Les aléas du tri sélectif à Paris

La mairie du XIIe veut expérimenter le tri sélectif des déchets alimentaires. Un lecteur lui a répondu avec humour.

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Hôtel de ville de Paris (Crédits wagner51 licence Creative Commons)

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Les aléas du tri sélectif à Paris

Publié le 29 décembre 2015
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La mairie du XIIe arrondissement de Paris a annoncé dans une communication envoyée aux habitants son souhait d’expérimenter le tri séparé des déchets alimentaires (voir la lettre complète ici). Un lecteur lui a répondu avec humour :

Madame Catherine Baratti-Elbaz

Maire du XIIe arrondissement

PARIS

 

Objet : votre lettre concernant le tri séparé des déchets alimentaires.

Madame,

Nous avons bien reçu votre lettre concernant le tri séparé des déchets alimentaires. Nous habitons le XIIe arrondissement, et nous sommes ravis d’avoir été choisis comme cobayes pour cette expérimentation.

Voici quelques idées pour améliorer votre projet :

  • Construire des bacs pour lesdits déchets directement devant la mairie. Ainsi, c’est vous qui allez profiter des odeurs, des rats, des insectes, cafards, et de ceux qui farfouillent dans les bacs et éparpillent les déchets au sol. Apparemment, vous pensez que Paris est au fin fond de la campagne, avec beaucoup de place dans nos jardins pour les composteurs.
  • Transporter les déchets de la mairie à leur destination inconnue par Vélib, sur les pistes cyclables qui ne mènent nulle part et qui ne sont pas utilisées par les cyclistes.
  • Brûler les paperasses générées par les mairies de Paris, pour compenser la réduction de carburant (les déchets alimentaires) à l’usine d’Ivry, où les déchets alimentaires sont déjà valorisés, produisant l’eau chaude pour les immeubles du voisinage.
  • Supprimer les marchés de Paris, qui génèrent assez de déchets pour nourrir tous les pigeons, mouettes et rats parisiens, et en plus ce qu’ils ne mangent pas est ramassé par les bulldozers !
  • Enseigner à l’école comment trier les déchets alimentaires. Nous constatons que c’est trop tard pour les adultes qui jettent n’importe quoi dans les poubelles vertes et jaunes. Comme l’Éducation nationale n’enseigne plus les savoirs fondamentaux, ils apprendraient au moins quelque chose d’utile.
  • Continuer à couper des arbres en imprimant des milliers de notices pour cette expérimentation.
  • Lire le dernier N° de Valeurs Actuelles (N° 4114) qui traite des guignols de l’écologie.
  • Expliquer combien va nous coûter votre projet ? Mais ça, vous vous en moquez. « C’est pas cher, c’est l’État qui paie » dirait Hollande qui s’y connait en gestion des finances publiques.

Salutations.

Un habitant du XIIe arrondissement.

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  • Ce pays, notre pays est fichu. Non qu’il ne soit pas capable de faire et de raisonner intelligemment. Simplement parce qu’il est géré par une bande de crétins et de crétines dont l’obsession est d’inventer chaque jour des stratégies marketing et électoralistes pour satisfaire leurs électeurs potentiels chienchien à mémé chloroformés et décérébrés par ces mêmes crétins et crétines.
    Oui notre pays est actuellement fichu par la médiocrité, le nivellement pas le bas, étendard bâtard et insipides brandi par ces imbéciles.

  • Catherine Baratti-Elbaz

    Docteure en Biologie, elle a enseigné pendant plus de 13 ans cette discipline dans l’Enseignement supérieur, et en particulier aux futurs enseignants. A l’Ecole Normale Supérieure de Cachan, elle est aujourd’hui responsable du service des études et de la vie étudiante, et travaille entre autre, à l’ouverture sociale et internationale de cette grande école.
    Son ambition est de contribuer au changement avec François Hollande.

  • Autrefois ces déchets servaient à nourrir les cochons.
    Une porcherie pourrait les valoriser comme on dit aujourd’hui.

    • tout est une question de coût, sous contrainte éventuelles de règlements et de lois.
      il suffirait d’une loi qui interdit de balancer ses déchets … et que les gens s’arrangent pour les faire collecter ou éventuellement les valoriser au meilleur coût selon les convenance
      la filière de recyclage en l’état sert aux élus à se donner l’illusion de créer des emplois utiles ou réels.

      • Cette loi existe déjà et l’amende encourue a même été augmentée dernièrement.

        https://www.service-public.fr/particuliers/actualites/007756

        Mais électoralement parlant, cette loi est aussi inapplicable que l’interdiction de fumer. Plus facile en effet de jouer sur la culpabilisation et la bienpensance caché derrière un automate quand il s’agit de verbaliser des millions de conducteurs…

      • « il suffirait d’une loi » ?!?

        Qu’on ait un problème avec les déchets, c’est certain. Il semble aussi qu’une importante partie de la population soit sensible au problème.

        Mais qu’on règle les problèmes simplement avec des lois (et des taxes), c’est du délire de politiciens bobos décérébrés.

        La pourriture des déchets organique et les odeurs n’obéissent pas à la loi. La valorisation des déchets est très inégales suivant les matériaux (et encore faudrait-il tenir compte des couts de tri et de transport – même à la charge des particuliers). Sans parler des cas où le démontage est nécessaire. Celui qui réfléchit un peu comprendra que la séparation des déchets en matières premières sur un mode non industriel couterait plus que le PIB du pays. (C’est pas cher, c’est le particulier qui paye).

  • Cette histoire m’en rappelle une autre, approchante.

    C’était le jour, voila il y a peu près 3 ans, où notre commune est passée d’une tarification d’enlèvement des ordures ménagères fixe (par foyer) à une tarification fixe + variable selon le nombre de levées.

    Le tout sous feu nourri de communications vertes et colorées, de séances d’initiation au tri prodiguées par des employés communaux ou de généreuses ambassadrices de déchet-tri (cet épisode aura au moins eu le mérite de me révéler une profession dont j’ignorais jusqu’alors l’existence).

    Grand auto-recycleur devant l’éternel (peu d’emballages, pour la cuisine, bcp de déchets verts recyclés en compost dans le jardin, j’ai été fort surpris et un quelque peu marri à la réception de la première facturation nouveau format.
    Sur un semestre (26 levées potentielles à raison d’une par semaine), je n’ai participé qu’à 5.

    Mais la facture elle n’avait que très peu changée.
    Elle était de l’ordre de 100 EUR par semestre dans l’ancienne formule, pour passer à une formule de l’ordre de fixe = 80 EUR + 3 EUR par levée.

    Et grosse inflation pour ceux continuant à participer à une levée/semaine.

    Ce fut un beau prétexte pour, sous couvert écologique, augmenter discrètement les tarifs.

  • 150,000 tonnes pour 4 millions de résidents à fait 102 grammes par jour.
    Encore plein de jolis camions consommant 70 litres aux 100 pour ramasser des jolis bacs avec de la nourriture pourrie dedans…

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