le commerce mondial et la paix mondiale. Bref, la mondialisation heureuse passe par la politique protectionniste de Donald Trump !
La Chine et les États-Unis sont exactement comme les deux pays Stulta et Puera imaginés par Bastiat (1801-1850) dans ses Sophismes économiques (1845). Rien ne paraît plus logique que cette idée d’imposer la symétrie dans les échanges. Et pourtant, l’obsession de la symétrie des échanges finit par déboucher sur l’escalade du protectionnisme, puis à terme sur la stagnation technologique et économique, voire l’appauvrissement, des pays concernés.
Dans son petit texte Réciprocité, il montre qu’un pays a intérêt à libéraliser ses échanges commerciaux, même si un autre pays ne le fait pas :
« Si nous abaissions nos barrières devant l’Espagne, sans que l’Espagne les abaissât devant nous, évidemment, nous serions dupes. Faisons donc des traités de commerce sur la base d’une juste réciprocité (…)
Les personnes qui raisonnent ainsi, je suis fâché de le leur dire, sont, qu’elles le sachent ou non, dans le principe de la protection. »
Ainsi, Puera doit faire face à deux problèmes : les obstacles créés par Stulta le gênent pour vendre ses productions, mais les obstacles qu’il a lui-même créé pour éviter d’être « inondé » des produits de Stulta le gênent également pour acheter ce dont il aurait besoin. D’où l’idée de supprimer un des deux problèmes en supprimant les obstacles imposés à Stulta, même si Stulta n’en fait pas autant de son côté. « Un jour sans doute Stulta apprendra à mieux faire ses comptes. »
Mais un tel raisonnement est difficile à admettre. Plutôt que d’y réfléchir, les gens de Puera préfèrent y voir l’effet des pensées bizarres d’un dangereux idéaliste : « N’écoutons pas ce rêveur, ce théoricien, ce novateur, cet utopiste, cet économiste. » Ils préfèrent de beaucoup la contre-argumentation des partisans de la réciprocité absolue telle qu’imaginée par Bastiat en 1845 en des termes qui ne nous étonneront guère tant on les entend beaucoup actuellement :
« L’orateur acheva de convaincre (l’assemblée de Puera) en parlant d’indépendance nationale, d’honneur national, de dignité nationale, de travail national, d’inondation de produits, de tributs, de concurrence meurtrière ; bref, il emporta le maintien des obstacles. »
.
Malgré les déclarations enflammées du Président chinois Xi Jinping en faveur du libre-échange, il est loin de faire l’unanimité dans les esprits comme dans les faits dans son pays et dans le monde occidental.
Compte-tenu de la taille de l’économie américaine, le protectionnisme annoncé par Donald Trump aux États-Unis en est la manifestation la plus spectaculaire, mais on observe aussi un intérêt croissant des populations européennes pour les responsables politiques qui, tels Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon chez nous, proposent des mesures similaires. Les négociations du TAFTA (traité de libre-échange entre l’Union européenne et les États-Unis) semblent quant à elles au point mort.
Cependant, une étude récente de l’OCDE montre que si les droits de douane se mettaient à ré-augmenter pour retrouver leur niveau de 2001, ceci coûterait 1,3 % de croissance à l’ensemble du monde sur 5 ans. À l’inverse une poursuite de la baisse des obstacles aussi bien tarifaires que non-tarifaires (normes, réglementations) pourrait dégager une croissance supplémentaire de 1,5 % sur 5 ans.
La relecture de l’œuvre de Frédéric Bastiat s’impose. Qui se dévoue pour en faire expédier un exemplaire à Trump et un autre à Xi Jinping ?
—
Le texte gagnerait si le nom du président chinois n’était pas écorché une fois sur deux. Pouvez-vous remplacer toutes les occurrences de « Linping » par « Jinping » ? Je sais bien qu’il ne s’agit que d’une transcription, mais autant utiliser l’officielle.
Au moins Trump est honnête. Libre échange veut aussi dire libre production des biens, libre circulation des personnes et des idées, libre choix des individus…
Le libre échange aura une chance d’exister quand les états cesseront de se mêler de l’économie et des questions sociales.
Le libre échange entre une population de 1 milliard de personnes et une autre de 500 millions….entraine quoi a votre avis ?
Le libre échange n’est possible qu’entre 2 sociétés identiques . Dans mon exemple , l’ un doit fournir 2fois plus de travail que l’autre, l’échange est donc déséquilibré. pour rééquilibrer l’échange…. il faut que le petit se protège en augmentant sa valeur travail ou en diminuant celui des autres.
Bastiat…. le monde a changé depuis !
« Le libre échange n’est possible qu’entre 2 sociétés identiques… »
Et donc il faudrait interdire le libre échange entre la région parisienne et les Cévennes.
C’est l’argument que j’utilise a chaque fois qu’on me parle de réciprocité et d’homogénéité economique. On a la même chose pour la monnaie, l’absence de smic, etc… L’homogénéité en economie ca n’existe pas. Quand on est des sociétés identiques on n’a pas besoin d’échanger.
Au final il y a bien un truc homogène, et c’est les propos de bistrot de Reactitude.
« Le libre échange entre une population de 1 milliard de personnes et une autre de 500 millions….entraine quoi a votre avis ? »
L’abondance de bien à bas coup et donc in fine la prospérité pour tous.
+ Création d’interdépendance économique (facteur de paix)
Rien que ça !
« Le libre échange n’est possible qu’entre 2 sociétés identiques  »
Pourquoi ça?
N’importe quoi, alors le Luxembourg ou la suisse ne peuvent pas commercer avec l’Allemagne ou les USA si je comprend bien? Et c’est évident ces deux pays sont farci jusqu’à la gueule de système de protection contre les méchantes importations…
Et NON le monde et les rapports économique n’ont pas fondamentalement changé depuis Bastiat, ses écrits sont encore 100% valide aujourd’hui et pour une large part ils resteront valable éternellement du moins jusqu’à ce l’être humain évolue en une autre espèce.
Ce que veut dire Reactitude, c’est que le libre-échange ne peut prendre place qu’entre des pays ayant des niveaux de vie similaires.
Si on veut bien y réfléchir deux secondes avec le minimum d’ouverture d’esprit requis, l’idée repose sur des arguments économiques sérieux. En effet, pour les activités peu qualifiés, les faibles coûts salariaux des pays moins développés leur donne un avantage relatif par rapport aux pays développés pour ces activités. Autrement dit, même si les taux de change équilibraient les balances commerciales en valeur monétaire (ce qui est loin d’être le cas actuellement), cela ne voudrait pas nécessairement dire qu’ils les équilibreraient aussi en emplois. Il est en fait fort possible que les balances en emplois des pays développés resteraient déficitaires, c’est à dire que le chômage augmenterait, sauf à autoriser une baisse importante des salaires des emplois peu qualifiés, c’est à dire une forte hausse des inégalités de revenus. Ainsi donc, si le niveau de vie moyen des pays développés s’élevait du fait du libre échange avec des pays moins développés, cela n’exclurait pas une déformation dans la répartition des revenus au bénéfice des plus qualifiés et au détriment des moins qualifiés. C’est ce mécanisme qui explique la hausse du chômage et la hausse des inégalités dans les pays développés.
Comme le disait Maurice Allais : « En tout état de cause, on ne peut à la fois libéraliser totalement les échanges extra-communautaires, maintenir à leurs niveaux actuels les salaires réels et les avantages sociaux de toute la population, et préserver et développer l’emploi. C’est là une impossibilité absolue. » C’est sans doute le résumé le plus clair de la totale contradiction dans laquelle s’est égarée toute la politique économique européenne ces dernières décennies, avec les mauvais résultats que l’on constate et qui conduisent à la montée du sentiment anti-européen (Brexit), au rejet du libre échange (Trump) et, plus généralement, au sentiment de trahison des élites.
Bravo.
Sans compter que la chine est un pays communiste qui fait travailler son milliard de « travailleurs » pour le plus grand bonheur de ses dirigeants politiques milliardaires communistes.
Quant au salariés chinois, à part le fait qu’ils ne sont pas « exploités » par des vilains patrons occidentaux, ils se rendront comptent qu’ils sont « pressés » comme des citrons par un patronat gouvernemental communiste qui ne dit pas son nom.
 » Le libre échange entre une population de 1 milliard de personnes et une autre de 500 millions….entraine quoi a votre avis ?  »
Comment elle fait la Suisse avec ses 8 millions d’habitants en commerçant avec les USA de 300 millions d’habitants et avec l’UE et ses 500 millions d’habitants qui sont aussi ses deux principaux partenaires économiques?
La Suisse, les États-Unis et une partie de l’UE ont des niveaux de vie similaires, donc aucun problème. Voir ci-dessus
@JLP
Bonne question 🙂
A l’intérieur d’un pays , le marche est libre….cela n’a pas été toujours les cas.
n’a t on pas songé a un SMIC régional, les salaires ne sont ils pas plus faibles en province qu’a Paris ?
Le marché a crée ces propres protections pour permettre des échanges équilibrés…. et bien non , l’équilibre ne c’est pas fait a cause du centralisme parisien.
….conséquences les plus visibles on fuit la province….Paris est la Chine, la province est la France
Sauf que la bonne conclusion c’est pas qu’il faut des protections différentes selon les régions. La conclusion c’est qu’au delaà des régions il y a des entreprises qui ont des « besoin de protection » différents, des ménages qui ont des besoins monétaires différents etc… Au final on s’aperçoit que ces protectionnismes sont toujours mal placés et mal appliqués et ne résultent en général qu’à des privilèges de secteur arbitraires et clientélistes. De même le monopole monétaire (dévaluation= protectionnisme) est une ânerie qui ne sert qu’à taxer plus vie l’inflation ou la connivence bancaire pour vivre à crédit. Le protectionnisme est un despotisme économiquement inefficace mais une panacée pour la spoliation des petits par les gros par le biais de l’État.
la chine c’est du libre échange à sens unique: un peu ce que souhaite chez nous Melenchon, Lepen, Montebourg,…..
« On fuit la province » ?
Vous devez vivre une autre vie je pense… Surtout quand on voit debarquer tous les parisiens chez nous… Cf: Aquitaine par exemple
Et pour ce qui est des salaires cela dépend de comment nous regardons les choses. Déjà les loyers et la vie courante sont moins chers en « province » et le cadre et la qualité de vie ne peut être comparé à des euros, surtout quand il s´agit de 200-300€ par mois..
1. Ce que nous avons aujourd’hui n’est pas tant du libre-échange que cela, les taxes douanières y sont remplacées par des normes, interdictions, boycotts et des traités d’alliances.
2. Les gesticulations entre les deux mastodontes ne sont pas révélatrices de la nature de leur futur combat ou compromis.
3. Chacun y fait rouler ses biceps, en s’appuyant sur son marchandage commercial pour la Chine et sur son incorrection politique pour Trump : leurs atouts majeurs. Il est trop tôt pour savoir comment ça va tourner.
Rappelez-vous ce qu’il en était du premier voyage d’Obama à Shanghai…
Pour ce qui est des normes européennes et en tout cas françaises, concernant les produits que l’on fait « fabriquer » ou « sous traiter » ou « exporter » en Chine, je peux vous confirmer qu’ils s’en balancent. Surtout en ce qui concerne le matériels ferroviaires fabriqués par Alsthom. C’est ainsi qu’on verra bientôt des produits industriels copiés sur les nôtres, envahir nos marchés avec des normes « chinoises » qui ne correspondront en aucune façon à celles imposées par les commissions bruxelloises.
Et grâce au prix chinois, et malgré toutes les autres barrières administratives, l’ensemble des marchés intérieurs français sera sous domination jaune. Le prix, rien que le prix vous dis-je!.
Pour information si Trump n’a pas encore lu Bastiat et il le devrait. Pour Reagan, dont Trump prend exemple, Bastiat faisait parti de ses 6 maîtres à penser dont Jean-Baptiste Say. Donc je pense que Trump sait qui est Bastiat. Et pour illustrer vos propos cette citation (pas sûr) de Bastiat, lui le chancre du libre échange aurait dit : « Si les marchandises ne franchissent pas le frontières, les soldats le feront » ! Cependant, Trump ne jourait-il pas à (nous) faire peur !!! « Car qui contrôle la peur des gens est maître de leur âme » disait Machiavel.
Euh le chantre plutôt que le chancre vous vouliez dire ?
Le CHANTRE du libre échange, s’il vous plait
Trois trucs à propos du protectionnisme:
Ca ne protège PAS l’emploi local: Ceci est un mythe (déjà expliqué 1000 fois)
Ca ne fait QUE rendre la consommation locale plus chère.
Réactitude ne dit QUE des aneries à ce sujet.
Exactement c’est un hoax du même ordre que la vitre cassé de sieur Bastiat
« Mais dès 1974, des responsables politiques sont invités »
cela s’appel faire entrer le ver dans le fruit…
Il est indubitable que le protectionnisme est un concept absurde, une taxe imposée par l’Etat obèse, taxe supportée par la population censée être protégée par les barrières protectionnistes. Mais, il ne faut pas non plus négliger le principe de réalité et la part régalienne de l’Etat, notamment son devoir de défense vis-à -vis de l’agressivité de certains pays.
Par exemple, lorsque la Chine menace de nationaliser les eaux internationales où circule une bonne part du commerce mondial, il est difficile de justifier le libre commerce avec la Chine. Compte tenu de la nature totalitaire de la dictature chinoise, échanger avec n’importe quelle entreprise chinoise revient à alimenter la puissance d’un pouvoir illégitime et agressif.
Nonobstant les considérations économiques, doit-on poursuivre des échanges avec la Chine, sans se poser la moindre question au nom du libre échange, alors que ces échanges nourrissent une menace pour la liberté des échanges ?
Il suffit simplement à ces deux messieurs de lire et de respecter les clauses essentielles régissant le libre-échange mondial, telles qu’inscrites dans les traités du GATT (prédécesseur de l’OMC, dans le domaine du commerce) et du FMI (dans le domaine lié des taux de change) dont les États-Unis et la Chine sont signataires. Ces clauses sont en effet violées depuis 45 ans de façon parfaitement illégale au regard du droit international.
Le préambule du GATT (prédécesseur de l’OMC) indique ainsi clairement (https://www.wto.org/french/docs_f/legal_f/gatt47.pdf) :
« [Les Gouvernements des pays signataires,]
Reconnaissant que leurs rapports dans le domaine commercial et économique doivent être orientés vers le relèvement des niveaux de vie, la réalisation du plein emploi et d’un niveau élevé et toujours croissant du revenu réel et de la demande effective, la pleine utilisation des ressources mondiales et l’accroissement de la production et des échanges de produits,
Désireux de contribuer à la réalisation de ces objets par la conclusion d’accords visant SUR UNE BASE DE RÉCIPROCITÉ ET D’AVANTAGES MUTUELS, à la réduction substantielle des tarifs douaniers et des autres obstacles au commerce et à l’élimination des discriminations en matière de commerce international,
Sont, par l’entremise de leurs représentants, convenus ce qui suit : … »
Il n’y a strictement aucun doute que « sur une base de réciprocité et d’avantages mutuels » signifie des parités de change fixées à des niveaux équilibrant les balances commerciales croisées car les statuts du FMI – l’institution jumelle du GATT dans le domaine des taux de change indissociables du commercial international – stipule clairement dans son article 1 (https://www.imf.org/external/french/pubs/ft/aa/aa.pdf) :
« Les buts du Fonds Monétaire International sont les suivants :
i) Promouvoir la coopération monétaire internationale au moyen d’une institution permanente fournissant un mécanisme de consultation et de collaboration en ce qui concerne les problèmes monétaires internationaux.
ii) Faciliter l’expansion et l’accroissement harmonieux [la version anglaise dit « balanced » ce qui se traduit plutôt par « équilibré »] du commerce international et contribuer ainsi à l’instauration et au maintien de niveaux élevé d’emplois et de revenu réel et au développement des ressources productives de tous les États membres, objectifs premiers de la politique économique.
iii) Promouvoir la stabilité des changes, maintenir entre les États membres des régimes de changes ordonnés et éviter les depreciations concurrentielle des changes.
iv) Aider à établir un système multilatéral de règlement de transactions courantes entre les États membres et à éliminer les restrictions de change qui entravent le développement du commerce international.
v) Donner confiance aux États membres en mettant les ressources générales du Fonds temporairement à leur disposition moyennant des garanties adéquates, leur fournissant ainsi la possibilité de corriger les déséquilibres de leur balances des paiements SANS RECOURIR A DES MESURES PREJUDICIABLES A LA PROSPÉRITÉ NATIONALE OU INTERNATIONALE.
vi) CONFORMÉMENT A CE QUI PRÉCÈDE, ABRÉGER LA DURÉE ET RÉDUIRE L’AMPLEUR DES DÉSÉQUILIBRES DES BALANCES DES PAIEMENTS DES ÉTATS MEMBRES.
DANS TOUTES SES POLITIQUES ET DÉCISIONS, LE FONDS S’INSPIRE DES BUTS ÉNONCÉS DANS LE PRESENT ARTICLE. »
Il est à noter que lorsque les Accords de Bretton Woods ont volé en éclat de facto en 1971 et de jure en 1976 avec les Accords de la Jamaïque, ni le préambule du GATT ni les statuts du FMI n’ont été amendés. Ces textes régissent toujours le libre-échange mondial et les flux monétaires associés au jour d’aujourd’hui.
Simplement, ces clauses essentielles du libre-échange mondial sont quotidiennement violées depuis 45 ans. Le résultats a été le développement de déséquilibres commerciaux massifs et persistants avec les conséquences néfastes dans les pays développés en termes de baisse du trend de croissance économique réelle, de hausse du trend de sous-emploi, de hausse du trend d’endettement et de pression fiscale, de hausse du trend d’inégalités de revenu et de richesse. Ces conséquences néfastes ont à leur tour, et fort logiquement, des répercussions politiques qui se traduisent par un rejet parfaitement compréhensible des partis politiques établis qui ont si mal compris les conditions d’application du libre-échange mondial pour que celui-ci soit mutuellement bénéfique pour tous.
Il est totalement inutile de se lamenter de la disparition du libre-échange mondial déséquilibré. Ses conséquences néfastes sont clairement visibles, clairement comprises et les conséquences politiques sont déjà actées. La seule question intéressante et urgente aujourd’hui est de savoir comment retourner à un libre-échange mondial équilibré de façon ordonnée et pacifique, afin de renouer avec la prospérité et de désendetter sur base relative non récessioniste.
L’UE avait été promis aux peuples européens comme devant être un marché de 500 millions de personnes.
Or l’Europe est devenu un espace ouvert de 500 millions consommateurs !
C’est une sacré nuance… et cela n’a rien à voir ! C’est au minimum, un mensonge. Pourquoi ce mensonge ?
L’explication sur les avantages du libre échanges est peut être vraie, sauf qu’il y a visiblement une tromperie et qu’elle n’est jamais gratuite.
Encore un article qui réussit l’exploit de parler du système commercial international sans évoquer une seule fois le système de taux de change mondial ni le fait que le changement de système monétaire international dans les années 1970 a marqué le développement de déséquilibres massifs et persistants de balances courantes, la cassure de la croissance réelle par habitant dans les pays développés et l’explosion de l’endettement d’abord dans les pays développés puis dans le monde entier.
Passant ainsi totalement à côté de l’essentiel, cet article comme de très nombreux autres, a un caractère totalement irréel et inopérant et échoue à comprendre ce qui se passe aujourd’hui et, a fortiori, a suggérrer des pistes de solutions.
S’il veut servir efficacement la cause libérale, ce site doit absolument relever le niveau et se montrer à la hauteur de son slogan.
Sauf que la Chine se livre à un protectionnisme forcené. Il n’est pour le libre échange que dans le sens des exportations! Elle pille les richesses des pays occidentaux par son dumping!