De chômeur à patron d’une société cotée !

Comment, après avoir connu le chômage, on devient le dirigeant d’une des entreprises les plus innovantes en matière de portage salarial. Le témoignage de Christian Person, le PDG d’Umalis.

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De chômeur à patron d’une société cotée !

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 7 juin 2016
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Par Christian Person.

J’ai créé PORTAGE SI SAS en décembre 2008, après 7 mois de chômage. Et, pendant l’année qui a suivi, j’ai continué à percevoir mon allocation de chômage. Je savais dès le début de l’aventure que j’avais devant moi 23 mois d’allocation de chômage. Mais, surtout, je savais que j’avais le droit d’être « chômeur créateur d’entreprise » durant seulement 15 mois. J’étais donc condamné à ne plus rien percevoir en février 2010 ! L’horizon n’était pas loin, la chute possible dans le vide…

La première année, j’ai réalisé un chiffre d’affaire de 500 000 €, mais la marge très faible que je prenais, moins de 5%, me permettait tout juste d’équilibrer les comptes. J’ai le souvenir d’imprimer chaque mois dix fiches de paye, de 3000 € net à 8 000 €  pour mes salariés portés, alors que j’étais encore chômeur indemnisé ! Expérience un peu étrange. En 2010, enfin, j’ai pu me rémunérer de 2000 € nets par mois, l’ASSEDIC ne me versant plus rien.  L’exercice 2010 a tout de même permis un quadruplement du chiffre d’affaires de PORTAGE SI, à 2,2 M€ sur l’année, puis encore 2,2 M€ en 2011.

2011, la crise, proche de la chute ! 2012, le sursaut 

L’année 2011, j’ai failli tout perdre, la société ayant connu un déficit important suite à l’embauche de deux assistantes. J’ai dû me résoudre à vendre mon seul bien immobilier, un deux pièces situé à Courbevoie dans les Hauts-de-Seine. Je l’ai vendu 190 000 € et j’ai tout investi dans ma société, qui, en 2012, a bondi à plus de 4 millions d’euros de chiffre d’affaires, portant même 10 consultants en mission chez un géant du CAC 40. Mieux encore, le résultat net de UMALIS sur 2012 était positif de plus de 500 000 € !

2012, cap sur l’International : Tunis !

En avril 2012, accompagné de deux de mes cadres, deux docteurs en sciences, j’arrive à Tunis pour poser les bases de ce qui sera un jour la première société de portage salarial tunisien. Très vite, ma démarche suscite l’intérêt de certaines élites, et je rencontre à son bureau le Directeur Général de El Ghazala, la prestigieuse technopole du Tunis. Plus tard, nous serons reçus à deux reprises par le ministre tunisien du Travail. L’innovation que constitue le portage salarial intéresse les dirigeants tunisiens confrontés à un une grave situation de chômage… comme en France !

Aujourd’hui, UMALIS est devenue une efficace entreprise franco-tunisienne forte de 40 cadres répartis entre Paris et Tunis. Le projet de commercialiser le portage salarial en Tunisie sera bientôt opérationnel !

2014, l’entrée en bourse

En 2014, enfin, PORTAGE SI est devenue UMALIS GROUP SA et j’ai pu annoncer, sur la chaîne de la TNT  TV LYON METROPOLE, son entrée en Bourse sur le Marché Libre de NYSE EURONEXT, au cours d’introduction de 10 € l’action. Ce qui représentait  une valorisation totale de 10 M€ ! Hélas, le rêve d’une envolée des cours de UMALIS s’est évanoui très vite,  bien que ce fut la première société de portage salarial à être cotée sur le marché français. UMALIS, cette première fois, s’est heurtée au mur de l’indifférence de la communauté financière. Le premier jour, cependant, 1224 actions sur plus de 20 000 ont trouvé preneur, pour un prix de 12 240 € !

La suite de cette IPO d’avril 2014 à la fin de l’année 2015 a été contrastée, la cotation suscitant une sorte de crainte respectueuse dans notre public, et de réelle bienveillance chez nos banquiers. Dans le même temps, je prenais des positions publiques, sur la crise massive du chômage, mettant en place chez UMALIS, un véritable laboratoire privé de recherche sur l’emploi, UMALIS LAB, posant les bases d’une plate-forme informatique destinée à porter un jour des millions de personnes ! Afin d’en convaincre les dirigeants français, je sollicite alors la SOFRES pour un sondage sur le portage salarial et ses perspectives : SOFRES UMALIS. La SOFRES évalue pour nous le marché potentiel du portage salarial en France à 80 milliards d’euros contre 600 M€ actuels ! ( cf notre communiqué d’aors sur EURONEXT : potentiel du portage salarial )

Pour 2016, nous travaillons à un projet de croissance externe dans l’informatique pour l’un, dans les médias pour l’autre, et sur une augmentation de capital auprès de fonds. L’objectif reste le même : un transfert réussi de la cotation de UMALIS GROUP sur ALTERNEXT dans les 15 mois qui viennent.

2014, octobre, notre première campagne de Pub à la TV

Afin d’accompagner et de promouvoir notre marque auprès d’un public de cadres, je lance notre première campagne TV, 1 mois de spots de 8 secondes sur BFM TV. Je choisis Dounya Mesli, une jeune femme ne vivant que pour le foot féminin, comme modèle pour notre marque. Notre slogan, inspiré par le foot féminin est alors, et pour longtemps : « Penser autrement, travailler autrement ».

 

 

2015, la Bourse nous salue, HEC célèbre UMAPP.EU

Face à l’absence de mouvement sur le titre de UMALIS, je décidais la mise en place d’un contrat de liquidité avec la maison mère de BOURSE DIRECTE, pour rassurer nos investisseurs sur la possibilité de revendre tous leurs titres d’un jour sur l’autre. Grâce à ce contrat de liquidité notre titre a connu un rebond spectaculaire, de plus de 17% en 6 mois, gagnant peu à peu la confiance des financiers. Au chômage en 2008, j’ai aujourd’hui la fierté de voir la valorisation de UMALIS sur son marché à 7,7 M aujourd’hui encore dans l’innovation avec son projet de croissance verticale avec sa place de marché, UMAPP, qualifiée par la revue de HEC de « UBER du Portage salarial » !

Enfin, en avril dernier, UMAPP obtient un prêt sans intérêt de 500 000 € au titre du PARTENARIAT REGIONAL D’INNOVATION après passage devant un jury de la BPI et de la Région des Hauts-de-France. Si HEC le dit…

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  • Bravo,

    Je suis en train de vivre la même expérience que vous. Au delà, de l’argent, du rôle social, de la fierté ou de la réussite qui ne comptent finalement pas, il y a surtout la sensation d’agir en homme libre et de vivre sa vie pleinement.

    Amitiés

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