Québec : l’école privée profite à TOUS les élèves

Une majorité d’études le démontrent : la présence d’écoles privées performantes entraîne un effet d’émulation par les écoles publiques qui profite à tous.

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Québec : l’école privée profite à TOUS les élèves

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 7 janvier 2016
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Par Michel Kelly-Gagnon.
Un article de l’Institut économique de Montréal

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Les résultats d’une étude récente du professeur Pierre Lefebvre, de l’UQAM, démontrent que la présence accrue du secteur privé dans le système d’éducation profite à tous les élèves québécois, autant ceux qui étudient dans des écoles privées que ceux qui étudient dans des écoles publiques.

« Les résultats suggèrent que la minorité considérable des élèves qui fréquentent l’école privée au secondaire explique en partie les résultats supérieurs du Québec aux tests PISA, tant dans les écoles privées que publiques (par effet de concurrence). Selon les estimés conservateurs, l’école privée ajoute approximativement une année d’études en termes des scores de lecture et math. De façon plus importante, pour le développement du capital humain, les résultats soutiennent l’existence d’un effet causal important de l’école privée sur les niveaux (hiérarchie) des compétences mesurées par PISA. »

Selon le professeur, la différence s’explique par plusieurs facteurs, dont l’autonomie plus grande des écoles privées et le degré plus grand de responsabilité (et donc de reddition de comptes) du privé dans l’allocation des ressources, notamment l’embauche et le congédiement des enseignants (l’IEDM publiera dans les prochains jours une Note économique sur ce sujet précis). Le chercheur souligne également que l’effet de la concurrence du privé force les écoles publiques à se surpasser, ce qui bénéficie à tous.

Ces résultats ne devraient pas surprendre. Déjà en 2005, l’IEDM recensait les résultats d’expériences internationales sur la concurrence entre écoles, notamment en Suède et aux États-Unis, et les effets étaient similaires.

« En fait, sur sept analyses qui ont examiné la question, cinq montrent un effet positif sur les résultats, notamment en lecture et en mathématique, des élèves des écoles publiques rattaché à une hausse de la proportion des inscriptions à l’école privée, alors que deux ne notent aucun effet significatif. Les impacts de la concurrence sur d’autres mesures de performance des écoles, comme le taux de diplomation au secondaire, sont également positifs. La concurrence des écoles privées a aussi pour effet indirect de hausser le nombre d’années de scolarité des individus et leur salaire à 24 ans. »

Certains souhaitent que le gouvernement mette fin au financement public des écoles privées. Pourtant, il n’existe aucune preuve que la présence de ce secteur nuit à la performance des écoles publiques. Au contraire, une majorité d’études le démontrent : la présence d’écoles privées performantes entraîne un effet d’émulation par les écoles publiques qui profite à tous.

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  • Donc ce que vous dites, c’est que quand le gouvernement donne des subventions aux entreprises privées qui sont en concurrence avec des services publics, cela a pour effet d’augmenter la qualité globale des services par effet d’émulation?

    Existe-t-il d’autres marchés où les services publics sont en concurrence avec le privé? Est-ce que votre hypothèse est reproductible?

    Vous allez me dire que l’ensemble du marché de l’éducation est biaisé par l’État. En effet, même pour des écoles « privées non-subventionnées », il faut également tenir compte de toute la fiscalité familiale des clients qui bénéficient d’autres avantages. Au final, il est fondamentalement biaisé, strictement dans le marché de l’éducation, de parler d’écoles « privées ». Il n’y a à peu près aucun angle pour examiner ce marché comme « privé ».

    C’est une approche bien louche que de trouver des justifications pour s’enfoncer dans ce système d’interventionnisme bourgeois. Il est plus juste de parler d’écoles élitistes pour néolibéraux.

    Les vrais partisans du libre-marché préconiseraient une incorporation des actifs de l’État en parts privées égales à chaque citoyen pouvant librement être mises en marché ET un retrait complet des subventions aux entreprises « privées » existantes.

    • Bien d’accord mais c’est impossible à appliquer maintenant, en attendant, un peu de choix en éducation c’est toujours ça.. C’est mieux que rien.

  • Deux points remettant en cause ce qui est écrit ici.

    1. Lorsqu’on regarde les résultats de la Suède et des USA aux enquêtes PISA, PIRLS ou TIMSS, on observe surtout pour la Suède une chute dans les classements. Pas tellement le signe d’une « émulation » positive. Aux USA, Diane Ravitch, ancienne conseillère de Bush père à l’éducation et d’abord défenseuse d’une libéralisation du système scolaire, en est revenu et aujourd’hui dénonce l’échec de cette politique. A lire par exemple : Why I changed my mind publié en 2010. Même un libertarien comme Sol Stern (du Manhattan Institue) a des doutes sur l’efficacité d’une telle politique.Il compare notamment l’expérience de libéralisation menée au Milwaukee à ce qui existe au Massachussets.

    2. Comparer les résultats de PISA entre plusieurs années pose même des problèmes (je l’ai fait dans le 1. mais j’ai eu aussi tort de le faire). En effet, le poids donné à chaque exercice n’est pas nécessairement le même d’une enquête à l’autre, cela vient de la méthodologie (le poids n’est pas fixé avant les résultats mais dépend des résultats des élèves), et cela interdit donc toute comparaison rigoureuse d’un point de vue chronologique.

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