La comédie du climat, d’Olivier Postel-Vinay

Petite réflexion sur les tenants scientifiques et politiques du réchauffement climatique bienvenue après la COP21.

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La comédie du climat, d’Olivier Postel-Vinay

Publié le 17 décembre 2015
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Par Francis Richard.

Olivier Postel Vinay la comédie du climatAvec l’accord « juridiquement contraignant » – comment s’exercera la contrainte ? – sur lequel s’est conclue la COP21, le rideau s’est provisoirement baissé sur La comédie du climat, décrite de manière plaisante dans le livre éponyme d’Olivier Postel-Vinay.

En résumé, si l’on en croit les gazettes, les parties de la conférence de Paris se sont entendues pour contenir l’augmentation de la température moyenne globale « en-deçà » de 2°C (depuis le début de l’ère industrielle, nous en serions à + 0,8°C) en « fixant », « aussi rapidement que possible », un pic d’émissions de CO2.

Avec ce pic mobile, qui risque fort bien de reculer au fur et à mesure que le temps s’écoulera, on peut dire que le ridicule ne tue pas, heureusement, ou pas… ceux que Molière aurait appelé des précieux.

Les sujets qui fâcheraient le Sénat américain ont d’ailleurs été mis précieusement en annexe de l’accord « historique » ; c’est dire qu’ils ont peu de chance de se concrétiser. Il en est ainsi :

  • du plancher de 100 milliards de dollars par an qui devraient être versés par les pays développés à ceux qui ne le sont pas et qui ne demandent qu’à l’être
  • de la compensation pour les conséquences irréversibles du réchauffement climatique, un nouvel engagement financier devrait être formulé d’ici 2025…

Un succès, vous dis-je. Historique de surcroît…

Comme le montre Olivier Postel-Vinay, rien de moins scientifique que la température moyenne globale, mais c’est un indice qui peut être utile, sous réserves. Car les calculs de cette moyenne sont pour le moins sujets à caution.

Pour établir cette mirifique moyenne on se base en effet sur des mesures bancales, effectuées au sol et à la surface des mers, et on ne tient pas compte des mesures effectuées par satellite, qui ont certainement le tort de ne pas démontrer ce que l’on veut démontrer, à savoir une tendance à la hausse…

En tout cas ce sont les pays en voie de développement qui vont être contents. Ils vont, peut-être, recevoir des ponts d’or de la part des pays riches, sous prétexte, et c’est le plus beau de l’histoire, de lutter contre une menace qui n’est pas scientifiquement avérée, mais qui est l’aboutissement d’une pensée unique tout ce qu’il y a d’orwellienne.

L’intérêt du livre d’Olivier Postel-Vinay repose surtout, par rapport à d’autres livres sur le sujet du climat, et du réchauffement dudit climat, sur la description de la comédie humaine, que joue, devant le théâtre planétaire, la communauté scientifique qui jouit des places et des honneurs et qui entend bien continuer à en jouir. Non mais !

La comédie du climat rené le honzecMais, auparavant, il rappelle qu’en 2007, le film d’Al Gore Une vérité qui dérangesorti en 2006, devait être projeté au Royaume-Uni dans toutes les écoles publiques. Sur plainte d’un parent d’élève d’une de ces écoles, l’affaire a abouti devant la justice britannique qui, dans un jugement, a souligné le caractère politique de ce film et y a relevé neuf erreurs scientifiques…

Dans un chapitre molièresque, Olivier Postel-Vinay revient sur le spectacle affligeant de deux affaires de piratage informatique, celle, en 2009, du site RealClimate, le Climategate, exploitée par le lobby des énergies fossiles, et celle, en 2012, du site du Heartland Institute, soutenu par ledit lobby.

L’auteur remarque in fine qu’Ivar Giaver, Prix Nobel de physique 1973, qui ne peut être soupçonné d’avoir un lien quelconque avec le lobby en question, quelques mois avant cette deuxième affaire, a démissionné de la Société américaine de physique pour protester contre l’adhésion sans réserves de celle-ci à la religion climatique.

Dans un autre chapitre, l’auteur donne finalement raison aux climato-sceptiques qui s’étaient gaussés en 2013 de l’aventure survenue, à la veille de Noël, à l’Akademik Chokalski, un navire pris dans les glaces de l’Antarctique, avec à son bord des scientifiques mainstream. Il cite en effet le communiqué de la NASA de septembre 2014 :

« L’extension de glace de mer entourant l’Antarctique a atteint un nouveau record, couvrant plus de surface océanique que jamais depuis des mesures par satellite à la fin des années 1970.« 

Dans d’autres chapitres, à partir d’exemples concrets, l’auteur fait des remarques désobligeantes ou se pose des questions iconoclastes ; et ce n’est pas bien :

– « Il y a bien des régions où la montée des eaux menace les installations humaines, mais c’est souvent le niveau de la terre ferme ou son mouvement qui est en cause. »

– « Puisque le réchauffement médiéval s’est produit sans augmentation des gaz à effet de serre, pourquoi en irait-il différemment pour le réchauffement actuel, qui pour l’instant du moins est du même ordre de grandeur ? »

Ce qui est encore moins bien, c’est que l’auteur consacre pas moins de trois chapitres à la fameuse courbe de hockey, établie par Michael Mann, qui illustre les premiers rapports du GIEC et qui, contre toute vraisemblance, est plate jusqu’à la fin du XXe siècle où elle se redresse tout soudain : plus d’optimum médiéval, ni de petit âge glaciaire…  Aplatis !

Dans ces chapitres, il s’étonne que les données ayant servi à l’établissement de la hausse des températures au XXe siècle, établie par Mann et par d’autres chercheurs, ne soient pas disponibles ; des soupçons ne pèsent-ils pas lourdement sur leur validité ? Le Climategate n’était-il pas fondé en définitive ? Les institutions britanniques couvrent-elles leurs chercheurs ?

En fait, ce petit monde se serre tout simplement les coudes dans l’adversité et se cautionne mutuellement…

Dans cet esprit, Olivier Postel-Vinay aborde dans son livre la question des publications dans des revues scientifiques, indispensables à la carrière des chercheurs et à l’obtention par eux de subventions pour leurs recherches. Ce système les conduit à privilégier le court terme au long terme.

Il n’est pas étonnant dans ces conditions que les résultats des études publiées soient souvent biaisés, non répliqués et non reproductibles, et même faux. Et comme les revues par des pairs ne font pas l’objet de vérifications indépendantes…

Or ce sont les études scientifiques sur lesquelles se basent les hommes politiques pour prendre des décisions… Quand, de plus, des scientifiques, qui n’en sont pas moins hommes, s’adonnent à l’idéologie, ils quittent définitivement avec eux le domaine scientifique pour le religieux.

Nombre de climatologues sont ainsi adeptes de l’environnementalisme, qui, selon Freeman Dyson, « a remplacé le socialisme comme principale religion séculière » :

« Il y a une religion séculière mondiale que l’on peut appeler l’environnementalisme, selon laquelle nous sommes des serviteurs de la Terre, que spolier la planète avec les produits à jeter de notre mode de vie luxueux est un péché et que la voie de la morale est de vivre le plus frugalement possible.« 

Dans son avant-propos, l’auteur écrit que, s’il devait se trouver un qualificatif, il se donnerait celui de climato-agnostique. La thèse selon laquelle « la Terre se réchauffe, du fait des activités humaines » ne peut, selon lui, être ni démontrée, ni infirmée.

Dans son épilogue, il demeure bien agnostique en matière de climat et livre à la méditation du lecteur cette pensée qu’il prête à un philosophe chinois fruit de son imagination : « Toute fausse croyance générée au sein de l’esprit démocratique prête le flanc à des tentatives souvent très réussies d’exploitation et d’intoxication, en provenance d’une foule d’acteurs qui y trouvent leur intérêt. »

Publication commune avec lesobservateurs.ch

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  • Il faudrait dire aux 24000 scientifiques réunis actuellement à San Francisco pour la conférence annuelle de l’AGU qu’Olivier Postel-Vinay a soigneusement étudié la question et déterminé qu’ils n’y connaissent rien.

    • Bonjour VB
      Ce ne serait pas la première fois..

    • qu’en pensent ces 24 000 scientifiques individuellement ?
      en effet, un fossé énorme existe entre l’apport forcément très parcellaire de chaque scientifique et le rapport grand public qui est donné de ce genre de réunion.

      • C’est plus qu’un fossé. Il se trouve que dans le cadre de la préparation de COP21 j’ai pu participé à un processus de ce genre, et le résultat est … conforme à la demande. Le comité rapporteur filtre consciencieusement ce qui va « dans le bon sens » et rejette le reste, quand il ne le tord pour lui faire dire le contraire ce de qui est dit. Les opposants ou les gens raisonnables n’ont plus qu’à faire comme Ivar Giaver : prendre la porte.

    • « la Science est la croyance en l’ignorance des experts »
      « Si quelqu’un affirme « La Science enseigne ceci ou cela », il utilise le mot de façon erroné. La Science n’enseigne rien du tout ; c’est l’expérimentation qui enseigne »
      « Il y a une quantité considérable de terrorisme intellectuel [intellectual tyranny] au nom de la science. »
      Richard Feynman
      Devant la 15ème assemblée de la « National Science Teachers Association », 1966, New York. The Physics Teacher Vol. 7, issue 6, 1969, pp. 313-320.

    • ne pas confondre le résumé pour les décideurs et l’expertise et la science…

      je vous en prie résumez moi ce que dit le giec sur la science…vous aurez des tas de peut être… beaucoup…

  • Tout comme on aurait dû dire aux milliers de scientifiques médecins de l’OMS qu’ils exagéraient les risques de prolifération du virus H1N1 ?
    Cette histoire n’a coûté qu’un milliard à la France qui a suivi les recommandations des « experts ».

    • Il ne faut pas accuser les scientifiques (ou les médecins en l’occurence) d’être responsables d’une réponse politique inappropriée. Faut-il rappeler que dès le début, et tout au long de l’épidémie, l’OMS a averti que l’épidémie était de gravité modérée, et que « [d]’après les données factuelles actuellement disponibles, dans l’énorme majorité des cas, les malades n’ont présenté que des symptômes bénins et leur guérison a été rapide et complète, souvent en l’absence de toute forme de traitement médical. » (http://www.who.int/mediacentre/news/statements/2009/h1n1_pandemic_phase6_20090611/fr/)

      • Quant à la réponse politique, elle est simplement la suite logique de divers scandales sanitaires qui ont impliqué des politiques (heureusement absous depuis, puisque pour certains encore ministres), et surtout de la polémique survenue pendant un été où il a fait chaud et où le gouvernement a été accusé de n’avoir rien fait. Depuis, pour un politique, il vaut mieux se couvrir s’agitant dans tous les sens même si au final ça coutera très cher pour rien (de toute façon c’est l’Etat qui paie), que ne rien faire et risquer d’être accusé d’inaction. Jusqu’à présent il n’y a pas eu de polémique parce-qu’un politique en aurait trop fait.
        « Il vaut mieux pomper d’arrache pied même s’il ne se passe rien que de risquer qu’il se passe quelque chose de pire en ne pompant pas « 

        • @VB
          On se demande pourquoi on a parlé que du H1N1 pendant des semaines si c’était une babiole.
          Et en science, on se doute que les experts sont très spécialisés. Or les climatologistes sont des généralistes tant les domaines sont nombreux.
          On voit mal comment un glaciologue peut en savoir autant qu’un physicien ou un statisticien.
          Ils pourraient de mettre d’accord ?
          A la façon d’un dentiste et d’un cancérologue se mettraient d’accord pour soigner une maladie orpheline génétique ?

      • Vous avez partiellement raison : on ne doit pas accuser « les » scientifiques ou médecins.
        Mais on peut et on doit accuser DES scientifiques ou médecins : ceux qui ont fait appel à des gouvernements, qui ne peuvent prendre, par nature, que des décisions inappropriées.
        Du simple fait, d’une part de l’ignorance des politiciens (par définition ils ne sont pas experts) , d’autre part et plus profondément de leur nature « politique » avec tout ce que ça implique. En effet un politicien est un professionnel des rapports de force et d’exploitation, la santé en elle-même (ou le climat, ou le chômage, ou n’importe quel autre sujet n’est qu’un prétexte à ses jeux de pouvoir, et faire appel à lui c’est automatiquement conduire à des bêtises.

    • Bonjour Alfred,

      La situation du politique est plus délicate que celle du scientifique.
      D’abord parce qu’il ne comprend rien mais doit tout de même décider et est responsable des conséquences.
      Ensuite, et votre exemple du fiasco H1N1 est excellent, parce qu’il ne doit pas décider en fonction de la vérité la plus probable mais du rapport coût/risque (le fameux mal nommé principe de précaution).
      S’il n’y a que 10% de chances qu’une épidémie mortelle diverge, alors oui, il est raisonnable de préparer une vaccination de masse même très coûteuse et qui aura pourtant 90% de chances de se révéler inutile et de coûter sa carrière au ministre en charge.
      Même chose pour le réchauffement climatique anthropique. Même s’il n’y a que 10% de chances que cette hypothèse soit fondée, au vu des conséquences redoutées il n’est pas déraisonnable de prendre une assurance, et tant mieux si elle s’avère a posteriori inutile.
      On ne peut pas attendre d’être sûr pour agir.

  • Pour être considérée comme vraie, une affirmation scientifique doit être réfutable et non réfutée.
    Réfutable signifie que la démarche est sincère et n’utilise pas pour convaincre l’argument d’autorité.
    Non réfutée suppose la liberté pour tous les détracteurs de s’exprimer et de se faire entendre.
    La conclusion est en effet que la cause anthropique du réchauffement climatique n’est pas une vérité scientifique

  • Cette fable climatique est, pour les « hommes » politiques un alibi servant à occulter leurs échecs. Pour les journalistes, scientifiquement incultes, c’est la catastrophisme qui fait vendre et rempli le vide des 3/4 de soi-disant informations qui ne sont que rubrique des chiens écrasés et propagande du pouvoir subsidiant.

    • Oui, c’est l’occasion de prendre du pouvoir, d’organiser une nouvelle source de spoliation(toujours bien morale). Les tartuffes sont à fond…

    • Une fable allons bon. Vous manquez d’objectivité. Heureusement qu’il fait 15 degres et que les arbres fleurissent en France en ce moment .. s’il neigeait on aurait droit à l’habituel ‘ et pourtant il neige’…

      • Ne confondez pas météo et climatologie.

      • Vous prenez un fait particulier, une anecdote, pour l’ériger en preuve irréfutable.

        Je me rappel très bien avoir déjà vécu des hivers cléments comme d’autres où la neige était présente 6 mois de l’année (j’ai habité l’est de la France), ce qui permet ni d’infirmer, ni d’affirmer le réchauffement climatique dû à l’homme. Nous ne sommes pas capable avec les moyens scientifiques dont nous disposons, de comprendre l’ensemble des interactions climatiques. Il faudrait un peu plus d’humilité 🙂

      • Il y a deux l’hiver était particulièrement précoce et rigoureux, que n’avez vous conclus au refroidissement climatique.
        Le climat n’a jamais été et ne sera jamais stable, cela dure depuis, au moins, 600 millions d’années.

  • Très bon bouquin, que j’ai lu avec plaisir et un sourire sardonique. Je viens de faire remarquer à mon libraire qu’il a plein d’ouvrages écolo-conformes, mais aucun sur le climatoscepticisme..

  • Très bon livre que j’ai fini de lire la semaine dernière.
    Qu’il y ait réchauffement pourquoi pas et ce n’est pas la première fois ni la dernière. Que l’homme en soit l’origine. Difficile a croire.
    Cela n’empêche pas les comportements responsables.
    A partir de la, j’ai du mal a croire aux productions écolo d’énergie. Pas rentable et pas fiable. A coup de subvention et tutti quanti ……..

    Les 24.000 scientifiques devraient plutôt trouver le moyen de stoker l’énergie. A eux tous, ils devraient y arriver puisqu’ils réussissent déjà a faire croire au monde que c’est la fin des temps ………….

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