Fidel Castro : plus près de Goebbels que de Marx

Les défenseurs du régime cubain font l’apologie de Castro sur la base de ses avancées sociales. Des arguments qui ne tiennent pas la route et relèvent de la propagande.

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Fidel Castro-Havana-1978 by Marcelo Montecino(CC BY-SA 2.0)

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Fidel Castro : plus près de Goebbels que de Marx

Publié le 26 décembre 2016
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Par Fabio Rafael Fiallo.

Fidel Castro-Havana-1978 by Marcelo Montecino(CC BY-SA 2.0)

Le décès de Fidel Castro donna lieu, chez les représentants et les sympathisants de la gauche auto-dénommée « révolutionnaire », à un torrent d’éloges à la mémoire de leur idole disparue.

 

La propagande du régime cubain dénoncée par l’absurde

Ce faisant, et comme à l’accoutumée, ils ont fait litière de l’effroyable solde laissé par Fidel Castro en termes d’emprisonnements, de tortures, d’assassinats et autres violations des droits humains élémentaires. Ignoré, aussi, le désastre économique produit par l’expérience castriste, laquelle n’a pu survivre que par l’aide astronomique fournie, d’abord par l’Union Soviétique et ensuite par le Venezuela d’Hugo Chavez et son successeur.

Pour justifier leur obnubilation, les « révolutionnaires » de l’Amérique latine, de St. Germain-des-Prés et d’ailleurs ont invoqué les soi-disant « conquêtes sociales de la Révolution » — des « conquêtes qui, à force d’être martelées par la propagande castriste, sont devenues ce que l’économiste et historien cubain Roberto Alvarez Quiñones appelle, preuves à l’appui, « le mythe meilleur vendu par Fidel. »

De telles « conquêtes » ne passent en tout cas pas le tamis d’une analyse objective.

 

La réalité du régime cubain

Si l’éducation à Cuba est digne de louanges, pourquoi ce pays n’occupe-t-il pas une des premières places dans les palmarès des universités de l’Amérique latine et du monde ? Comment peut-on qualifier de conquête sociale les services de santé alors qu’à Cuba, les hôpitaux se trouvent dans un état délabré et que se procurer des médicaments devient une odyssée pour la majorité des Cubains ?

Si vraiment l’égalité sociale a droit de cité, pourquoi bon nombre de Cubaines et de Cubains diplômés, et même des mineurs, ont besoin de vendre leurs corps à des touristes afin de pouvoir boucler les fins de mois – au point que Fidel eut le toupet d’affirmer que « les prostituées cubaines sont les plus cultivées du monde » ?

Cependant que la prostitution fait rage au sein de la population, la caste gouvernante vit dans une opulence que le Cubain de la rue ne saurait pas même envisager.

Quant à l’égalité de genres, l’écrivaine contestataire Wendy Guerra met quiconque au défi de donner le nom d’une seule femme ayant le rang de ministre.

D’autre part, est-ce le fruit du hasard que la femme ayant le plus de résonance au sein du régime cubain n’est autre que Mariela Castro, directrice du Centre National d’Éducation Sexuelle et, surtout, fille du Président Raul Castro – et de ce fait membre de la dynastie régnante ?

Comme le soutient Laritza Diversent, directrice de l’ONG Cubalex (Centre d’Information Légale), que peut-on attendre d’institutions qui n’hésitent pas à tabasser sauvagement et en public des femmes telles que les Dames en Blanc qui essaient de manifester chaque dimanche pour la libération des prisonniers politiques et pour l’instauration de la démocratie ?

Si vraiment l’égalité raciale est une réalité, pourquoi, alors, comme le souligne un reportage de la chaîne BBC Mundo, les Cubains d’origine africaine « ont des postes de travail au bas de l’échelle, perçoivent des revenus inférieurs (à la moyenne), habitent les pires logements et sont majorité dans les prisons, et minorité dans les universités » ?

La défense du régime cubain par la gauche antidémocratique et les sites pro castristes rappelle l’argumentaire du nazisme, dont le chef de la propagande, Joseph Goebbels, dans un fameux article publié en janvier 1939 sous le titre « Que veut vraiment l’Amérique ? » (Was will eigentlich Amerika ?), se vantait que l’Allemagne nazie était parvenue à éliminer le chômage alors que l’Amérique comptait entre 11 et 12 millions de sans-emploi.

La propagande nazie brandissait donc la création d’emplois pour justifier, ou tout au moins faire oublier, les crimes du régime nazi. Par un subterfuge similaire, la propagande castriste fait ressortir les services sociaux déglingués et les fausses conquêtes dans le domaine de l’égalité pour essayer de faire taire les critiques à l’absence totale de libertés publiques à Cuba durant plus d’un demi-siècle.

Dans l’article susmentionné, Goebbels soutient également : « Le national-socialisme est l’idée politique et la vision du monde qui guident aujourd’hui l’Allemagne. C’est toute la nation allemande qui l’affirme. Critiquer le national-socialisme équivaut donc à critiquer le peuple allemand dans sa totalité ».

À l’instar de Goebbels, les scribes du castrisme et les médias officiels considèrent toute critique au régime comme une attaque à Cuba – comme si la nation et le peuple cubain pouvaient être assimilés au régime dictatorial en place.

D’autre part, de même que dans son article Goebbels nie que le national-socialisme soit une dictature, ainsi le castrisme et ses caisses de résonance prétendent que ce qui s’est instauré à Cuba n’est pas un régime dictatorial. Selon leur argumentaire, le peuple cubain s’est tout simplement doté d’un modèle de démocratie différent du multipartisme.

Pourquoi, alors, ne permet-on pas aux Cubains d’exprimer ce choix librement, dans les urnes ? Pourquoi le régime castriste condamna-t-il à de longues années de prison les promoteurs du Projet Varela, lequel proposait, en conformité avec la Constitution du pays, de consulter le peuple pour connaître la forme de gouvernement que celui-ci souhaite avoir ?

Agissant de la sorte, le régime cubain traite les citoyens de l’île comme des enfants n’ayant pas atteint l’âge de raison, incapables de décider par eux-mêmes, au moyen du libre débat et d’élections transparentes, du destin de leur pays.

Et pour que la ressemblance entre la propagande nazie et celle du castrisme soit complète, l’une et l’autre se distinguent pour stigmatiser une communauté spécifique.

Ainsi, pour Goebbels, « l’opinion publique américaine, influencée par les Juifs, essaie de s’immiscer d’une manière intolérable dans la politique interne de l’Allemagne ». Pour le castrisme, ce sont les exilés cubains en Floride, les gusanos (« vers de terre »), qui mènent les médias et le Congrès des États-Unis à prendre une position critique envers la dictature cubaine.

Or, de même que la propagande nazie – nous le savons aujourd’hui – ne parvint pas à occulter le caractère génocide et criminel du Troisième Reich, ainsi les louanges aux soi-disant « conquêtes sociales de la Révolution cubaine » ne réussiront pas à faire oblitérer les ravages économiques, sociaux, et surtout humains, engendrés par le socialisme cubain.

Le plus intéressant de l’histoire, c’est que, pour rester prosternés devant le castrisme comme ils font, les auto-dénommés révolutionnaires tournent le dos au postulat fondamental de leur prophète Karl Marx, à savoir : c’est l’économie qui détermine la viabilité (ou le manque de viabilité) de tout système politique et social.

En effet, si Marx plaida en faveur du socialisme, c’est parce qu’il pensait que le capitalisme avait épuisé son potentiel de développement et que le contrôle de l’économie par l’État (dans le but d’instaurer in fine la société sans classes) était mieux à même de développer ce qu’il appelait les « forces productives », c’est-à-dire la base matérielle et technologique de la société.

N’en déplaise aux épigones de Marx – qui annoncent à chaque génération la « crise finale du capitalisme » – le système qu’ils honnissent continue à dicter le progrès matériel et technologique dans le monde, alors que leur cher socialisme a échoué partout où il aura été instauré, y compris à Cuba.

Aussi, s’ils étaient cohérents avec le postulat de base du marxisme (à savoir : aucun système ne peut tenir, et moins encore prévaloir, s’il n’est pas capable de créer une économie forte et dynamique) les « révolutionnaires » pro castristes admettraient l’échec universel du socialisme et abandonneraient par voie de conséquence leur obnubilation devant le castrisme et son défunt leader.

Du fait de calquer les méthodes de propagande du nazisme, et de ne pas en tirer les conséquences du postulat de base du marxisme (concernant, répétons-le, le rôle fondamental que joue l’économie dans la viabilité de tout système social) on ne peut que conclure que le castrisme et la gauche qui le soutient sont plus près de Joseph Goebbels que de Karl Marx.

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  • En 1959 je rencontrais à Bordeaux un médecin cubain ami de mon père appartenant à une bande de latino américains de l’avant guerre. Il me dit mon fils Jaqui reste quelques temps à cause des événements à Cuba. Je le revis après sa sortie de prison qui dura dix ans. Il était médecin de l’ambassade de France donc dangereux contre révolutionnaire. Il nous raconta au cours d’un dîner ses conditions de détention
    Je me rendís à La Habana en 1997, je pus me rendre compte du développement économique de ce pays. Je passais devant l’hôpital de cardiologie qui était tout poussièreux. Les rues étaient défoncees . Une vraie réussite sociale
    Petit déjeuner chaud un jour froid le lendemain Eau chaude parfois autrement eau froide 90 dollars
    Magasins vides identiques à URSS
    2001 traversée De Santiago à La Habana même profil de pauvreté et De désolation
    Peut-être est-ce la condition de batard de Fidel et Raul qui en ont fait ces monstres sanguinaires

  • Lächelnd scheidet der Despot
    Denn er weiss, nach seinen Tod,
    Wechselt Willkür nur die Hände,
    Und die Knechtschaft hat kein Ende
    Heinrich Heine

    • Quand vous commençez un poème finissez-le, ainsi on peut mieux expliquer le sens que vous cherchez à dénaturer(?):

      …Armes Volk! wie Pferd und Farrn
      Bleibt es angeschirrt am Karrn,
      Und der Nacken wird gebrochen,
      Der sich nicht bequemt den Jochen.

      Sterbend spricht zu Salomo
      König David: Apropos,
      Daß ich Joab dir empfehle,
      Einen meiner Generäle.

      Dieser tapfre General
      Ist seit Jahren mir fatal,
      Doch ich wagte den Verhaßten
      Niemals ernstlich anzutasten.

      Du, mein Sohn, bist fromm und klug,
      Gottesfürchtig, stark genug,
      Und es wird dir leicht gelingen,
      Jenen Joab umzubringen.

      König David, Romanzero – Kapitel 15.

      Heine était un journaliste critique et politiquement engagé, essayiste, satiriste et polémiste et aussi admiré que redouté. Ses origines juives ainsi que son positionnement politique lui valurent hostilité et ostracisme. Son vrai nom est Harry Heine, mais cette manie qu’ont les juifs de changer de nom il prit celui de Christian Johann Heinrich Heine puis un nom plus français Henri Heine. Tout cela parce qu’il s’était converti au christianisme pour le regretter par la suite? Lettre à Moses Moser le 9 janvier 1826: « Je me repens beaucoup de m’être fait baptiser ; je ne vois nullement que, dès lors, les choses aient mieux tourné pour moi : au contraire, je n’ai eu, depuis, que malheur. »

  • N’importe quoi! Cet article est à la mesure des valeurs que prône son auteur. Un bobo complètement à côté de la plaque.

    • Voilà un commentaire vide, qui n’argumente rien, qui insulte seulement.

      • Inutile, ce serait une perte de temps pour cet article cousu de fil blanc. On ne convainc jamais les sectateurs fanatiques mêmes avec des arguments factuels et prouvés. Il suffit de lire les commentaires pour s’en convaincre.

        • C’est vraiment ennuyeux à la fin, on ne cesse de nous parler de ces arguments factuels et prouvés pour redorer l’image de la révolution cubaine, mais on n’en voit jamais la couleur.

          Esbroufe ?

        • On ne convainc jamais les sectateurs fanatiques mêmes avec des arguments factuels et prouvés.
          C’est bien vrai et votre commentaire , le prouve

        • Amora: mêmes avec des arguments factuels et prouvés.

          Les communistes sont les champions toute catégorie du mensonge et vous le démontrez une fois de plus.

          Votre « paradis » cubain est en ruine, les gens y sont très pauvres, le pays est resté dans les années 50, et même quand on croit les mensonges officiels sur « l’incroyable » performance de la médecine et de l’éducation, le pays est très en retard par rapport aux économies libérales et capitaliste européennes représentées par le Danemark, les Pays-Bas ou la Suisse.

          Suisses qui accueillent en passant énormément d’étrangers et de réfugiés, alors que personne n’immigre dans votre « paradis » cubain, au contraire, ils s’en vont quand ils le peuvent. Au mieux des touristes viennent profiter des plages et des prix, restés aussi dans les années 50, et des prostituées à bas prix :
          http://www.lexpress.fr/actualite/monde/amerique-sud/a-la-havane-les-prostituees-sont-des-modeles-de-reussite_852090.html

          Le PIB par habitant y est même deux fois moins élevé que le Brésil et le Costa-Rica qui ne sont pourtant pas des modèles du genre.

    • Non, les Bobo encensent Cuba…

    • Cet article est à la mesure des valeurs que prône son auteur.

      Cote-d’ivoire, Nigeria et maintenant Cuba, vous adorez vraiment les dictatures répressives vous.
      Pas la peine de nous exposer vos « valeurs ».

  • 4 remarques d’ordre générale.
    1 – Il est « amusant » (en fait plutôt tragique) de constater que les régimes qui ont été responsables du plus de morts au cours du 20 è siècle se réclamaient tous du socialisme ou du communisme
    2 – Marx prévoyait que ce sont les sociétés industrielles, donc capitalistes, qui s’effondreraient au profit du socialisme puis du communisme. C’est le contraire qui arriva : les seules sociétés qui ont basculé dans le socialo-communisme était essentiellement paysannes et souvent même pas pré-industrielles…
    3 – Les défenseurs de ces régimes font état, comme l’explique l’article, de progrès sociaux, humains, etc… grâce à ces régimes. En fait, ils prennent comme référence l’état de ces sociétés au moment de leur basculement donc plusieurs décennies plus tôt en se gardant bien de comparer avec l’évolution générale du niveau de vie dans le monde.
    4 – Du temps de Marx, 1 milliard de personnes vivaient dans la misère sur les 1.5 milliards que comptaient la planête. Ils sont aujourd’hui toujours 1 milliard à vivre dans la misère, et c’est toujours trop, mais la planête compte 7 milliards d’habitants… et c’est le capitalisme, même s’il a plein de défaut, qui l’a permis.

  • Les soi-disant avancées sociales de Castro sont de l’escroquerie, que seuls les imbéciles peuvent avaler! Un reportage de France 2, chaine de gauche s’il en est, a révélé la vérité sur les hôpitaux, car une journaliste est tombée malade en province et fut conduite d’urgence à l’hôpital le plus proche, qui s’est révélé un bâtiment lépreux, tombant en ruine comme les habitations des cubains, sans matériel ni médicaments. Elle fut rapatriée à La Havane pour apprendre que le seul hôpital correct était réservé aux dirigeants et aux touristes, à condition qu’ils payent d’abord.
    Quant à l’éducation, c’est pour endoctriner les enfants qu’ils sont tous envoyés à l’école, pas pour les instruire, le marxisme interdisant nombre de disciplines académiques et scientifiques.
    Ce que les gens ignorent est que Cuba était déjà avant que Castro s’empare du pouvoir, les bâtiments art-déco de la Havane en témoigne, un pays en développement ultra-rapide, mais la dégradation dramatique de ces bâtiments dans la capitale témoigne qu’il n’a RIEN amélioré, il s’est contenté de piller les richesse du pays, comme tous les mafieux qu’il a pu croiser là!

  • Excellent article sauf qu’il est vraiment dommage d’opposer castrisme et marxisme car ce dernier ne peut conduire à rien d’autre qu’à la dictature, la répression de masse, la pauvreté généralisée, l’injustice et à d’abyssales inégalités. Que le marxisme, comme tous les avatars du socialisme, soit pétri de contradictions ne permet que de l’opposer à lui même, pas à une quelconque des formes qu’il a pris au cours de l’histoire (bolchevisme, nazisme, maoïsme, Castrisme …).

  • Grâce à Marisol, la Sécu a fait un grand pas en direction du système de Santé des Cubanos.
    Viva la Révolutione !

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