Wisconsin : Ted Cruz pulvérise Donald Trump, Sanders ébranle Clinton

Les électeurs du Wisconsin ont infligé de cuisantes défaites aux favoris Clinton & Trump et préféré les outsiders Sanders et Cruz.

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Ted Cruz en campagne (Crédits Gage Skidmore, CC-BY-SA 2.0) via Flickr

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Wisconsin : Ted Cruz pulvérise Donald Trump, Sanders ébranle Clinton

Publié le 6 avril 2016
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Par Daniel Girard, depuis les États-Unis.

Ted Cruz en campagne (Crédits Gage Skidmore, CC-BY-SA 2.0) via Flickr
Ted Cruz en campagne (Crédits Gage Skidmore, CC-BY-SA 2.0) via Flickr

À chaque primaire qu’elle soit républicaine ou démocrate, les candidats défaits font toujours un bref discours pour remercier leurs partisans et féliciter le vainqueur. En ce mardi soir au Wisconsin, les deux favoris défaits brillaient par leur silence. Donald Trump et Hillary Clinton ne s’attendaient pas à mordre la poussière avec autant de violence.

L’espoir de Trump

À deux semaines de la primaire de New York, le milliardaire avait besoin d’une solide performance au Wisconsin pour maintenir son momentum. En tête dans la course aux délégués, Donald Trump croyait que le Wisconsin était fait sur mesure pour lui. Les travailleurs peu scolarisés y abondent dans les régions rurales et l’appartenance religieuse importe peu dans l’État. Pas un territoire fertile pour Ted Cruz, pensait-il.

Comédie d’erreurs

Mais le milliardaire a fait de graves erreurs stratégiques au Wisconsin. Il a amorcé sa campagne dans l’État en dénigrant le gouverneur Scott Walker, pourtant très populaire ; il a bafouillé sur l’avortement et il s’est présenté, mal préparé, à des entrevues de tribune téléphonique sans savoir qu’il parlait à des animateurs hostiles à sa candidature participant au mouvement #NeverTrump.

Donald Trump s’en est pris à l’establishment dans un État qui s’y identifie. Cible quotidienne des émissions de tribune téléphonique et essuyant un barrage incessant de publicité négative des Super-Pac pro-Ted Cruz, il a été battu à plate couture par le sénateur texan.

Grâce à sa victoire, Ted Cruz a pu récolter la majorité des 42 délégués du Wisconsin, pour porter son total à 514 et se rapprocher de Donald Trump, qui en compte 740. Donald Trump a besoin de 1237 pour remporter l’investiture. La victoire du sénateur texan rend improbable cette récolte : le milliardaire doit remporter 60% des délégués restants pour triompher. S’il n’y parvient pas, le vote deviendra libre lors de la convention nationale de juillet à Cleveland.  C’est une éventualité que Donald Trump veut éviter à tout prix, convaincu que l’establishment républicain mettra tout en oeuvre pour le vaincre.

Colère du milliardaire

Donald Trump a réagi de manière vitriolique à la victoire de Ted Cruz, en dénonçant les millions de dollars en publicité négative le visant qui ont été dépensés par les Super-Pac de l’establishment. Le milliardaire a accusé le sénateur texan d’avoir coordonné ces publicités, en violation de la loi électorale. Il a aussi qualifié Ted Cruz de cheval de Troie de l’establishment.

Victoire surprise de Bernie Sanders

Favorite pour l’emporter au Wisconsin, Hillary Clinton a reçu une véritable raclée du sénateur du Vermont, qui a remporté la primaire par 56.5% contre 43.2%. Bernie Sanders porte son total de délégués à 1097 contre 1778 pour Hillary Clinton, avec une barre de 2383 à atteindre pour l’emporter. Encore une fois, Bernie Sanders a complètement dominé le vote chez les jeunes, particulièrement dans la tranche des 18 à 29 ans.

Tout comme Donald Trump, Hillary Clinton n’a pas fait d’apparition publique pour commenter les résultats, se contentant de féliciter son adversaire dans un tweet :

Bernie Sanders, fort de sa victoire décisive au Wisconsin, est donc gonflé à bloc pour la primaire de New York, le 19 avril. Le combat s’annonce féroce. Le sénateur du Vermont est né à Brooklyn et Hillary Clinton a été sénatrice de l’État de 2001 à 2009.

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  • Ce serait un très mauvais coup contre le libéralisme si la défaite de Trump face au Cruz dans le Wisconsin , offrait un « boulevard » au parti démocrate dont le candidat en devenant président des Etats-Unis, poursuivra la politique socialiste d’Obama .

  • j’aurai aimé un peu plus d’éléments factuels : combien de votants pour chaque camps (y compris les autres : il n’y avait que trump et cruz ? ), combien de délégués, etc.

    • J’essaie toujours d’inclure le plus grand nombre de chiffres possible, mais dans une soirée comme hier, les chiffre changent constamment. Mais je reste sensible à votre commentaire.

      • ah OK je n’avais pas capté que l’article était écrit en pleine bourre. Je note avec plaisir que vous lisez et prenez en compte les commentaires, merci

    • Pour ce qui est des chiffres sur les primaires aux USA, wikipedia en version anglaise est votre ami, car avec le décalage horaire il n’est pas possible de donner les chiffres définitifs le matin en Europe.

      • Il n’et pas facile de donner des chiffres définitifs ici non plus car il s’agit d’estimés qui varient d’un média à l’autre en l’absence de validation centrale du GOP.

  • Ce serait bien de ne comptabiliser le nombre de super-délégués chez les démocrates dans la mesure où ils peuvent changer d’avis et que nous savons qu’ils se rangeront derrière celle ou celui qui aura le plus de délégués, qu’importe ce qu’ils disent aujourd’hui.

    Je me demande vraiment pourquoi Kasich continue de s’acharner alors qu’il est complètement largué. La victoire de Cruz est une bonne nouvelle pour tous ceux qui veulent un Etat fédéral « light » et une flat tax à 10%.

    • Kasich même si il n’ a plus aucune chance de remporter l’investiture se maintient pour remporter des délégués et empêcher Trump d’obtenir la majorité absolue.

      Si aucun candidat n’obtient la majorité absolue des délégués au premier tour de l’investiture (il y a des délégués qui ont un mandat impératif les obligeants à voter pour un candidat même si celui-ci c’est retiré et d’autres qui sont libres de leurs votes suite au retrait des candidats pour qui ils devaient voter), il est procédé à un second tour ou les votes des délégués sont libres.

      Donc il y a de forte chance que si Trump n’obtient pas la majorité des délégués au premier tour soit 1237, Ted Cruz soit désigné car le Parti Républicain ne veut en aucun cas de Trump et Kasich pour l’ensemble de son oeuvre aura droit à un retour d’ascenseur.

      • @bibi: àmha, ce ne sera pas Cruz, mais Ryan que l’on prépare depuis assez longtemps pour l’occasion. En tout cas, c’est ainsi que j’avais compris ses premières décisions une fois imposé au leadership de la chambre.
        Il a ainsi augmenté très fortement le staff com et en conseillers et en moyens, classiques et réseaux sociaux. Rien ne justifiait ce choix, hormi une préparation pour 2016. Une « brokered convention » semblait être au coeur du playbook du GOP, ce qui n’est guère étonnant quand on voit la faiblesse et l’exposition potentielle aux scandales des différents candidats républicains. Comme s’ils s’étaient arangés pour qu’il n’y ait que des inéligibles. Ne pas oublier non plus, que c’est bien un républicain qui a fait tomber le leader absolu avant campagne (Jeb Bush), lui-même poursuivi par des faits tenaces et des soupçons importants. C’est également lui (son équipe en tout cas) qui a révélé le scandale concernant Cruz.
        Bref, cela me donne l’impression d’un jeu de cartes qu’on aurait sciemment imposé,sachant à l’avance comment elles tomberaient… peut-être en direction d’Hillary Clinton comme semble le suggérer les prises de positions de plusieurs membres éminents du GOP qui ont dit qu’ils voteraient pour elle plutôt que pour Trump. En ce sens, Ryan serait comme son prédécesseur Romney, celui qui devrait faire perdre une élection imperdable.

  • Je ne suis pas franchement d’accord. En se maintenant, Kashich fait perdre plus de voix à Cruz qu’à Trump, et comme la fin des primaires se composent de beaucoup d’états où le vainqueur récupère tout les délégués, je ne suis pas sur que cette stratégie aboutisse à ce que Trump gagne beaucoup moins de délégués.

  • Article qui fait dans le sensationnel, de type HuffPost. C’était tout à fait prévu que Cruz & Sanders gagnent, que Cruz remporte tous les délégués et un détail qui ne fait que confirmer la probabilité établie depuis longtemps (par plusieurs analystes) que Trump n’obtiendra pas les 1237 délégués, Le concerné en est le premier conscient.

  • Je n’ai pas lu tous vos articles concernant cette élection, mais dites moi: y a-t-il eu des primaires d’importance identique en termes de délégués où Trump ait battu Cruz apr une marge identique voire plus grande? Si oui, je serais curieux de savoir si vous avez titré que Trump avait pulvérisé Cruz… Juste pour savoir.
    Quant à Sanders, oui c’était attendu et i a fait de même carton plein 6 sur 7 des fois précédentes, avec des scores allant jusqu’à 82%.

    • En fait, si vous lisez mes articles. Vous n’avez qu’à cliquer sur AUTEUR, vous constaterez que je n’ai pas hésité à décrire la domination de Donald Trump lorsqu’elle se produisait. J’ai même utilisé le titre de Donald Trump, le rouleau compresseur. Dans le cas du Wisconsin, les sondages ici, aux États-Unis, faisaient état d’une course somme toute serrée entre Trump et Cruz, et, dans certains sondages, Cruz ne menait que par 39 points contre 35. Lors de la journée du vote, Trump promettait une surprise. Il a été battu par 48.2 à 35.1. http://host.madison.com/wsj/news/local/govt-and-politics/wisconsin-election-results-presidential-primaries-and-state-supreme-court/html_3c472f63-7ed6-5685-9aef-508f4caa2afb.html Oui, il a été pulvérisé, il ne s’est pas adressé aux médias après la défaite et il vient de procéder à un changement de personnel. La défaite fut douloureuse.

      J’ajouterais, cher simple citoyen, que pour les partisans de Trump, je ne suis pas assez pro-Trump et pour les partisans de Cruz je ne suis pas assez pro-Cruz. Pour les partisans du GOP il est clair que je suis pro-démocrates et pour les partisans démocrates, c’est évident que je suis pro-GOP. Et c’est parfait. Cela fait partie de mon travail.

      • OK pour les articles. Vu.
        Quant à la notion de partisans, elle m’échappe un peu dans le contexte actuel. Difficile de dire qui pense réellement quoi, quant à ce qu’ils feront effectivement, l’histoire nous révèle que malheureusement « it’s a whole new ballgame ».
        Ce qui m’importe donc est le simple respect des faits quand on peut les connaître. C’est tout à votre honneur d’avoir traité identiquement le même phénomène quel qu’en soit l’acteur.
        Enfin sur le fond, vous qui semblez prendre plaisir à votre métier, ne trouvez-vous pas surprenant qu’une élection à ce niveau oppose des candidats dont la simple éligibilité est en question? Je pense bien entendu à Ted Cruz et son problème canadien, et à la nouvelle mode consistant à opacifier les données concernées alors même qu’on est en campagne? Cette nouvelle tournure des choses devient un peu dérangeante je trouve.
        Ah j’oubliais (last but not least): c’est très agréable et d’une courtoisie évidente que vous preniez le temps de répondre qd vous en avez le loisir à vos lecteurs. Merci.

        • Problème canadien : Ted Cruz est bel et bien un citoyen américain. Il est né de parents américains qui travaillaient au Canada. Donald Trump a d’ailleurs cessé d’exploiter le filon de la citoyenneté qui s’est tari. Je trouve effectivement important de discuter avec les lecteurs. On s’enrichit par la discussion. Les commentaires nous donnent des idées et en expliquant nos choix éditoriaux on contribue à l’intérêt des lecteurs pour nos textes. Merci de vos commentaires. Je pense à écrire un texte sur le défi de couvrir Donald Trump, qu’en pensez-vous ?

          • J’avoue ne pas avoir cherché (pas eu le temps) mais ce que j’en ai compris ne date pas de ce qu’a pu dire Trump. Je m’étais fait la réflexion de puis Obama déjà qu’il était curieux de maintenir cette incertitude, comme si les PTB (excusez l’américanisme mais je ne connais pas l’équivalent) voulaient nous dire que finalement il était temps d’accepter que les nationalités n’aient plus d’importance pour les dirigeants. Et ce trend est global. n y repensant avec ces nouvelles élections, je me suis dit que la mère de Cruz ayant voté, elle devait avoir accédé à la nationalité canadienne (là encore je n’ai rien vérifié) et que partant bien qu’américaine, il y avait un doute selon l’interprétation des textes. Puis j’ai lu une chronique sur le sujet du libertarien Karl Denninger qui reprenait ces thèmes et comme il est en général sérieux, j’ai gardé cette idée dans un coin de ma tête.
            Quant à la couverture de Trump, si je comprends le sens de couvrir médiatiquement parlant, c’est effectivement difficile car d’une part il a choisi d’être provocateur (part d’audience je pense) il est attaqué de tous côtés pour des raisons évidentes, mais qui n’ont que peu de rapport à mon sens avec ses réels propos. Ainsi j’ai été étonné la seule fois où j’ai pris le temps de l’écouter faire un discours (3/4 mois) et d’en regarder le rendu, de voir qu’il y avait un fossé. Ce qui est par contre assez étonnant étant donné ce qui est dit de lui, c’est la consistance dans le temps de ses propos et thèmes. Ici il ne représente rien, mais il fait partie du paysage US depuis longtemps et avec constance.
            Bref, entre ça (le fait qu’il attaque le duopole de façade), la difficulté de savoir dans le jeu actuel qui est vraiment qui et veut vraiment quoi (voir les articles le présentant comme le sous-marin de Clinton poru faire échouer le GOP qui se débrouille assez bien tout seul!) on assiste à une véritable guerre de l’information, avec sa cohorte de coups tordus, faux semblants et technologie, comme je crois nous n’en avons pas eue encore. Bref: courage et abnégation! 😉
            Pour vous faire sourire, voilà ce que j’ai relevé hier en lisant un article de l’archéologue Mary Beard (http://timesonline.typepad.com/ ): un appel à candidature et soumission pour un grant sur le thème suivant: « intellectual humility in public discourse »
            La pub doit encore y être. J’ai trouvé ça fascinant dans la dimension dissonance cognitive de notre époque… Cdlt

  • @Daniel Girard
    Je m’étais promis de regarder en détail cette affaire de nationalité naturelle suite à nos échanges. Voici un article détaillé sur la perte de nationalité US. Nous sommes donc sur le sujet de la mère de Ted Cruz, puisque son père était cubain à l’époque. Il est devenu canadien en 73 (Ted est né en 70). Je n’ai pas trouvé de source correcte concernant la date à laquelle sa mère était devenue canadienne. Si c’est à la même date, alors aucun problème a priori. Mais si c’est avant cette date, alors un gros doute est permis. Ce qui est certain c’est que si elle a voté aux élections avant la date de naissance de Ted Cruz, elle devait avoir acquis la nationalité canadienne pour le faire. Je suis sûr que votre position unique en l’espèce devrait vous permettre d’avoir une réponse circonstanciée et clore ainsi le débat. Très cordialement.
    http://www.americanlaw.com/dualcit.html

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