Science et Religion en islam

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Science et Religion en islam

Publié le 9 septembre 2015
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Par Pauline Minaud.

science et religion en islam Abd al Haqq GuiderdoniLe 29 juin prochain, nous fêtions le triste anniversaire de la proclamation par l’État islamique d’un califat sur les territoires irakiens et syriens qu’il contrôle. Cet événement supplémentaire s’ajoute à la longue liste d’associations malheureuses entre la religion musulmane et les violences et menaces terroristes pesant sur nos sociétés. Cela entretient la désastreuse image de l’Islam dans nos médias, religion assimilée à un recul en arrière sociétal et à une régression politique, et considérée comme incapable de tendre vers la modernité.

La lecture de Science et Religion en Islam, le dernier livre d’Abd-al-Haqq Guiderdoni permet alors de poser un autre regard sur la religion musulmane. Sorti en 2012, en pleine tourmente des printemps arabes, cet ouvrage collectif dirigé aux éditions Al Bouraq, donne la parole à un collectif de dix chercheurs musulmans pour réfléchir en particulier à la relation que leur religion entretient avec la Science.

Rouvrir le débat, une indispensable nécessité contemporaine

Cette question des relations entre raison et foi s’est posée très tôt dans l’histoire de la pensée musulmane, centrée autour de l’objectif ultime d’unité de la connaissance. Ibn Sîna, Al-Ghazâlî, Ibn Rushd ont en effet réfléchi dès le XIe siècle sur l’accord ou le désaccord de la démarche rationnelle avec la religion. Dans cet ouvrage, un double objectif a guidé l’auteur, soucieux de rouvrir le débat, à la fois astrophysicien de renommée internationale, mais également directeur de recherche au CNRS et directeur de l’Institut des hautes études islamiques. Il s’agit d’une part de rejeter l’opposition frontale et trop souvent avancée entre la science et la religion, mais également de réfuter l’hypothèse selon laquelle résultats scientifiques et textes religieux parleraient à l’unisson (et fusionneraient parfaitement).

Au contraire, il s’agit de dire que dans un monde en quête de sens et agité par toujours plus de violences religieuses, science et religion se répondent et sont complémentaires. Cette position, souvent minoritaire, souligne la nécessité d’unir réflexions scientifiques et considérations religieuses, dans une perspective indispensable d’adéquation entre islam et modernité.

À la conquête de l’ « unification », double paradigme religieux et scientifique

Pour ce faire, la parole est donnée à un collectif de dix scientifiques musulmans venus d’Europe, d’Amérique, du Maghreb et de la péninsule arabique. Islamologues, historiens de la pensée et sociologues, mais également biologistes, physiciens, mathématiciens, et astrophysiciens se proposent dans un esprit de dialogue et d’ouverture, de faire dialoguer quête spirituelle et recherche scientifique.

Cette quête ouverte à la double facette, religieuse et scientifique, unit le but ultime de tout musulman qu’est l’application du dogme de l’unicité transcendante de Dieu (tawhîd) avec l’histoire de la philosophie islamique classique (falsafa) autour de thèmes scientifiques allant de réflexions physiques sur la mécanique quantique aux sciences mathématiques et métamathématiques (les limites des mathématiques), en passant par la biologie et la question de l’évolution biologique.

Cette similitude des champs de recherches est particulièrement mise en valeur par Jamal Mimouni et Abdelhaq M. Hamza qui comparent l’importance du paradigme de l’unification pour la pensée musulmane avec son pendant scientifique, dont le paradigme ultime « porte le même nom dans la science contemporaine ». De cette proximité des buts ultimes de la religion et de la science, les auteurs concluent à la nécessité pour la science et l’Islam de discuter ensemble pour le bien commun de la société contemporaine, à la fois toujours plus religieuse et scientifique.

Une complémentarité ancrée dans l’histoire et toujours d’actualité   

Mohamed Tahar Bensaada, Karim Meziane et Eric Geoffroy illustrent ensuite cette proximité des idées au travers de leurs études focalisées sur l’histoire de la pensée musulmane, avec respectivement une étude de la philosophie islamique classique, du kalâm mu’tazilite et du soufisme, démontrant ainsi que ce dialogue de l’Islam avec la science a des racines très anciennes et extrêmement solides. Abdène Ben Abdesselem, Inès Safi et Hamid Amir étudient ensuite trois situations contemporaines exemplaires de ce dialogue, au travers de regards pertinents sur les mathématiques, la mécanique quantique et l’évolution biologique. Finalement, Nidhal Guessoum et Mohammed Taleb se proposent de conclure sur les risques du littéralisme (lecture à la lettre des textes sacrés comme critère ultime de vérité) et du concordisme qui « polluent » aujourd’hui le débat dans le monde islamique. Les auteurs estiment au contraire que science et religion en Islam doivent continuer de dialoguer et de se répondre pour une vision du monde renouvelée et en adéquation avec les besoins de ses sociétés.

Cet ouvrage divisé en quatre parties aborde des sujets complexes, mais ô combien pertinents dans nos sociétés tourmentées. Pour autant, chacune des parties peut être abordée séparément, et le propos que l’on soit ou pas musulman et/ou scientifique reste fascinant de justesse et sagacité, tant les enjeux évoqués sont aujourd’hui de circonstance.

En effet, la science de nos jours n’est plus celle du « rationalisme dogmatique » ; elle est  désormais déductive et inductive, et s’appuie sur le « va-et-vient entre théorie et expérience ». De même, la religion n’est plus objet du seul fidéisme ni d’obscurantisme. Les sphères religieuses et scientifiques s’entremêlent, non pas dans des liaisons dangereuses mais dans un mariage de raison, au bénéfice de chacune de ces deux sphères et ce pour le plus grand espoir de nos sociétés contemporaines.

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  • Moaif…. faudrait que je le lise….

    Parlent-ils des origines du coran ? discutent-ils des passages litigieux du livre ? Des erreurs scientifiques manifestes qu’il contient sur le plan scientifique ?

    Pourquoi les croyants de cette religion on en aversion la psychologie ?

    Ou alors n’est-ce qu’un livre supplémentaire qui tente de faire vivreensemble sur le mode socialiste des domaines en apparence peu compatibles ?

  • Et si enfin la modernité était de sortir de ces monothéismes, dictés par des livres fourre-tout vecteurs de codes sociaux les plus liberticides les uns que les autres. Hitler avait comme idôle Jesus, c’est dire ! (cf M.Onfray, traité d’athéologie)

    Qu’on se le dise, les Livres sont des textes bourrins qui prônent la violence ou au mieux la « tolérance inférieure » envers ceux qui n’appartiennent pas à la communauté. Ils ont suvécu à l’histoire car finalement ce sont les plus meurtriers. Et une fois qu’on a éradiqué ses ennemis, on peut bien évidemment prêcher la paix envers entre ceux qui restent !

    Il y en a marre de ces religions. La science ne doit pas être prise en otage.

    • Hitler avoir Jésus comme idole …

      N’importe, je n’ai jamais lu une connerie pareille, seul Onfray bien de se taire peut écrire une imbécilité pareille, Hitler vouait une haine au Christianisme

      « Le coup le plus dur qui ait jamais frappé l’humanité fut l’avènement du christianisme. Le bolchevisme est un enfant illégitime du christianisme. Tous deux sont des inventions du Juif. C’est par le christianisme que le mensonge délibéré en matière de religion a été introduit dans le monde. Le bolchevisme pratique un mensonge de même nature quand il prétend apporter la liberté aux hommes, alors qu’en réalité il ne veut faire d’eux que des esclaves. Dans le monde antique, les relations entre les hommes et les dieux étaient fondées sur un respect instinctif. C’était un monde éclairé par l’idée de tolérance. Le christianisme fut la première croyance dans le monde à exterminer ses adversaires au nom de l’amour. Sa marque est l’intolérance. »

      « Le christianisme est une rébellion contre la loi naturelle, une protestation contre la nature. Poussé à sa logique extrême, le christianisme signifierait la culture systématique de l’échec humain. […] Mais il n’est pas question que le national-socialisme se mette un jour à singer la religion en établissant une forme de culte. Sa seule ambition doit être de construire scientifiquement une doctrine qui ne soit rien de plus qu’un hommage à la raison […] Il n’est donc pas opportun de nous lancer maintenant dans un combat avec les Églises. Le mieux est de laisser le christianisme mourir de mort naturelle. Une mort lente a quelque chose d’apaisant. Le dogme du christianisme s’effrite devant les progrès de la science. La religion devra faire de plus en plus de concessions. Les mythes se délabrent peu à peu. Il ne reste plus qu’à prouver que dans la nature il n’existe aucune frontière entre l’organique et l’inorganique. Quand la connaissance de l’univers se sera largement répandue, quand la plupart des hommes sauront que les étoiles ne sont pas des sources de lumière mais des mondes, peut-être des mondes habités comme le nôtre, alors la doctrine chrétienne sera convaincue d’absurdité […] Tout bien considéré, nous n’avons aucune raison de souhaiter que les Italiens et les Espagnols se libèrent de la drogue du christianisme. Soyons les seuls à être immunisés contre cette maladie. »

      « C’est le christianisme qui a causé la perte de Rome. Ce ne sont ni les Germains ni les Huns. »

      « Si à Poitiers Charles Martel avait été battu, la face du monde eût changé. Puisque le monde était déjà voué à l’influence judaïque (et son produit, le christianisme, est une chose si fade!) il eût beaucoup mieux valu que le mahométisme triomphât. Cette religion récompense l’héroïsme, elle promet aux guerriers les joies du septième ciel… Animés par un tel esprit, les Germains eussent conquis le monde. C’est le christianisme qui les en a empéchés. »

      « Nous avons la malchance de ne pas posséder la bonne religion. Pourquoi n’avons nous pas la religion des Japonais, pour qui se sacrifier à sa patrie est le bien suprême ? La religion musulmane aussi serait bien plus appropriée que ce christianisme, avec sa tolérance amollissante. »

    • « Hitler avait comme idôle Jesus, c’est dire ! (cf M.Onfray, traité d’athéologie) »
      Il est possible que Hitler n’ait pas haï le christianisme autant que Michel Onfray, qui est insurpassable en la matière, mais pas qu’il s’en soit inspiré.
      Rappelons que Jésus refusa le pouvoir et s’abstint de contraindre qui que ce fût à quoi que ce fût (si on excepte dans le temple, où il était chez lui), et qui réussit le tour de force de ne rien enseigner qui puisse faire loi (puisque pour enseigner à se comporter en ce bas monde, il recourait soit à l’outrance, soit à la parabole.
      Il y a de solides raisons d’affirmer que Jésus est le fondateur du libéralisme, et absolument aucune de l’associer au socialisme, bien moins à ses déclinaisons les plus virulentes que sont le nazisme et le communisme.

      Par ailleurs lorsqu’une doctrine est fondée sur une autre, cela se voit.
      Par exemple la Bible chrétienne intègre exhaustivement les textes juifs; le discours de Ben Laden part toujours des textes musulmans, qu’il cite abondamment, et dont il se prétend l’interprétation fidèle.
      Imagine-t-on Hitler s’adresser à un rassemblement de nazis en expliquant, force citations évangéliques à l’appui, que sa doctrine est la vraie interprétation des Évangiles ?

      Onfray est socialiste, athée et antichrétien, ce qui est cohérent (on ne peut servir deux maîtres, Dieu et l’État), ses propos sur le christianisme sont absurdes.

      • Il y a de solides raisons de croire que jésus n’a jamais existé. Avant même de tenter de convaincre quelqu’un il faut avancer des preuves matérielle de son existence.

        Évidemment que jésus ( si il a existé ) est bien plus proche du socialisme mâtiné de lutte des classes. Il suffit de voir comment les primo-chrétiens se sont infiltré dans la Rome antique.

        SI le christianisme avait une once de libéralisme dans ces veines les plus gros fous de l’histoire ne l’aurai pas utilisé comme base doctrinale de leur domination.

        • Stupidités majuscules. Aucun scientifique sérieux ne met plus en doute l’existence de Jésus comme personnage historique. Vous ressassez de vieilles théories dépassées depuis bien longtemps (Jésus comme Mithra, et autres bêtises du même genre). On peut très bien mettre en doute la divinité de Jésus, la discuter, la nier si on le veut, mais pas mettre en doute l’existence d’une personne nommée Jésus et vivant en Palestine aux alentours du début de notre ère.

          • Preuves ?

            Aucunes ?

            Mais vous avez le droit de croire et moi de douter.

            • Je vous parle de l’existence d’un personnage historique nommé Jésus et vous venez avec des questions de foi et de croyance. Ce n’est pas la même chose. Mais peut-ētre ne comprenez-vous pas cela ?
              Ceci dit, ce personnage historique n’avait qu’une phrase à dire pour qu’on lui fiche la paix (« Mais écoutez, j’ai raconté des sonneries, tout ça n’est pas vrai ») et qu’on le renvoie chez lui avec au plus un grand coup de pied dans le fondement. Mais il s’est laissé cracher dessus par la populace du temps, qui lui préférait une ordure quelconque (« Libérez Barrabas ! »), s’est laissé crucifier entre deux personnages qui a priori, ne valaient pas mieux que celui dont la foule voulait la libération. Et il disait quoi, ce personnage nommé Jésus ? Cela vous déplaît, son message ? Vous préférez les trois autres, socialement proches ? Naivement, on aurait pu croire que la sympathie innée irait vers ce Jésus qui n’a rien fait. Mais curieusement non, il suscite toujours de l’aversion ou même de la haine, et deux mille ans après, il y a toujours des types qui lui crachent dessus, regrettant de ne pas avoir été dans la foule à l’époque, faut croire. Vous ne croyez pas à son existence historique et vous ne changerez pas d’avis ? Sait-on jamais ? Et d’ailleurs ne dit-on pas que seuls les imbéciles ne changent jamais d’avis ?

              • Que faut-il pour que Jésus ne soit pas considéré comme un personnage religieux mais comme un personnage historique?

                – la preuve ne doit pas se trouver dans un contexte religieux ( tombe par exemple, récit des contemporains par exemple )
                – les événements entourant le personnage doivent êtres documenté de façons externes à la religion.

                SI je me base sur les prétendues preuves actuelles qui font de Jésus un personnage historique alors je peut aussi affirmer que Zeus en est un, et que Thor est le frère de Jésus.

                Peut-être que dans 2000 ans des types penseront que l’on croyait fermement aux X-men vu le nombre de sources relatant leur existence.

                • Lisez ne fut-ce que l’article de Wikipedia sur la « thèse mythique » pour voir à quel point vous faites fausse route, parce que vous êtes influencé, vraisemblablement, par les élucubrations d’Onfray.

      • – Certes Onfray est socialiste. Moi non. Mais il veut sortir des religions, et argumente. N’empêche qu’au moins il a lu « Mon combat », ce que je n’ai pas fait. Il a également lu le coran en entier, alors que je n’ai pas tenu 10 pages. Concernant le christianime, Ce qui est repris est justement l’épisode du Temple lorsque les marchands juifs sont chassés par la violence. Hitler défend le « vrai » christianisme (p306) … avec sa foi apodictique (p451).

        – Concernant la science, Onfray site notamment « Aristarque de Samos » comme un scientifique grec « athée » en son temps, qui avait « découvert » l’héliocentrismes et fait des calculs précis de distance des corps sélestes, avant que les monothéismes n’imposent leur « dogmes » géocentrique stupide, et pour des sicèles et des siècles.

        Que les religions essaient de s’accomoder du scientifique, c’est juste de la manipulation pour légitimer la continuation la dominance religieuse en place (dans les pays musulmans …). Nidhal Guessoum est cité ici. C’est un chercheur mulsumlan algérien. Mais dans toutes ses conférences (il a par exemple été confronté à Etienne Klein sur le « religieux et la science »), on remarque bien dans son discours brouillon que transpire une « théologie » sociétale sous-jacente.

        Bref, avec les musulmans, même situation historique qu’avec L’Eglise et Galilée : cette dernière se disait le savoir ultime, au-dessus de la science; que ce soit le géocentrisme ou l’helliocentrime, de toute façon ce n’étaient que des « artifices » de calcul, des « approximations » d’une réalité divine qui ne pouvait être atteinte. donc l’Eglise devait « commander » sur terre, point final sur le i de inquisition.

        Par pitié, qu’on arrête avec les religions !

  • Le monothéisme chrétien favorise la science en permettant de considérer l’univers comme un objet intelligible. Une analyse objective de l’histoire de l’Occident chrétien est édifiante sur ce point (Tom E Woods, How the catholic church built the Western world).

    La déchristianisation de l’Occident à la faveur de l’athéisme matérialiste est inquiétante de de point de vue, parce qu’elle entraîne un retour au panthéisme et à l’animisme, évident dans une certaine vision de l’écologie et que je crois déceler aussi dans le keynésianisme.

    En effet la prise en compte de l’existence de l’univers ne peut que conduire à s’interroger sur sa cause, c’est la question métaphysique; et refouler cette question, la mettre tabou comme le fait le socialisme occidental, est futile, notre vision du monde ne peut pas ne pas en tenir compte.
    Or il y a deux réponses possibles: Soit l’univers existe par lui-même, et alors il n’est pas intelligible; soit il est créé.

    L’islam est aussi monothéiste, mais n’a pas engendré la science moderne alors qu’il a soumis les régions les plus avancées du monde. Il est intéressant de lire à ce sujet What Went Wrong, de Bernard Lewis, qui sans livrer la réponse à cette énigme, apporte un éclairage historique riche et passionnant.
    Comme libéral, il me semble évident que le rapport à la liberté est la pierre d’achoppement.
    Il ne suffit pas d’affirmer que l’univers et un objet intelligible, il faut encore s’y intéresser et laisser libre de l’étudier et de vulgariser les découvertes.
    L’échec scientifique du monde musulman aurait donc les mêmes causes que son échec économique.
    On espère sans y croire qu’elles pourront être surmontées, les derniers développements me laissant dubitatif – les dix scientifiques musulmans cités ne me semblent pas être la force dominante de l’islam…

    • Le monothéisme chrétiens et tout les autres n’ont jamais favorisé la science.

      En Europe c’est au contraire des hommes libre penseur qui ont pu proposer doucement et parfois plus violemment autre chose. Relisez l’histoire de la philosophie.

      Itou pour la métaphysique, elle fut la première foi pratiqué par des gros polythéistes.

      Comment être libre ou croire de l’être si on postule l’existence d’un barbu qui nous gouverne comme des marionnettes… à peu de chose prêt.

  • Je reste stupéfait par cette particulièrement mauvaise analyse scientifique.

    La Science est et restera déductive, sinon ce n’est pas de la science.
    La Religion : je précise que je suis d’éducation catholique intensive, que j’ai étudié l’histoire et la mise en place des Christianismes (il y en a plein), et que depuis plus de 10 ans je lis toutes les documents des recherches scientifiques et non scientifiques concernant le corpus coranique, pour comprendre le continuum historique qui aboutit à l’Islam : en gros la période de 250 à 820 AD.
    J’insiste pour préciser que le thème de la révélation n’est pas recevable dans cette recherche scientifique, mais je respecterai toujours ceux qui veulent y croire (la réciprocité est rare).
    Les religions non musulmanes sont un supplétif « inductif » au vague à l’âme, et je crois qu’elles sont utiles, tant qu’elles n’ont pas l’intention d’imposer leur inductivité à la Science. Faut il rappeler que la croyance, à la base de ces religions, n’admet pas de devoir vérifier si elle est vraie, on reste dans le dogme, l’imagination, et le plaisir mystique : parfait !
    En ce qui concerne l’Islam, ce n’est pas une religion « pour réconforter le vague à l’âme » de ceux qui ont « peur du néant, soi-disant ». Pour un Chrétien un juif ou un bouddhiste, l’Islam ne devrait pas être désignée par le mot Religion, car c’est historiquement un programme politique d’homogénéisation et d’unification des peuplades Arabes, après la chute de l’empire perse-Sassanide, de 622 à 629 (Heraclius/Khosroes, voir les résultats des récents symposiums scientifiques : Carlos Segovia, en particulier, mais également Claude Gilliot, sur academia.eu et le livre de SEBEOS).

    Que très peu d’ historiens se soient intéressés à ces années, mérite justement (d’un point de vue scientifique) que la prudence vaille. Tout le monde prend pour argent comptant les textes musulmans (ibn ishaq, ibn hisham, ghazali etc..) qui apparaissent isolés, sans attestation scientifique des faits (les premiers caliphes, et la façon de cela est présenté).
    Il existe pourtant des documents contradictoires et des éléments factuels, qui n’ont pas été confrontés à ce que dit la SIRA (histoire du prophète) et le Coran. Ils font actuellement l’objet de recherches intensives en Europe et aux USA. Des scientifiques allemands ont commencé ce travail dans les années 1840 (Schoep), puis Casanova (1905), sans parler de Ernest Renan, dont son dialogue avec un musulman (1880, téléchargeable en PDF sur internet) et sans oublier François Déroche du collège de France (en ce moment) sont des briques d’un travail qui reste à cloturer.

    Si en 622 la plupart des Arabes étaient des chrétiens (particuliers certes), le pouvoir Omeyade qui se met en place aura besoin de calmer les discordes en leur sein entre Nestoriens, Monophysites, Manichéens etc…(ce qui deviendra la FITNA ensuite) pour assurer l’unité et l’homogénéisation, qui sera obtenue par les Abassides près de 100 ans après les Omeyades, soit 200 ans après le début de l’ère des Arabes (et non de l’hégire) : en référence à la stèle des bains de Gadara datée de 650.
    Ajoutons les analyses des monnaies imprimées par les premiers chefs Arabes (et non musulman, terme dont la compréhension actuelle masque la réalité des débuts des Arabes), dont les résultats clairement remettent en cause la SIRA, du point de vue scientifique, pas du point de vue religieux.
    Je n’ai pas la place pour préciser tous les éléments du puzzle qui se met en place et qui est extraordinairement intéressant : la compréhension scientifique de ce qui s’est passé s’oriente vers un résultat particulièrement beau pour l’Humanité.

    Je détaille tous ces points car le corpus coranique a été construit pour « agenda politique Arabe » et sa réussite transformée en légende, a créé, au sein des Arabes devenus musulmans, une vision du monde, s’appuyant sur des mécanismes manichéens (Mani est un prophète précurseur perse, qui a imprimé des mécanismes de pensée adoptés par les Abassides) et gnostiques (l accès au savoir est réservé à des initiés), ce qui va induire une posture naturelle de « je suis dans le bon camp, et j’en sais plus que ceux qui sont dans le camp enemi ».

    Ainsi nait l’inductivité….

    Je suis très loin de prétendre connaitre l’Islam dans toute sa profondeur, mais j’y travaille. Ce n’est pas une religion au sens classique, et elle enrole ses membres dans des univers mentaux très éloignés de ce que la Science reconnait comme Science.

    Je forme le voeu qu’enfin on ne prenne les textes coraniques qu’avec leur contradiction scientifique historique, philologue, hermeneutique, sans quoi on s’expose à insulter l’intelligence humaine, même si certains appellent cette approche un blasphème. Il faut sortir de ce manichéisme infantile et adopter un comportement adulte d’éthique scientifique.

    • Le christianisme aussi à été un programme d’unification des peuples sous la bannière d’un tyran…. Clovis, Charlemagne, Croisades, etc…. etc.. etc…

      En fait vous voulez faire la psychanalyse des religions ?

      • Mon propos est que l islam n est pas une religion au sens des autres religions d une part, et son emergence doit être analysée en dehors du corpus de textes islamiques, car les chrcheurs sont entrain de se rendre compte que la realite est bien differente de ce qui est colporté par les musulmans.
        Ecoutons d abord les chercheurs.
        Quant a la psychologie et la psychanalyse, ce ne sont des sciences, tous les neuro-cognitifs vous l expliqueront : voyez le livre la table rase de steven Pinker : édifiant de rigueur scientifique á contre sens des psychologues

  • C’est toujours pantois qu’on lit les professions de foi religieuse d’individus de définissant comme libéraux…
    C’est sûrement que la plupart ont été enfermés tout petit dans ces concepts (sans rien avoir demandé) et qu’ils n’ont pas conscience des hauts murs qui les entourent, soit qu’ils ont l’impression d’être protégés par ces murs, soit qu’ils n’ont pas l’audace de les escalader ou d’y faire un trou pour s’en échapper.
    Et puis, il n’y a rien de moins scientifique que d’oser parler d’athéisme « matérialiste ». Cela suppose donc qu’on y opposerait le « spirituel » ? J’attends la démonstration scientifique de ce concept qui n’existe que dans la tête de ceux qui croient que parce qu’ils peuvent faire la séparation « matériel » « spirituel » au travers du langage, cette séparation existe dans les faits.

  • Invite à lire Mohamed Tahar Bensaada, Karim Meziane et tutti quanti pour qui le libéralisme n’est ni plus ni moins qu’une nécrose. Sérieux ?

    • Intéressant !!!!!

      en effet chez les Musulmans, c’est DIEU qui dirige l’humain, serviteur de Dieu.
      Les actes des humains ne sont que le reflet de la volonté de DIEU : L’humain n’a donc aucune liberté d’action (encore moins de pensée). (je dis humain pour m’assurer que la femme est incluse)

      Je n’ai pas le temps de retrouver le nom des exegètes qui ont longuement délibéré dans cette direction (années 900-1000), mais c’est très bien établi dans la pensée musulmane.

      évidemment le libéralisme n’a pas de sens pour la pensée musulmane.

      Je suis certain que des Musulmans n’adhèrent pas à cette partie de leur othodoxie de pensée.

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