Par Jacques Garello.
« L’école doit opérer ce miracle de l’engendrement par lequel l’enfant, dépouillé de toutes ses attaches pré-républicaines, va s’élever jusqu’à devenir le citoyen, sujet autonome. C’est bien une nouvelle naissance, une transsubstantiation qui opère dans l’école et par l’école, cette nouvelle Église, avec son nouveau clergé, sa nouvelle liturgie, ses nouvelles tables de la loi ».
La grande réunion de « Refondation de l’École » marque le succès complet du quinquennat Hollande et s’inscrit dans la grande campagne de soutien à la candidature de notre président pour un nouveau mandat. Elle vient à point nommé rappeler aux Français que contrairement à ce qu’on dit le principal du travail de décomposition nationale et d’idéologie égalisatrice et marxiste a été fait et bien fait ; il laissera des traces durables (voir notre précédent article).
Élèves et familles premières victimes de la refondation de l’école
Rien n’a été épargné aux élèves et à leurs familles.
Tout a été accompli selon les vœux des enseignants révolutionnaires, base électorale incontournable et puissant syndicat parlementaire. La présence des trois ministres successifs de l’Éducation nationale s’imposait.
Grâce soit rendue à Najat Vallaud-Belkacem pour la réforme des collèges, l’évacuation des matières « classiques », trop marquées de culture bourgeoise réactionnaire et inaccessibles aux familles de prolétaires.
Reconnaissons aussi à Benoît Hamon le mérite d’une innovation majeure en matière de rythmes scolaires avec le beau défi du mercredi après-midi, immense service rendu aux parents et nouvelle charge pour les municipalités.
Mais surtout apprécions l’héritage laissé par Vincent Peillon, l’apôtre de l’école laïque, républicaine, qui a réussi à parfaire l’entreprise lancée en 1944 par les communistes Langevin-Wallon : dire qu’il a fallu plus d’un demi siècle pour couronner l’entreprise de démolition et de conditionnement de la jeunesse !
Voilà donc que ce que le programme commun de la gauche avait voulu réaliser, à savoir le grand Spulen (Service Public Unique et Laïque de l’Éducation Nationale) sans y parvenir sous Mitterrand et Savary, Hollande l’a pleinement réussi. D’ailleurs ce qui montre que le succès a été complet c’est qu’à quelques exceptions près, toute la classe politique s’est crue obligée d’entonner l’hymne de « l’École de la République » et de magnifier la laïcité, valeur fondatrice de ladite République.
À ces frondeurs qui doutent encore des avancées du quinquennat Hollande, le conclave a pour mission de rappeler que les promesses ont été tenues : le nombre d’emplois créés dans l’Éducation nationale est à ce jour de 48 000, et on atteindra les 60 000 annoncés.
Les syndicats d’enseignants ont eu toute liberté de mettre les collégiens et lycéens dans la rue chaque fois qu’il le fallait, notamment pour s’opposer à la loi El Khomry qui, comme tout le monde le sait, promettait la précarité et l’exploitation, faisant des jeunes de la chair à pâté pour le patronat. Enfin, et non le moindre, justice et dignité ont été rendues aux laissés pour compte de cette administration : les enseignants du primaire vont voir leur prime passer de 400 à 1200 euros, comblant l’écart qui les séparait des enseignants du secondaire et des agrégés.
D’ailleurs, il n’y a plus que des professeurs maintenant : les instituteurs ont disparu, ils sont devenus « professeurs des écoles » et les maîtresses des classes maternelles auront bientôt une promotion et une considération dont elles ont été privées à ce jour.
Pas de mobilisation pour l’école
Face à ce naufrage douloureux et scandaleux, l’opposition n’a pas cru devoir alerter les familles françaises.
Celles-ci se sont spontanément mobilisées contre les lois Taubira mais pour l’école il n’y a pas eu la même ferveur ni la même détermination qu’en 1984, lorsque François Mitterrand a été obligé de retirer la loi Savary. Ainsi les moyens de l’école privée dite libre ont-ils été mesurés et diminués sans cesse par l’administration centrale, où les syndicats règnent en maître (et ont eu jadis la peau de Claude Allègre). Pourtant les files d’attente s’allongent pour inscrire les enfants dans les écoles de l’enseignement privé.
L’école va-t-elle être au cœur des programmes des candidats ? Les libéraux le souhaitent et font toutes les propositions concrètes pour instaurer autonomie et concurrence dans le système scolaire. L’Aleps a exposé toutes les réformes nécessaires y compris les modalités de financement offertes aux parents enfin libres de choisir l’école de leurs enfants.
Mais à ce jour, on n’entend pas grand-chose si ce n’est la promesse du roi des sondages d’augmenter les traitements des enseignants… pour qu’ils s’occupent un peu plus des écoliers.
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“l’opposition n’a pas cru devoir alerter les familles françaises. ” mais c’est pire que cela, l’opposition a déposé une proposition de loi visant directement à restreindre les libertés des écoles hors contrat et de l’instruction en famille sous couvert de radicalisation dangereuse !! Pour le moment cette proposition de loi est sans conséquence, il faut qu’elle soit étudiée par la commission…les écoles hors contrat et l’instruction en famille sont de vraies alternatives intéressantes (si elles sont bien gérées) à l’école républicaine totalement idéologisée !!
Les résultats sont à la hauteur : le classement de l’OCDE où la France pointe à la 35 eme place sur 37 avec 6.10 % de notre PIB ( comme la moyenne )
Une réussite au BAC de 88% avec des pointes à 91 on devrait être satisfait ——-
Commentaire modéré : diffamation
Ajoutons que les instances de l’enseignement catholique se sont largement converties au pédagauchisme.
Voir les analyses intéressantes de liberté politique dans la revue du 1er trimestre 2016:
http://www.libertepolitique.com/La-revue/La-revue-Liberte-Politique/L-ecole-catholique-malade-de-la-transmission
C’est plus un système de bobos qui forme des bobos. Fabriquer des bons communistes honnêtes, laïques et convaincus est beaucoup plus difficile que de fabriquer des rêveurs.
La citation en tête de l’article est elle de Ayrault. Elle est effrayante. Dépouiller quelqu’un de toutes ses attaches, prerepublicaines, cela s’appelle du lavage de cerveau. Les chinois l’ont très bien fait sous Mao, avec les résultats que l’on sait.
La transsubstantation est un dogme de l’église catholique intégriste. Nouveau clergé, nouvelles tables de la loi ! On croit rêver.
On est dans le pire du pire de ce que peuvent proposer des sectes idiotes et tout cela est énorme, prononcé tranquillement par un cacique du PS !
Qui nous sortira de ce bourbier ?
Cette citation est de Vincent Peillon. Mon sang s’est glacé lorsque j’ai appris sa nomination à l’Ednat. Allez voir sur Youtube ce qu’il dit, c’est tout simplement épouvantable !.
“Qui nous sortira de ce bourbier ?” Personne, ne comptez sur personne d’autres que vous même ou des gens que vous connaissez et à qui vous faites confiance
“Les chinois l’ont très bien fait sous Mao”
Ils ont fait beaucoup de dégâts et de victimes, mais ont-ils réellement réussi à laver les cerveaux ? Le travail de sape de l’EN est plus insidieux à mon avis : apprendre aux élèves à ne pas réfléchir, ne pas travailler, tout attendre des autres et de l’état est pire que de tenter de leur inculquer des principes auxquels ils ne croient pas. Et ceux qui rejettent ce qu’on a tenté de leur inculquer mais que l’on n’a pas entrainé à l’esprit critique seront prêts à adhérer en revanche à n’importe quelle idéologie qui saura les séduire.
Les seules idées que l’on retient sont celles que l’on a eu (ou plutôt pense avoir eu) soi-même. Le cours théorique ne permet pas de fixer les concepts, c’est l’exercice d’application qui le permet (quand on trouve la solution).
L’exercice d’application est réussi : ce sont les grèves et les manifestations des lycéens. Je n’ai jamais compris que des lycéens puissent faire grève contre des projets de Loi qu’ils n’ont manifestement ni lu ni compris. Mais effectivement si on les replace dans leur écosystème, ils ont bel et bien été formés pour ça…
Non, c’est Peillon et c’est tiré de son bouquin.