Par Thierry Godefridi

Le Legatum Institute est un groupe de réflexion basé à Londres et dédié à la promotion de la prospérité par une revitalisation du capitalisme et de la démocratie. Il a publié cette semaine son indice annuel de la prospérité dans le monde. Cet indice classe 142 pays en fonction d’indicateurs de richesse et de bien-être et de huit catégories : économie, entreprise et perspectives, gouvernance, éducation, santé, sécurité, liberté personnelle et capital social.
L’objectif louable que s’est assigné le Legatum Institute et la notoriété internationale de son indice font que ce dernier mérite que l’on s’y intéresse dès lors que, comme Le Monde le rapportait en février, les expatriés Français (estimés à 1,68 million en 2014) sont de plus en plus nombreux et plus aventureux ainsi que, à n’en pas douter, les expatriés de Belgique et de partout où une étatisation galopante de l’économie et de la société par voie de prélèvements et règlements divers et multiples en décourage les forces vives et les incite à chercher le bonheur ailleurs.
Si, depuis 2009, l’Indonésie a effectué le bond le plus important dans l’indice de prospérité, c’est, pour la septième année consécutive, la Norvège qui remporte la palme, principalement en raison de la liberté qu’elle accorde à ses citoyens, de son tissu social et de l’étendue de son système de protection sociale (financé par sa richesse pétrolière). La Suisse se classe deuxième pour la troisième année d’affilée, suivie du Danemark (qui avance d’une place par rapport à l’année précédente), de la Nouvelle-Zélande et de la Suède.
Parmi les autres conclusions du rapport, il convient de relever que :
- Singapour, premier dans la catégorie « Économie », constitue la plus grande réussite économique mondiale. Le pays dispose du deuxième plus haut niveau de capital par travailleur (240.750 USD) et 47% de ses exportations appartiennent au domaine de la haute technologie, le troisième niveau le plus élevé dans le monde.
- Le Royaume-Uni se profile sans cesse davantage comme l’un des leaders mondiaux pour l’esprit d’entreprise. Classé 6ème dans la catégorie « Esprit d’entreprise et Perspectives », le pays constitue le meilleur endroit en Europe pour démarrer une activité. Un nombre croissant de Britanniques croit que si l’on travaille dur l’on progresse dans l’existence.
- Le Canada est le pays de la liberté. En progression de cinq places dans la catégorie de la « Liberté personnelle », le pays serait aussi le plus tolérant dans le monde sur le plan de l’immigration. 94% des Canadiens considèrent qu’ils sont libres de choisir le cours de leurs existences.
- Si avec trois pays classés parmi les cinq premiers de l’indice et la Finlande et l’Islande classées aux 9ème et 12ème places, les pays du Nord de l’Europe figurent parmi les plus prospères de l’indice, il n’en reste pas moins qu’ils peinent à créer de l’emploi, malgré quelques réussites industrielles notoires. Danemark, Suède et Finlande accusent des taux de chômage de respectivement 6,3%, 7,8 % et 9,4%, sensiblement supérieurs aux États-Unis (5,5%) et à la Grande-Bretagne (5,4%).
Selon Nathan Gamester, le directeur du programme d’étude :
« L’indice de prospérité démontre que le développement humain dépasse les seuls aspects économiques. La Norvège et les autres pays en tête du classement offrent à leurs citoyens des conditions favorables pour atteindre leurs buts dans la vie ainsi que des soins de santé et une éducation de qualité, dans un environnement sûr leur permettant de s’épanouir. Par contraste, la prospérité est absente des pays et régions dans lesquels les gens ne se sentent pas en sûreté, sont obligés de fuir et ne bénéficient pas de systèmes de santé et d’éducation. L’indice révèle que le monde est devenu plus prospère d’une manière générale mais les situations en Afrique et au Moyen-Orient augurent de ce que rien ne peut être tenu pour acquis. »
Concernant plus particulièrement les performances des pays phare du monde anglo-saxon, le think tank londonien observe que le Royaume-Uni est l’un des pays les plus prospères au monde en raison de son attachement à l’état de droit, sa faculté de protéger ses citoyens et le fait qu’il est l’une des nations les plus ouvertes et les plus libres au monde, tandis que les États-Unis qui régressent au palmarès sont pénalisés par leur bilan dans la catégorie « Sûreté et sécurité ». Outre le recours à la peine de mort, la mise de prisonniers au secret, l’emploi excessif de la force par la police et les interventions musclées de l’État américain, le fait que 17% de ses citoyens se plaignent d’avoir été victimes d’un vol, un taux proche des 18% enregistrés au Nicaragua, au Panama et au Brésil, font que les États-Unis ne figurent pas dans le top 30 pour la sécurité des personnes avec un impact inévitable sur leur position en général.
La Belgique se classe 18ème au palmarès mondial de la prospérité, devant le Japon, Hong Kong et Taiwan, et la France, 22ème, devant Malte, l’Espagne, la Slovénie, la République tchèque et le Portugal.
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Trois social-démocraties dans les 5 premiers comme quoi on peut avoir un modèle collectiviste et de forts impôts individuels si certaines libertés économiques sont conservées pour les entreprises.
C’est celaaa oui.
Ces 3 fameuses “social-démocraties” qui se classent également en tête de tous les indices des pays les plus libéraux de la planète…
Comme l’indice de liberté individuelle, par exemple (qui ne se limite pas aux libertés économiques) : http://www.contrepoints.org/2015/08/23/218849-nouvel-indice-de-la-liberte-humaine-la-france-toujours-33eme
Tout élu qui tenterait de réformer la France pour la faire ressembler à l’un de ces 3 pays serait taxé d’ultra-libéral.