Après les blocages, la censure : c’est la CGT qui dirige le pays ?

Grèves, blocage et maintenant censure de la presse : qui doit commander en France ? La démocratie ou une minorité de syndicalistes enragés ?

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liberté d'expression By: Taymaz Valley - CC BY 2.0

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Après les blocages, la censure : c’est la CGT qui dirige le pays ?

Publié le 26 mai 2016
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Par Frédéric Mas.

liberté d'expression
liberté d’expression By: Taymaz ValleyCC BY 2.0

La contestation de la loi travail a pris depuis le début de la semaine un tournant rocambolesque. Aux yeux d’une fraction de l’extrême-gauche, la réforme est devenue le symbole de cet « ultra-libéralisme » censé détruire le pays. L’absence de consensus à gauche sur le texte, qui a conduit Manuel Valls à utiliser l’article 49.3, a fini par éclater complètement. La loi réformant le Code du travail n’apporte pourtant rien de vraiment nouveau, et ne promet en aucun cas de sortir la France du marasme.

Peu importe, les éléments les plus radicaux de la gauche de la gauche n’ont pas eu besoin de justification pour mettre à sac le centre-ville de Rennes. Là encore, la violence et la destruction pénalisent les citoyens qui paieront pour les débordements, et cela devant l’impuissance des pouvoirs publics.

Impuissance des pouvoirs publics

Impuissance réelle ou gestion tactique des débordements par le pouvoir ? La question reste posée, tant l’inertie des pouvoirs publics sidère. François Hollande serait-il déjà en campagne ? Espère-t-il faire monter le Front national pour s’assurer plus facilement la division de la droite et une victoire aux prochaines présidentielles ? A-t-il vraiment en tête cette stratégie du pire, c’est-à-dire de l’usage politique de la guerre civile ?

Quelques jours plus tard, ce sont les éléments les plus radicaux du syndicalisme français qui entrent dans la danse : plusieurs raffineries sont bloquées, et maintenant, ce sont plusieurs régions qui doivent gérer la pénurie d’essence. Depuis hier, ce sont des centrales électriques qui se mettent en grève. Une poignée de syndicalistes locaux réussit là le tour de force d’enfoncer un peu plus le pays dans la déprime économique et sociale, le tout pour défendre des privilèges qu’un récent rapport (retiré de manière opportune) proposait d’écorner.

Mais que serait la lutte sociale sans la solidarité ? À la casse, aux blocages, est venue s’ajouter la grève dans les transports, les cheminots de SUD rail et de la CGT Cheminots ne pouvant rester insensibles aux appels du pied des camarades bloqueurs. Le but de l’action semble clair : il s’agit de court-circuiter les canaux habituels du dialogue social afin de pétrifier le Code du travail, dont la lourdeur, l’injustice et la technicité incarnent jusqu’ à la caricature le modèle social que le monde entier nous envie.

Peu importe le chômage de masse, le sacrifice de l’emploi des jeunes, l’émigration de nos forces vives : il faut que rien ne bouge et laisser le pays mourir tranquillement.

Maintenant la censure

Seulement, jusqu’à présent, il s’agissait essentiellement de faire payer aux usagers le droit de garder ses privilèges de caste. Depuis ce matin, la CGT s’est arrogée le pouvoir de censurer la presse. Seule L’Humanité, ce parangon de la liberté de la presse, a été épargné par les censeurs.

La confiscation de la démocratie représentative par certaines classes particulièrement protégées des aléas de l’économie devrait nous conduire à une remise à plat du modèle social et politique français : comment une minorité de privilégiés peut-elle tyranniser la classe des citoyens qui la fait vivre ? Comment expliquer le louvoiement des pouvoirs publics contre ces multiples atteintes à la liberté de circulation, de commerce et d’expression ? Comment tolérer au XXIe siècle l’existence d’une extrême gauche violente qui n’a visiblement aucune intelligence du monde contemporain et persécute les plus faibles ?

Ce n’est pas un nouveau président qu’il faut à la France, mais des institutions libres.

 

 

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  • le prochain  » président  » devra faire en sorte qu’il n’y ai plus de classe privilégié ; tout le monde sur le même mode ; comme ça , plus de jaloux ; les derniers dirigeants n’ont pas étaient capable de diriger pour tous les français , chacun privilégiant sa caste , d’autres faisant des cadeaux à son électorat , voilà le résultat ; il nous faut un dirigeant neutre ;

    • « tout le monde sur le même mode » c’est l’égalitarisme dans toute sa splendeur, le succès complet de la jalousie. Et ça ne suffira même pas à faire qu’il n’y en plus de jaloux, au contraire, ça ne peux que les multiplier en légitimant leur logique.

      • Je pense qu’il s’agit d’égalité en droit. Au pays des statuts et des privilèges, ce serait pas mal, non?

  • Bonjour
    Pour la censure, vous ne précisez pas la raison. Je l’ai évoquée aujourd’hui sur un article de contrepoints et l’aveuglement de la CGT.Le blocage des journaux, leur impossibilité de paraître aujourd’hui vient du fait qu’ils ont refusé de publier gratuitement une tribune d’une page de Philippe Martinez, patron de la CGT ou Cancer Généralisé du Travail (dixit Coluche). Seule l’Huma a accepté et parait donc aujourd’hui. Vive la liberté de la presse, vive le soutien aux collègues de presse.
    Bref, le syndicat se met maintenant au chantage.

  • On sait où est ne 1968 – dans les années 1950 aux satellites de Moscou. La question qui se pose aujourd’hui, qui est derrière la CGT?

    • Non, 1968 en France a été inspiré de Woodstock aux USA. Je ne vois pas la main de l’URSS là-dedans.

      • Depuis les années 1920 jusqu’à la chute de l’URSS en 1990 la CGT et le PCF ont été financés par Moscou:
        http://www.observatoiredesgaspillages.com/2013/01/la-cgt-financee-par-l-urss/

        1968 correspondait à la base à un vrai besoin de liberté il y a des choses très diverses dedans.

        Actuellement la question du financement de la CTG par Moscou est très peu probable et accessoire, dans un contexte de déconnexion des réalités de la part des politiques la CGT qui navigue encore plus haut dans la stratosphère du WTF n’est pas surprenant du tout.

      • oh la, pas si vite

        il est quasi certain que l’urss n’etait pas pour grand chose dans le depart en mars 68

        mais 1968 c’etait en pleine guerre froide et tout ce qui foutait la chienli en occident etait regardé avec grand intérêt par l’europe de l’est et je suis persuadé que l’est a discretement soufflé sur les braises

  • Non il ne s’agit pas de censure mais d’un acte de représailles de la part de la CGT. Lire l’édito de l’Opinion ou http://www.je-suis-stupide-j-ai-vote-hollande.fr/blog/il-faut-dissoudre-pardon-il-faut-eradiquer-la-cgt/

  • si ce sont les syndicats qui dirigent le pays, alors qu’ils soient élus au suffrage universel

  • La question n’estpas là mais plutôt là : Pourquoi cela ne fait il pas plus de vague ? Pourquoi les journaux ne portent ils pas plainte contre la CGT au Conseil des Droits de l’Homme ? Pourquoi ne se plaignent ils pas à Reporters Sans Frontières? Pourquoi la Cgt et son leader sont ils au-dessus des lois ?

    Dire que ma mère est à la CGT…certes pour se protéger d’une perte d’emploi plus que par conviction..

    • Gilgamesh: « Pourquoi cela ne fait il pas plus de vague ? »

      Parce que même tarés ils font partie des « amis ».

      Dans tous les pays ou le fascisme rouge s’est implanté la gauche est restée silencieuse, paralysée, largement consentante, voir enthousiaste.
      Le fascisme est toujours composé d’une minorité de criminels mais avec une base, un soutien au moins tacite si ce n’est actif d’une bonne partie des faiseurs d’opinions.

  • Je comprends mal : en France, on a le droit de grève et le droit de manifester. Bien , a-ton, oui ou non le droit d’interdire à des travailleurs de se rendre sur leur lieu de travail ? A-ton oui ou non le droit d’entraver la circulation, de bloquer la circulation autour dun site sensible ou important ?
    Si la réponse est oui, je crois qu’il faudrait durcir la loi. Si la réponse est non, le gouvernement a le devoir de permettre à chacun d’exercer son droit à la liberté. L’armée a des chars et des bulldozers, cest l’occasion de s’en servir.

    • La réponse est non : le droit de grève en Franxe n’autorise pas les grèves politiques. La Cour de Cassarion l’a systématiquement rappelé.
      Perturber le fonctionnement d’une entreprise (raffinerie, imprimerie, service de messagerie, transport, etc.) du fait d’un mouvement de grève est également illicite et condamnable. Et condamné quand l’employeur ou une quelconque autorité déposé plainte.
      De la même manière, il est bon de rappeler que la Loi de 2008 encadre la définition des syndicats représentatifs à l’échelle nationale. Et la CGT ne remplit pas ces conditions, loin s’en faut. Légalement, elle devrait donc être déclarée unilatéralement « non représentative » par l’Etat, et de fait être éliminée de toute capacité de négociation.
      D’ailleurs, négocier en appliquant un pistolet sur la tempe de quelqu’un, est-ce bien de la négociation ?

  •  » comment une minorité de privilégiés peut-elle tyranniser la classe des citoyens qui la fait vivre ? » la réponse est dans la question : cette minorité est une mafia , elle doit tyranniser ceux et celles qui la font vivre, comme le font toutes les mafias du monde.

  • « Depuis ce matin, la CGT s’est arrogée le pouvoir de censurer la presse » trop drôle
    .La presse subventionnée, aux ordres des socialos, adepte de l’auto censure permanente et du mensonge complice vient chouiner et nous brandir la liberté d’expression. eh ben je ne vais pas pleurer loin de là ,priver les gauchos et les moralistes de leur tribune je souhaite même que ça dure.

    • Quand les droits des autres même ceux qu’on n’aime pas sont violés il faut pleurer au contraire parce que les suivants ce seront des amis, notre famille ou nous.

  • Dans un réflexe salutaire, la presse quotidienne n’a pas cédé au chantage, sauf l’Humanité journal le plus subventionné par le contribuable. On attend avec impatience que les journalistes tirent les conclusions de cet épisode dans leurs « papiers » sur les conflits sociaux et au-delà, sur l’état démocratique de la France.

  • Ce pays est dirigé par les socialistes, c’est un fait: Et pourtant ils n’ont pas 100.000 adhérents….demain par LR et pourtant ils n’ont pas 200.000 adhérents…et vous vous posez la question de la CGT qui en a plus de 500.000? qui est capable d’organiser des actions…si vous vous sentez si légitime organisez des contremanifs…et comparez vos forces…Quoi que vous en pensez la CGT est une des organisations politiques les plus légitimes de France

    • À la base de l’état de droit, il y a le droit qui est fait pour protéger les faibles et l’égalité en droit est inscrite dans la constitution et sur les frontons des bâtiments administratifs. Si vous vous amusez à l’appliquer à la tête du client, c’est la fin de l’état de droit et les petits paient toujours les pots cassés.
      Le 49.3 est légal, il est constitutionnel et vous ne pouvez pas dire que vous soyez surpris qu’il existe, si vous découvrez juste que vous n’êtes pas en démocratie, bienvenu dans le monde réel, nous ça fait un moment qu’on est au courant.
      .La grève est aussi légal, mais pas la prise en otage de la population ni la grève politique, ces choses relèvent du droit commun: la France n’est plus non plus un état de droit et c’est une très mauvaise nouvelle pour les sans-dents.
      Sur la légitimité, la CGT a été financée par l’URSS de 1920 à 1990, un régime fascisme rouge qui a tué 30 millions de personnes jette un certain froid que je sache il n’y a aucun syndicat ayant été financé par les nazis ou se réclamant du nazisme .comme la CGT se réclame du communisme. Mais le pouvoir politique a aussi couvert les nombreuses exactions, chantage, agressions et pour finir la cache de 5000 armes de la CGT en prévision « du grand soir comme il a essayé d’étouffer le rapport Perruchot qui est dévastateur pour le syndicalisme français.
      Choisir une mafia héritière du fascisme rouge qui utilise des méthodes illégales pour vous défendre est au mieux un jeu dangereux.

      • Méthodes illégales…et bien vite mettons les en prison…
        Ou en est au final l’Etat de droit, quand un candidat se fait élire sur la base de promesses qu’il ne tient pas, pire quand il fait le contraire de ce qui est annoncé…pour moi il pourrait en ressortir un procès pour trahison…
        Les guerres de nos jours sont économiques et bien moins militaires, on pourrait imaginer que dans quelques années au vu des victorieux de cette guerre, la CGT passe pour des « saboteurs » des « terroristes » (pour employer votre langage de l’époque fasciste), ou bien pour de glorieux résistants…
        Les qualificatifs s’attribuent une fois la guerre finie et le victorieux désignés.
        Dans cette histoire j’essaye de rester factuel, et cet article se pose la question de la « légitimité » de la CGT
        au temps présent, sur la ligne de front nous avons un PS qui fort de 100.000 adhérents fait passer une loi via un 49.3, et joue sur une guerre d’usure
        de l’autre un syndicat (politisé, dont les adhérents votent FN comme communiste…)) qui pèse 500.000 adhérents
        Ce sont les plus motivés qui gagneront…

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