La « déflation », caractéristique essentielle d’une économie saine (2)

Des prix régulièrement en baisse sont une caractéristique d’une économie prospère, dans laquelle les droits de propriété sont respectés.

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La « déflation », caractéristique essentielle d’une économie saine (2)

Publié le 30 décembre 2015
- A +

Par Josef Šíma1

Traduit du tchèque par Jan Krepelka.

Deflation by Simon Cunningham (CC BY 2.0)

2. Déflation et « déflation » : taxonomie
L’objet principal de notre étude étant la problématique de la déflation, avec et sans guillemets, c’est cette dernière que nous allons à présent discuter en détails.

Pour être en mesure d’aborder cette problématique, autour de laquelle règnent un grand nombre de mythes et d’idées fausses, de manière systématique, nous ne sombrerons pas dans l’approche macroéconomique consistant à se lamenter de la baisse des prix, mais procéderons au contraire à une classification2 des différents phénomènes nommés déflation, à tort ou à raison, ce qui nous permettra de bien mieux cerner la problématique.

En effet, une situation où l’on peut observer des prix en baisse en présence d’une politique monétaire active peut survenir pour quatre raisons, dont seules deux relèvent véritablement de la déflation au sens original :

  1. La croissance économique entraîne une baisse des prix (hausse de la demande de monnaie), « déflation » (qui sert alors de prétexte à une politique monétaire inflationniste) ;
  2. La « thésaurisation » entraîne une baisse des prix (hausse de la demande de monnaie), « déflation » (qui sert alors de prétexte à une politique monétaire inflationniste) ;
  3. Une baisse du crédit bancaire (politique monétaire déflationniste) entraîne une réduction de l’offre de monnaie, déflation, qui entraîne une baisse des prix ;
  4. Une dévaluation (politique monétaire déflationniste) entraîne une réduction de l’offre de monnaie, déflation, qui entraîne une baisse des prix.

La nécessité de ces précisions terminologiques montre bien à quel point il est difficile de combattre une politique qu’on ne sait même plus nommer.

2.1. La « déflation » comme effet de la croissance économique

Ce type de « déflation » — hausse de la demande de monnaie — constitue l’état naturel d’une économie en croissance. Grâce à l’augmentation de la productivité, une plus grande quantité de marchandises est produite dans l’économie. Les producteurs se retrouvent alors en concurrence accrue pour la quantité — inchangée — d’unités monétaires disponibles dans l’économie, afin d’écouler la quantité — accrue — de biens produits. Cela signifie que la valeur de la monnaie (sa demande) augmente, qu’une même unité d’argent permet d’acheter davantage de marchandises, autrement dit que les prix ont tendance à baisser. La monnaie remplit toujours sa fonction de moyen d’échange, et les nouveaux prix reflètent fidèlement les intensités des préférences des participants du marché ainsi que les raretés relatives des ressources. Grâce à cela, il n’y a pas de gaspillages dans l’économie, ce qui crée un environnement favorable à encore davantage de développement. Puisque le calcul économique rationnel est possible (les prix reflètent correctement les informations pertinentes sur la situation du marché), il n’y pas de raison pour que l’économie ne croisse pas : bien au contraire.

Une telle situation de croissance et de baisse des prix constitue d’ailleurs la norme pour les périodes entre différents chocs inflationnistes, chocs généralement initiés par les États pour financer leurs guerres. Ainsi par exemple, aux États-Unis entre 1880 et 1896, l’indice des prix de gros a chuté d’environ 30%, ce qui représente une diminution annuelle moyenne de 1,75%, alors que le revenu réel avait augmenté d’environ 85%, ce qui représente environ 5% par an3. Même actuellement, malgré l’inflation constante orchestrée par les banques centrales, il y a des secteurs qui sont en plein essor accompagné de « déflation » (baisse des prix de leurs produits) : l’industrie informatique, l’électronique grand public (cassettes vidéo, DVD, TV, etc.), la téléphonie mobile… Ce qui intéresse le plus les producteurs, finalement, ce sont les marges entre les prix d’achat et de vente, c’est à dire la différence entre les prix de leurs inputs et ceux de leurs outputs, qui représente leurs profits. L’évolution du « niveau des prix » n’est pas déterminante pour eux. De même pour les employés, une éventuelle baisse de leurs salaires nominaux ne constitue pas un problème, puisque leur pouvoir d’achat réel augmente4.

2.1.1. Conséquences de la lutte contre cette « déflation »

Qu’arrivera-t-il alors si l’État (la banque centrale), afin de lutter contre la « déflation », initie une expansion de masse monétaire, afin de provoquer une hausse des prix ?

  • Le système des prix sera perturbé, entraînant mauvaise coordination économique et gaspillages. Accessoirement, cela causera le phénomène des cycles économiques, ce qui aggravera encore lourdement les conséquences de la perturbation des signaux des prix5.
  • Les revenus seront inévitablement redistribués dans le cadre de cette politique. La rémunération des participants du marché (employés, managers, propriétaires de capital, etc.), en effet, ne dépendra plus seulement de leur propre productivité, mais également de la faveur des banquiers centraux envers telle branche de l’économie ou telle autre, selon la façon dont la nouvelle monnaie sera mise en circulation.
  • Le chômage est souvent mentionné comme conséquence de la « déflation » en raison de la « rigidité des salaires à la baisse », l’inflation permettant alors de l’éviter par une baisse des salaires réels cachée par des salaires nominaux constants (ou même en hausse mais de moins que l’inflation). Or, en cas de « déflation », ce chômage ne toucherait que ceux qui auraient auparavant « conquis » cette rigidité, par exemple les employés syndiqués. Avec la politique anti-déflationniste, en revanche, la banque centrale essaie de facto de les tromper, de les protéger contre leurs propres décisions de ne pas se fier aux prix du marché… Et c’est donc pour cela que la banque centrale perturbe l’ensemble du système de prix de toute l’économie ! Avec pour conséquence des effets destructeurs, dont du chômage, qui affecteront non seulement ces employés syndiqués, mais l’ensemble des participants au marché. En particulier, cela entraîne un appauvrissement général de la société, ainsi que l’incitation à un comportement pervers où un premier groupe de personnes doit supporter les conséquences des choix d’un deuxième groupe de personnes, à cause du fait qu’un troisième groupe de personnes a décidé de tromper le deuxième groupe, tout en taxant (taxe inflationniste) aussi bien le premier que le deuxième groupe, afin d’avoir de quoi financer sa tromperie et sa redistribution.

2.2. La « déflation » comme conséquence de la « thésaurisation »

Pour de nombreux économistes, la thésaurisation (accumulation de liquidités) constitue un épouvantail, surtout depuis la « révolution keynésienne », puisque le problème keynésien de la fuite des liquidités du circuit économique (« trappe à liquidités ») fait de ceux qui accumulent de l’argent liquide des ennemis de la nation. Ceci donna d’ailleurs le ton des discours politiques visant à régler ce genre de problème : « La lutte doit aujourd’hui être menée contre la thésaurisation ! », proclamait en 1932 Hoover6.

Selon d’autres auteurs en revanche, cette haine excessive de la part des politiciens devrait nous rendre méfiants de leurs accusations contre la thésaurisation, et nous faire au contraire défendre ceux qui la pratiquent comme des héros, qui permettent aux autres consommateurs d’acquérir davantage de biens par unité monétaire qu’ils ne l’auraient pu autrement7  justement, grâce à la déflation. Comment expliquer cela ?

La thésaurisation signifie que certains décident volontairement, pour une raison ou une autre, d’augmenter la quantité d’argent liquide qu’ils détiennent, plutôt que de le dépenser, déposer à la banque ou investir8.

La demande accrue d’unités monétaires implique que leur prix, exprimé en termes de biens et services, va augmenter. Dans cette situation, tout naturellement, vendre une même quantité donnée de biens et services ne sera possible que contre une quantité moindre d’unités monétaires : ce que les économistes d’aujourd’hui appellent une baisse du niveau des prix, la « déflation ». Cette nouvelle structure des prix est parfaitement légitime, puisqu’elle correspond à la situation du marché, c’est à dire aux choix libres des consommateurs de faire ce qu’ils veulent de leur argent selon leurs préférences subjectives, au même titre que n’importe quel autre changement de leurs goûts ou comportements affecte inévitablement la structure des prix dans toute économie dynamique.

2.2.1. Conséquences de la lutte contre cette « déflation »

Si, dans cette situation, la banque centrale recourt à une politique anti-déflation, son activité aura, en plus des conséquences catastrophiques déjà mentionnées (redistribution, cycle économique) aussi la conséquence suivante : la personne qui aura tenté d’accumuler du pouvoir d’achat , pour des raisons qu’elle considérait comme importantes, aura, en se retenant de certains de ses achats par son comportement sur le marché, influencé le marché, de la même façon que si ses goûts avaient changé. La banque centrale réagit alors en injectant des liquidités, afin de corriger le marché (contre-balancer les décisions volontaires et responsables de ses participants) et stabiliser le niveau des prix. Les nouvelles liquidités, cependant, seront reçues par d’autres personnes, qui feront leurs choix de consommation, qui mèneront selon toute vraisemblance à une hausse des prix dans d’autres secteurs9. Par la force de son monopole, la banque centrale aura ainsi, en corrigeant le résultat des choix légitimes, pacifiques et responsables des consommateurs, causé une distorsion de la structure des prix et des dépenses, entraînant désorganisation du marché et gaspillage. Considérer une telle destruction de valeur comme un objectif légitime de l’activité de l’État est pour le moins douteux, et totalement erroné du point de vue de la théorie économique.

2. 3. La déflation comme baisse du crédit bancaire

Nous arrivons maintenant au premier des deux cas de déflation au sens strict, c’est à dire du côté de l’offre de monnaie. La situation est la suivante (et s’est déjà produite plusieurs fois dans l’histoire moderne, voir encadré). Suite aux crises financières, les particuliers retirent en masse leur argent de leurs comptes courants, historiquement, sous forme d’or10, ce qui crée des problèmes importants de liquidité pour les banques, qui peuvent aller jusqu’à la faillitie. Cela aggrave encore la crise financière, de plus en plus d’épargnants doutent de la bonne santé financière de leur banque, et se rendent alors aux guichets pour demander le paiement de leurs comptes courants ; autrement dit, demandent à la banque d’honorer son engagement à restituer l’argent de ce type de compte sur simple demande. Les banques cherchent à augmenter leurs réserves, afin de pouvoir remplir leurs obligations. L’augmentation des réserves (historiquement, le rachat d’or) conduit à une réduction de l’offre de monnaie, et donc à une hausse de sa valeur, une déflation, suivie d’une baisse des prix.

Cependant, il faut se rendre compte que le problème des réserves insuffisantes et donc de l’incapacité des banques à honorer leurs engagements n’est pas dû à une mystérieuse insuffisance d’or11mais bien au fait que les banques ont émis des titres de propriété pour de l’argent (historiquement, de l’or) qu’elles ne détiennent pas, autrement dit qu’elles fonctionnent en réserves partielles12. La mise en place d’un tel système est nécessairement liée à une inflation initiale (une hausse de l’offre de monnaie par l’impression de billets non-couverts), avec toutes les conséquences négatives habituelles (redistribution, cycles économiques, gaspillage, etc.). En outre, un système stable avec couverture à 100% des dépôts à vue, dans lequel n’importe quelle quantité de clients peuvent s’adresser à leur banque pour sortir de l’argent de leur compte (puisque les actifs de la banque correspondent à ses passifs), se retrouve converti en système instable de réserves partielles, où toute volonté un peu trop massive des clients de retirer leur argent implique une menace de déclencher l’effondrement de l’ensemble du système bancaire et financier.

La déflation, soit une réduction de l’offre de monnaie par l’élimination du produit de l’inflation originale, relève dès lors d’un retour salutaire à la normale pour le système bancaire et l’économie — à une situation de marché sans violation des droits de propriété, permettant ainsi coordination et non-gaspillage. C’est bien pour cela qu’avant la Première Guerre mondiale, même les banques centrales y recouraient, afin d’éviter l’effondrement du système bancaire. Les périodes de déflation étaient relativement brèves, et l’élimination des effets inévitables des inflations qui les précédaient était ainsi relativement rapide (voir encadré). La déflation comme baisse du crédit bancaire est donc saine et étroitement liée à la restauration du Droit — le respect de la propriété privée.

La crise économique de 1839-1843

À l’automne de 1839 une crise financière eut lieu aux États-Unis, causée par une expansion massive de l’offre de monnaie durant les années 1830, initiée par la Second Bank of the United States, qui jouissait de privilèges légaux. Du sommet du cycle économique en 1839 jusqu’à son creux en 1843, l’offre de monnaie fut contractée d’environ un tiers (34%), presqu’un quart des banques du pays s’effondrèrent (23%), y compris la Bank of the United States, et les prix de gros chutèrent de 42%. Malgré — ou plutôt grâce à — la baisse massive des prix, le PNB réel et la consommation réelles ont en fait augmenté durant cette période, respectivement de 16% et 21%. Cependant, l’investissement réel baissa durant cette période de 23%, ce qui n’était pas une mauvaise chose, puisque les malinvestissements de la précédente période de boom inflationniste devaient être liquidés. Malheureusement, la possibilité de tels épisodes bénéfiques de récupération de propriété a été oubliée à la suite de la Grande Dépression. Malgré le fait que la déflation du crédit bancaire qui se produisit de 1929 à 1933 était, relativement à l’offre de monnaie, comparable dans son impact à celle de 1839-1843, la rigidité des prix et des salaires causée par les politique de « stabilisation » des gouvernements de Hoover puis de Roosevelt empêcha la déflation de causer la nécessaire ré-allocation des ressources demandée par les propriétaires. Avec le libre échange des titres de propriété ainsi entravé, l’économie se contracta d’environ un tiers et la consommation chuta d’un cinquième durant les années 1929 à 1933.13

2.3.1. Conséquences de la lutte contre cette déflation

Si, afin de combattre cette déflation, les autorités bancaires décident d’augmenter la masse monétaire14, ceci aura pour conséquence, en plus de tous les effets délétères déjà mentionnés, de supprimer l’incitation à fournir des services bancaires honnêtes. En effet, le système de propriété privée s’en trouve corrompu, puisque, dès le moment où des clients d’une banque se rendent compte qu’elle les trompe, et pourraient réclamer leur dû, y compris par des moyens juridiques, et la pousser ainsi à la faillite, la banque centrale couvre cette activité frauduleuse par l’injection de liquidités. Naturellement, cela fait que le comportement frauduleux des banques demeure inchangé ; elles peuvent sans crainte continuer à le pratiquer.

2.4. Déflation confiscatoire

Les différentes déflations et « déflations » que nous avons vues jusqu’ici ont toujours relevé d’une réaction du marché à une évolution normale de l’économie ou d’une correction d’une inflation artificiellement générée par l’État. Il s’agissait donc de processus économiquement bénéfiques, puisqu’il était question de processus de marché (volontaires) adaptatifs, réagissant à des circonstances changées, le rôle même du marché et de son mécanisme des prix ! Il existe cependant, comme l’ont montré Rothbard et Salerno, encore un type de déflation, de nature différente. Il s’agit d’une déflation organisée par l’État, qui a pour but, en sabotant le marché et bafouant les droits de propriété, par la confiscation des liquidités, d’empêcher le résultat du précédent type de déflation (voir ci-dessus), soit le processus de rétablissement d’un système bancaire sain par la faillite des banques à réserves partielles. Cela se produit par exemple actuellement en Argentine15. Cette politique étatique a pour but d’empêcher les acteurs économiques d’user d’argent liquide, ceci afin de résoudre le problème du déséquilibre sur le marché monétaire, créé par l’inflation précédente. Une politique déflationniste active, cependant, n’est pas et ne saurait être un moyen sensé de résoudre les problèmes engendrés par l’inflation :

En réalité, l’inflation des prix n’est pas une maladie devant être combattue par l’État ; il suffit juste que l’État cesse d’augmenter la masse monétaire.16

2.4.1. Conséquences de cette déflation

Les dommages causés par l’inflation sont déjà faits et ne sauraient être corrigés par une déflation forcée. Comme déjà mentionné, l’inflation perturbe la structure des prix, entraînant gaspillages, redistributions et cycles économiques. Si l’État cesse de tenter de s’enrichir aux moyens de l’inflation au détriment de la population, l’économie s’en remettra après une phase d’ajustement où les prix atteindront à nouveau leur niveau naturel ; qui n’est plus nécessairement le même qu’auparavant !

Mais si, en revanche, l’État adopte une politique déflationniste confiscatoire, et empêche les épargnants et les entrepreneurs de découvrir les causes véritables de la politique inflationniste, il aura porté un nouveau coup à l’économie, puisque la nouvelle structure émergente des prix sera une nouvelle fois perturbée, entraînant un nouveau cycle de gaspillages et redistributions aux conséquences dommageables d’une portée considérable sur l’ensemble de la société.

Avec une déflation initiée par le marché (2.3. supra) il reste possible d’utiliser son argent (qui s’apprécie), et participer ainsi à la formation de la nouvelle structure sensée des prix. Dans le cas de la déflation initiée par l’État, en revanche, les restrictions artificielles sur l’usage de la monnaie poussent à sortir du circuit monétaire et à revenir à l’économie de troc, nécessairement moins efficace. L’économie perd alors le mécanisme qui lui aurait permis de se remettre rapidement de l’inflation, tout en devant subir une déflation artificielle faussement correctrice.

3. Conclusion

Comme nous l’avons montré dans l’analyse, une politique monétaire active, notamment « anti-déflationniste », est indéfendable du point de vue économique. Tout économiste qui tenterait de la défendre devrait en effet commencer par nier les fondements de la science économique ; il devrait déclarer quelque chose comme : « Oui, je défends une politique inflationniste, qui perturbera l’allocation des ressources par le marché et dont les conséquences nécessaires seront des gains pour les uns et des pertes pour d’autres, autrement dit une redistribution des richesses ». Il aura alors commis une comparaison interpersonnelle d’utilité, et se sera dès lors complètement discrédité en tant qu’économiste ; il devra admettre qu’il nie le résultat des interactions libres entre propriétaires légitimes, pour leur substituer sa volonté personnelle, à laquelle tous devraient se soumettre. Les raisons de son comportement ne sont pas pertinentes, l’impossibilité d’une défense économique de la redistribution par l’inflation ne saurait être rachetée par nul motif, aussi noble soit-il.

Aussi longtemps que la science économique sera bâtie sur la subjectivité de l’utilité, impossible à comparer d’une personne à l’autre, une seule conclusion s’imposera en la matière : l’inflation, y compris les politiques inflationnistes (« anti-déflation »), sont et demeurent un mal, qui entraîne un effondrement des relations économiques pacifiques et l’appauvrissement de l’économie. Des prix régulièrement en baisse sont dès lors une caractéristique définitive d’une économie prospère, dans laquelle les droits de propriété sont respectés.

Lire la première partie de cet article ici.

Sur le web

  1. Josef Šíma est professeur d’économie à l’Université de Prague et chercheur à l’Institut Libéral tchèque. Il a notamment dirigé la traduction en tchèque de nombreux livres de Mises et Rothbard et écrit plusieurs livres d’économie et de nombreux articles.
  2. À la suite de Joseph T. Salerno, « An Austrian Taxonomy of Deflation—With Applications to the U.S. », The Quarterly Journal of Austrian Economics, Vol. 6, nº 4, hiver 2003, et Murray N. Rothbard, « Deflation, Free or Compulsory », The Free Market, Vol. 9, nº 4, avril 1991.
  3. Milton Friedman et Anna Schwartz, A Monetary History of the United States: 1867–1960, Princeton University Press, 1960. pp. 94-95.
  4. N.d.T. En supposant une hausse de la productivité et une quantité monétaire réellement stable — une situation qui nous semble si inhabituelle que des salaires nominaux en baisse nous paraissent d’emblée choquants ! Mais pensons par exemple au bitcoin : un salarié payé en bitcoins il y a quelques années ne s’attendrait pas au même salaire en bitcoins aujourd’hui puisque sa demande a explosé.

    En revanche, dans un contexte inflationniste, une rigidité des salaires nominaux à la baisse n’est pas étonnante, puisqu’une baisse du salaire nominal (ou même sa stabilité !) correspond alors bien à une baisse du salaire réel, situation anormale puisque, en temps de paix et sabotage interventionniste excepté, la productivité augmente, et donc la situation normale de tout employé (ajustements sectoriels exceptés) est bien un salaire réel en hausse régulière.

    Nouvel effet de cercle vicieux, certains vont alors utiliser cette rigidité à la baisse des salaires nominaux pour défendre une politique encore plus inflationniste ; or, puisque nous sommes déjà dans un contexte inflationniste, une baisse des salaires nominaux équivaut à une baisse des salaires réels, et ne peut donc être justifiée et rendue nécessaire que par… une baisse de la productivité, elle-même causée par… la politique inflationniste. Cf. à ce propos 2.1.1 supra.

  5. Nous ne faisons ici que mentionner la problématique des cycles économiques, mais nous l’avons élaborée dans Josef Šíma, Trh v čase a prostoru, Liberální institut, Prague, 2000.
  6. N.d.T. Herbert Hoover, « Radio Address on the Hoarding of Currency », 6 mars 1932. Plus loin dans le discours, Hoover qualifie même la thésaurisation de « ennemie de la sécurité nationale » !
  7. Walter Block, Defending the Undefendable, « The Miser ».
  8. Souvenous-nous que l’économie — en tant que science wertfrei  (N.d.T. Voir cependant : François Guillaumat, « Comment prouver que l’on doit rester wertfrei ? ») — ne se préoccupe pas des objectifs des participants du marché, et donc non plus des raisons qu’ils peuvent avoir pour détenir davantage de liquidités. Il n’est cependant pas bien difficile d’identifier quelques « bonnes » raisons, d’un point de vue économique : une inquiétude sur l’avenir d’un système bancaire instable, par exemple. Voir à ce propos le cas de la Grande Dépression, Josef Šíma, Trh v čase a prostoru, op. cit., ch. 6. Par ailleurs, il est bien entendu tout à fait impossible de distinguer une demande « normale » pour les liquidités d’une « anormale » accumulation de ces mêmes liquidités.
    N.d.T. Autrement dit, il suffit d’y réfléchir un peu — c’est à dire, adopter l’approche autrichienne — pour comprendre que la « thésaurisation » est en soi un anti-concept : toute unité monétaire se trouve « thésaurisée » (par exemple dans un porte-monnaie), excepté durant les quelques secondes où elle passe d’une main à une autre (seuls brefs moments où elle peut être considérée comme étant « en circulation » au sens propre). Il n’y a donc pas de limite non-arbitraire qui permettrait de distinguer les liquidités « en circulation » de celles « thésaurisées » ; comme tout autre anti-concept arbitraire, naturellement, c’est bien là son avantage, justement, pour les démagogues comme Hoover : accusation vague idéale pour désigner, à leur discrétion, les boucs émissaires du moment.
    À noter que la même critique vaut également pour l’anti-concept de « vélocité » de la monnaie, et l’ensemble de la théorie monétaire pour le moins « fishy » de Fisher.
  9. Il faut comprendre que la « stabilité » d’un certain « indice général des prix » ne garantit en rien que les prix seront bel et bien stables dans un secteur donné de l’économie.
  10. N.d.T. À noter que la problématique est ici décrite de manière similaire que les banques détiennent des réserves sous forme d’or ou sous forme de monnaie de banque centrale (MB). Ce problème-là, en effet, ne se poserait pas dès le moment que les banques ont nécessairement des réserves de 100% (d’or ou de monnaie de banque centrale). Cependant, si ces réserves ne sont que de la monnaie de banque centrale, et si cette banque centrale elle-même n’est pas couverte à 100% par des actifs solides tels que l’or, alors le vrai problème de fond (l’instabilité monétaire) n’est que déplacé. Voir à ce propos Liberpédia, Monnaie pleine.
  11. Comme l’affirme par exemple Revenda : « Il n’y a tout simplement pas assez d’or pour couvrir le volume toujours croissant de monnaie dans l’économie ». Zbyněk Revenda, Centrální bankovnictví, Prague, Management Press, 2000, p. 704.
  12. Cette situation est comparable à celle d’une personne qui laisserait sa valise dans une consigne à la gare (valise standard identique à celle de tous les autres voyageurs), contre un reçu où il serait indiqué que la consigne s’engage à restituer la valise immédiatement sur demande ; cependant, le propriétaire de la consigne décide alors de s’enrichir indûment en émettant et vendant davantage de « reçus » qu’il n’a de valises (il fonctionne en réserves fractionnaires) et en espérant ensuite que tous ses clients ne se présenteront pas tous en même temps, car son arnaque serait alors découverte. Même si un professeur spécialisé dans l’économie des consignes de gare modernes, fonctionnant en réserves partielles, écrivait alors que « il n’y a tout simplement pas assez de valises pour couvrir le volume toujours croissant de reçus dans l’économie », il serait évident pour tous que le problème ne se trouve pas dans la faible quantité de valises, mais bien dans l’existence des faux reçus créées trompeusement.
  13. Joseph T. Salerno, « An Austrian Taxonomy of Deflation—With Applications to the U.S. », op. cit., pp. 87.
  14. N.d.T Afin de « renflouer les banques ». Les banques centrales introduisent alors un « aléa moral ». Un exemple flagrant a été fourni en Suisse par le « sauvetage » d’UBS, cf. Jan Krepelka, « Les plans de relance” aggravent les récessions », Le Temps, 16 janvier 2009.
  15. Voir à ce propos Joseph T. Salerno « Confiscatory Deflation: The Case of Argentina », 12 février 2002.
  16. Murray N. Rothbard, « Deflation, Free or Compulsory », The Free Market, Vol. 9, nº 4, avril 1991
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  • Plusieurs points de désaccord avec vous.

    Prendre l’exemple de la période 1880-1896 pour montrer que la déflation accompagne des périodes de développement économique me semble inadapté. Cette période correspond à ce qu’on nomme improprement « longue dépression » (en réalité, il s’agit plus d’un ralentissement de la croissance économique que d’une dépression économique). A contrario l’analyse statistique de Philipps montre une relation inverse entre inflation et taux de chômage, ce qui est plutôt le signe qu’inflation et bonne santé économique vont de pair (si on admet qu’un faible chômage est un signe de bonne santé économique). L’analyse statistique de Lucas sur la période 1960-1970 liant également taux de chômage et inflation arrive à la même conclusion (au grand dam de Lucas).

    Votre premier point sur la « déflation » conséquence de la croissance économique oublie un point fondamental, c’est que la productivité augmente notamment grâce à des investissements financés en partie par du crédit ex-nihilo, c’est à dire non entièrement couvert par l’épargne disponible ce qui correspond à une hausse de la quantité de monnaie. Ce développement économique et les gains de productivité en résultant se traduiront également en partie par des hausses de salaires (en tout cas pour les secteurs en expansion), et donc des pressions à la hausse sur les prix à la consommation.

    Enfin, sur votre point 3., la déflation comme baisse du crédit bancaire. Je vous rappelle simplement que comme l’ont montré des auteurs aussi divers que Marx, Keynes, Schumpeter, Minsky ou Kalecki, le crédit ex-nihilo, non adossé à l’épargne est nécessaire à l’existence du profit monétaire et donc de la croissance économique.

    • Qu’est-ce que c’est que ces trois absurdités ?

    • – Le chômage est une absurdité économique. L’inflation est un mécanisme qui permet de contre-balancer la rigidité des salaires causée par les syndicats, mais ça reste une très mauvaise solution à un problème qui ne devrait pas exister

      – des investissements non-financés par de l’épargne réelle constituent des mal-investissements

      – Il y a du profit et de la croissance économique même dans une économie de troc…

      • – le chômage est une réalité empirique. Si la réalité est une absurdité économique…. Je dirai plutôt que c’est la pensée économique orthodoxe (notamment basée sur la loi de Say) qui est une absurdité. Je dirai même que c’est une science dégénérée au sens de Lakatos. Vous faites la même erreur que les économistes orthodoxes en pensant qu’on peut arbitrer entre inflation et chômage (ce qui ressemble fort à du planisme d’ailleurs). En réalité, ce sont simplement des conséquences de bonne santé économique.

        -pourtant depuis le développement de l’économie capitaliste, c’est grâce à du crédit non couvert par l’épargne qu’il y a eu développement économique.

        -je parle de profit monétaire, nous vivons dans une économie monétaire. je ne pense pas que si vous dites à un chef d’entreprise que même s’il ne fait pas de bénéfices ou pire qu’il a des pertes que même s’il n’a pas fait de profit monétaire, il a tout de même fait un profit. Il vous regardera d’un drôle d’air.

        – Dans une économie de troc c’est à dire d’échange pur, la production se fait par définition hors du champs économique. L’économie de troc est incapable de penser le processus productif puisqu’elle s’intéresse uniquement aux échanges en considérant que les produits sont déjà là. Utiliser l’économie de troc pour comprendre le fonctionnement de l’économie réelle ne marche pas.

        • Le chômage (autre que frictionnel s’entend) est une absurdité, qui n’est possible que si d’autres absurdités l’ont précédé, qui empêchent l’offre et la demande de s’ajuster, appellez ça « économie orthodoxe » si vous voulez, moi j’appelle ça « economics 101 » : offre, demande, croisement entre les deux, etc. Mais évidemment, si vous ne comprenez déjà pas la loi de Say, c’est pas gagné.

          Et non, je n’ai parlé nulle part d’arbitrer entre chômage et inflation, et non, le chômage ni l’inflation n’est pas une conséquence de bonne santé économique, bien au contraire.

          Vous ne comprenez visiblement rien à la production et à l’économie de troc, là aussi des concepts simples. La monnaie est aussi un bien – eh oui. Si je produis 100 grains de blé cette année, j’en troque 50 contre des patates, je replante les 50 et l’année prochaine j’en ai 200, ma production de blé est en croissance. Les produits ne sont pas « déjà là », je les ai produits. Et je peux très bien prêter des grains de blé à mon voisin, en tant que capital, contre intérêt, pour qu’il les plante et m’en rende davantage l’année prochaine. Et les grains de blé peuvent aussi progressivement se transformer en monnaie…

          • – On touche enfin au problème. Vous croyez aux postulats et aux résultats fallacieux de l’économie orthodoxe : décroissance de la courbe de demande, croissance de la courbe d’offre intersection, équilibre stable, etc. Tout cela est faux. Pensez notamment à Sonnenschein qui montre que les courbes de demande peuvent avoir une forme quelconque (sauf se couper elles-mêmes), et ne sont pas nécessairement décroissantes. Voilà qui pose déjà un grave problème lorsqu’on parle d’équilibre, d’ajustement. Autre problème, le fait de considérer le travail comme une marchandise comme les autres, donc soumise à la loi offre/demande (si on admet cette loi ce qui est comme je l’ai précédemment déjà un pari fou). Explication : pour une marchandise normale, lorsque son prix augmente l’offre augmente, les entreprises sont incitées à produire davantage et a contrario si le prix baisse, les entreprises vont réduire leur production. dans le cas du travail cela signifierait donc que lorsque le salaire augmente les salariés vont travailler plus et lorsqu’il diminue ils vont travailler moins, c’est la condition pour qu’existe cet ajustement entre offre des travailleurs et demande des entreprises en matière de travail et donc inexistence de chômage. Or, il semble plus réaliste de penser que si le salaire diminue, les salariés vont travailler davantage pour maintenir leur niveau de vie. De manière analogue, lorsque le salaire augmente, on peut penser que les salariés travailleront moins (moins d’heures sups par exemple) puisqu’il auront le même niveau de vie voire un meilleur niveau de vie en ayant davantage de temps de loisirs. Cette simple remarque suffit à comprendre que même sans intervention étatique, il peut exister du chômage involontaire, puisque l’existence même d’u équilibre n’est pas assurée et sa stabilité encore moins.

            Concernant la loi de Say, pardonnez mon arrogance mais je pense la comprendre mieux que beaucoup de ses défenseurs. Que dit Say précisément : « tous les producteurs demandent de la monnaie en échange de leurs produits, seulement dans le but d’employer à nouveau cette monnaie immédiatement dans l’achat d’autres produits ; car nous ne consommons pas de la monnaie et nous ne la recherchons pas, d’ordinaire, pour la dissimuler ; ainsi, quand un producteur désire échanger son produit contre de la monnaie, il peut être considéré comme demandant déjà la marchandise qu’il se propose d’acheter en échange de cette monnaie. » Plusieurs problèmes : 1. dans la réalité, les dépenses sont financés par les revenus issus de la vente des marchandises (ce que dit la loi de Say) mais également par du crédit que je nomme ex-nihilo. On peut avoir un jugement moral sur ce type de crédit mais il existe et existera toujours dans une économie monétaire sauf à mettre en place une règlementation très rigide (du planisme donc). Or Say ne tient pas compte de cela. 2. Le circuit M-A-M’ (j’échange la marchandise produite M contre une somme de monnaie A pour ensuite acheter avec A une marchandise M’) fonctionne assez bien lorsqu’on se place du côté consommateur mais beaucoup moins lorsqu’on se place du côté du producteur capitaliste dont l’objectif est de réaliser un profit monétaire. Un producteur capitaliste va investir une somme d’argent A pour acheter des biens de production, des matières premières, payer des salaires pour produire des marchandises M’ qu’il vendra pour obtenir une somme d’argent A’ >A (et réaliser un profit qui lui permettra de développer son entreprise, etc) Cela bafoue complètement la loi de Say ce qui est curieux étant donné que Say était lui-même entrepreneur.

            Concernant économie de troc et économie de production. Un peu de rigueur ne fera pas de mal. On a tendance à confondre économie et science économique, science de l’économie. L’économie fait référence à une certaine organisation de la société, la science économique produit un discours sur l’économie. Ce que je dis c’est qu’une science économique qui étudie une économie de troc ne sert à rien pour comprendre le fonctionnement de notre économie. Or c’est exactement ce qui se passe avec la loi de Say.

            La monnaie n’est pas une marchandise comme une autre (lisez Graziani à ce sujet), pour une raison déjà toute simple c’est que si c’était le cas, il serait absurde de distinguer économie de troc et économie monétaire puisqu’un échange monétaire dans un tel cas se réduirait à un troc entre deux marchandises.

            Parler de croissance économique pour une économie de troc me semble absurde. Comment mesurez-vous la croissance sans unité de compte (fonction de la monnaie) ? Prenons un exemple : une société dans laquelle pendant une année sont produit 100t de blé, 50t de bois, 50t de fer et 60outils. L’année suivante 200t de blé, 25t de bois, 55t de fer et 21outils sont produits. Y-a-t-il eu croissance ? Décroissance ? Stabilité ?

            • On touche enfin au problème. Vous croyez QUE LES AUTRES CROIENT
              aux postulats et aux résultats fallacieux de l’économie orthodoxe : décroissance de la courbe de demande, croissance de la courbe d’offre intersection, équilibre stable, etc. Tout cela est faux… À commencer par votre croyance que les autres y croient.

              Ne prenez donc pas Say pour un idiot : si il vous dit qu’il n’a jamais investi d’argent mais seulement des biens matériels, c’est que c’est ce qu’il a fait. Il était d’ailleurs historiquement bien placé pour voir les effets de la monnaie saine ( franc germinal) et malsaine ( assignats).

              Aucune marchandise n’est « comme une autre ». Or, pétrole, patates, caviar, eau potable, café, travail salarié, crédit, téléphone, routes, rail, cigarettes, bulletins de votes ou fusils… Tous ont leurs particularités. Tous n’ont pas que des relations simple entre leur prix leur demande et leur offre. Mais tous reste pourtant des marchandises, avec une offre, une demande et des prix. Et une économie monétaire reste une économie de troc que ça vous plaise ou pas. Du moins tant que la monnaie est assise sur des biens réels. Quand elle ne l’est plus … Mais on sort du sujet.

              Votre exemple final montre votre incompréhension du sujet : vous raisonnez comme si les prix sortaient du néant et pouvaient être arbitraires. C’est complètement faux. Les prix reflètent les matrices de conversion des facteurs de production vers les produits. Et vous pouvez prendre l’unité de compte que vous voulez, blé, bois, fer ou cauris, le calcul de la croissance est possible et donnera le même résultat… Mais il faut plus que simplement la production pour faire ce calcul.

              • je cite mon interlocuteur auquel je réponds : « offre, demande, croisement entre les deux » cela ressemble fort à de l’économie orthodoxe. Vous n’y croyez pas, vous avez bien raison.

                Je ne prends pas Say pou un idiot, bien au contraire, je prends ceux qui continuent à croire à sa loi pour des idiots qui soit n’ont rien compris à Say soit l’ont compris et n’ont rien compris à l’économie réelle.

                Une économie n’a rien d’une économie de troc, que cela vous plaise ou non. A votre avis pourquoi distingue-t-on économie monétaire et économie de troc. Vous prétendez que la pensée néoclassique est fallacieuse mais en réalité vous tenez le même discours. Pour faire simple (et je prendrai le temps de vous expliquer, promis) dans une économie de troc les dépôts font les crédits, dans une économie monétaire les crédits font les dépôts. Et c’est une différence essentielle et non négligeable car c’est cela qui permet la croissance capitaliste rapide.

                Dans mon exemple final, il n’existe pas de prix justement puisqu’il n’y a pas de monnaie. C’est justement ce que je mets en évidence Vous n’avez rien compris visiblement.

                • Vous êtes d’une absurdité colossale : le blé et le mais n’ont absolument pas besoin de monnaie pour pousser.

                  La monnaie est un outil d’échange, pas un outil de production.

                  Vous mélangez économie et capitalisme, le second étant une des inventions faites par les anti-liberaux de tout poils au XIX dans le but de réguler le premier, via formalisation, main mise sur la monnaie, taxation, régulation, captation des éléments clefs, etc…

                  Le capitalisme (socialiste) n’est pas l’économie (libérale) mais un jeu de pouvoir entre d’un côté des régulateurs (l’Etat, les économistes, les capitalistes de connivence…) et de l’autre les acteurs (producteurs, investisseurs, intermédiaires etc…)

                • « Dans mon exemple final, il n’existe pas de prix justement puisqu’il n’y a pas de monnaie. C’est justement ce que je mets en évidence Vous n’avez rien compris visiblement. »

                • « Dans mon exemple final, il n’existe pas de prix justement puisqu’il n’y a pas de monnaie. »
                  Il y a des prix dès qu’il y a conversion, dès qu’il y a production. MEME avant la monnaie. Combien de blé faut-il consommer pour produire un outil ? C’est son prix, le prix d’un outil un blé.
                  C’est le prix qui fait la monnaie (et non l’inverse), et avant cela ce sont les techniques ( et les croyances) qui font les prix.
                   » C’est justement ce que je mets en évidence Vous n’avez rien compris visiblement. »
                  Et si, j’avais compris, forcément, c’était tellement basique et idiot…
                  Vous ne voyez pas combien ce que vous dites est trivial ? Vous imaginez vraiment que vous réfuter réclame un effort préalable de compréhension, et que si on arrive à vous mettre le nez dans vos erreurs c’est par … ignorance, faute de vous avoir bien compris ??? Plutôt prétentieux, non ?… La prochaine fois, ne sautez pas sur l’explication facile « il n’a rien compris » … posez vous plutôt la question  » si il a compris ce que je disais, que signifie sa réponse ? »

              • mais bonne année quand même. Puisse-t-elle vous permettre de maîtriser un peu plus la science économique.

              • surtout n’hésitez pas à me dire si dans mon dernier exemple il y a croissance, décroissance ou stagnation, puisque vous semblez être capable de nous le dire….

                • Votre exemple n’a aucun sens (comme le concept de croissance d’ailleurs) la question est de savoir si dans le 1 ou dans le cas 2 il y a eu pénurie de matière produite et en quoi cette pénurie a impacté l’économie.

                  Une société de troc qui produit 1 kg de blé par habitant et par an est identique à la même société qui utilise de la monnaie et produit la même quantité. La pénurie est la même. Sans doute même pire dans le second cas où la monnaie permet une régulation et une taxation.

                • Facile. Quoique je vais avoir besoin de palier le manque de données car comme je l’ai déjà dit « il faut plus que simplement la production pour faire ce calcul. ». Je vais devoir faire quelques hypothèses sur les techniques disponibles.
                  Le blé et le bois sont produis sans fer ni outils ni blé ni bois. Juste du travail plutôt agréable, disponible sans limite, à cout nul.
                  Il faut un blé un bois un fer pour faire trois outils. Un outil = 1/3 de fer
                  Il faut un blé et un outil pour faire deux fer. Un fer =1/2 outil (*)
                  Dans ces conditions,
                  La production de l’année 1 est de l’équivalent de 50+60/3 = 70 fer ou de façon équivalente 60+50/2= 80 outils
                  Celle de l’année 2 : 55+21/3 = 62 fer ou 21 + 55/2=48,5 outils
                  C’est la crise mon bon monsieur …
                  Avec d’autres hypothèses techniques, ou le blé est au contraire plus gourmand et ou le fer et les outils se ramassent tous seuls, on aurait une conclusion inverse. Comme j’ai déjà dis, la seule production ne suffit pas à quantifier l’état économique du groupe considéré.

                  (*) je vous vois venir, ce « prix » — car c’est bien cela, un prix ! — de 1 fer = 1/2 outil est très différent de celui de 1 fer = 3 outils indiqué juste avant. Si vous y voyez une erreur ou une contradiction, c’est que vous n’avez pas compris. Je vous laisse méditer là-dessus.

  • Il est a noter qu’il n y a aucunement besoin de creation monetaire publique ex nihilo pour « accompagner » des secteurs en croissance ou des nouveaux marches.

    Un systeme de banque privee et de monnaie libellee a celles-ci en mode concurentiel sans banques centrales ou les valeurs de ces monnaies dependent uniquement de l’offre et la demande repondrait parfaitement a ces besoins.

    Point besoin d’emmission de dettes publiques quelconques ou QE de planistes, simplement de la creation monetaire privee avec un systeme fractionnaires. chaques banque creant sa monnaie et mettant sa peau en jeu pouvant choisir son pourcentage de fond propre dans un systeme ouvert.

    Finit les baillouts, et libre concurrence des monnaies a l image du bitcoin.Dans cet environement sain et competitif l’allocation des devises se ferait de facon optimale sans les dereglages provoques par l’interventionisme des planistes en tous genres.

  • pour moi, la déflation est une aubaine : plus de pouvoir d’ achat , donc plus de dépense …. CQFD …..

  • J’ai l’impression que l’auteur a commis une erreur au début lorsqu’il a déclaré :

    «En effet, une situation où l’on peut observer des prix en baisse en présence d’une politique monétaire active peut survenir pour quatre raisons […] : […]

    4) Une dévaluation (politique monétaire déflationniste) entraîne une réduction de l’offre de monnaie, déflation, qui entraîne une baisse des prix.»

    J’ai l’impression, quant à moi, qu’une dévaluation entraîne plutôt un accroissement de l’offre de monnaie, et donc de l’inflation.

    Prenons un exemple chiffré : imaginons que la France et l’Allemagne utilisent respectivement le franc et le Mark comme monnaies. Imaginons que la parité de ces monnaies soit décidée par le gouvernement français. Imaginons que cette parité soit : 3 francs = 1 mark. Imaginons enfin qu’un étranger détienne 1 mark et s’apprête à l’échanger contre des francs.
    Imaginons que le gouvernement français ordonne une dévaluation du franc : le franc valait jusqu’ici un tiers de mark. Dorénavant, il ne vaudra plus qu’un quart de mark. La nouvelle parité est donc 4 francs = 1 mark.
    Ainsi l’étranger obtiendra 4 francs en échange de son mark.
    Résumons la situation : le gouvernement français à décidé de donner 4 francs à quelqu’un qui n’avait droit, quelques instants auparavant, qu’à 3 francs. Par cette dévaluation, le gouvernement français a ordonné une augmentation de la masse monétaire en francs : c’est une augmentation de l’offre de monnaie.

    • Merci, oui vous avez raison le terme est ici erroné.

    • Non, une dévaluation est bien une réduction de l’offre INTERNE de monnaie : dans votre exemple, là où il y avait pour 1 mark de monnaie française, il n’y en a plus que pour 0.75. Il y en a moins… Et pourtant toujours autant ( 3 francs avant comme après). Autre façon de le voir : revenir à la nature de la monnaie: une reconnaissance de dette de la banque émettrice. Il est clair que la dévaluation réduit le stock de dette de la banque, et réduit donc bien la quantité de monnaie en circulation.
      Ce qui complique l’affaire et la rend peu visible, c’est que la dévaluation est generalement une réaction à la hausse des prix internes ( on associe donc les deux), et qu’elle a des effets compliqués via le commerce international, effets qui inclus des hausses de certains biens importés (plus chers) ou exportés ( plus demandés).

  • L’économie n’est pas « bâtie » sur la subjectivité de l’utilité, l’économie « monétarisée » (qui utilise la monnaie) est un double de l’économie « réelle » qui elle repose sur deux fondements : l’utilité et son pendant, le risque.

    Une fois que l’on sépare en gros le « business » (la gestion des utilités et des risques) de la « finance » (la gestion des unités de compte) on voit le problème de façon complètement différente et les question monétaires (croissance, inflation, déflation, etc…) comme des tentatives désespérées de modifier le sujet en changeant sa photo.

    J’éai du mal à comprendre pourquoi cette vision, qui est la base des écoles libérales économiques aux US (Friedman a très bien expliqué ceci à travers sa critique de la manipulation monétaire ou quand il parle du revenu qu’il replace dans un contexte de risque et d’utilité) soit occultée en Europe, où l’on essaye encore d’établir la quadrature du cercle, en définissant des orientations virtuelles tout en croyant que celles-ci auront un impact positif sur le réel, ce qui dans tous les cas est faux, ou pire, néfaste vu que ceci fini toujours par se traduire en déséquilibre provoqué par l’Etat qui est le photographe…

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