Par Éric Verhaeghe.
En annonçant une primaire de la Belle Alliance Populaire, Jean-Christophe Cambadélis a définitivement enterré le rêve de rassemblement à gauche, et jeté les prémisses d’une campagne qui devrait cliver sur les fondamentaux hollandais identifiés par Terra Nova en 2011.
Mais c’est quoi, la Belle Alliance Populaire ?
Le lancement de la « Belle Alliance Populaire » par Jean-Christophe Cambadélis était d’abord apparu comme une farce légère. Le Premier Secrétaire lançait un mouvement sans structure, une sorte de diversion en quelque sorte, et sans cortication idéologique claire. Officiellement, ce mouvement se dit démocrate, radical, écologiste, socialiste et citoyen. Dans la pratique il rassemble tous ceux qui, de gauche, ont intérêt à voir François Hollande réélu.
C’est peut-être le principal point identitaire de la Belle Alliance, dont l’acronyme forme, de façon révélatrice, la « BA ». Il ne s’appuie pas sur un corpus idéologique, ni sur une ambition pour le pays. Il rassemble des intérêts et poursuit un objectif électoral concret : assurer la réélection du Président sortant.
D’une certaine façon, il s’agit du parti des Notables.
Quel programme pour la Belle Alliance ?
Pour cet ensemble hétéroclite, où l’on retrouve des défroqués de tous les partis, la construction programmatique est secondaire et se rassemble sous le concept général de réformisme, avec quelques aiguillons qui ne surprendront pas.
Parmi ceux-ci, l’europhilie républicaine tient une place centrale. On retrouvera sans peine tous les thèmes de la gauche sociale-démocrate développés depuis une trentaine d’années : construire l’Europe, lutter contre le racisme et la xénophobie (ah… le fameux vivre ensemble ), marquer un intérêt pour l’écologie tout en modernisant l’appareil économique, et faire des réformes.
Oui mais lesquelles ? On s’amusera de lire par exemple ceci sur le site de la Belle Alliance :
Il faut rajeunir et rafraîchir. Notre alliance sera donc un lieu ouvert, où la parole est libre.
Rajeunir la politique… On comprend pourquoi cette idée inspire si peu de mesures concrètes à Jean-Christophe Cambadélis. Et l’on voit comment l’écurie présidentielle peine à sortir d’une conception de la politique fondée sur les postures.
La tentation de Terra Nova
Ce que ne dit pas clairement la Belle Alliance, bien entendu, c’est qu’elle a fait son deuil de toute ambition idéologique, qu’elle a globalement enterré les projets politiques globaux, et qu’elle se recentre sur la fonction « électoraliste » de la machine politique. Son objet est d’assurer une réélection en rassemblant sur un nom des gens divers unis par des intérêts communs.
La stratégie est ici globalement déterminée par la note de Terra Nova qui préconisait de recentrer le Parti Socialiste sur son électorat socle : les diplômés, les jeunes, les femmes et les minorités. On mesure le glissement de sens qui s’opère dans la vision hollandiste du pouvoir : fini les délires idéologiques (on les laisse à Mélenchon), et fini la mention de la finance comme ennemie. Désormais, la politique consiste à empiler un certain nombre de mots-clés qui plaisent à des segments d’électeurs qu’il faut contenter.
François Hollande aura définitivement fossoyé l’idée de la politique comme art de l’intérêt général.
Quel sera le programme de François Hollande ?
Sur le fond, quelles mesures préconisera-t-il durant son second quinquennat ? Même si le modèle Chirac (d’immobilisme) devrait s’imposer à lui, il retiendra sans doute quelques idées-phare pour drainer les électeurs sur lesquels il peut encore compter.
Premier point, nous n’échapperons pas à l’autorisation de la gestation pour autrui, ce puits sans fond de la revendication minoritaire qui est une marque de fabrique de la gauche et garantit une sorte de minimum électoral.
Deuxième point, le gouvernement continuera à préférer la mise sous contrôle de toute la population française pour lutter contre le racisme, plutôt que d’isoler quelques milliers de personnes à risque. C’est le prix à payer pour ne pas se fâcher avec les minorités ethniques.
Troisième point, la politique budgétaire continuera à prôner une hausse des dépenses publiques et évitera savamment toute réforme de structure diminuant le nombre de fonctionnaires ou redonnant de l’air aux petites entreprises.
Quatrième point, le gouvernement fera encore le jeu des grandes entreprises et de la nomenklatura au pouvoir.
Bref, le choix qui sera fait sera celui d’un lent déclin, indolore, à peine perceptible, avec quelques mesurettes pour amuser la galerie.
—
La BA, c’est une tentative de faire du pire nouveau avec du très mauvais vieux.
Pourquoi ce Monsieur se donne à penne perdue pour un perdant
pour gagner 2017 , il leur suffit de promettre du fric gratuit à tout va ; et ça , ils savent le faire ; c’est bien le seul moyen qu’ils ont de se maintenir au pouvoir ;
Indolore? Les suicidés ne crient pas.
Mr Menteur a trouvé son clown…
Et pour son programme, pas de souci, il n’aura qu’a reprendre celui de 2012, vu qu’il n’a tenu aucune promesse.
Ce programme, ce positionnement supposés mais vraisemblables font frémir.
C’est vraiment une belle ambition pour la France. Je ne suis pas un contempteur fanatique de Jaures et Blum, mais çà avait tout de même de la conviction et une certaine allure. Le PS, ou ce qu’il en reste a perdu son âme mais a encore un grand pouvoir de nuisance.
Faire du nouveau pire avec de l’ancien mauvais, voila n’équation des ringards. La seule courbe u’ils aient jamais pu infléchir est celle de leur tour de taille
L’éternelle promesse socialiste « Demain on rase gratis ». A force de faire le grand écart avec ses multiples prises de position contradictoires en faveur de Hollande, ce pauvre Cambadélis risque la déchirure du périnée.
Cambadélis : la mauvaise foi dans toute sa splendeur . Aucune morale, aucune once d’honnêteté, le représentant de la socialie dans ce qu’elle a de plus répugnant : le jamais responsable, jamais coupable. Celui qui raméne sa gueule dans toutes les émissions politiques mais à qui personne ne reproche ouvertement ses déboires avec la justice , ses tricheries , ses mensonges sur ses diplômes et ses accointances avec DSK . Comment ce type peut encore se retrouvez sur devant de la scène ? c’est pas la France qui est foutue c’est le français qui est con.
C’est tout à fait vrai. J’ajoute seulement : il nous a déjà coûté cher. Ce monsieur vit plutôt bien, aux frais du contribuable. Qu at il fait d’utile en contrepartie ? Pour moi ces Cambadelis, Hamon et autres Melenchon sont des parasites de luxe.
« Une conception de la politique fondée sur les postures. »
Je dirais plutôt: fondée sur les impostures!
On peut reconnaître un aspect de programme de droite qui est le respect d’une hiérarchie essentialiste (à tout prix, ce qu’explique Valls aux pompiers qui ne veulent pas lui serre la main devant les caméras). On reconnaît aussi un des symptômes de la maladie de la représentation politico-médiatique qui est le refus des nouveaux systèmes de feedback, entraînant un déni (joyeux) de la réalité.
Ce Cambadélis c’est vraiment un « Joueur de bonneteau » au coin du trottoir pour attraper les clients.
Un truc m’échappe : pourquoi organiser une primaire puisque l’idiot du village est déjà candidat et en campagne ?
Les commentaires sont fermés.