Bilan de la refondation de l’école : à la recherche du slogan perdu (1)

Pourquoi la refondation de l’école de la République ne pouvait qu’échouer (première partie).

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Bilan de la refondation de l’école : à la recherche du slogan perdu (1)

Publié le 3 mai 2016
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Par Philippe Watrelot.

2017 approche… et avec elle vient le temps des bilans. François Hollande avait fait de la jeunesse et de l’éducation une des priorités de son quinquennat. Il est donc légitime de se livrer à un bilan de la refondation de l’École. Si on reprend l’expression utilisée par François Hollande lors de l’émission télévisée « Dialogues Citoyens », jeudi 14 avril : est-ce que pour l’Éducation « ça va mieux » ?

Nul doute que dans les semaines et les mois qui viennent de nombreux commentateurs se livreront à cet exercice éminemment politique du bilan. À commencer par la ministre elle-même. En effet, ces 2 et 3 mai, ont lieu des « journées de la refondation » qui se tiennent au Palais Brongniart à Paris. Présence des trois ministres successifs, public choisi, interventions bien cadrées, même si le pire n’est jamais sûr on peut craindre que ce bilan soit vu comme une opération de com’…

Pourtant, confronter les bilans est réellement nécessaire. Je m’y risque. Il sera évidemment partiel (et partial !). On y retrouvera mes obsessions et mes convictions déjà exprimées à plusieurs reprises sur mon site et dans mes interventions médiatiques. C’est la vision d’un militant pédagogique qui a vu tout cela d’assez près avant de prendre du recul mais qui reste engagé et vigilant.

Comme ce texte est un peu long je vous propose un découpage en trois épisodes (sur trois jours).

La mémoire courte

Avant de faire le bilan de la refondation et du quinquennat, il faut peut-être remonter plus loin encore. Il faut en effet rappeler (pour ne pas avoir la mémoire courte) le bilan de la présidence Sarkozy et de ses ministres de l’Éducation Xavier Darcos et Luc Chatel.

Suppressions de 80 000 postes, des Rased, de l’accueil des moins de 3 ans, de la formation en alternance des enseignants, baisse de la dépense intérieure d’éducation, passage à la semaine de quatre jours ou encore fragilisation de la carte scolaire

Il faut rappeler que la suppression des RASED et le passage à la semaine de quatre jours relevaient de la même logique budgétaire.

En réduisant le temps de travail des élèves mais pas des enseignants, l’objectif était de faire basculer les deux heures ainsi libérées vers de l’aide et ainsi dans une sorte de billard à trois bandes de se débarrasser des RASED (qui avaient pourtant une fonction d’aide bien spécifique et qui demandaient une réelle expertise). À l’époque, combien de personnes dans les rues pour défiler contre la semaine de quatre jours ?

Même s’il y avait un fondement idéologique, c’est aussi une logique budgétaire qui avait présidé à la « réforme » de 2010 ayant abouti à la suppression du mi-temps pour les enseignants stagiaires.

Il s’agissait d’économiser précisément 9 567 équivalents temps plein en obligeant les enseignants débutants à travailler à temps plein. Je me souviens encore de la rentrée 2010 et des ravages de ces nouveaux enseignants « jetés comme des frites dans l’huile bouillante » pour reprendre une expression de Xavier Darcos lui-même. À l’époque, combien de personnes dans les rues pour défiler contre la quasi suppression de la formation ?

On pourrait ajouter également à cette évocation du passé l’élaboration des programmes du primaire de 2008. Des programmes dont on ne connaît toujours pas les auteurs, fabriqués dans le secret des cabinets ministériels et qui remplaçaient les programmes de 2002 qui avaient recueilli quant à eux, un large accord. Là aussi, peu de protestations à part celles des « désobéisseurs ».

Pour clore ce voyage dans un passé pas si lointain, il faut aussi rappeler que peu de temps après la mise en place de la semaine de quatre jours (en 2008) le gouvernement s’est rendu compte que cela posait un problème de rythmes scolaires.

Une conférence nationale sur les rythmes scolaires, désignée par Luc Chatel en 2010, remettait le 4 juillet 2011 un rapport d’orientation qui faisait l’unanimité.

Tout le monde (syndicats, partis, partenaires…) était d’accord pour revenir à 5 matinées. Mais devant la proximité de l’élection présidentielle, le ministre s’est empressé… de ne rien faire et de refiler le bébé à son successeur.

Retards à l’allumage

La loi de refondation de l’École a été publiée au Journal Officiel le 8 juillet 2013 après un vote définitif le 25 juin 2013. Soit plus d’un an après l’élection de François Hollande.

J’ai à plusieurs reprises dans mes chroniques, montré qu’on avait au moins perdu un an et demi dans la mise en œuvre de la réforme aussi bien pour la loi, initialement prévue pour décembre 2012 que pour le travail sur les programmes.

Deux éléments ont plombé le début de la refondation. Alors que Vincent Peillon avait préparé cette partie du programme avec les syndicats avant même l’élection, « on » (J.-M. Ayrault ?) lui a imposé une concertation pendant l’été puis ensuite une nouvelle phase de discussion avec les syndicats.

Et puis il y a surtout l’idée de commencer par la réforme des rythmes (qui n’est pas dans la refondation). Comme on l’a vu plus haut, le terrain était pourtant bien balisé. Il y avait en 2011 une forme d’unanimité qui pouvait faire espérer une issue rapide à ce dossier.

Dans une interview au Nouvel Obs, Christian Forestier, ancien recteur et coprésident du comité de pilotage de la Conférence nationale sur les rythmes scolaires parle à propos de cette querelle des rythmes d’un « concentré de mauvaise foi et d’hypocrisie » et rappelle qu’il y avait un accord total des différents acteurs sur la nécessité de revenir à une semaine de 4,5 jours et de repenser d’ailleurs l’ensemble du rythme scolaire. Y compris chez les maires de droite et chez les représentants syndicaux…

À la place on s’est embourbé dans des revendications qui exprimaient surtout le malaise des enseignants du primaire et une résistance à changer de nouveau sans voir leur situation financière s’améliorer.

Car à côté de ces problèmes de calendrier, on peut aussi évoquer paradoxalement la promesse des 60.000 postes comme une des “erreurs” ou en tout cas un handicap de la refondation. En promettant, presque par surprise, ces (re)créations de postes, François Hollande a pu faire revenir vers son électorat des enseignants qui avaient pris de la distance. Mais en annonçant un tel chiffre, il se créait aussi une contrainte forte sur le plan budgétaire.

Pour le dire autrement, dans le contexte du moment, après cette annonce, il n’y avait plus rien à « dealer », plus de marge de manœuvre et en particulier en termes d’augmentation de salaires. Or, comment motiver des enseignants (notamment du primaire) durement éprouvés par les années Sarkozy et qui ressentent très vivement un fort sentiment de déclassement ?

Il est toujours facile de « refaire le match » et de pointer les erreurs de tel ou tel, après coup. On peut admettre cependant qu’il y a eu une erreur d’appréciation des difficultés concrètes de mise en œuvre et de prise en compte notamment du malaise enseignant dans ce début de quinquennat. Et, de manière systémique, cela a impacté tout le reste de la dynamique de la refondation.

La réforme des rythmes a mobilisé une grande partie de l’énergie du ministère ce qui a eu un effet désastreux sur d’autres aspects qui aurait requis plus de vigilance comme la reconstruction de la formation ou la mise en œuvre de la réforme des programmes. Lorsqu’elle a pris un tour politique, elle a engendré les premières reculades et donc un signal de faiblesse.

Elle a aussi causé la perte de Vincent Peillon et son remplacement par Benoît Hamon avant que celui-ci ne soit lui aussi remplacé par Najat Vallaud-Belkacem. Beaucoup de temps et d’énergie perdus et des ambitions revues à la baisse…

De la refondation aux « réformes »

Le comité de suivi chargé d’évaluer l’application de la loi Peillon de 2013 (présidé par le député Yves Durand) rendait son rapport annuel au Parlement le mercredi 13 janvier 2016.

« Le problème majeur, soulignait le rapport, est l’insuffisance de l’appropriation de la cohérence de la loi par les enseignants, par l’affadissement et la parcellisation de son application. De plus, le fait que la mise en œuvre des nouveaux programmes n’arrive que trois ans après la promulgation de la loi nuit à sa portée. »

Je partage cette analyse, je l’ai déjà écrit, il a manqué un slogan à la refondation. La loi d’orientation de 89 est souvent résumée par l’expression « l’élève au centre » (alors même que cette expression n’y figure pas). La loi d’orientation de 2005 est, quant à elle, associée à la notion de « socle commun ». Et pour la loi de 2013…?

Les finalités ont été diluées par la réforme des rythmes (qui ne relevait pas de la loi) et par des créations de postes en grande partie absorbées par une forte démographie non anticipée et sont « peu visibles pour les enseignants comme dans l’opinion ».

On n’a pas assez insisté, à mon avis, sur la nécessité de lutter contre les inégalités et de combler le fossé qui existe avec les élèves des milieux populaires les plus en difficulté. « On a démocratisé l’accès à l’école sans démocratiser la réussite dans l’école », nous rappelait  Philippe Meirieu dans une interview au Monde (le 24 janvier 2015).

Les résultats de PISA à la fin de l’année 2013 n’ont pas créé le choc suffisant.

Certains, pour critiquer la politique du gouvernement, évoquent le décalage entre les « beaux discours » et la réalité. Pour ma part, je déplore l’insuffisance de discours qui n’ont pas permis d’offrir une lecture d’ensemble aux différentes mesures prises. D’autant plus que les retards pris dans l’application de la loi ont accentué l’absence de lisibilité.

Vincent Peillon était pourtant un ministre à la parole souvent lyrique qui avait trouvé cette formule habile et ambitieuse de la « Refondation ». « Refonder » ce n’est pas réformer, c’est à la fois plus et mieux que cela. Mais dans quel but ? Dans les discours qu’il a pu faire, il évoquait la volonté de dépasser le clivage « Pédagogues/Républicains » et de reconstruire une École qui intègre et donne sa chance à tous.

Mais cette volonté s’est perdue assez vite dans les sables des compromis et des concessions. Et la refondation s’est alors transformée en une succession de réformes sans vision globale.

On a vu cependant une tentative de redonner du sens avec les suites des attentats de janvier 2015. Le jeudi 22 janvier, Najat Vallaud Belkacem, du perron de Matignon, annonçait « Onze mesures pour une grande mobilisation de l’École pour les valeurs de la République« . On y trouvait aussi bien la volonté très 3ème République de « Renforcer la transmission des valeurs de la République » et de « Rétablir l’autorité des maîtres et les rites républicains » que des mesures plus éducatives et pédagogiques comme la création d’un “parcours citoyen” de l’école primaire à la Terminale ou la nécessité de renforcer le lien avec les parents ou encore la lutte contre le décrochage.

Mais la mesure la plus intéressante est la mesure 8 « renforcer les actions contre les déterminismes sociaux et territoriaux » qui veut réformer la carte scolaire. Elle rejoignait des déclarations de Manuel Valls quelques jours plus tôt qui fustigeait avec des mots très forts l’ « apartheid social ». Cette mesure donnera lieu quelques mois plus tard à une expérimentation de réforme de la carte scolaire qui reste pour l’instant bien modeste.

Pour être tout à fait complet sur cette question des finalités de la refondation, il faut cependant citer cette interview surprenante par sa radicalité et sa franchise de Najat Vallaud-Belkacem pour Le Point le 20 avril 2015 :

« Tout le monde est d’accord pour déplorer les faibles résultats et les inégalités qui se creusent au collège. Mais lorsqu’il s’agit d’offrir à tous les collégiens les mêmes perspectives de réussite et donc de tirer tout le monde vers le haut et pas seulement quelques-uns, on nous parle systématiquement de « nivellement par le bas ». Alors, oui, ces débats le confirment une fois de plus : il y a bien une différence essentielle entre les progressistes et les conservateurs. Les premiers combattent les inégalités quand les seconds en théorisent la nécessité. Ce qui me guide, moi, c’est le souci de démocratisation de la réussite. Je ne me satisfais pas qu’un élève sur quatre ne maîtrise pas les compétences attendues en français à la fin du collège. Je ne me satisfais pas que la corrélation entre le milieu socio-économique et la performance des élèves soit bien plus marquée chez nous que dans la plupart des autres pays de l’OCDE. […] Ce qui est frappant, c’est que ce débat sérieux et profond – élitisme dynastique versus élitisme républicain qui suppose qu’on rebatte vraiment les cartes en offrant de mêmes chances de réussite à chacun – n’est jamais mené de façon franche, en tombant les masques. Les défenseurs d’un système inégalitaire et de reproduction sociale ne vous le diront jamais frontalement, sans doute parce qu’ils perçoivent ce que leur position peut avoir d’intenable dans un pays amoureux d’égalité. Alors, ils recourent à une stratégie désormais bien rodée : multiplier les contre-vérités pour embrouiller les esprits et faire douter de la réforme. Il suffit de la lire pour dégonfler leurs accusations, mais ils savent pouvoir compter sur le fait que peu prennent malheureusement le temps de le faire. »

Pourquoi ça bloque ?

Cette déclaration est intéressante parce qu’elle montre que les objectifs de justice sociale ne sont pas oubliés par la Ministre. Mais on y voit aussi les limites des discours incantatoires car comme elle le reconnaît elle-même personne ne dira jamais frontalement qu’il est pour la défense d’un système inégalitaire. Tout le monde est évidemment pour l’égalité (du moins dans les idées) et même les syndicats les plus conservateurs mettront en avant des valeurs de justice, d’égalité des chances, de méritocratie…

J’ai souvent dit et écrit que le mot de réforme est un mot piégé car, implicitement, il induit que tout ce qui précédait est bon à mettre « à la réforme ». Dans un métier qui est vécu bien (trop) souvent sur le mode de l’intime, et où il est de fait difficile de dissocier le geste professionnel et la personne, la critique du système éducatif est vécue par certains comme une remise en cause personnelle. On l’a vu encore récemment avec le débat sur la réforme du Collège où beaucoup ne voient pas en quoi il faudrait faire évoluer un système où chacun a le sentiment de bien faire son travail.

Comment remettre en cause un système qui vous a fait réussir ? Cette difficulté on la trouve aussi chez les cadres intermédiaires de l’Éducation Nationale. Il y a là aussi une force d’inertie qui conduit à reproduire l’existant plutôt que d’innover. Les enjeux de pouvoir et les querelles de territoire sont forts dans un système qui reste essentiellement bureaucratique. Ce système génère ses effets pervers : force d’inertie,  faible adaptabilité aux situations locales, lourdeur des contrôles… Il contribue aussi à l’infantilisation et la déresponsabilisation des acteurs… La question de la gouvernance est un des angles morts de la refondation.

Parler de refondation était habile de la part de Vincent Peillon car cela permettait de contourner cette difficulté et même d’offrir par ce vocabulaire lyrique une synthèse susceptible de plaire à la fois aux pédagogues qui veulent faire évoluer l’école et aux « républicains ». Mais l’effet pervers de l’usage d’un tel mot c’est de créer une attente forte (« refonder » ce n’est pas rien…) et de s’exposer à la critique devant la modestie des mesures mises en œuvre. C’est peut-être aussi ce qui est en train de se passer. Ce n’est pas par hasard si aujourd’hui on parle plus d’une succession de « réformes » plutôt que de « refondation »…

C’est la preuve qu’avec le temps les ambitions de départ ont été confrontées aux compromis et aux renoncements et qu’on manque d’une visibilité d’ensemble. On est toujours à la recherche du slogan perdu…

Sur le webLicence CC-BY-NC-ND 4.0

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  • Bonjour

    Au sujet des rythmes et des réformes, pourquoi ne pas laisser localement le choix ?
    Chaque école choisi son rythme en concertation avec les parents et les professeurs.

    De même la ‘réforme’ qui vient forcement de Paris ne me parait pas être une bonne méthode de gestion des écoles.

    • Parce que les ayatollahs de la secte pédagauchiste qui règnent sur les échelons intermédiaires de la Rue de Grenelle sont jacobins, étatistes, centralisateurs et épris de l’idéologie liberticide par excellence, l’égalitarisme. On ne veut voir qu’une tête et on coupe tout ce qui dépasse.

  • C’est en prétendant lutter contre les inégalités que l’école a rendu prépondérantes les inégalités sociales. Qu’elle se borne à instruire correctement les élèves et à leur donner un cadre favorable à l’étude. L’enseignement est victime de ses idéologues qui ont simplement oublié ce qu’est un enfant, les ressorts fondamentaux de l’apprentissage, la nécessaire discipline et l’indispensable effort. Quant à la citoyenneté, au lieu de mots creux inopérants répétés comme des slogans, que l’on commence par surveiller un peu mieux les cours de récréation et sanctionner les écarts de discipline. Accessoirement, que l’on cesse de transformer l’école en centre de loisirs et/ou en agence de voyages! Les plus faibles des élèves auront davantage de temps pour apprendre (mais ceci est un vilain mot…)
    Personne ne « défend les inégalités ». Elles font simplement partie de la vie et ce n’est pas en niant cette réalité que l’on peut progresser. La vie demeure une compétition. Est-ce rendre service aux jeunes de les faire s’en rendre compte à leur arrivée dans le monde du travail? Ceci dit, l’école devrait pouvoir permettre à chacun de trouver son chemin d’excellence. Ce qui ne peut se faire en imposant le même moule à tous et en dénigrant les métiers manuels.
    Au lieu de clamer que les inégalités sont une injustice, on pourrait les considérer comme un défi.

    • Les idéologues n’ont pas oublié ce qu’est un enfant : il ne l’ont jamais su et refuse absolument de l’apprendre. Ils n’en ont d’ailleurs pas eux-mêmes (ou ne s’en occupe pas, à l’instar du pédagogiste JJ Rousseau), car il est impossible de développer leurs théorie hors-sol quand on s’occupe de ses propres enfants.

  • Après plus de 4 ans d’échecs de ministres socialistes nuls, il est effectivement devenu indispensable de « refonder » l’école. C’est bien de le reconnaître, mais ce n’est pas une raison de se représenter à nos suffrage, à moins de ne pas être tout à fait normal?

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Les auteurs : Nathalie Sayac est Professeure des universités en didactique des mathématiques, directrice de l’Inspe de Normandie Rouen-Le Havre, Université de Rouen Normandie. Eric Mounier est Maitre de Conférences en didactique des mathématiques, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC).

 

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