Les nouveaux gardes rouges de la pédagogie

La suppression de l’enseignant est un vieux rêve totalitaire. Il est attristant qu’il subsiste, intact, et qu’il soit poursuivi au nom de la modernité pédagogique et sans doute gestionnaire, par ceux qui, eux, ne l’ont pas compris.

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Les nouveaux gardes rouges de la pédagogie

Publié le 21 juin 2016
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Par Philippe Silberzahn.

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Propagande By: Pedro Ribeiro SimõesCC BY 2.0

C’est entendu : nous allons vers un enseignement débarrassé des enseignants, où il n’y aura plus de salle de classe et où les étudiants discuteront aimablement entre eux sous la direction d’un animateur pédagogique au sujet d’un film qu’ils auront regardé la veille au soir chez eux. Car voyez-vous, l’idée d’un savoir dispensé par des enseignants à des étudiants est totalement ringarde. Il y aurait des sachants et des apprenants ? Mais non bien sûr. Dans cette société horizontale, les étudiants n’en savent-ils de toute évidence pas autant que les enseignants ? Loin s’en faut. Cette conception, qui n’aurait pas déplu aux gardes rouges de Mao, est un danger mortel pour la jeunesse.

L’école sans enseignants ?

La révolution Internet offre des possibilités extraordinaires en termes de diffusion massive et de personnalisation de l’expérience d’apprentissage. Avec Internet, des millions d’individus peuvent apprendre seuls, à leur rythme, sur n’importe quel sujet de leur choix. Avec plusieurs MOOCs – cours en ligne ouvert à tous – à mon actif, j’en sais quelque chose. Mais cet extraordinaire développement fait naître chez certains le rêve d’une école sans enseignants et sans salle de classe.

Un tel rêve semble d’autant plus réalisable qu’il trouve aisément des approches pédagogiques modernes allant dans son sens. La structure actuelle de l’enseignement est dénoncée comme trop dirigiste, tuant dans l’œuf la créativité des enfants. Ces approches rêvent aussi d’une école sans enseignants où les enfants, et par extension les étudiants, dirigent leur propre apprentissage.

Une telle vision repose sur une conception erronée du rôle de l’enseignant, en particulier dans l’enseignement supérieur.

On pense souvent que le rôle de l’enseignant est d’enseigner, c’est-à-dire de dispenser des connaissances. Mais ce rôle va bien au-delà : il consiste surtout à déterminer quelles connaissances sont nécessaires pour construire une formation.

Pour les domaines techniques, ce rôle de choix par l’enseignant n’est pas important, et on peut aisément concevoir que l’étudiant détermine seul ses besoins. Par exemple, si, dans mon nouveau travail, je dois utiliser Excel alors que je ne le connais pas, la nécessité d’apprendre Excel est évidente.

Les cadres du futur

Mais pour l’enseignement général, il en va différemment. Comment former les cadres du futur ? Dès lors qu’on ne conçoit plus cette formation en termes purement techniques, où l’on apprendrait la comptabilité et la langue anglaise, mais plutôt en termes de capacité à affronter l’avenir, la question devient très complexe. Pour reprendre l’expression de Valéry qui écrivait, à propos de l’enseignement « … il s’agit de faire de vous des hommes prêts à affronter ce qui n’a jamais été. »  Concevoir une telle formation, c’est le rôle de l’enseignant. C’est même son rôle fondamental.

Cela signifie que vont se retrouver dans cette formation des cours que certains étudiants jugeront inutiles, pas pratiques, trop abstraits. Les clients, puisque les étudiants sont désormais nos clients, ne seront pas satisfaits du produit, qu’ils n’ont pas demandé. Mais comment pourraient-ils savoir de quoi ils ont besoin pour affronter l’avenir ? Une telle connaissance relève de la pédagogie, et là encore c’est le rôle de l’enseignant. D’ailleurs, les spécialistes en innovation ont depuis longtemps fait remarquer que les clients n’ont que rarement conscience de ce dont ils ont besoin. Steve Jobs le remarquait, « ce n’est pas le travail des clients de savoir ce dont ils ont besoin ». Aucun client n’a demandé le MP3, le téléphone mobile ou Internet. Eh bien de la même manière, ce n’est pas le travail des étudiants de savoir ce dont ils ont besoin pour affronter l’avenir, c’est celui de l’enseignant.

À ce sujet on notera que l’importance grandissante des évaluations de cours par les étudiants est une menace mortelle envers la capacité des enseignants à jouer ce rôle. Elles sont une forte incitation à donner aux étudiants ce qu’ils veulent tout de suite, plutôt que ce dont ils auront besoin demain.

La suppression de l’enseignant est un vieux rêve qui a uni penseurs réactionnaires et gardes rouges de la Chine maoïste, qui eux avaient bien compris l’importance de son rôle. Il est attristant qu’il subsiste, intact, et qu’il soit poursuivi au nom de la modernité pédagogique et sans doute gestionnaire, par ceux qui, eux, ne l’ont pas compris. À l’heure où la complexité du monde nécessite plus que jamais de penser, c’est-à-dire avant tout de savoir faire un effort et de prendre le risque de déplaire aux âmes sensibles, ce serait causer un tort irréparable aux jeunes générations que de leur faire croire que savoir quoi étudier et choisir sur quoi penser n’est pas difficile, et qu’il suffit de discuter entre soi une vidéo pour avoir couvert un sujet.

Au final, une telle conception « maoïste » de l’enseignement participe de l’aveuglement construit que j’évoquais dans un billet précédent et qui nous coûte cher, et nous coûtera encore plus cher à l’avenir.

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  • Ce type de discours me laisse sceptique, surtout dans une perspective libérale. L’enseignant aurait la responsabilité de déterminer les besoins de ses élèves ? D’où tient-il cette autorité ? Qui lui a donné cette mission ? J’ai peur qu’en disant ce genre de choses, nous défendions l’idée que les réflexions des sociétés doivent être surveillées par une caste de « sages » en position d’autorité. Je ne pense pas que nous pouvons nous passer d’enseignants, mais les gens (parents ou élèves) demeurent les autorités habilités à déterminer leurs besoins en connaissances.

    • « D’où tient-il cette autorité ? Qui lui a donné cette mission ?  »
      Les parents.

      • Dans le système « éducationnel » français, la loi ne laisse pas beaucoup de liberté sans compter l’intervention plus musclée du ministère contre les écoles « privées’ conventionnées ou pas et le « home-school » qui aura une police renforcée. Donc les parents sont vraiment ceux qui ne savent pas à quoi ils devront faire face demain, puisqu’on est aujourd’hui, mais eux, habituellement, ils aiment leur enfant-élève plus que son prof ne pourra jamais.

        Et Steve Job n’était pas prof, que je sache!

        Oui, bien sûr il y a une base: lire, écrire, calculer, de la logique, et du raisonnement et actuellement, un peu de méthode: des langues, savoir ou chercher ET TROUVER: les extrapolations, ils les trouveront tout seuls ou peut-être jamais si ils ne rencontrent pas un jour, « leur Maître »: on a quasi tous une personne 1° qui s’est vraiment intéressée à nous, que nous avons crue et écoutée comme un prophète (traduction étymologique: « porte-parole ») et qui a influencé notre vie depuis lors. Et c’est vraiment pas toujours un prof mais souvent un compagnon de travail ou de vie ou de passion … , sans prétention, mais envers qui vous avez gardé une confiance quasi totale… et une « reconnaissance ».

        Et pourtant, dans la plupart des cas: 1° il vous a fait confiance alors que vous n’étiez que débutant et 2° il vous a donné les voies pour progresser, mais sans aucune contrainte.

        Raisonner, c’est bien mais vivre, c’est mieux!

    • En effet, c’est pas une vision libérale de l’enseignement qu’on lit ici, c’est une vision marchande, ou fonctionnaliste (ce qui est très dangereux).

      « [Le rôle de l’enseignant] consiste surtout à déterminer quelles connaissances sont nécessaires pour construire une formation »

      Eh bah dis-donc, ça doit pas être sympa de vous écouter en cours.

      C’est une vision du savoir comme construction de compétences qui, je crois, n’est pas du tout libérale

    • Il faut une maturité que la totalité des lycéens et l’immense majorité des étudiants n’ont pas, pour déterminer son propre cursus. Là réside le propos de l’auteur. Au prof d’expliquer en quoi chaque enseignement est utile. Sinon de toute façon la leçon est perdue.

      • Si il st déjà obligé expliqur ça c’est que son cours va vraiment être pénible!
        C’est une « prophétie auto-réalisatrice ». Bon, maintenant, il a le droit de défendre son steak!

      • Parce que vous croyez que les enseignants savent ce qui sera utile à leurs élèves ? Vous croyez aux magiciens et aux diseuses de bonnes aventures ? Faut vous réveillez si c’est le cas.

        En outre, la totalité des lycéens et des étudiants sélectionnent leurs propres cursus en choisissant de s’inscrire dans telle ou telle filière et dans telle ou telle université/école.

      • Vous confondez déterminer le cursus et déterminez les besoins. Les jeunes et leurs parents peuvent décider s’ils veulent une formation vers le marché du travail x, un regarder plus sage sur la vie et la société ou l’acquisition d’une compétence précise. L’enseignant en sait probablement plus qu’eux sur la façon d’atteindre ces objectifs, mais il n’est pas apte à déterminer pour le jeune et ses parents si tel ou tel objectif vaut la peine ou non d’être poursuivi. C’est la même chose pour un conseiller en assurance ou un vendeur de voiture, par exemple. Il connaît mieux que ses clients son produit, mais il ne peut pas décider pour eux si ça vaut la peine de l’acheter à tel prix.

  • La porte a été grande ouverte depuis toujours par des générations d’enseignants formant à gérer ce qui a été et non ce qui sera, demain ressemblant à hier au détail près.
    Ils n’ont pas une meilleure vision de la disruption numérique que les millenums qui sont nés dedans..
    Quelle que soit la forme, en salle, par internet, il y a toujours des étudiants qui se posent des questions quand la majorité écrasante consomme bêtement. Celle ci n’a besoin que des savoirs instrumentaux de l' »employabilité.

    • Faux! Lisez « Petite Poucette » de Michel Serres. Les enseignants sont plus informés que vous ne le pensez. Quant à l’employabilité, il ne tient qu’à l’enseignant d’ouvrir l’esprit de ses élèves et de les former à analyser et critiquer le soupe qui leur est servie de toute part. Le monde n’est pas fini ni immobile. Chacun y a sa place, pas seulement les élites.

  • Cet article me laisse perplexe également…
    Si des connaissances techniques peuvent en grande partie été acquises en ligne, sans salle de classe, elles le sont souvent via un « vrai » enseignant. Ne serait-ce que celui qui a animé, rédige, monté les médias supports de cours. Et c’est en revanche la grande concurrence entre ces enseignants 2.0 et la grande diversité de contenu et de qualité des médias qu’ils proposent qui rend ce mécanisme efficace. L’élève a enfin le choix de retenir ou d’éliminer tel ou tel enseignant, pour une discipline qu’il a cependant choisi d’apprendre.

    Par ailleurs, globalement un enseignant au sens de l’Education Nationale n’est pour moi pas le mieux placé pour former un citoyen ou pour savoir mieux que l’élève ce qui sera bon pour lui dans l’avenir. La « vraie » vie est par trop éloignée de celle que connaissent les enseignants, du moins jusqu’en terminale il me semble.
    Pour la plupart ils ne sont jamais sortis de l’école depuis la maternelle : comment pourraient-ils prétendre former des esprits jeunes à affronter un avenir, alors même que souvent ils ne connaissent pas le présent ?

    Pour finir, une petite erreur de raisonnement à mes yeux. C’est vrai, le MP3 n’a jamais été réclamé par des clients. En revanche, devant la fou latitude d’inventions techniques et technologiques qui sortent en permanence de cerveaux brillants, il y avait le baladeur numérique, la miniaturisation des écouteurs, l’engouement donné il y a longtemps par le Walkman de Sony. Et en parallèle il y avait plein de formats de musique numérique, du pire (le MP3 ?) au meilleur.
    C’est simplement le marché qui a fait que les clients ont eu des choix et ont retenu celui qui maximisait la quantité et la qualité de la musique mobile par rapport au prix peu compressible a l’épique des équipements électronique.
    Le client a choisi, comme toujours. On peut l’influencer, c’est clair, mais pour choisir pour lui, il faut avoir un esprit hors du commun.
    Tous nos enseignants ne sont pas des Steve Jobs, loin s’en faut.

  • Je trouve cet article intéressant.
    L’enseignant réduit à un répétiteur est en effet inutile, mais est-ce encore de l’enseignement, ou cela relève-t-il d’un « marché du savoir »?
    Un enseignant cultivé et passionné est autre chose qu’un répétiteur: il ouvre le regard et la réflexion de ses élèves, il suscite des questionnements, il donne envie d’apprendre. Et tout cela, en s’adaptant à ses élèves.
    Enfermer le rôle des enseignants dans des directives ministérielles et un programme qu’il faut respecter à la lettre, est le plus sûr moyen de détruire le coeur de leur métier: être un passeur entre ce que les élèves sont et ce qu’ils seront, dans le respect de leur liberté.
    Ce n’est pas parce que l’EN devient une caricature de l’enseignement et une machine à formater les esprits qu’il faut jeter le bébé (la pédagogie) avec l’eau du bain (un enseignement normatif).

  • L’auteur traite du rôle de l’enseignant dans la pédagogie.
    Un sujet difficile lorsque ce rôle « consiste surtout à déterminer quelles connaissances sont nécessaires pour construire une formation ».
    Traiter un tel sujet consiste à examiner le rôle des enseignants en général (et des hauts fonctionnaires de l’Education Nationale) pour permettre aux élèves de s’instruire en vue de s’intégrer dans une communauté nationale, notamment, pour y exercer une activité professionnelle en adéquation avec des possibilités d’emploi.
    Dans notre pays, on constate que la culture de base de nos enseignants est orientée vers des formations conduisant à occuper des postes de fonctionnaires en faisant prévaloir une notion, bien française, de « service public » par opposition au secteur industriel et marchant faisant partie d’un secteur assimilé à un panier de crabes, sorte de tiers état, domaine des « exploiteurs » et des « exploités ».
    Dans l’inconscient français, la noblesse est du coté du « service public » quitte à vivre aux dépens du tiers état – les « exploiteurs » et les « exploités ».
    Dans ce contexte, on s’étonne que nos meilleurs étudiants aspirent tous à devenir des fonctionnaires budgétivores…!!

  • Article binaire. Dommage. Il n’est pas question de « remplacer » les enseignants par des machines que seraient les MOOC’s mais d’ajouter un outil pédagogique. A l’EPFL, certains étudiants en 5ème année vont suivre un MOOC d’un prof de physique de Stanford tant le professeur qu’ils ont physiquement devant eux se comporte en autiste, sourd et aveugle à l’assistance qui se tient devant lui. Ce prof autiste ne doit pas être un cas isolé. Donc, plutôt que de se référer à un passé forcément radieux, tentons d’utiliser au mieux tout ce que la technologie pédagogique met à notre disposition.

  • J’ai appris à peu près tout ce que je sais sans enseignants, par les livres. Les enseignants ne servent pas enseigner, en tout cas pas dans le système actuel, ce sont les livres qui le font. Ce qui ne veut pas dire que les enseignants sont inutiles, au contraire (voir en bas).
    Je devrais même dire que j’ai appris tout ce que je sais MALGRE les enseignants dans l’actuel système. Le cours est une terrible perte de temps, le meilleur prof ne pouvant transmettre au mieux et péniblement que le quart de ce qu’on peut apprendre sans effort en lisant dans le même laps de temps. Le système donne à penser qu’on peut se passer de lire, il suffit au gamin d’être présent en classe et il a fait le service requis ; et bien non….

    Et je ne vous parle pas de l’esprit et de l’ambiance concentrationnaire bien décrite par Michel Foucault (ils devait se rappeler ses propres années d’école). L’école n’extermine pas les corps, mais les esprits. Ma fille en faisait des angoisses épouvantables, il a fallu la sortir de cet enfer. Le regroupement en classe est sans doute pratique, c’est une bonne utilisation de la ressource « enseignant », mais c’est une calamité pédagogique ; quant à l’idée de « étudiants discuteront aimablement entre eux sous la direction d’un animateur pédagogique », c’est juste du foutage de gueule comme tous le monde le sait très bien pour l’avoir vécu : dans le meilleur des cas l’animateur prend sournoisement le pouvoir, vidant la forme ouverte de son fond tout en en conservant la forme, sinon ce sera un bordel stérile sous la direction de cons ou de bonnes âmes ignorantes.

    Attention, je le répète, je ne dis pas que les enseignants sont, per se, inutiles. Ils sont indispensables. J’ai appris à peu près tout ce que je sais sans enseignants, par les livres, mais aussi PARCE QUE des enseignants ont pu me donner envie. On ne lit pas un livre juste parce qu’il nous tombe sous la main, on ne fait pas un exercice (indispensable aussi !) juste parce qu’on s’ennuie, on le fait parce qu’une personne qu’on respecte nous en donne envie et nous procure la satisfaction d’avoir bien fait, d’avoir réussi. Le facteur humain est essentiel pour la motivation. Mais pour la transmission proprement dite, il est nul.

  • Il convient de se rappeler que l’enseignement n’est pas l’éducation, même si le Ministère en charge chez s’intitule de l’éducation nationale, (puis) de l’enseignement etc.. »
    Il est évident que l’enseignant transmet les connaissances acquises à ce jour, le goût pour celles-ci, mais aussi une vision prospective du monde. Ce en quoi l’auteur de l’article a parfaitement raison.
    L’enseignant doit donner ce goût pour la liberté, et par conséquent être lui-même indépendant du pouvoir.
    Des programmes oui, pour assurer une cohérence à un enseignement ainsi que l’égalité d’accès au savoir.
    Mais surtout une bonne formation des maîtres, qui ne devraient pas comme ils le sont aujourd’hui dans la plupart des établissements, être contraints de donner aux élèves des principes de la vie en société, à raison des défaillances de l’éducation au sein des familles.

  • « La suppression de l’enseignant est un vieux rêve totalitaire » > l’auteur a craqué ou quoi ? Un vieux rêve libertaire, oui !

    « …les étudiants discuteront aimablement entre eux sous la direction d’un animateur » > mais c’est déjà le cas ! Qui ose croire qu’un enseignant « enseigne », au collège ou au lycée ? Il encadre, il anime, il fait la potiche, il est moqué des élèves mais rien d’autre. L’auteur n’a donc aucune expérience en matière d’enseignement auprès des jeunes de moins de 20 ans ?…

    Article tellement pétri d’idéologie que ça fait quand même un peu mal sur Contrepoints… D’autant plus de la part d’un auteur habituellement si passionnant sur les sujets qu’il maîtrise…

    Enfin bref, on a tous les droit à l’erreur.

  • Enseigner c’est transmettre un savoir, un savoir-faire. Coluche disait que les profs n’avaient pas d’échantillons sur eux.
    Les japonais uilisent le terme « Sensei » qui veut dire « celui qui sait ».
    Les profs voient leurs fenêtres d’enseignements réduites d’années en années, pour au final suivre le « plan de l’Etat » Quand j’étais en CM1 dans les années 80 on était 33 dans ma classe, et toutes les classes étaient aussi chargées. De nombreux de profs ne tenaient leur classe, faisant plus office de flic qu’autre chose. J’ai été formé à penser par moi-même et le crédo de mes années collège et lycée étaient « l’esprit critique ». Ce crédo est mort en ce moment.
    Un prof doit enseigner sa matière, transmettre son savoir théorique ou pratique afin que les élèves devant lui soient les mieux armés pour faire des choix plus tard. Comme on continue de faire, les classes de collège se feront en amphis.

    Prof, je ne suis pas.

  • Concernant la citation de Steve Jobs, j’entends de là les élèves dire :  » mais on nous crée de faux besoins ! Nous laisser la parole permettra aux professeurs de savoir ce qu’il nous faut d ‘essentiel pour l’avenir ». Encore faut il que ces chers élèves, attendent de s’élever ( en tant qu’élève) et qu’ils sachent précisément ce qu’ils veulent faire plus tard….
    Malgré tout, quel ingratitude et mépris pour le professeur. Si le professeur en avait autant pour ses élèves on dirait de lui qu’il n’est pas bienveillant. Ah oui, faut être gentil maintenant sinon les élèves font des pétitions pour telle ou telle chose qui ne leur plairait pas…C’est le monde à l’envers et inverser les normes, les choses, la hiérarchie ne fait pas moderne. Bien au contraire.

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Les auteurs : Nathalie Sayac est Professeure des universités en didactique des mathématiques, directrice de l’Inspe de Normandie Rouen-Le Havre, Université de Rouen Normandie. Eric Mounier est Maitre de Conférences en didactique des mathématiques, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC).

 

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