Par Patrick Aulnas.
Chacun comprend désormais que la CGT n’est plus dans la contestation de la Loi travail, mais a choisi une stratégie de la terre brûlée qui n’a que des chances réduites de réussite. Il s’agit pour les leaders du syndicat de faire fléchir le gouvernement. La Loi travail n’est qu’un prétexte. La CGT est en effet affaiblie car des syndicats s’affichant comme révolutionnaires (Solidaires) la concurrencent à sa gauche et des syndicats réformistes (CFDT) la concurrencent à sa droite. Prise en étau, elle abandonne son évolution vers le réformisme, entamée avec Bernard Thibault, et se radicalise. Mais parmi les grands syndicats de salariés, elle est totalement isolée. Cette radicalisation syndicale est donc une opération risquée et à courte vue, coupée des évolutions historiques en cours.
La tétanisation du pouvoir socialiste
D’une manière plus générale, la radicalisation de l’extrême-gauche n’est qu’une opportunité politicienne résultant de la tétanisation du pouvoir socialiste face aux réalités contemporaines. La gauche sociale-démocrate, à laquelle François Hollande appartient, échoue depuis plus de quatre ans à réformer le pays. Trop divisée, trop timorée, elle bute à chaque instant sur la problématique libérale ou la critique sécuritaire. Les réformes sociales ne pouvant aller que vers le desserrement des contraintes, l’accusation ridicule d’ultra-libéralisme est aussitôt assénée par la gauche radicale. Les réformes régaliennes (nationalité par exemple), visant à restaurer l’autorité de l’État dans un monde conflictuel, mènent une partie des élus socialistes à brandir le risque de collusion avec l’extrême-droite.
Bloquer le pays devient un devoir
Dans un tel contexte, nombreux sont les militants ou les sympathisants de gauche qui n’aspirent plus du tout à gouverner. L’opposition est beaucoup plus confortable pour faire rêver à un monde idéal et stigmatiser la réalité. Pour s’opposer au gouvernement, le plus tôt sera le mieux pour les contestataires de gauche. La défaite de Hollande en 2017 étant en général admise par les spécialistes, il suffit de le désigner à ses troupes comme un suppôt de la droite et un traître. Bloquer le pays devient alors un devoir. Une dirigeante de la CGT déclarait récemment sur une chaîne de télévision, à propos de la loi travail, qu’il n’était pas possible que le XXIème siècle soit moins favorable aux salariés que le XXème. Tout plutôt qu’une petite réformette !
Accepter ou fuir la réalité
Cette interprétation du devenir historique est particulièrement intéressante : pas question de transiger sur les « droits acquis ». L’évolution sociale serait linéaire. Bien entendu, il n’en est rien. Le monde qui est en train de naître est un monde en évolution rapide, ouvert sur l’extérieur. Il suppose des entreprises capables de s’adapter en permanence à l’environnement économique, technologique, social. Les salariés de ces entreprises ne peuvent rester à l’écart de ces évolutions. Ils doivent en être parties prenantes, mais pour cela il faut d’abord accepter la réalité. Or la CGT et consorts fuient toute approche réaliste.
La fixation sur le passé
L’extrême-gauche et la gauche socialiste refusent de toutes leurs forces la société qui émerge lentement aujourd’hui. Elles demeurent prisonnières d’une idéologie marxisante prônant le conflit. Pour elles, la bonne trajectoire est celle qui avait été initiée après la seconde guerre mondiale lorsqu’une croissance économique forte permettait d’octroyer des droits nouveaux, mais coûteux, aux salariés du monde occidental. Un monde occidental où les échanges internationaux étaient faibles et dans lequel on consommait en grande partie ce qui était produit dans le pays ou même dans la région où l’on vivait. La stabilité pouvait alors être juridiquement construite puisque économie et droit fonctionnaient dans le cadre national. Chacun semblait pouvoir maîtriser son avenir et l’ambiance était d’ailleurs à l’optimisme.
De la domination à la compétition économique
Ce que ne semble pas avoir compris nos gens de gauche, c’est que l’Occident était alors en position de domination et qu’il est désormais impliqué dans une compétition mondiale. Les privilèges des occidentaux de l’époque – technologies de pointe, forte croissance, droits sociaux – sont, non seulement réclamés, mais conquis progressivement par tous les peuples de la planète. Envisagent-ils nécessairement l’organisation de la société selon le compromis historique provisoire conclu entre capitalisme et syndicats dans les années 1950 en Occident ? Non, bien sûr. Le monde nouveau qui a jailli à la fin du XXème siècle, sur les décombres des États-providence fragilisés et endettés, est un monde où économie et droit sont dissociés. Le droit s’élabore toujours dans un cadre national selon les intérêts à court terme des politiciens alors que les stratégies économiques sont pensées dans un univers globalisé et en fonction d’impératifs multiples (technologiques, géopolitiques, fiscaux et sociaux, organisationnels, etc.). Le salariat lui-même est remis en cause par les capacités de rapprochement offre-demande induites par internet.
Conservatisme de gauche
Le conservatisme de gauche est aujourd’hui tout à fait saisissant. La réalité contemporaine ne semble pas perçue, seule compte la préservation du passé. Les leaders de la gauche extrême et les syndicats les plus radicaux, auxquels la CGT se rallie aujourd’hui, sont les défenseurs d’un monde qui meurt. Celui qui est train de naître ne peut pas être la copie conforme du passé. Prôner la pérennité de règles de droit élaborées pour une société déjà disparue, c’est penser que l’on est capable d’arrêter l’histoire de l’humanité. C’est tromper les salariés en les engageant dans un combat perdu d’avance. On peut bloquer un court instant un pays, mais on ne peut pas stopper l’évolution du monde lorsqu’on n’en est qu’un élément microscopique en voie de disparition.
Le titre est un peu naïf ! Depuis le temps que la CGT sévit tous devraient savoir que son but est la destruction de la société actuelle pour en reconstruire une plus belle : de style Corée du Nord » car les hommes étant mauvais seuls des esprits éclairés sont en droit de les conduire !! Voilà le DOGME CGTiste.
Et l’aveuglement n’est pas chez celui annoncé par l’article !
Cette analyse est très correcte. Elle aborde notamment une donnée importante que semblent ignorer beaucoup de militants révolutionnaires et pro marxistes ; nos droits actuels ont été acquis à une époque historique où l’occident dominait le monde y compris avec les colonies (ex : la mise en place du programme du Conseil National de la Résistance empreint de rénovation sociale avec des nationalisations et une politique de planification d’état suivant les principes communistes). Une partie de ressources mondiales ont donc servies à financer ces droits. Ce n’est plus le cas de nos jours où tout le monde veut sa part du gâteau. Je propose à l’auteur d’approfondir cette question dans un prochain article afin de nous décrire avec plus de précisions comment ces acquis sont devenus contradictoires y compris en ce qui concerne la lutte contre les inégalités au niveau international.
Pour compléter mon précédent avis, n’oublions pas les conséquences catastrophiques de toutes les mesures interdisant d’exploiter les innovations technologiques. Dans l’absolu la conservation d’une grande partie des acquis sociaux obtenus depuis la libération n’est pas impossible si les ressources financières restent suffisantes comme elles l’ont été dans le passé. Pour cela, il aurait été nécessaire d’engager une politique très offensive d’investissements sur les nouvelles technologies pour augmenter la productivité et réduire les coûts afin de conserver notre place sur les marchés internationaux. Or, pour des raisons idéologiques, le gouvernement a par exemple, abandonné toute recherche sur l’exploitation du gaz de schiste. Cette technologie est pourtant à l’origine du décollement économique des USA (par la réduction des coûts énergétiques qui se répercutent dans tous les secteurs). C’est aussi le cas des OGM, dont les premiers essais dans les années 1986-1987 ont eu lieu en France et en Belgique. La France était donc bien placée pour développer tout un secteur économique et s’accaparer d’un marché international naissant qui aurait créé de nombreux emplois, réduit les coûts des exploitations agricoles, et amené de substantielles ressources financières à l’état etc…. Faute d’avoir encouragé l’innovation technologique, nous devons payer maintenant payer le prix fort en abandonnant du pouvoir d’achat et des droits sociaux pour compenser les déficits et éviter la faillite de nos entreprises.
Dans ce domaine, la CGT a aussi contribué à scier la branche de l’arbre sur laquelle elle était confortablement assise, en reprenant les allégations des extrémistes écolos en ce qui concerne notamment la fermeture de la centrale de fesseenhein au mépris de ses adhérents locaux ; voir à cet endroit :
http://ouvalacgt.over-blog.com/2014/08/un-syndicat-cgt-pour-la-fermeture-de-fessenheim.html
Bonjour,
Je ne partage pas votre analyse, que je trouve trop gentil. Personnellement je pense que les acteurs CGT du mouvement actuel sont parfaitement conscient de la globalisation economique et des implications a venir, il ne partage pas la même analyse de l’urgence pour notre pays, ils preferent s’ arreter sur leur analyse cour terme:
Profiter d’un gouvernement faible pour reprendre le leadership de la contestation sociale sur la clientèle du PS: ils font de la politique parce qu’ils estiment pouvoir encore repousser les reformes qui nous semble ineluctable dans le sens ou ne comprenant rien a l’economie mais gobant comme Hollande la theorie des cycles, nombreux pensent que l’economie va repartir comme par enchantement assurant baisse du chomage, entrer des cotisations et impots…
Le president lui-meme le dit: ça ca mieux!
Bref, des demago certes qui savent tres bien sur quel partition jouer, prendre le gouvernement a son propre piège:
Ils savent tres bien qu »Hollande est en campagne et que la guerre qui se jouent est celle de l’opinion public sur le thème des émotions. Le desamour de la gauche politique francaise est clair: le coeur des gauchistes larmoyant est a prendre…
Un exemple: comme par hazard les chiffres du chomages vont baisser pour qu’Hollande puisse se représenter, oui mais alors? Pourquoi aurions besoin de reduire les avantages des salariés dans une economie en croissance avec un chomage qui baisse? > Hollande coincé par ces propres mensonges…
La CGT joue son image de defenseur du peuple contre les manipulations des elites politiques et economique. Le gouvernement jouent sa crédibilité, Hollande son election.
Bref, la partie est loin d’etre fini, de compromis en compromis, cela ne presage rien de bon ni pour les entreprises, ni pour les salariés.
Que la CGT décide de faire grève, à la rigueur c’est son choix.
Personnellement, l’analyse de la société faite par la CGT, je n’en ai aucune cure.
Ce qui me pose problème en revanche, c’est que le droit de grève/manifester des uns ne doit pas supprimer le droit de NE PAS faire grève des autres.
En ce sens, je ne comprend même pas pourquoi le gouvernement et la police tolère des blocages, que ça soit dans des raffineries, des écoles, etc. Bloquer, c’est bien empêcher des gens qui ne veulent pas faire grève de travailler non?
Quand le socialisme se mélange avec le conservatisme, ça donne le fascisme. La tactique des petites brigades d’action violente qui tentent d’intimider tout le reste de la population jusqu’à imposer sa loi, ça peut réussir. Le socialiste italien Mussolini l’a prouvé en 1922.
Je verrai bien Martinez, avec sa belle moustache, comme un dictateur de type Maduro ou encore Charlie Chaplin dans le film « Le dictateur ».
Et que penser de la dernière action de la CGT: le blocage des journaux, leur impossibilité de paraître aujourd’hui car ils ont refusé de publier gratuitement une tribune d’une page de Philippe Martinez, leur patron. Seule l’Huma a accepté et parait donc aujourd’hui. Vive la liberté de la presse, vive le soutien aux collègues de presse.
Sérieusement, Martinez a exigé une tribune? C’est sorti dans la presse, ca ?
Oui il a exigé une tribune. L’opinion (http://www.lopinion.fr/) en parle. Nicolas Beytout en parle dans soin édito (http://www.lopinion.fr/edition/politique/avoir-honte-l-action-syndicale-103434) ou sous http://www.je-suis-stupide-j-ai-vote-hollande.fr/blog/il-faut-dissoudre-pardon-il-faut-eradiquer-la-cgt/ si on veut voir ce qu’ose écrire l’Huma
Cette analyse est très correcte. Elle aborde notamment une donnée importante que semble ignorer beaucoup de militants révolutionnaires et pro marxistes ; nos droits actuels ont été acquis à une époque historique où l’occident dominait le monde y compris avec les colonies (ex la mise en place du programme du Conseil National de la Résistance empreint de rénovation sociale avec des nationalisations et une politique de planification d’état suivant les principes communistes). Une partie de ressources mondiales ont donc servies à financer ces droits. Ce n’est plus le cas de nos jours où tout le monde veut sa part du gâteau. Je propose à l’auteur d’approfondir cette question dans un prochain article afin de nous décrire avec plus de précisions comment ces acquis sont devenus contradictoires y compris en ce qui concerne la lutte contre les inégalités au niveau international.
ce que les gens ne comprenent pas , c’est que l’on veut faire reculer leurs acquis sociaux ou autres mais que l’élite , elle , refuse d’ajuster leurs nombreux privilèges à l’époque que l’on vit ; les politiques ne devraient ils pas montrer un peu l’exemple ? pourquoi ces gens là continueraient ils sur la même ligne , en ne changeant rien pour eux ? le monde change nous bassinent ils à longueur d’année , il faut s’adapter ….mais eux , pourquoi ne changent ils pas ?
« Accepter ou fuir la réalité » : pour la CGT c’est certainement fuir la réalité de l’évolution d’un monde économique en pleine mutation avec des problématiques dépassant souvent le cadre de nos frontières.
C’est également une volonté manifeste de vouloir dépasser le cadre de la revendication salariale pour déborder vers une implication politique générant de graves conséquences économiques.
Je n’ai aucune sympathie pur ce syndicat, j’ai travaillé dans le public et à un endroit où leur puissance a entravé mon évolution de carrière attendu que je me refusais à leur faire allégeance et que ma hiérarchie se faisait la veule complice de leur exactions. Néanmoins je vous demande de vous poser la question : n’est-il pas plus facile de pointer du doigt ces petits privilégiés dans leur détermination à tout faire – y compris couler le navire- pour conserver leurs privilèges que ceux des grands dirigeants du monde qui eux organisent guerres, famines, migrations et déstabilisant des Etats nations, afin de garder la main sur leur puissance totale. Que sont les conséquences des raffineries bloquées à côté de celles des attentats ? Alors les grèves à Martinez….
Que ce soit « nos petits privilégiés » ou « les grands dirigeants de ce monde », leur caractéristique est l’anachronisme débile, l’aveuglement devant l’évolution.
Comment peut-on accéder à des fonctions de pouvoir en étant aussi nul?
Il faut savoir faire la part des choses en ce qui concerne les « grands dirigeants de ce monde » : lesquels ? si vous visez les PDG des grandes entreprises, on peut en parler et surtout, rétablir certaines vérités.
Prenons le cas du PDG de Renault qui a reçu 3 098 509 € en 2014 et qui a fait l’objet de toute les critiques surtout des extrémistes de gauche. Voici donc un PDG qui supporte la responsabilité de faire vivre 220 000 salariés de par le monde en notamment 100 000 salariés en France. Dans le même temps, chaque ouvrier français aurait reçu une augmentation de 8 € par mois. Alors faites le calcul. combien la TOTALITE de la rémunération du PDG de Renault correspond en salaire en moins pour chaque salarié ? 1,17 € par mois ! Maintenant, si quelqu’un estime que c’est une injustice de donner I,17 € pour recevoir 8 € et cela pour rémunérer un dirigeant qui a su augmenter les performances de son entreprise…. Je suis prêt à donner 10 fois plus tous les ans…
j’ai oublié de préciser que le groupe Renault recrute 1000 CDI en 2015, autant en apprentissage. Vous connaissez beaucoup d’entreprises qui proposent 2000 emplois en France en une seule année ? (Airbus propose 1000 en 2016)
Note : je ne suis pas le PDG de Renault et je ne travaille pas dans cette entreprise.
Après les islamistes il va falloir déradicaliser les CGTistes. Moi j’ai une idée, un charter pour la Corée du nord.
Comme la mafia, la CGT nous protège….
Comme d’habitude cet article est schématique … La CGT est aveugle …comme près de 70 % de la population qui refuse ce projet de loi.
La CGT comme d’autres prend en compte l’évolution de la société mais contrairement à ce qu’on lit ici, elle considère que l’évolution de la société doit aller avec progrès social, comme cela s’est toujours fait historiquement et non avec une régression visant à réduire les droits des salariés et à augmenter les finances de quelques uns. Cela ne plait évidement pas à certains ….
Quant au salariat remis en cause, à ce jour les travailleurs indépendants c’est environ 10 – 12 % de la population active pour environ 90 % de salariés ….et beaucoup de travailleurs indépendants ne le sont que dans l’appellation car ils subissent une autre forme de subordination vis à vis d’un donneur d’ordre.
En quoi économie et droits seraient dissociés … Vers quelle société on va si l’économie prime encore plus sur tout ?????
Ce n’est pas 70 % mais 62 % et vous ne compter pas tous ceux qui refusent ce projet de loi parmi les partisans de la droite pour marquer leur opposition à ce gouvernement impopulaire. Ce n’est pas forcément un alignement aux mot d’ordre de la CGT. On ne peut imaginer une évolution de la société vers plus de progrès social quand un pays est en déclin. Pensez que l’on peut tout obtenir en ponctionnant une nouvelle fois les riches et les entreprises montre encore une fois une adhésion pathologique à la sempiternelle théorie de la lutte des classes qui a fait tant de ravages depuis plus d’un siècle.
LD: « considère que l’évolution de la société doit aller avec progrès social, comme cela s’est toujours fait historiquement et non avec une régression »
La Suisse applique TOUTES vos « régressions »: que des accords de branche, pas de droit de grève, une dizaine de pages maximum de code du travail (contre 3500 en France).
Le résultat c’est 3.5% de chômage y compris chez les jeunes, salaire moyen 5200 euros (1675 en France), salaire d’une caissière débutante 3000 euros, une excellente couverture sociale et une dette à 35% en réduction malgré des impôts bien plus bas.
Devinez dans quel pays les salariés sont les mieux protégés et les moins soumis aux patrons ?
Le problème des socialos c’est qu’ils ont une compréhension de l’économie qui ne dépasse pas le CE2. Penser qu’interdire le licenciement favorise l’emploi et la protection des travailleurs c’est comme interdire le divorce pour favoriser le mariage et la protection des femmes: complètement absurde et puéril
LD: « La CGT comme d’autres prend en compte l’évolution de la société »
Autant que Staline prenait soin de son peuple. Dernier éclat: la publication forcée de leur petit tracte sous la menace. Après la prise en otage de millions de gens y compris les plus faibles, les plus dépendants, ce sont bien des méthodes fascistes:
http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2016/05/26/le-monde-et-d-autres-quotidiens-absents-des-kiosques-ce-jeudi_4927107_3236.html
En fait, j’ai la très nette impression que le syndicalisme est le frère jumeau de la politique. Les tartufes qui y sévissent ont comme principal objectif le maintien de leurs fonds de commerce et faire carrière avec tous les avantages matériels que cela procure. La méthode est éprouvée et consiste à vendre des idées quels que soient les dégâts qu’elles peuvent engendrer, que les promesses soient tenues ou non. Les outils sont simples, maintenir le niveau de l’analphabétisme à 15% au minimum, faire dégringoler l’instruction et enfumer tout le monde avec la diabolisation des idées contraires à la doxa, le tout avec la bienveillance des médias vendus qui y trouvent leur intérêt.
il est réjouissant de voir que le personnel de certaines raffineries se fout des mots d’ordre de la CGT.
C’est le cas à la raffinerie Esso de Port Jérôme où il n’y a eu aucune grève.
Il me semble que vous cherchez bien compliqué. La CGT fait de la politique (la défense des travailleurs a toujours été secondaire). Ils veulent la peau du gouvernement parce qu’ils ne misent pas un copec sur Hollande et se préparent à affronter un gouvernement de droite (ou d’extrême droite) et anticipent la mobilisation. Ils savent bien que le prochain gouvernement devra taper très fort et cherchera à avoir leur peau. C’est Hollande qui est visé, même pas Macron, Valls ou la loi travail.
« Si toi aussi tu m’abandonne » … Vous allez voir quand la SNCF va entrer en scène. Le train n’a pas fini de siffler …
Comme l’a écrit un autre commentateur, le titre est plus que naïf, ce qui n’est guère surprenant à la lecture du contenu de l’article, bourré de clichés absurdes, de contresens économiques, logiques et historiques. On y retrouve le type même de pensée pseudo libérale qui déssert le libéralisme et explique peut-être pourquoi il a si peu d’adeptes. Je m’explique.
1er mythe : la gauche au pouvoir serait « sociale démocrate ». On ne juge pas une politique à ses intentions affichées mais à ses réalisations concrètes et à ses résultats. Les 4 années passées ont marqué une nouvelle progression spectaculaire de la spoliation, de la règlementation et du collectivisme : augmentation des impôts, augmentation du déficit budgétaire (qui rappelons-le, s’apparente à une activité de faux monnayage spoliatrice de ceux qui ont gagné leur argent en travaillant), loi ALLUR et blocage des loyers à Paris, généralisation du tiers payant, poursuite de la destruction du système éducatif, régression de la démocratie (nouvelles règles de participation à l’élection présidentielle par exemple)…
2e mythe : gauche et extrême gauche seraient opposées. L’extrême gauche est si parfaitement consciente des avancées vers le socialisme mises en place par la gauche, qu’elle appelle invariablement à voter pour la gauche, sous prétexte, par exemple, de « faire barrage à la droite ». Les deputés tartuffes de l’extrême gauche ont-ils une seule fois majoritairement voté contre une loi sur laquelle le gouvernement a engagé sa responsabilité ? Jamais. L’existence de l’extrême gauche est une nécessité vitale pour la préservation de l’idéologie socialiste. Devant l’inévitable échec de la politique menées du point de vue des résultats attendus par les gens (mais pas du point de vue des promoteurs du socialisme), l’extrême gauche est là pour accréditer l’idée que l’échec (sur les résultats) est du à une déficience de socialisme et à faire en sorte qu’ ̈il y ait encore des gens pour voter pour la gauche aux prochaines élections. Ce n’est que si la situation devenait suffisamment insurrectionnelle que l’extrême gauche eliminerait la gauche, comme elle l’a toujours fait à chaque fois qu’elle en a eu l’occasion.
3e mythe : les prétendues « avancées sociales » conquises après guerre auraient été possibles parce que nous vivions dans une économie fermée et grâce à la « suprématie de l’occident ». Cette idée fausse est particulièrement néfaste parcequ’elle accrédite un autre mythe, selon lequel l’occident n’aurait du sa prospérité qu’à « l’exploitation du tiers monde » et à l’absence de concurrence ainsi que l’idée qu’il suffirait de revenir à une économie fermée pour voir resurgir prospérité et progrès social (erreur du Front National ). Ici, il faut comprendre que toute politique redistributive ne peut donner de résultats apparents qu’à ses débuts et á condition de commencer dans une économie capitaliste prospère. Ensuite s’enclenche la spirale infernale d’appauvrissement, d’abord relatif, puis absolu, que j’ai déjà décrite en commentaire à un autre article de h16. C’est parce que les prélèvements obligatoires étaient encore relativement faibles, parce que la proportion de retraités était dérisoire (l’espérance de vie en 1945 était encore autour de 60 ans), parce que la réglementation n’avait pas encore étouffé toute initiative, parce que l’école était encore sélective et d’excellence, parce que l’égalitarisme n’avait pas encore fait ses ravages, parce qu’il existait encore une culture du travail, y compris dans la fonction et les entreprises publiques, qu’il n’y avait ni RMI, ni RSA, ni CMU … que nous avons connu les « 30 glorieuses ». Les fumeuses « avancées sociales » imposées par voies législative n’ont fait que retarder le vrai progrès social, qui aurait été bien supérieur sans.
4e mythe tout aussi destructeur : c’est parce que nous vivrions aujourd’hui dans une économie ouverte et mondialisée, parce que nous subirions la concurence, que nous devrions nous « adapter ». En fait, ce serait plutôt le contraire. La mondialisation, en augmentant de manière spectaculaire et conforme à la théorie économique liberale la richesse du monde, a permis à la France de ne connaître jusqu’à présent qu’un déclin relatif, mais qui va en accélérant et se poursuivra dans une chute vertigineuse si nous continuons dans la même voie. C’est parce que et si nous voulons éviter de tomber dans la pauvreté et la pénurie généralisée que nous devons nous tourner résolument vers un retour au capitalisme libéral, pas pour satisfaire je ne sais quelle « contrainte internationale ».
Je passe sur les « insultes » car cela n’est pas du débat et n’a aucun intérêt sauf à masquer un maque d’arguments …
J’ai évoqué près de 70 % de la population (le taux varie un peu selon les sondages) qui refuse le projet comme la CGT le fait. Je n’ai pas dit que toutes ces personnes l’étaient selon la même analyse que la CGT. D’autre part je ne pense pas que beaucoup de salariés aient envie de ne plus avoir de droits ou selon uniquement le bon vouloir du patron.
Sur le code du travail. EN France les lois donc le code réel ne font que 675 pages, le reste c’est de la jurisprudence ….le code du travail en Allemagne fait environ 3 000 pages et en Suisse n’a pas de code du travail !!!! Le droit du travail est régi par des lois éparses, des accords de secteurs, des conventions collectives. Les salaires en Suisse sont beaucoup plus élevé qu’en France mais la vie y est aussi beaucoup plus chère. D’autre part l’économie suisse, son histoire etc. sont très différentes par rapport à notre pays donc il est toujours difficile d’effectuer des comparaisons aussi simplistes.