JO 2024 à Paris, au milieu d’un immense bouchon automobile ?

Pour obtenir les Jeux Olympiques en 2024, la mairie de Paris fait des pieds et des mains mais devra batailler contre des bouchons qu'elle a pourtant créés.
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JO 2024 à Paris, au milieu d’un immense bouchon automobile ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 23 novembre 2016
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Ah, Paris, ville lumière et phare du monde moderne ! Que ferait le reste de la planète si elle n’avait pas cette balise de l’humanisme et de la joie de vivre dans l’océan de tristesse qu’ont déclenché les récents événements ? Et pour conserver son rang à la capitale du bon goût et de la culture, l’équipe d’Anne Hidalgo travaille d’arrache-pied, multipliant les initiatives courageuses, propageant les idées révolutionnaires et gobant les petits fours à un rythme jamais atteint.

C’est ainsi que Paris ne pouvait pas passer à côté de l’occasion de montrer à tous ses belles infrastructures, sa maîtrise du territoire et son amour du mondialisme, d’autant plus s’il est sportif, citoyen et surtout festif : sa candidature pour les Jeux Olympiques de 2024 va donc de soi. Ayant fort mal digéré de n’avoir pas été sélectionnée en 2008 puis en 2012, au point, d’ailleurs, d’accuser ses concurrents de tricher (ce qui serait vraiment inouï dans le monde des Jeux Olympiques, n’est-ce pas), la mairie de Paris n’a pas hésité à mettre les petits plats en argent dans les moyens et les moyens dans les grands.

Il faut comprendre que l’enjeu est de taille : il n’existe pas tant d’occasion de dépenser ainsi plusieurs milliards d’euros dans des infrastructures et des cérémonies qui laisseront finalement peu de traces au delà des dettes pour le contribuable, sans qu’ensuite ces dépenses somptuaires soit reprochées à leurs responsables. De ce point de vue, les Jeux Olympiques – dont à peu près aucun n’a réussi à générer le moindre euro de bénéfices pour la ville l’organisant – sont une des rares occasions favorables. Et le bonus électoral est évident : si Paris est choisie, la probabilité augmente que l’équipe Hidalgo soit reconduite en 2020, à temps pour qu’elle profite du spectacle.

Bref, on comprend que toute la clique médiatico-politico-sportive française s’auto-excite à l’idée qu’enfin, cette année, la candidature de Paris aux prochains J.O. ait de sérieuses chances de succès. Ceci explique aussi très bien les petits frétillements de la presse à l’idée de relater le premier grand oral de la ville devant ses adversaires dans la course à celui qui pourra creuser la plus belle dette olympique. Bonus additionnel : Los Angeles, l’une des villes concurrentes, semble mal partie suite à l’élection de Trump dont on murmure, dans les milieux informés (les mêmes qui voyaient Clinton élue, je présume), qu’il n’est pas en odeur de sainteté au Comité Olympique International.

Tout ceci s’annonce donc très bien pour Paris qui va pourvoir trouver là de quoi claquer 4,5 milliards d’euros (budget annoncé, vous pouvez doubler pour le budget réel).

Malgré tout, l’équipe qui présentera cette candidature devra travailler à la crédibilité de son dossier. Certes, 2024 semble encore loin et, en matière d’infrastructures, on peut tout imaginer à un horizon de près de 8 ans. Il faudra cependant qu’elle tienne compte d’une réalité bien tangible, touchée du doigt (et du pare-choc) par des millions de Franciliens : Paris, ville lumière et phare du monde moderne, c’est surtout un immense bouchon aux heures de pointe.

Pire : tout indique que les efforts permanents et obstinés de la maire de Paris ne font qu’empirer le tableau, pourtant assez peu réjouissant au départ. Depuis quelques années, il semble en effet que toutes les actions menées au niveau de la voirie et de l’organisation des principaux axes de la capitale le sont pour empêcher l’automobiliste de progresser dans son dédale de rues.

hidal-go-chassez-les-voitures

Dernièrement, la lutte contre les voitures s’était notoirement intensifiée avec la reprise de combats violents au niveau des voies sur berges. Les séparatistes de la phalange armée « Mairie de Paris » sont en effet parvenus à obtenir la fermeture définitive des voies sur berges dont l’objet avait pourtant été, dès leur aménagement, d’aider l’armée régulière des automobilistes et de délester les autres axes alors trop encombrés.

Résultat de la manœuvre : la piétonisation des voies et le piétinement des automobilistes provoque des bouchons en pagaille et de sérieux ralentissements bien au-delà des murs de la capitale. Par ricochet, le trafic est désormais plus dense sur un périphérique déjà saturé et les temps de parcours se sont aggravés sur la rocade plus éloignée de l’A86. Comme prévu, la fermeture de ces voies est un échec complet du point de vue de la fluidification du trafic et des conséquences négatives pudiquement sous-évaluées dans les premières études d’impact avant la prise de décision néfaste. Du point de vue de la mairie, il est en revanche positif puisque l’emmerdement des automobilistes doit atteindre des seuils rarement chatouillés jusqu’à présent, hors périodes de grèves (nombreuses il faut dire).

L’augmentation des bouchons a, on s’en doute, d’agréables conséquences en matière de temps de trajet, notamment pour les urgences qui indiquent mettre une bonne minute supplémentaire à rejoindre les hôpitaux et cliniques, ce qui se traduit assez mécaniquement par une hausse des décès pendant leur prise en charge. Un bouchon automobile peut tuer, surtout s’il se double d’un bouchon artériel. Accessoirement, on ne pourra s’empêcher de noter que ces mêmes bouchons ont un impact évident sur la qualité de l’air, qualité qui a pourtant été l’argument fort de la fermeture des berges en premier lieu. Bref : on va mieux respirer le long des berges, et moins bien partout ailleurs.

Pas de doute, dans ce contexte, la candidature de Paris au J.O. de 2024 s’annonce vraiment très bien.

epic stupid

En tout cas, rassurez-vous, cela n’empêche pas l’Anne de Paris de bien dormir sur ses deux grandes oreilles : même si ses efforts pour obtenir une ville plus verte et à l’air plus pur sont parfaitement contre-productifs et aboutissent à une ville plus grise à l’air chargé de pollution atmosphérique, il se trouvera toujours une frange de personnes pour gober les belles paroles de l’Hidalgo sans les mettre à l’épreuve des faits.

… Ce qui permet à la maire de Paris de décrocher un joli hochet : la petite Annie vient de recevoir le prix « Green Diplomat of the Year » (diplomate verte de l’année) de la part du magazine américain Foreign Policy, au titre de son extraordinaire action écologique dans la capitale française, et de l’action des grandes villes du monde en faveur de l’environnement et pour le climat.

cop21 - un putain de bouchon géantAh, qu’il est bon de savoir Paris sous la responsabilité d’une maire plus verte qui en fait une ville plus écolo et plus câline avec les moyens de transports « doux », ceux qui autorisent les petits bobos à grignoter du quinoa pas loin de chez eux, mais qui dénoncent les gros camions pollueurs qui amènent ce quinoa dans les magasins… Pas de doute, cela va certainement aider Paris à décrocher l’organisation des jeux en 2024, soyons-en sûrs !

Et là, les Franciliens pourront s’écrier, joyeusement : À nous la Capitale des J.O., mais aussi à nous la ville plus grise, à nous les dettes, à nous les bouchons !
—-
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  • L’important n’est pas que ce soit efficace dans la vraie vie, mais que ce soit un « marqueur de gauche », que ce soit idéologiquement pur, comme pour l’encadrement des loyers, comme pour la loi sur la prostitution, etc…

  • Bref : on va mieux respirer le long des berges, et moins bien partout ailleurs.

    Pas certain, la pollution s’étale partout.

    Quant aux 10 milliards d’Euros, voire plus, il y en aura bien 2 ou 3 pour tomber malencontreusement dans les poches des copains qui au se trouveront au bon endroit au bon moment par un heureux hasard, sinon zazard ❗

    • Deux ou trois? Vous avez pris en compte les armées d’entreprises du BTP et entreprises d’événementiels toujours prêtent à affronter la concurrence quand il s’agît de s’approprier les commandes publiques?

  • Il y a quand même une certaine logique dans sa démarche à savoir:
    – Les infrastructures sont saturées
    – Les gens préfèrent à tout prix utiliser la voiture que les TC ou le vélo
    – Alors le mieux c’est de faire chier à mort les voitures et petit à petit on force les gens
    à réféchir et à changer pour abandonner la voiture.
    On gueule un bon coup et puis on s’inspire des pays bas ou danemark qui eux n’ont pas besoin
    de sanctions si fortes pour comprendre que la voiture individuelle est une catastrophe dans un milieu
    urbain dense…

    • La différence entre les pays d’europe du nord et la france, c’est qu’au contraire de la france, ces derniers ne souffrent pas d’un Cancer Généralisé du Travail…ayant dû utiliser les « transports publics » pendant pas loin de deux ans en midi pyrénées, je ne compte plus le nombre de fois ou tous les trains « retour » ont été annulés à la dernière minute, où les gens sont transportés dans des conditions déplorables (une seule automotrice simple pour remplacer 3 trains habituellement bondés), où les conducteurs de trains se mettent systématiquement en grève les lundis et vendredis à l’approche des fêtes, où les cheminots se félicitent d’arriver avec « seulement » 2 minutes de retard…

      Bref, avec un réseau de transport public fiable, effectivement il est possible de se passer de voiture…mais notre réseau de transports en commun n’étant pas fiable, le plus simple et le plus fiable est encore de prendre sa voiture…à défaut de pouvoir télétravailler (mais les entreprises françaises et le fisc ayant des difficultés avec ce concept, …)

    • A part Maastricht et sa région, les Pays-Bas et le Danemark sont beaucoup plus plat que Paris elle-même. Urbain dense au Danemark pas très souvent quand même. Et puis dans 10 ans avec les voitures connectées plus besoin de transports en commun? Faut-il courir le risque?

    • Le Danemark a une taxe de 180% sur les voitures et le coût des transports publics peut être assez prohibitif. Les Pays-Bas ont, il me semble, eux aussi une taxe de luxe sur les voitures qui doit être dans les 60% (en plus de la TVA). Bref dire qu’il n’existe pas de sanction forte dans ces pays là est totalement faux.

    • et à changer pour abandonner la voiture.

      Pour les remplacer par quoi ? Du chômage ?

      Les transport publique sont saturés, en faillite et n’ont aucun sens du service, à témoins les nombreuses grèves.

  • Bien dis. Sauf erreur aucun des candidats à la primaires de droite ne proposent de revoir les transports et le lamentable racket des automobilistes contre productif, sauf si l’argent des radars est la nouvelle production française.

    • Fillon étant un amateur de sport auto et de grosses cylindrées, je doute qu’il soit très sensible aux arguments de Françoise Cornichon qui n’a jamais été capable de faire autre chose que de se lamenter sur la perte d’un proche pour justifier l’intifada antiautomobile qui l’habite…

  • Rajouter aux JO l’expo universelle et on s’attend à une année 2024 bien fun en matière de circulation, quant aux impots à partir de 2025…
    Il faudrait plutot remercier les automobilistes de ne pas venir saturer le réseau métro/train. En effet si tous les automobilistes se mettaient à prendre le métro, celui-ci ne pourrait tout simplement plus rouler pour des raisons de sécurité, imaginer que l’on ajoute quelques millions de personnes sur un réseau déjà à l’agonie.

    • Il serait bien que les partis et les hommes politiques ayant été au pouvoir soient responsables des conséquences des lois qu’ils ont fait passer pour une période d’au minimum 25 ans…si une loi à des conséquences désastreuses sur l’économie du pays, alors les partis et les hommes politiques ayant voté cette loi se verraient redevable d’une taxe exceptionnelle à hauteur de 100% de leur patrimoine…ce qui devrait les faire réfléchir à deux fois avant de faire passer des lois stupides…

      • Je souscris à 100% à cette idée ! L’inflation législative depuis 15 ans est due d’une part à l’ego des sinistres en charge d’un ministère et d’autre part à l’absence totale de responsabilité de la part des parlementaires ayant voté les textes.
        Le seul moyen d’arrêter ça (hors la pendaison par croc de boucher dans l’anus mais je n’y crois guère) est de rendre responsable financièrement et pénalement non seulement ceux ayant proposé les textes foireux mais aussi ceux qui les ont voté.
        Le même système est en vogue dans la finance : quand les patrons de sociétés de trading ou de banque étaient responsables des opérations de leurs troupes car pleinement associés et donc susceptibles d’être poursuivis ou en faillite, ils faisaient attention. Dès qu’ils sont devenus de simples salariés ou que leur boîte est devenue too big to fail, c’est devenu open-bar et no-limit.
        Dommage quand même que revenir aux basiques soit une véritable révolution.

      • +1000000
        Un certain Stéphane Boulot prétendait que les avoirs et revenus des personnalités politiques ne devaient pas être publiques.
        La preuve que si.
        La couleur de leurs chaussettes on s’en cogne, tout comme celle de leur slip dont on devine la couleur devant et derrière.
        Quant à l’adresse, je connais celle du premier ministre ou j’habite, sa voiture, sa moto…, donc rien n’est secret.

  • Les Alérucains ont l’art dinventer des sucres d’orge à destination de nos (ir)responsables quand ils vont dans le sens du Bien. On a vu ça avec Hollande, « chef d’Etat de l’année ». On se doute que ce n’est pas pour sa politique économique…

  • « Ville de lumière
    Qu’ont-ils fait de toi? »

  • Ma foi, pour avoir vécu les transports en commun durant l’Euro de foot (avant la connerie des voies sur berge), c’est certain que cela va être un grand foutoir. Déjà que sans cela, les défauts des transports sont légion (voir les stats de ponctualité/régularité SNCF/RATP), l’émeute sera proche chaque jour. Mais ce sera une belle présentation de l’état policier vu le nombre de dizaines de milliers de forces de sécurité déployées pour éviter que ne se reproduise le stade de France ou la Promenade des anglais. Mais bon, comme d’hab, les initiateurs du bordel ne seront plus là pour éponger les ennuis. La privatisation des bénéfices, la sociabilisation des pertes…

  • Pourquoi ne pas laisser la voiture circuler librement, en payant à l’usage un droit/taxe (par jour, comme à londres), qui pourrait diminuer ou s’annuler au fur et à mesure que la voiture est propre…?

    • Propre dans quel sens ? Selon un critère politique, idéologique, technique, scientifique, nationaliste ?

    • Par exemple sur l’essence.
      Oh. Wait. C’est déjà le cas.

      SocialLibéral ? Socialiste tout court, oui.

    • Social-liberale, cela n’existe pas ou c’est une redondance.
      Vous pouvez etre liberal conservateur, ce que veux nous presenter Fillon ou liberal progressiste, ce que va nous tenter Macron.
      La bonne nouvelle, c’est que les « sociaux » – liberaux-ecolo-anarcho et pathes vont probablement disparaitre au second tour, Melenchon au coude a coude avec Marine, flambi a sa juste place…

      Objectivement je trouve que les automobilistes parisiens ont de la chance: la mairie leur offre un entrainement « sportif » a survivre dans les bouchons avant que le gouvernement leur offre l’expo universelle, au moins tout cela est coherents: ces cinglés aiment emmerder le monde pour la seule juiossance de leur monstrueux ego…

  • L’augmentation des bouchons a, on s’en doute, d’agréables conséquences en matière de temps de trajet, notamment pour les urgences qui indiquent mettre une bonne minute supplémentaire à rejoindre les hôpitaux et cliniques, ce qui se traduit assez mécaniquement par une hausse des décès pendant leur prise en charge.

    Vu le coût d’un séjour de 3 semaines aux urgences, pas loin de 60000 Euros, c’est tout bénéf pour l’AHP.
    Mille décès chaque année, sur 2 millions, cela fait 60 millions à claquer en petits fours et frais de taxi ❗
    Avec la pollution supplémentaire due au embouteillages, c’est bien parti.
    Ne seraient-ils pas de mèche ❓

  • il est plus étymologique
    ment correct d’écrire lois somptuaires et dépenses somptueuses.

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Au premier abord, cette question appelle une réponse simple. La Charte olympique les définit ainsi : « Les Jeux olympiques sont des compétitions entre athlètes, en épreuves individuelles ou par équipes, et non entre pays. » Ô surprise ! Le vécu du grand public est tout autre, qui voit dans cette compétition sportive un moyen pour les nations engagées d’affirmer leur réussite, leur pouvoir et leurs valeurs. Le décompte scrupuleux des médailles conquises par chacune d’elles est l’indicateur de leur succès.

 

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