Par Kevan Saab.

En cette période de fin d’année scolaire, les élèves de 3ème sont de plus en plus nombreux chaque année à recevoir avec satisfaction leur résultat à l’examen du Diplôme National du Brevet (DNB). Cette année encore, à l’échelle nationale, 87.3% d’entre eux ont été admis, un chiffre sans précédent pour l’Éducation Nationale.
Comme on peut le voir sur ce graphique du ministère de l’Éducation Nationale, la progression du taux de réussite des élèves français ces dernières années est tout bonnement époustouflante. On serait donc tenté d’en conclure un peu rapidement que le niveau scolaire du collégien moyen s’améliore d’année en année.
Seulement voilà, tous les tests internationaux conduits pendant la même période n’offrent aucune lueur d’optimisme. Ainsi, l’enquête PISA, menée tous les trois ans au sein de l’OCDE auprès des jeunes de 15 ans, montre clairement une chute drastique du niveau en mathématiques et une stagnation du niveau de compréhension de l’écrit et de sciences des jeunes Français.
Étrangement, les taux de réussite aux tests PISA et au Brevet évoluent dans des directions diamétralement opposées. Dans ces conditions, comment peut-on croire une seule seconde à l’amélioration des performances des collégiens et non à une régression des requis nécessaires pour être admis à l’examen. Encore une fois en France, à défaut d’avoir des idées pour faire tomber la fièvre, on décide de casser le thermomètre en facilitant l’admission à un examen plutôt qu’en améliorant le niveau réel des candidats.
Quand on fait en permanence du nivellement par le bas un doctrine, on finit toujours par trouver le plancher. Mais rassurons nous, dans l’avenir, nous aurons d’excellentes notes en arabe.
On voit bien la dérive depuis Jules Ferry, par laquelle on est passé d’instruction publique à éducation nationale. On fait de tout à l’école sauf de l’instruction. Le résultat est que de 10% d’analphabètes à divers degrés en 1900, on est passé à 25% en l’an 2000.
Comble de l’incompétence étatique :plus le budget de l’éducation nationale augmente et moins cette dernière est efficace. Mais il est vrai que tout l’argent passe dans les salaires et grosses primes des enseignants, lesquels ayant eux-mêmes fait un séjour prolongé dans l’éducation nationale comme élèves, sont aussi à 25% analphabètes à divers degrés.
Article bien rapide qui, mériterait une étude des sujets donnés, des consignes de notation… la conclusion serait encore plus inquiétante!
Certes, 87,3% des collégiens ont eu leur brevet.
Mais ça ne porte pas à conséquence, moins que 90% au bac …
où ces derniers encombrent l’Université !
Les premiers n’ont pas le niveau en mathématiques; les seconds non plus !
Le site de l’académie de Grenoble détaille le calcul de la note finale.
http://www.ac-grenoble.fr/college/lepine/brevetnote.html
A mon sens le contrôle continu a un poids disproportionné. Avec une moyenne d’année convenable (13/20 ou plus, note de vie scolaire comprise) il suffit quasiment de faire acte de présence aux épreuves du brevet. Sans compter qu’il est aisé d’obtenir une bonne note à l’épreuve d’Histoire des Arts.
Avec 12/20 de moyenne en contrôle continu et 15/20 en Histoire des Arts, Il suffit d’avoir 5/20 aux épreuves de Français, Maths et Histoire.
Avec 11/20 de moyenne et 15/20 en Histoire des Arts, il suffit d’avoir 6,5/20 aux épreuves fondamentales.
Avec 10/20 de moyenne et 15/20 en Histoire des Arts, il suffit d’avoir 8/20 aux épreuves fondamentales.
C’est sûr, histoire des arts est un bien grand mot. Il s’agit souvent de cinéma…
Le cinéma a plus de 100 ans et est un art parfaitement légitime (d’ailleurs considéré par beaucoup comme un art total) a étudier et a analyser. Merci d’éviter d’afficher votre mépris s’il-vous-plait.
il ya une bonne trentaine d’années j’ai dû participer à la commission dite d’harmonisation des résultats du brevet dans un département du sud-est. Au vu des notes, seuls trois (en absolu, pas en pourcentage…) candidats avaient obtenu la moyenne de 10… Alors on a “harmonisé”.
Tant que l’éducation nationale sera à la fois juge et partie, à savoir qu’elle établira elle-même les tests censés être juges de son efficacité, il n’y a aucune raison que cela change.
La solution est assez simple: laisser l’éducation nationale définir des objectifs et rédiger les tests, et laisser aux écoles toute l’autonomie pour y arriver, en toute indépendance de l’Etat. Celui-ci n’aura plus d’intérêt à bidouiller les tests puisque ce ne sera plus lui qui sera jugé. Et on pourra espérer une saine émulation entre établissements si on publie les résultats, et si les écoles sont libres de choisir (et de révoquer) leur personnel.
NB : sur la photo d’illustration, la façon dont la jeune fille tient son stylo – et parfois le besoin d’incliner la tête jusqu’à presque la poser
sur la feuille – est, pour moi, symptomatique d’une certaine fermeture d’esprit (ou de manque d’ouverture). Je suis effaré du nombre d’adolescents et/ou de jeunes gens tenant un stylo, ou encore une fourchette ou un couteau, comme des bébés maladroits…