Bitcoin, perle, diamant, or… et si on essayait la monnaie libre ?

Que serait l’argent ou la monnaie idéale dans une économie libre ?

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Bitcoin, perle, diamant, or… et si on essayait la monnaie libre ?

Publié le 23 juillet 2016
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Par Simone Wapler.

Bitcoin, perle, diamant, or… et si on essayait la monnaie libre ?
By: thethreesistersCC BY 2.0

Une monnaie doit s’imposer par les qualités que lui trouvent les gens qui l’utilisent. La monnaie sous influence du pouvoir est souvent d’une fiabilité douteuse.

Nous parlons beaucoup d’argent, plus encore que d’habitude, et de façon très critique. Argent, monnaie, économie, richesse, patrimoine, quel est le fil conducteur ?

Le fil conducteur est définitivement l’argent, « bon serviteur mais mauvais maître » selon les mots d’Alexandre Dumas.

Que serait l’argent ou la monnaie idéale dans une économie libre ?

Avez-vous vraiment une idée sur ce sujet complexe, cher lecteur ?

Si vous répondez oui, vous êtes mûr pour postuler au job de banquier central ou de Sauveur du Monde au côté d’Alan Greenspan, Ben Bernanke, Janet Yellen, Jean-Claude Trichet, Mario Draghi et autres. Toutefois, avant de rédiger votre lettre de candidature, je vous conseille la lecture du Capital au XXème siècle de Thomas Piketty afin d’être totalement à la pointe de la pensée économique et monétaire moderne. Attention, au moindre assoupissement vous serez flagellé.

Si, en revanche, vous répondez “aucune idée… faut voir”, alors vous appartenez à l’École économique autrichienne. La monnaie pourrait être coquillages (mais pas crustacés car trop périssables), bitcoins, perles, diamants, papiers, écorces, peu importe… Aux individus de choisir ce qui leur convient le mieux, le meilleur serviteur. La monnaie la plus fiable s’imposerait ainsi d’elle-même sur le terrain, par l’usage, par ses qualités intrinsèques.

Les avantages de la monnaie libre : des prix honnêtes

Hayek, le fondateur de l’École d’économie autrichienne (prix Nobel d’économie 1974) soutenait que “L’économie de marché pourrait bien mieux développer ses potentialités si le monopole gouvernemental sur la monnaie était aboli.” Tout simplement parce que, pour Hayek, si on laisse chacun libre d’utiliser les informations dont il dispose sur son terrain et poursuivre son propre dessein, on mobilise au mieux l’ensemble des connaissances éparses. Un mathématicien dirait qu’on a alors l’intégration des connaissances qui sont disséminées dans la société.

Selon le prix, l’entrepreneur décide ou non d’investir, l’employé décide ou non de changer de travail, le client décide ou non d’acheter. Aucun cerveau humain, aucune statistique ne peut intégrer toutes ces informations issues de l’activité et de l’expérience personnelle de millions d’individus. Le prix se mesure avec la monnaie comme la taille se mesure avec un mètre. Or les Sauveurs du Monde et autres banquiers centraux souhaitent tricher.

La triche monétaire tente toujours le pouvoir

Oublions un moment l’argent et la monnaie et pensons par exemple à une mesure comme le mètre. Qu’est-ce qu’un bon mètre ? Facile, un enfant du primaire pourrait vous le dire : un ruban ou une règle gradués de façon lisible et qui conservent leurs tailles, peu importe la température ou l’humidité ou même la tension qu’on lui applique (je vois venir les tricheurs…). Un bon mètre est stable et invariable.

Imaginons maintenant un royaume où les habitants sont de petite taille. Son roi souhaite devenir populaire en décomplexant ses sujets. Il ordonne aux Mesureurs Centraux de l’Office Royal des Mesures de raccourcir le mètre étalon et de procéder au réétalonnage de tous les instruments de mesure de son royaume. Miracle, dès le mois suivant, tous les sujets qui passent sous la toise ont grandi. Avec le nouveau mètre, celui qui mesurait 1,70 m se voit passer à 1,75 m. Celui qui mesurait 1,80 m en mesure 1,85,… Tous en ressentent une grande satisfaction.

Notre roi populaire profite de cette bonne humeur pour introduire une petite taxe sur la croissance. Les “grandis” sont ravis de la payer ! La nouvelle taxe entre facilement au Trésor. Face à ce beau succès, notre roi répète l’opération. Mais ses sujets voyageurs, lorsqu’ils passent une frontière et se comparent avec les étrangers, constatent finalement que leur taille réelle n’a pas augmenté. Le doute se répand, la satisfaction se dissipe. Et on réalise que l’impôt sur la croissance ne repose sur rien de réel…

Triche monétaire, enrichissement injustifié et taxation sont une trinité indissoluble

Tricher sur la monnaie, la multiplier par le crédit, revient à tricher sur la valeur. Au début, les “enrichis” payent de bon cœur l’impôt sur les plus-values qu’ils croient avoir faites en contractant, par exemple, un crédit immobilier. Ils sont satisfaits et se sentent intelligents d’avoir acquis quelque chose dont la valeur a monté. Pourtant cette plus-value ne repose sur rien de réel. Quant à ceux qui n’ont pas accès au crédit, ils s’appauvrissent sans comprendre pourquoi. Tout augmente mais ils n’ont pas les moyens de suivre.

Le volume de crédit augmente, les inégalités se creusent, les idiots utiles dénoncent le capitalisme, l’ultralibéralisme, le néolibéralisme et les rentiers émetteurs de crédit encaissent les intérêts.

Mais avec les taux négatifs, cette belle machine pourrait-elle s’enrayer ?

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  • Et pourquoi ne pas revenir au troc ?

    • Parce que l’argent est un perfectionnement du principe du troc. Votre question est identique à celle-ci : pourquoi ne pas revenir au mode de vie du paléolithique ?

      • Si on a inventé la monnaie (physique dans un premier temps), c’était aussi pour s’éviter de transporter par exemple 1 tonne de carottes à échanger contre un cheval.
        Certes, l’échange est direct mais la monnaie est avant tout un outil très pratique pour fixer une valeur dans un espace-temps donné.

  • Bonne idée comme ça pour acheter votre première voiture il ne vous en coûtera que 10000 brosses à dents ou une centaine de vélos…

  • La monnaie pourrait être coquillages

    Au Vénézuela, le PQ sert de petite monnaie. Par PQ, entendre les produits d’hygiène. Bien entendu, l’état tente de mettre la main sur les usines arrêtée.
    Les échanges portent aussi sur ce qui est périssable : 1 Kg de farine contre langes pour bébé…

  • « Au moindre assoupissement vous serez flagellé » : de petites perles d’humour et un style limpide rendent vos articles éminemment plaisants, Mme Wapler. Merci !

  • « Hayek, le fondateur de l’École d’économie autrichienne »

    C’est nouveau ça. Le fondateur est Carl manger en 1871 suivis par mises.

  • Étrange texte d’un auteur manifestement affecté d’un paradigme.
    Tout ce texte tourne autour de la monnaie fiduciaire à cours forcé.

    Or, quiconque s’intéresse un peu à l’économie Autrichienne connait la solution: monnaie représentative à cours libre.Il s’agit de donner à n’importe qui le droit d’émettre sa propre monnaie.

    Donc si vous êtes assez stupide pour accepter un billet d’une personne qui n’a pas de fiabilité, libre à vous. D’autres n’accepteront uniquement que les billets émis par des banques ayant un coffre-fort bien rempli.

    Des épargnants qui rangent leurs biens précieux dans un coffre bancaire auront donc le loisir d’obtenir des billets de cette banque en échange. Métaux précieux, titres de propriété, art, lots d’actions, etc. C’est donc ça, une monnaie représentative. Ayant contribué au contenu du coffre, ils supporteront également le risque si cette même banque décide d’émettre des monnaies fractionnaires. Comprenez bien qu’il y a strictement que les épargnants ayant rangé des biens précieux à l’intérieur du coffre qui supportent le risque de bank run.

  • Le problème de ces monnaies physiques est qu’il n’y en pas assez pour payer tous les biens et services produits. Et dans ce cas tout le système se bloque. Ce qu’il faut empêcher c’est la création de monnaie ex-nihilo par les banques, la monnaie ne devrait représenter qu’une créance que je reçois (par exemple mon travail) et que je transmet à quelqu’un d’autre me procurer ce dont j’ai besoin ou que je peux prêter à quelu’un d’autre; bref l’argent devrait toujours être la contrepartie de quelque chose ce qui n’est pas le cas avec les prêts bancaires

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