Par Éric Verhaeghe.

François Hollande s’est lancé dans une réforme constitutionnelle, en réponse aux attentats du 13 novembre et, le moins que l’on puisse dire, est que le spectacle offert par le gouvernement et par la représentation nationale à cette occasion est tout à fait navrant.
Le texte de la réforme constitutionnelle
J’imagine que très peu de Français ont lu le texte du projet de loi. Je le produis donc ici pour illustrer la disproportion qui existe entre l’énergie que la France consacre à cette discussion et sa portée réelle :
Article 1er
Après l’article 36 de la Constitution, il est inséré un article 36-1 ainsi rédigé :
« Art. 36-1. – L’état d’urgence est déclaré en conseil des ministres, sur tout ou partie du territoire de la République, soit en cas de péril imminent résultant d’atteintes graves à l’ordre public, soit en cas d’événements présentant, par leur nature et leur gravité, le caractère de calamité publique.
« La loi fixe les mesures de police administrative que les autorités civiles peuvent prendre pour prévenir ce péril ou faire face à ces événements.
« La prorogation de l’état d’urgence au-delà de douze jours ne peut être autorisée que par la loi. Celle-ci en fixe la durée. »
Article 2
L’article 34 de la Constitution est ainsi modifié :
1° Le troisième alinéa est remplacé par les dispositions suivantes :
« – la nationalité, y compris les conditions dans lesquelles une personne née française qui détient une autre nationalité peut être déchue de la nationalité française lorsqu’elle est condamnée pour un crime constituant une atteinte grave à la vie de la Nation ; »
2° Après le troisième alinéa, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :
« – l’état et la capacité des personnes, les régimes matrimoniaux, les successions et libéralités ; »
Tout ça pour ça ! Si ce n’est que le gouvernement, après d’interminables atermoiements indignes de la situation d’urgence où nous sommes, a finalement décidé de pratiquer la déchéance de nationalité pour les bi-nationaux de naissance.
Une réforme constitutionnelle mal ficelée
C’est évidemment enfoncer une porte ouverte que de pointer les malfaçons du texte présenté par le gouvernement. Manifestement, la réforme soumise aux parlementaires est le produit d’arbitrages politiciens incertains, mal calibrés, changeants, qui posent un véritable problème à notre démocratie. Comment est-il possible qu’un gouvernement bricole autant la révision de notre loi fondamentale ? Il est en tout cas extrêmement malsain de voir nos textes essentiels aussi malmenés et affaiblis par des opérations partisanes.
Beaucoup de Français ont été écoeurés par l’incapacité du président de la République à s’élever jusqu’au niveau de l’intérêt général, par son obsession du calcul à la petite semaine, du « coup » dont il a appris la maîtrise dans les arcanes du parti socialiste. La combinazione qui domine la vie de la rue de Solférino a pris le pouvoir en France, et contamine désormais les fondements du régime.
En réalité, la réforme de la constitution a d’abord procédé d’un coup politicien avalé les yeux fermés le 16 novembre dans l’émotion des morts tragiques qui ont endeuillé les Français. C’est la méthode Hollande : la décision ne procède pas par vision panoramique, mais par calcul segmenté. On a le Président qu’on peut…
Une réforme constitutionnelle loin des Français
Ces calculs politiciens semblent absorber toute l’énergie des élus de la République. À gauche, la bataille fait rage pour savoir ce qu’il faut voter. La droite ne fait pas mieux. Ces incertitudes ne sont évidemment pas liées (ou ne le sont que très peu) à des questions d’intérêt général, mais à des calculs algorithmiques complexes sur ce qui, aux prochaines élections, rapportera le plus de voix à chacun.
Tel est le drame de la France. Des terroristes rôdent. Le chômage explose. La croissance est évanescente. Les mouvements sociaux se multiplient. Et la représentation nationale se prend le chou sur des problèmes auxquels les Français n’entendent goutte. Des lois essentielles sont à peine discutées, et cette réforme constitutionnelle qui est un pur coup politique déchaîne les passions sous les lambris du pouvoir.
Si certains avaient oublié que la majorité parlementaire a recueilli moins de 30% des suffrages inscrits, le débat en cours ne peut que le leur rappeler : les parlementaires sont décidément si loin des citoyens !
La réforme constitutionnelle n’est pas circonflexe
L’ironie de l’histoire veut que cette réforme constitutionnelle survienne en même temps qu’une polémique assez inattendue sur une réforme de l’orthographe décidée en 1990, et jamais entrée en vigueur. Ce flot de mauvaises nouvelles nourrit plus que jamais le sentiment d’un pays en pleine dérive, proche du naufrage, où les élites laissent le pays à l’abandon et consacrent leur énergie à leur propre préservation, sans considération pour l’intérêt général.
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Il faut saluer néanmoins l’attitude de F. Fillon et de quelques autres, qui va dans le sens de cet article.
“In cauda venenum” (“c’est dans la queue que se trouve le poison”: ici la dernère phrase de l’article) et, dans ce cas-ci, je crois que c’est ce qu’on retiendra de Fr.Hollande.
L’ “élite” de la nation aura bien travaillé pour la protection de son “parti”: ce bloc politico-administratif”, de gens déjà protégés de toute précarité, abreuvés prioritairement des finances nationales dont ils s’attribuent la part du lion: 57,5%, insensibles à la “crise” (continue!), tout en renforçant leurs pouvoirs.
La succession de dossiers “sociétaux” a mal caché le fait qu’on ne se soit pas attaqué aux vrais problèmes et donc aux réformes.
L’opposition, en pleine pagaille, est sournoisement complice, en espérant l’alternance qui lui donnera ces pouvoirs supplémentaires.
À peine décrété, cet “état d’urgence” (qui ne veut pas dire son nom) a été immédiatement prolongé à 3mois, alors que la constitution le considérant comme exceptionnel (vu la limitation des libertés) prévoit des périodes plus coutes, avec remise en question par l’assemblée nationale qui possède la décision: l’exécutif (président, gouvernement et administration) n’ont déjà que trop de pouvoir, en France!
Ce virage autoritaire n’est que l’apanage des régimes de gauche qui “tournent mal”!
Fillon, le mec à la tête d’un Etat en faillite qui a créé 50 nouveaux impôts et fait 600 milliards de dettes ?
François Hollande ne sait absolument pas faire de synthèse, contrairement à ce que les journalistes nous ont annoncé comme une vérité divine.
Ce président ne sait que cliver, créer le conflit stigmatiser, décider de détails qui fâchent et passer sous silence l’essentiel.
La question est : est ça qu’il sera assez manipulateur, inconséquent, calculateur pour créer vraiment une guerre civile dans ce pays ?
Il a l’air d’être tellement aveugle aux effets désastreux de ses manÅ“uvres minables et des brassages d’air et gesticulations inutiles de son premier ministre, que le chaos rique bien de survenir un matin de printemps.
Même pas sur qu’il se rendra compte, il est du genre de Louis XVI qui écrivait sur son journal un 14 Juillet 1789 : rien.
Pour Louis XVI, c’était son journal de chasse, hein, pas son carnet intime ni le brouillon de futures mémoires …
Pour le reste, +1
Tout cela n’est que du blablabla. Ce qui m’importe dans cette réforme pour sanctionner le terrorisme (ce que j’accepte) et les “Délits”. Doit-on- comprendre que le “Délit d’Opinion”, c’est à dire le Droit de ne pas penser comme vous, permet de devenir une sanction.? Alors dans ce cas je ne suis pas d’accord avec cette réforme. C’est elle qui devient du Terrorisme.
On a surtout le président qu’on mérite.
Un fonctionnaire socialiste qui a toujours vécu aux crochets de la nation, dont le seul souci a toujours été de passer entre les averses.
Lui demander d’affronter une tempête ou penser à la nation est au dessus de ses capacités.
Il a même réussi à discréditer la fonction présidentielle avec ses histoires minables de maitresses qu’il cocufiait avec d’autres maitresses, et en prenant une de ses concubines au gouvernement.
Quel mépris pour les français.
J’ose espérer que l’opposition refusera de voter cette réforme ridicule, malheureusement Sarkozy ne vaut guère mieux.
Quand la constitution a été établie par Michel Debré en 1958 il n’a mis que quelques mois pour tout écrire, a peu près le même temps qu’actuellement pour essayer de changer quelque peu cette constitution assez pérenne depuis 60 ans. Il y a de quoi se poser des questions sur les capacités nos nos politiciens actuels, à conduire notre pays vers une démocratie moderne.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Constitution_fran%C3%A7aise_du_4_octobre_1958
Je garde un souvenir “ému” “du Général”: bon, depuis cette époque, j’ai bien sûr découvert des côtés et des événements moins brillants, mais au moins, il savait où il allait, avait une “vision” de la France, une intégrité financière, une haute considération de sa fonction et des devoirs qui y sont attachés.
Mais le temps a passé et l’époque a changé! On a bien vu qu’avec des présidents plus “partisans”, des septennats devenus quinquennats, des scrutins qui se succèdent, cette constitution avec président au pouvoir fort, pèche quand même par manque de démocratie et un retours sournois vers le style IIIème république.
Mais réviser une constitution ne se fait pas dans l’urgence ni surtout de façon circonstancielle. Je ne parle pas de la déchéance de nationalité (qui n’est qu’une sottise) mais de “cet état d’urgence” sous contrôle exécutif: idée toxique!
C’est beau l’Assemblée Nationale. Mais c’est un peu haut de plafond et ça doit être dur à chauffer. Il faudrait leur construire un cube en béton BBC. Avec une douce chaleur et de bons fauteuils douillets, plus rien ne viendrait entraver leur activité principale : la sieste.
Ça, c’est quand ils sont présents! Quand on voit passer des lois avec 20 ou 30 députés en séance (sur 570?), on se demande parfois ce qui leur vaut ce statut privilégié! (Il en est de même au Parlement européens où les Français dénotent par un absentéisme chronique bien connu!)
C’est sur qu’à 20 ou 30, ça fait cher du chauffage par tête de pipe (ou de noeud).
“il ne faut toucher à la loi que d’une main tremblante” disait (sauf erreur) Montesquieu.
ce ne sont pas les règles qui sont mauvaises, mais ceux chargés de les mettre en œuvre : commençons donc par les changer !!!
Les hommes politiques sont comme les couches culottes : il faut les changer souvent et pour les mêmes raisons.
Depuis le temps qu’on les change avec le résultat que l’on connaît. J’ai plus d’espoirs dans des règles qui tirent les gouvernants vers le haut.
il est étonnant que Bruxelles n’est pas encore pointé son nez dans l’affaire en disant STOP aux délires français d’un autre temps, en effet Schengen est passé par là , les autres états ont aussi leur mot a dire sur qui est européen ou pas
Si j’étais comme Daech harcelé comme jamais depuis l’entrée des Russes dans le conflit Syrien, je profiterais de ces circonstances fâcheuses pour pousser le maximum de syriens à quitter la Syrie, accompagnés de quelques-uns de mes partisans. Car, dans notre malheur, c’est l’occasion heureuse à saisir pour prendre pied facilement et irrésistiblement, sans frais ni combats dans une l’Europe consciente que sa conception des droits de l’homme l’oblige à accueillir ces malheureux réfugiés, en dépit de ses propres difficultés économiques. Voilà le bon boulot à faire pour rendre nos difficultés présentes très utiles à l’extension territoriale de l’islamisme dans le monde, en profitant au mieux de la bienveillante complaisance actuelle de certains Etats, et de certaines de leurs organisations locales gauchistes ou écologiques ou simplement humanitaires. Ensuite il nous suffira de provoquer des troubles publics pour asseoir solidement notre pouvoir. Mais cette large porte ne sera pas ouverte très longtemps car certains pays envisagent déjà de se protéger. Il va de soi que je ne suis pas Daech.