Le « liberté living lab », nouveau lieu de la Civic Tech

Sur 2000 m², près de 200 résidents, dont 25% d’internationaux, vont se côtoyer, échanger, se stimuler aussi non pas pour parler Business, mais pour trouver des solutions innovantes contre le chômage et animer la citoyenneté.

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Le « liberté living lab », nouveau lieu de la Civic Tech

Publié le 24 août 2016
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Par Farid Gueham.
Un article de Trop Libre

Le « liberté living lab », nouveau lieu de la Civic Tech
By: Julian SantacruzCC BY 2.0

« Nous créons un espace d’hybridation entre « social » et « business ». Le lab d’une nouvelle économie. Nous voulons rassembler des personnes extraordinaires saisies par l’urgence d’innover et de transmettre. Les change-makers les plus visionnaires, des entrepreneurs, des intrapreneurs, des chercheurs, des artistes, des enfants… Nous voulons inventer, partager, impacter. Contribuer à l’émergence d’un nouveau monde. Nous voulons, maintenant, ce qui n’existe pas encore ».

C’est une première à Paris : un lieu physique dédié au digital. Sur 2000 m², près de 200 résidents, dont 25% d’internationaux, vont se côtoyer, échanger, se stimuler aussi. Il ne s’agit pas d’un énième espace de co-working, ni d’un incubateur, mais d’un espace avec une double vocation : celle de réunir des entrepreneurs visionnaires, de Paul Duan avec Bayes Impact, la startup ONG qui s’attaque à la question du chômage en France, à Julie de Pimodan, présidente de Fluicity. Cette ex-journaliste passée par Google Turquie veut faire de sa startup Civic Tech, un levier de participation citoyenne au sein des collectivités territoriales.

Un lieu pluridisciplinaire, pluriculturel et intergénérationnel

Le lab héberge six types de résidents, tous engagés dans un pari entrepreneurial : des startups aux grandes entreprises, des équipes pluridisciplinaires d’étudiants, de chercheurs, d’artistes mais aussi des médias. La réflexion sur l’innovation y est transversale. Parmi les premiers résidents hébergés au Lab, on compte la plate-forme « Laprimaire.org », dont la vocation est de faire émerger des candidats à la présidentielle en fonction des attentes des internautes.

Autre projet phare, « Fluicity ». Créée par Julie de Pimodan, cette application permet aux communes d’informer et de consulter leurs administrés sur les projets en cours. « HelloAsso » est également dans les murs : la plate-forme recense 15.000 associations et leur permet d’organiser des campagnes de financement. Depuis six ans qu’elle existe, la startup a permis de collecter 20 millions d’euros au total. Son modèle économique original est basé sur les pourboires laissés par les donateurs ! En prenant le pari de la Civic Tech, le lab fait également le choix de l’ouverture au plus grand nombre.

Consacrer une place de choix aux missions de service public « nous voulons maintenir les équilibres entre l’entrepreneuriat public et privé, sans lequel ce projet de « bien commun » ne serait pas possible. Nous discutons activement avec les équipes d’Axelle Lemaire à ce sujet » précise Jérôme Richez.

Pas d’élitisme ou d’entre soi : des adolescents et de jeunes publics scolaires sont associés dans ce lieu de travail qui veut laisser une vraie place à la jeunesse : ils représentent 10% des résidents. Leurs regards neufs et leurs observations sont des atouts précieux pour les startups de l’Edutech. Un fablab est d’ailleurs réservé aux  jeunes publics. La question du bien commun intéresse les startups, mais aussi les administrations et l’Etat.

Les membres du lab ont entamé des discussions avec Axelle Lemaire afin de les intégrer au projet. « Il faut sortir des stéréotypes sur les équipes de l’État. Il y a des gens absolument incroyables. Mais comme les grandes entreprises, ils sont confrontés à des problématiques de transformation monstrueuse. Ne pas vouloir travailler avec l’État ou avec les acteurs publics c’est se priver d’une puissance d’action incroyable », affirme Jérôme Richez, qui souhaiterait que des représentants de l’État intègrent le comité de pilotage du projet.

Plus qu’un lieu de vie, un lieu d’excellence

L’objectif est assumé. Pour Jérôme Richez, la rencontre d’entrepreneurs dans un environnement dédié et ouvert, génère des synergies. Mais pour l’heure, le lab est encore dans la préfiguration. L’ouverture définitive est prévue pour le mois d’octobre 2016. L’aventure compte également sur la vitalité du tissu associatif, particulièrement dynamique en Ile-de-France. « C’est un sujet clé : le lien social, à l’ère du digital est fondamental. La Hello Asso Académie en est un bel exemple » ajoute Jérôme Richez.

En réunissant tous ces acteurs, les responsables du lab sont confiants. L’appel à candidatures ouvert depuis le mois de mai devrait permettre de débusquer de nouvelles énergies pour la rentrée. Pas d’obligation de rendement mais une véritable exigence de qualité pour le co-fondateur du lab « le principal risque n’est pas économique, mais de médiocrité ». Le lab vient enrichir les rangs des lieux dédiés au numérique, comme la Coop-Cité dont la vocation est d’impliquer les citoyens et les entreprises à promouvoir et expérimenter le bien-être en s’inspirant du manifeste du Conseil de l’Europe, « Le bien-être de tous comme extension des droits de l’homme ». Coop-Cité regroupe également des entrepreneurs sociaux, des associations, de réseaux et d’entreprises.

Ces communautés animent des événements et des débats afin de contribuer à l’émergence d’une nouvelle citoyenneté inclusive et innovante. Autre pionnier des espaces dédiés à l’innovation dans le secteur public, Super Public dont l’objectif et de réinventer la conception et la mise en œuvre des politiques publiques, dans « un espace neutre où discuter librement ; une zone franche dans laquelle il est possible et encouragé de sortir des idées préconçues ».

Le liberté living lab pourra également s’appuyer et s’enrichir des ressources du futur Civic Hall de Paris, inspiré du CivicHall new-yorkais installé, il y a tout juste un an sur la Cinquième Avenue, en plein cœur de Manhattan. La visite de la Maire de Paris est d’ores et déjà planifiée. Le dénominateur commun de toutes ces structures ?

La volonté affirmée de redonner le pouvoir aux citoyens  mais aussi d’améliorer leur quotidien et leurs relations avec l’administration. Une page se tourne dans les pratiques démocratiques, « ubérisation » pour les plus méfiants, « mise à jour » pour les plus optimistes. S’inscrire dans un lieu, c’est aussi ancrer le mouvement de la Civic Tech plus concrètement dans le quotidien des français.

Pour aller plus loin :

« Le Civic Hall parisien sera un lieu d’innovation », le JDD.

« La Civic Tech française se met en place autour d’un nouvel espace », Les Echos.

« Civic Tech : et si l’innovation vous rendez le pouvoir ? », Contrepoints.

« Rencontre avec le Liberté Living Lab : la Social Valley », Blog-Innovation.

Sur le web

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