Par Kevin Camphuis.
En une semaine, et sans tambour ni trompette, Amazon a confirmé lancer ses marques propres de produits alimentaires et proposer un service de livraison à domicile de plats de restaurants.
Cela vient compléter 12 mois d’innovations tous azimuts visant à accompagner, voire inventer de nouvelles solutions pour se simplifier la cuisine et l’alimentation au quotidien : Dash, Fresh, Farm to door, Flex, Alcoohol to door, Pantry… Autant de projets à priori disparates, mais qui, à la lumière de ce qui suit, confirment une vision clairement réfléchie, cohérente et ce de longue date.
Si l’on ajoute à cela :
- la confirmation que l’activité logistique Amazon est désormais un business rentable depuis quelques trimestres ;
- Amazon sait aussi livrer des appareils et des livres de cuisine, proposer des vidéos et des émissions de cuisine ;
- Amazon Web Service motorise vraisemblablement 50% des sites de recettes au monde ;
- Amazon Echo sait vous livrer une pizza sur une simple commande vocale ;
vous pouvez mesurer combien le terme « d’amazonisation » pourrait être pertinent.
À l’instar de « l’uberisation », voici quelques aspects que je vous partage :
1. Une approche complète de l’expérience utilisateur, tout au long de la chaîne d’usage, du champ à l’assiette, en passant par la liste de course ;
2. Une proposition d’usage qui simplifie des usages quotidiens, grâce à un ensemble de technologies hautement sophistiquées, sans couture ;
3. Une proposition de valeur centrée utilisateur, qui, s’appuyant sur une analyse des données d’usage, permet d’offrir la première solution d‘alimentation véritablement personnalisée ;
4. Une offre ubiquitaire, online et mobile, à toute heure du jour et de la nuit, conçue intrinsèquement pour assurer une satisfaction supérieure, tant par la variété de l’offre que son délai d’exécution, son coût et la qualité de service ;
5. Un modèle d‘intermediateur qui raccourcit la chaîne de valeur du producteur au consommateur à sa plus simple expression ;
6. Une ambition globale, en termes de métiers (produits et services, gestion de données, de paiement et de logistique…) et de géographie.
À l’instar d’Uber, Amazon est en train de prouver combien une économie aussi traditionnelle, installée – mais aussi complexe et régulée – que l’AA peut être révolutionnée par les technologies digitales et par un nouvel entrant. Tout cela amène à penser qu’Amazon, en quelques années, a la capacité de devenir la première marque alimentaire réellement globale et ubiquitaire. Car qui mieux qu’Amazon aujourd’hui est capable de non seulement savoir mais aussi délivrer à qui souhaite manger quoi, comment et à quelle condition ?  Amazon est en mesure désormais d’être l’interface unique de tout ce que je souhaite manger, et se prépare même, au travers de ses recherches en intelligence artificielle, à le savoir mieux que moi et avant moi.
Tout cela doit amener l’ensemble de la chaîne de valeur et des acteurs du secteur de l’AA à prendre conscience de la nécessité d’entamer une mutation profonde afin de pouvoir répondre à une telle révolution à venir des usages. Il ne s’agit pas de dire qu’Amazon va tout balayer : il fixe cependant de nouvelles règles du jeu que les acteurs traditionnels vont devoir s’approprier et apprendre à maîtriser, s’ils souhaitent conserver la préférence de leurs utilisateurs.
—
Je préfère largement le terme de Amazonizé que Ubérisé. Uber n’a rien fait d’extraordinaire et on essaye souvent de coller un concept sur ce terme, mais si on reste terre à terre, ubérisé signifie juste faire une plateforme mandataire pour faire travailler des sous-traitant… rien de plus, et aujourd’hui on entend le terme ubérisé a tout va et surtout dans des contextes éloignés de la simple relation d’un mandataire et des sous-traitant (qu’on ne peut meme pas appeler vraiment comme cela, car justement Uber et l’idée derrière est justement de s’affranchir de sous-traitant puisque c’est le concept de mandataire plutot… et encore c’est meme plus complexe que cela)…
Amazon le libraire a révolutionner le monde comme peu le savent, il a bien entendu révolutionner le ecommerce, mais il est le premier hébergeur (internet) professionnel mondial de sites internet, d’application et autres startup… il a mis un systeme de livraison révolutionnaire ou le ecommercant s’occupe finalement de presque rien, ou l’on peut juste commander des produits chez un fournisseur et les envoyer directement dans les locaux d’Amazon et eux gerent tout le reste (stockage,expedition,…). Ils ont commencé a révolutionner le domaine de la domotique par la voix avec un echo assez intéressant,… bref ils révolutionnent un paquet de secteur, sans qu’on en prenne vraiment la mesure. Mais Amazonié est égal a Googlisé, ce sont 2 memes types de sociétés qui sont tout simplement en train de faire en sorte de transformer cet ancien monde, dans un nouveau monde. Alors qu’il est vrai que, meme si Uber me plait dans l’idée, ils révolutionnent pas grand chose comparé à Google, Amazon ou dans une moindre mesure mais tout aussi important Elon Musk (Space X, Hyperloop, Tesla,…)
très juste. uber n’est qu’une solution de contournement des privilèges des taxis, là où ils existent, et ne parvient donc pas s’installer dans les zones où le marché des taxis est libre.
amazon apporte une solution nouvelle sur un marché déjà libre
Pourquoi opposer les deux ? Amazon et Google sont des modèles verticaux, Uber est de l’intermédiation.
C’est un peu comme opposer Auchan et Panzani ou la BNP et Renault.
A defaut de paraitre vieux jeu, un monde ou les gens commandent des pizzas par Amazon pour passer une soiree sur facebook ne me fait pas rever. Apres, si les gens veulent cela, c’est leur « choix ». Mais c’est un peu triste. Deliveroo me semble etre un business model plus interessant, canibalisant moins les producteurs et se recentrant sur le vrai probleme: le transport physique.
c’estt pas « vieux jeu » mais tout simplement pas votre mode de vie. Moi je trouve tout aussi bien un monde ou DES gens commandes une pizza sur Amazon pour pouvoir aller sur facebook, que le meme monde ou d’autres gens lisent des livres, d’autres regardent la télé,…. Et il n’y a rien de triste la dedans, juste des modes de vie différent, et ce n’est pas parceque certains n’ont pas le meme mode de vie que vous, qu’ils sont forcément triste…
si j’avais le choix entre commander une pizza par amazon et la faire moi même je méttrai la main à la pate ; il n’y a rien de plus facile à faire et au moins je sais ce que je mange ;
Tu peux faire aussi toi meme ta voiture, il suffit d’avoir 4 roues et un siège… ou a peu près….
Une pizza c’est compliqué a réalisé… si on apprécie la pizza. Il faut sélectionner une farine de qualité une zéro, ensuite devoir préparer la patte avec amour, la laisser reposer pendant 3 jours a la bonne température, ensuite utilisé de la mozarella di bufalla de qualité, des tomates cerises de grande qualité, avoir un four a bois qui chauffe a 400°… bref c’est un travail méticuleux, mais si vous pensez que c’est facile c’est que vous ne faites pas cette recette, mais une recette de base et donc comme je le disais, vous pouvez du coup revendre votre voiture, pour acheter 4 roues et un sièges ca fera sans doute l’affaire.
Ah bon, Amazon fait dès pizza avec de la mozarella di bufalla ?
Sauf qu’on parle la d’amazon qui peut commander une pizza dans une société autre que la sienne… Il nest donc pas question qu’amazon fasse une pizza, oui amazon pourrait commander une pizza chez un très bon pizzaiolo a l’avenir, comme il a commencé à vendre des grands livres mais désormais on y trouve de tout petit livre. Idem pour le reste des produits…
Amazon sait mieux que moi, avant moi. Mais comme c’est réjouissant ! Vivement le jour où une machine décidera de faire mon bien malgré moi.
Blague à part, savez-vous à quel prix Amazon peut commencer à être rentable ? Lisez « En Amazonie » du journaliste Jean-Baptiste Malet qui s’est immergé dans un centre de distribution.
Ne vous inquiétez pas, c’est déjà fait. H16 en a rédigé un très bel article d’ailleurs
http://www.contrepoints.org/2013/05/06/123670-drame-un-journaliste-decouvre-le-monde-du-travail-chez-amazon
C’est un travail tellement contraignant qu’Amazon rends service aux « travailleurs » , esclaves du méchant patron Amazon, et robotise leur emploi.
Sauf que, pour le moment, les robots sont plus chers. Et oui, tout à un prix. Et quand on veut tout, tout de suite et si possible gratuitement, il faut savoir ce que ça coûte. Selon le FMI et le WEF, ce seront 47% des emplois qui vont disparaitre d’ici 2030 sans remplacement. Heureusement que les Suisses ont le culot d’ouvrir le débat sur le RBI.