Management : gare aux tendances auto-destructrices !

Comment identifier ses tendances auto-destructrices comme manager et comment y remédier ?

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Management (Crédits Truthout.org, licence CC-BY-NC-SA 2.0), via Flickr.

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Management : gare aux tendances auto-destructrices !

Publié le 26 décembre 2015
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Par Alain Goetzmann.

Management (Crédits Truthout.org, licence CC-BY-NC-SA 2.0), via Flickr.
Management (Crédits Truthout.org, licence CC-BY-NC-SA 2.0), via Flickr.

Daniel Goleman, Professeur à Harvard, célèbre pour son concept de l’intelligence émotionnelle, nous met en garde contre nos tendances auto-destructrices, particulièrement à la tête des entreprises.

« Quand j’étais petit, à chaque fois que je commettais une bourde, mon père hurlait après moi et me traitait d’idiot. Je savais bien qu’il m’aimait mais cela m’a définitivement laissé le sentiment d’un profond défaut en moi », confessait ce chef d’entreprise familiale du sud de l’Europe.

Aujourd’hui, au dire de ses collaborateurs c’est lui qui adopte cette attitude. Dès qu’une information lui déplait, il crie, réprimande, critique les membres de son équipe et les laisse exactement dans l’état ou il était, lui-même, plus jeune : dans un sentiment de parfaite incompétence.

On le voit, ces pratiques auto-destructrices viennent souvent de notre enfance et sont tellement bien installées en nous que nous les reproduisons sans cesse, bien que nous sachions parfaitement qu’elles ne fonctionnent pas. Il existe toutefois maintenant un outil pour modifier ces mauvaises habitudes, outil que le Dr. Goleman appelle le « chuchotement à l’esprit ».

Le « chuchotement à l’esprit » se réfère à notre capacité à régler nos modèles émotionnels invisibles, à structurer la façon dont nous réagissons systématiquement à des déclencheurs extérieurs.

Dans le cas de notre chef d’entreprise, il s’agit presque de réflexes conditionnés, puisque ces mauvaises habitudes prennent corps hors de sa pleine conscience.

Les travaux de recherche au sein de l’UCLA, portant sur l’amygdale, le radar du cerveau, qui permet de détecter les menaces, démontrent que, si on peut identifier et nommer un sentiment ou une habitude, il est possible de contrôler la réponse de l’amygdale à un danger et d’y substituer un circuit différent impliquant le cortex préfrontal, lequel va permettre de choisir de meilleures solutions.

Identifiez les déclencheurs

En fonction de notre état d’esprit du moment, nous sommes plus ou moins susceptibles de nous laisser aller à nos mauvaises habitudes. Quand nous sommes anxieux, par exemple, nous pouvons vouloir compenser, en nous montrant désagréables. Il existe cependant des moyens pour développer une vraie prise de conscience et donc permettre la correction de ces mauvais penchants :

1. Identifiez vos habitudes auto-destructrices

Familiarisez-vous avec les événements qui les déclenchent et aussitôt, prenez sur vous, pour vous empêcher de réagir, la prochaine fois, comme vous le faites habituellement.

2. Soyez attentif

Contrôlez votre attitude et votre comportement. Faites-en un exercice, jour après jour, de la maîtrise de soi.

3. Réfléchissez à des alternatives

Ayant identifié vos déclencheurs, pour l’avenir, en lieu et place de votre réaction habituelle, construisez-vous une routine différente afin de réagir désormais, conformément à votre volonté et non pas en vous laissant aller à vos vieux réflexes.

4. Répétez, répétez, répétez

Répétez jusqu’à ce que ces nouvelles habitudes se substituent à vos réactions anciennes.

Le cas échéant, faites-vous aider. Maintenant que vous savez que, physiquement, il est possible de câbler votre cerveau différemment, grâce au « chuchotement à l’esprit », fruit de votre volonté, vous n’avez plus d’excuses à accepter la fatalité du « je suis comme cela ; on n’y peut rien changer ».

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  • Du bonne usage de l’intelligence émotionnelle quand on se veut être un leader. Parce qu’avant de prétendre être un leader, il faut être une personne équilibrée.

    Cela me rappelle cet article :

    http://www.masculinsingulier.com/commander.html

    • Etre une personne équilibrée, très bien toutefois le but d’une entreprise n’est pas de définir des leaders… il manque donc des études portant sur l’efficacité de la méthode sur …sur..un critère qui définit le « but » d’une entreprise…
      attention ça peut âtre la survie de l’entreprise ou l’enrichissement de ses créateurs…le bonheur de ses créateurs etc etc…

      rien contre un peu de psychologie appliquée mais j’aime bien que les choses soient encadrées et évaluables.

      • Les études existent déjà et depuis des années (***): ce qui est apparu récemment grâce à la technologie, ce sont les neurosciences qui montrent de mieux en mieux les systèmes neuro-anatomiques en fonction qui démontrent le substrat de ce qui n’était que constaté par les comportements, de façon statistique (discutable) par des questionnaires forcément subjectifs.

        Il est bien prouvé, maintenant que le « bien-être au travail » est un facteur productif tout à fait rentable alors que c’est le contraire pour les attitudes autoritaires (au cas où les suicides de chez Orange n’en auraient pas été la désastreuse démonstration).

        Il est évidemment essentiel que le personnel doit pouvoir adhérer au but poursuivi par l’entreprise, autrement, il est illusoire d’obtenir sa collaboration et sa bonne volonté.

        *** Simple exemple: « Le Principe de Peter » a été publié, il y a 45 ans, déjà.

        • Tu sembles avoir une bonne connaissance du sujet, tu pourrais être plus précis ?

          • Non, je m’intéresse aux progrès des neurosciences et je crois que ce sera le moyen de donner des bases scientifiques solides à la psychologie, dans l’avenir: c’est bien ce dont parle l’article avec la modification d’un comportement inadéquat par un comportement plus « vertueux » qui modifie le circuit neuronal suivi par le « signal ».

            C’est aussi la conséquence de la psychologie actuelle qui prend en compte l’interaction psychologique corporelle et comportementale dans le contexte (« systémique »).

            Le « bien-être » au travail trouve sa meilleure traduction (quasi caricaturale) dans la Silicon Valley où les créatifs on toute liberté pourvu que le job soit fait.

            Mais je n’ai pas de compétence spéciale.

  • Les commentaires sont fermés.

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