La Rabobank n’est pas la banque exotique d’un pays éloigné et sans État. C’est la banque coopérative, concurrente d’ING et ABN Amro au Pays-Bas, ce qui n’est pas totalement rien du tout.
Or cet établissement vient d’annoncer une nouvelle restructuration passant par la suppression de 9000 emplois d’ici 2018, ce qui correspond à 20% des effectifs, la Rabobank comptant actuellement 47 000 collaborateurs, ainsi qu’une réduction de son bilan de 150 milliards d’euros d’ici 2020, pour se conformer aux règles de Bâle IV « visant à rendre les banques plus résilientes aux chocs économiques et boursiers ».
Des banques européennes qui restent encore et toujours très fragiles !
Ce n’est pas un hasard. Le plan annoncé par la Rabobank s’ajoute à la longue liste de banques ayant annoncé des réductions d’effectifs cette année. Deutsche Bank, Crédit Suisse, HSBC et Standard Chartered ou encore Barclays, UBS, RBS et Lloyds !
Vous n’avez dans cette liste que des poids lourds de la finance européenne, des poids lourds chez qui vous avez mis votre argent ! Enfin pas forcément vous directement, mais les épargnants européens des pays concernés.
Vous remarquerez dans cette liste l’absence notable de banques françaises, italiennes, ou encore espagnoles qui, comme chacun peut s’en douter, sont en bien meilleure santé que les autres !
Comment expliquer une telle différence ? La Société Générale a bien annoncé à son tour il y a quelques semaines un plan de réduction massif de ses agences. Disons que pour le moment les banques françaises par exemple ont la chance immense d’avoir pour elles leur « pyramide des âges » et de très nombreux collaborateurs, les célèbres « babyboomers », partent massivement à la retraite sans être évidemment remplacés ce qui explique en très grande partie l’absence de plans de licenciements de grande envergure.
Vous devez donc comprendre que les banques françaises ne licencient pas, non pas parce qu’elles sont en bonne santé ou en meilleure santé que les autres, mais parce qu’elles arrivent pour le moment à s’en passer grâce aux très importants départs en retraite.
Côté réduction de bilan, nos banques sont parfaitement dans la moyenne européenne, si elles communiquent peu sur ces sujets sensibles, les crédits ne sont pas faciles à obtenir actuellement, sans pour autant être impossibles. Disons que les banques ont considérablement durci leur conditions d’octroi de prêts.
Or les dépôts bancaires, vos dépôts, sont comptablement et juridiquement considérés comme une créance que vous détenez sur la banque.
Que se cache-t-il derrière ce vocable barbare ? Rien de très compliqué en réalité. Vous comprendrez mieux lorsque je vous dirais qu’en réalité VOTRE argent n’existe plus, n’existe pas ! Comptablement, vous n’avez pas un dépôt mais bien une créance. Cela signifie que la banque « vous doit »… et elle vous doit uniquement dans la limite de ses possibilités et de la liquidité qu’elle détient. Classiquement, dans les cas de ce que l’on appelle les Bankrun on se rend compte que les banques peuvent au mieux rembourser 10% de ce qui leur a été confié si tout le monde voulait son argent en même temps.
Pour vous protéger, il n’y a hélas pas des milliers de solutions. Vous pouvez certes avoir plusieurs banques, vous pouvez certes espérer et prier pour que le fonds de garantie des dépôts vous sauve, mais avec deux milliards d’euros en cas de problème cela n’ira pas chercher bien loin, non la seule solution c’est la débancarisation et l’investissement dans des actifs tangibles, mais pas uniquement pour des raisons de risques bancaires. Oui, les banques sont fragiles, oui, elles peuvent faire faillite, mais ce n’est hélas pas le seul risque auquel vous êtes confrontés avec votre patrimoine et ce sont ces sujets-là auxquels j’apporte des pistes de réflexion concrètes.
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