Le krach de crédibilité du consensus de Beijing

La crédibilité du modèle économique chinois a du plomb dans l’aile.

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Le krach de crédibilité du consensus de Beijing

Publié le 1 septembre 2015
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Par Fabio Rafael Fiallo.

chine credits Darbigt Maersk (licence creative commons)

À l’orée du siècle présent, un nouveau credo économique suscitait l’enthousiasme et la sympathie de nombreux mouvements politiques auto dénommés « progressistes » et autres faiseurs d’opinion. Il se prétendait une alternative sérieuse aux politiques dites néolibérales, lesquelles avaient pignon sur rue après l’effondrement du modèle soviétique et misaient sur les forces du marché – par opposition au dirigisme d’État – en tant que moteur idoine de croissance et de prospérité.

Le nouveau credo s’inspirait de la formidable expansion économique enregistrée dans la Chine d’après-Mao, où, sous l’égide de Den Xiaoping, le Parti communiste avait instauré un « socialisme de marché » qui, tout en permettant la liberté d’entreprendre (contrairement à l’époque maoïste), accordait à l’État le rôle de guide et un droit d’ingérence pratiquement illimité dans le domaine économique.

D’après les admirateurs du nouveau modèle chinois, le développement économique dans les pays émergents serait mieux assuré par un régime fort, autoritaire, qui subordonnerait les forces du marché aux directives du pouvoir central. Toujours selon cet argumentaire, l’indépendance des pouvoirs, le débat contradictoire et le jeu de l’alternance – en un mot les piliers d’une démocratie véritable – ne seraient que des valeurs « occidentales » inappropriées aux conditions et aux besoins des pays émergents.

Ayant le cas chinois comme cadre de référence, la nouvelle doctrine reçut le nom de « Consensus de Beijing » – et ce, pour mieux se démarquer des politiques « néolibérales » qui, elles, formaient l’ossature économique du soi-disant « Consensus de Washington », appelé ainsi du fait que ces politiques avaient été promues par le Fonds monétaire international, dont le siège se trouve dans la capitale américaine, ainsi que par le département du Trésor des États-Unis.

Inutile de dire que le Consensus de Beijing trouva grâce aux yeux de gouvernants prêts à utiliser la manière forte pour garder les rênes du pouvoir. Il produisit vite des émules en Amérique latine, en premier lieu dans le Venezuela d’Hugo Chávez, ainsi que dans la Russie de Vladimir Poutine.

Comme ces deux pays tirent en grande partie leurs recettes de devises de l’exportation de produits de base (pétrole, gaz naturel), les régimes en place profitèrent du spectaculaire boom des matières premières qui vient récemment de s’achever.

Or, le dirigisme économique inhérent au Consensus de Beijing ne fit rien pour mettre la formidable hausse des revenus des exportations au profit de la diversification et de la modernisation de l’économie de ces pays. Une telle hausse servit essentiellement à accroître les dépenses publiques pour financer des programmes sociaux teintés de clientélisme et de démagogie et, non moins important, à créer des réseaux d’influence grâce auxquels put prospérer la corruption.

De même qu’en Chine les entreprises publiques se devaient de se soumettre aux directives du gouvernement, ainsi les entreprises qui au Venezuela et en Russie gèrent la production et l’exportation de leurs principales ressources naturelles (PDVSA, Rosneft) se voyaient contraintes de transférer une bonne partie de leurs revenus à leurs gouvernements – au détriment de la modernisation et de l’expansion de la capacité de production de ces entreprises.

Toujours est-il que, une fois fini le boom des matières premières, le Venezuela et la Russie voient leur modèle économique se fissurer et la croissance s’essouffler, voire prendre des valeurs négatives.

La situation a acquis des magnitudes catastrophiques au Venezuela, où la pénurie des biens de consommation essentielle et l’hyperinflation ont mené à une crise sociale sans précédent. Le pays est entré en récession en 2014, laquelle dépasserait le 7% en 2015. Les progrès réalisés dans les premières années du chavisme en matière de lutte contre la pauvreté se sont vus réduits à néant : le pourcentage des foyers pauvres aurait atteint 48,4% en 2014, contre 44% en 1998, année de l’arrivée de Chávez au pouvoir.

En Amérique latine, des pays qui misent sur les effets bénéfiques des forces du marché sont ceux qui enregistrent les taux de croissance les plus élevés dans la région : la Colombie, le Pérou, l’Uruguay (en dépit du discours populiste de l’ancien président José Mujica) et, premier entre tous, le Chili.

Quant à la Russie de Vladimir Poutine, c’est un « capitalisme de copinage » peu productif, et étroitement lié au pouvoir, qui s’y est instauré. Le tissu industriel et le secteur des services ne parviennent pas à se développer et moins encore à devenir compétitifs sur le plan international. D’où la vulnérabilité de l’économie russe, qui se trouve aujourd’hui en récession.

L’effritement du Consensus de Beijing n’aurait pas été complet sans les déboires actuels de l’économie qui l’avait inspiré, c’est-à-dire celle de la Chine.

L’interventionnisme d’État y a développé et protégé des entreprises inefficaces, se trouvant dans certains cas au bord de la faillite, et poussé les banques à leur octroyer des prêts difficilement recouvrables. Cet interventionnisme a eu pour effet d’affaiblir les institutions financières et d’empêcher la « destruction créatrice » des entreprises – c’est-à-dire l’élimination, par le jeu du marché, d’entreprises non performantes au profit de firmes plus productives.

Des chercheurs chinois ont chiffré les investissements improductifs, non rentables, à 6,8 trillions de dollars depuis 2009, représentant certaines années (en 2009 et 2013) presque la moitié du total des investissements du pays.

En octobre de l’année passée, l’hebdomadaire The Economist mettait en doute la soutenabilité de la croissance chinoise du fait que celle-ci n’était pas étayée par des gains de productivité significatifs. De tels gains ont en effet été si exigus qu’ils n’arrivent guère à préserver la compétitivité des exportations chinoises face à la concurrence d’autres pays émergents, où la main d’œuvre est meilleure marché qu’en Chine.

Afin de booster la demande interne et ainsi parer au ralentissement des exportations, l’État s’est mis à injecter des liquidités à un rythme hallucinant : la masse monétaire en Chine est passée de 7 trillions de dollars en 2008 à 20 trillions à la fin de 2014, une augmentation plus forte que dans tous les autres pays dans leur ensemble. Or, l’expansion de la masse monétaire aura servi à doper les marchés boursiers plutôt qu’à accroître la demande interne.

Soutenue artificiellement par le gouvernement, la capitalisation boursière avait doublé entre juin 2014 et juin 2015. Tout naturellement, la bulle financière n’attendait qu’à éclater. D’où la chute de la bourse depuis le mois de juin.

Le gouvernement chinois a essayé alors d’enrayer une telle chute par tous les moyens imaginables : interdisant les ventes d’actions à découvert, restreignant les introductions en bourse, poussant les banques à prêter aux investisseurs et aux entreprises en difficulté, criminalisant la spéculation et, dernier mais non le moindre, dépensant 200 milliards de dollars dans le rachat d’actions. En vain.

Avec les revers subis par les politiques mises en place, les technocrates chinois ont perdu beaucoup de l’aura de compétence dont on les avait entourés. Et pourtant, à vrai dire, le problème ne se trouve pas dans une question de compétence, mais dans l’incapacité intrinsèque de tout modèle économique basé sur le dirigisme d’État à faire mieux que les forces du marché dans l’allocation des ressources et des investissements.

Un krach financier est somme toute un phénomène surmontable. Après avoir touché le fond, les bourses peuvent reprendre l’ascenseur.

Ce qui, en revanche, s’avère irrattrapable une fois perdue, c’est la crédibilité d’un modèle économique. Et c’est justement cela, un krach de crédibilité, qu’a subi irréversiblement le Consensus de Beijing.

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  • Quel bel article complet et bien explicatif, ça vaut la peine d’être diffusé un peu partout du coup 😀

  • « Inutile de dire que le Consensus de Beijing trouva grâce aux yeux de gouvernants prêts à utiliser la manière forte pour garder les rênes du pouvoir. Il produisit vite des émules en Amérique latine, en premier lieu dans le Venezuela d’Hugo Chávez, ainsi que dans la Russie de Vladimir Poutine. »

    Vu l’état pitoyable des économies des 2 pays on voit bien à quel point ce modèle est un échec. C’était inévitable tant le modèle américain est supérieur.

  • « Or, le dirigisme économique inhérent au Consensus de Beijing ne fit rien pour mettre la formidable hausse des revenus des exportations au profit de la diversification et de la modernisation de l’économie de ces pays. Une telle hausse servit essentiellement à accroître les dépenses publiques pour financer des programmes sociaux teintés de clientélisme et de démagogie et, non moins important, à créer des réseaux d’influence grâce auxquels put prospérer la corruption.

    De même qu’en Chine les entreprises publiques se devaient de se soumettre aux directives du gouvernement, ainsi les entreprises qui au Venezuela et en Russie gèrent la production et l’exportation de leurs principales ressources naturelles (PDVSA, Rosneft) se voyaient contraintes de transférer une bonne partie de leurs revenus à leurs gouvernements – au détriment de la modernisation et de l’expansion de la capacité de production de ces entreprises. »

    C’est la beauté du capitalisme libéral : la capacité à se renouveler et à favoriser les meilleures stratégies et l’efficacité tout en éliminant les éventuels profiteurs. Bref un modèle qui rend l’humain meilleur en punissant ses pires côtés : corruption, copinage, avarice, parasitisme.

    La France suit un modèle relativement proche de ces pays, c’est pourquoi elle va si mal, et c’est aussi pourquoi Marine Le Pen serait une catastrophe pour la France car elle a cité l’économie russe comme modèle plus adapté à la France dans le Wall Street Journal.

  • « La situation a acquis des magnitudes catastrophiques au Venezuela, où la pénurie des biens de consommation essentielle et l’hyperinflation ont mené à une crise sociale sans précédent. Le pays est entré en récession en 2014, laquelle dépasserait le 7% en 2015. Les progrès réalisés dans les premières années du chavisme en matière de lutte contre la pauvreté se sont vus réduits à néant : le pourcentage des foyers pauvres aurait atteint 48,4% en 2014, contre 44% en 1998, année de l’arrivée de Chávez au pouvoir. »

    J’ai entendu dire que le taux de pauvreté avait atteint 25% en 2012 et 33% en 2013, si ce chiffre de 48% en 2014 est avéré alors c’est une croissance hallucinante, un niveau de destruction jamais vu..Tous les progrès de ce pays ont été détruit et le pays finira encore plus mal qu’il ne l’était avant Chavez au final, c’est dingue mais c’est une belle leçon pour nous tous. Avec une inflation à 200% cette année et une chute de 7% du PIB quel va être le taux de pauvreté ? La barre des 50% sera passée..

  • « Quant à la Russie de Vladimir Poutine, c’est un « capitalisme de copinage » peu productif, et étroitement lié au pouvoir, qui s’y est instauré. Le tissu industriel et le secteur des services ne parviennent pas à se développer et moins encore à devenir compétitifs sur le plan international. D’où la vulnérabilité de l’économie russe, qui se trouve aujourd’hui en récession. »

    Un Russe produit en moyenne l’équivalent de 29 000 dollars de richesse par an, à titre de comparaison un Grec produit 36 000 dollars et un Américain 67 000 dollars.
    La Russie n’a pas su profiter de sa nouvelle richesse pour devenir productive et innovante, la productivité a stagné et s’est développée beaucoup moins vite que dans le monde développé tandis que les entreprises demeurent incapables de devenir efficaces et compétitives, bref des années gâchées, et cela le pays va le payer très cher à long terme. On estime que son potentiel de croissance ne dépasse pas 1,5% donc cela signifie que même sans sanctions et des prix du pétrole plus élevés le pays aurait une croissance atone et faible en dépit du fait que le pays n’ait pas atteint le stade de pays développé, laissant entrevoir une stagnation à long terme et la fin du phénomène de rattrapage qui a pris fin en 2013, c’était la fenêtre idéale pour la Russie qui est désormais handicapée par une population vieillissante et une main d’oeuvre en diminution.

    Le pays n’en a pas profité non plus pour investir dans les infrastructures qui en ont tant besoin, l’état des routes, ponts, bateaux..est dans un état tellement lamentable qu’il faudrait plus de 2000 milliards de dollars pour tout remettre à niveau, toutes les infrastructures actuelles sont héritées de l’URSS et se délabrent, accroissant la facture au fur et à mesure du temps car rien n’est fait et tuant de nombreuses personnes inutilement dans un pays n’ayant pas besoin de cela.

    Bref, échec complet de Vladimir Poutine et de ce modèle chinois imité.

    • La malédiction des matières premières …

      Quand le prix des matières premières, cela surévalue la monnaie pour le reste de l’économie, même la Hollande en a été victime.

      Le contrechoc pétrolier de 1986 a permis de mettre fin à l’URSS, tandis que celui de 1998 a mis fin aux années Eltsine, en espérant que celui-ci forcera Poutine à au moins lâcher du lest.

    • D’ailleurs Stratfor prévoit que la Russie se « désintégrera » politiquement (que son pouvoir politique soit beaucoup moins centralisé à Moscou) dans la décennie à venir, et on peut compter sur l’aide « soft » américaine pour y aider et éviter une redite de l’empire soviétique, je pense que le peuple russe et ses élites n’ont pas encore assez fait leur travail de deuil de l’URSS, mais bon… slave ça veut dire esclave en anglais.
      Qui sait ? Une Russie coupée d’une Sibérie nouvellement « indépendante » serait peut-être le moyen d’enlever la tentation d’usage « de la puissance » d’une nation manifestement pas assez raisonnable….

      https://www.stratfor.com/forecast/decade-forecast-2015-2025

      • Une Russie coupée de la Sibérie et ses républiques islamiques et donc plus homogène et centrée sur elle-même serait peut-être une bonne chose en effet, créant un pays se sentant chez soi et sans tentation impériale, cherchant surtout à commercer et coopérer avec ses voisins, avant tout soucieuse de son développement économique.

      • « slave ça veut dire esclave en anglais. »

        Quelle phrase tout simplement écœurante. Vous venez d’insulter des amis à moi qui ne sont pas russes et ne souhaitent pour rien au monde que la Russie continue à avancer dans leur direction comme elle le fait actuellement. Comme la plupart des gens du monde slave ils ont connu l’horreur absolue du communisme.

        Même en parlant uniquement de la Russie, je ne suis pas sure que Poutine soit soutenu par 80% de sa population, sinon pourquoi aurait il bourré les urnes ? Beaucoup de russes souhaiterais arrêter avec tout cet impérialisme absurde et simplement vivre en paix aux coté des autres nations occidentales.

        C’est avec ce genre de pensée que tout les idéologues fouq « national bolchévique » arrivent à convaincre les russes naïfs que l’on a quelque-chose de fondamentalement anti-russe et que leur pays est en position de « défense »…

        • Le mot « Esclave » vient du latin « sclavius » qui désignaitau Vème siècle, les peuples slaves originaires de la Slavonie (Croatie actuelle) et qui a donné le nom de la Slovénie…
          D’ailleurs ces slaves étaient souvent réduits en esclavage par les Germains et les byzantins.

          https://fr.wiktionary.org/wiki/esclave

          Mon propos est peut-être un peu fort, mais quand on regarde l’histoire de certains peuples on dirait que certains s’accommodent à ne pas contrôler leur destinée…
          Je n’ai rien contre les individus réfléchis russes ou autres qui se distinguent de la masse, il faut avouer que la population de nombreux pays se compose de nombreuses personnes aux mœurs plutôt légères, sans convictions propres, prêts à suivre celui qui parle le plus fort.

  • Excellent article. Bientôt les trolls de Poutine vont arriver pour le massacrer… en vain.

    • Pas « massacrer », non, simplement remettre en perspective.

      Un « modèle » économique est toujours destiné… à échouer.

      Appelez ça l’entropie.

      Le « modèle » français a marché et est en train lamentablement d’échouer. Le modèle anglais 19ème a marché. Puis a échoué. Le modèle allemand des années 30 a marché puis a échoué. Le modèle japonais mi 20ème a marché, puis a échoué etc.

      Bref, il est parfaitement normal que le « modèle » chinois… finisse par partir en sucette.

      Ce qui compte dans ce petit jeu, c’est le timing, et la position des autres joueurs. Bref, c’est re-la-tif !

      Posons donc la vraie question : dans le Grand Bordello politico-économico-identitaire-sécuritaire qui s’annonce qui s’en sortira le mieux :

      -la France
      -ou la Chine/Russie ?

      Hum ? De mon point de vue, la réponse est évidente.

      Mais, bon, je suis un troll pro Poutine, alors forcément, je biaise, je biaise 😉

      • On se rassure comme on peut, pourtant la réalité reste la même. Concernant la France elle a au moins le mérite d’avoir atteint le stade de pays développé avant de stagner et décliner, la Russie commence à décliner avant même d’avoir atteint ce stade et malgré des ressources énergétiques immenses. Bref, quitte à parier sur un pays je parierais sur la France plutôt que sur la Russie car la France a fait ses preuves et a les éléments pour rebondir.

        • Bien sûr… Nous sommes « développés » nous.

          On a Hollande, Sarkozy, la Sécu, 5,5 millions de fonctionnaires, et 2 000 milliards de dettes.

          Mais vous semblez oublier que ce « stade » peut rapidement être perdu.

          De plus, un prolo russe ou chinois survivra beaucoup mieux à une chute… J’attends de voir comment réagiront les Français…

          • On n’a été pas que des politiciens incapables, on a aussi des entrepreneurs capables. Beaucoup. Et quand l’étau de l’État se desserrera, les survivants seront forts. Ce terreau, la Russie ne l’a pas.

          • On peut être libéral et quand même se rendre compte que la France à 100 fois plus de change de rebondir que la Russie…

            • Tout à fait. Les problèmes de la France sont politiques là où les problèmes russes sont surtout structurels et donc plus difficiles à traiter car nécessitant une politique à long terme mettant du temps à porter ses fruits. Sans problèmes politiques la France serait en forte croissance quasiment dans l’instant ou au bout d’1/2 ans.

      • Relativiser, technique vieille comme le monde. Tous les modèles ne s’écroulent pas, seulement les mauvais.
        Les bons modèles évoluent avec le temps, se remettent en cause continuellement.

        La Russie a un modèle raté, faible, improductif, non diversifié et destructeur de richesse. C’est un échec pur et simple.

      • c’est vrai que les choses évoluent et que parler de »modèle » est souvent un peu caricatural. Ils évoluent d’ailleurs, au passage de chaque gouvernement et sont vites dénaturés.

        Ce qui compte le plus me semble-t-il, c’est la capacité à évoluer rapidement avec son époque et les résultats obtenus.

        Ainsi, par exemple, le modèle de la répartition pour la retraite en france, avec 10 actifs pour 1 retraité, n’était pas si mal. Désormais avec le vieillissement et le développement des carrières multiples et mondialisées, il est claire que cela ne peut fonctionner. Et pourtant on s’accroche et on fait trainer les choses jusqu’à la rupture.

      • « le Grand Bordello politico-économico-identitaire-sécuritaire »

        La Russie est une dictature d’un seul homme qui cherche à faire revivre la « gloire » (si on peut appeler comme ça le régime le plus sanglant de l’histoire de l’humanité) du passé. En plus de cela si la démographie est galopante quelque-part c’est chez ses musulmans. Musulmans chez qui on a prit soin d’attiser un islamisme tant que celui si était anti-occidental.

        Toutefois l’argent pour acheter tout ces musulmans commence à manquer et les autres républiques de la Russie sont déjà dépourvues de tout moyens, Poutine ne sait plus ou trouver de l’argent pour à la foi financer son maintient au pouvoir et sa paranoïa militaire.

        La Russie pourrait lâcher ses républiques les plus islamisées pour protéger son identité et ainsi renoncer à son impérialisme, devenir une démocratie est être gouverné par un russe « progressiste » (je veux pas dire par un clone russe de je ne sais quel fou du PS, un progressiste style droite modéré polonaise me va très bien). Toutefois l’aveuglement de ses dirigeants la mènera à être gouverné par sa minorité musulmane qui deviendra à moyen terme une majorité.

        Regardez donc toute la place que prend Kadryov, grand fan des allah akbar en pleine rue, dans le spectre politique russe.

        Qui va s’en sortir le mieux alors ?

    • C’est inutile de toute façon comme tu dis, l’armée de troll payée par le Kremlin (500 millions de dollars en propagande surtout utilisée pour payer des trolls sur le web occidental,ce qui n’est pas négligeable dans un pays où de plus en plus de gens meurent de faim, chacun sa lubie) n’est pas crédible car payée donc leur avis n’a que peu d’importance au final surtout qu’il n’est basé sur aucune réalité.

      • Poutine, le Roi des Trolls.
        Ça risque de faire marrer les générations futures, surtout qu’il pourra servir d’exemple dans « comment détruire une économie en 10 leçons » 😀

      • Autant je ne me considere pas du tout pro-poutine, autant vos arguments me semblent peu convaincants:
        500 millions, d’ou sortez-vous ce chiffre? Savez-vous combien depensent les gouvernements occidentaux pour troller l’internet afin de diffuser leur propagande?

        • « Autant je ne me considere pas du tout pro-poutine, autant vos arguments me semblent peu convaincants »

          http://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/europe/russia/11656043/My-life-as-a-pro-Putin-propagandist-in-Russias-secret-troll-factory.html

          http://www.rferl.org/content/how-to-guide-russian-trolling-trolls/26919999.html

          C’est un sujet qui a été plutôt pas mal traité pour qui se donne la peine de chercher. Si vous voulez en apprendre plus sur les stratégies de la Russie, qu’elle soit tsariste, soviétique ou poutinienne, je vous conseil ce libre qui est un chef d’œuvre sur les techniques de désinformation:

          http://www.amazon.fr/Disinformation-Strategies-Undermining-Attacking-Promoting/dp/1936488604

          • Merci, je suis bien au courant que la Russie utilise internet pour sa propagande. Ce que je voulais, c’est etre capable de comparer avec les gouvernments occidentaux, qui ne sont pas en reste.

            • au ps ils sont assez fort pour cela

            • « c’est etre capable de comparer avec les gouvernments occidentaux »

              Manger bouger, boire modérément, la drogue c’est mal, transitons énergétiquement, la vitesse broie des chatons…

              Les gouvernements occidentaux font énormément de propagande, toutefois celle-ci est différente. Convaincus de leur devoir d’éduquer la population ils ne se cachent pas et prennent soin de mettre un logo de l’état un peu partout (comme ça on voit que l’état agi pour le bien).

              Si vous avez lu le résumer du livre que je vous ai proposé on voit bien que la propagande russe est différente, il s’agit de se cacher pour monter des escroqueries intellectuelles totales affin de manipuler la population pour qu’elle soutienne sa cause.

              Il y a une différence de nature entre les deux propagande qui est consécutive à la différence de nature entre les deux types de gouvernements.

              • je ne pense pas.

                Les pays occidentaux aussi manipulent et trollent internet pour faire passer leurs mensonges.
                Le probleme c’est que si on dit que la Russie fait cela, tout le monde acquiesce, mais si on dit que les pays occidentaux le font, on se fait traiter de complotiste.

                Un bon exemple etait la guerre en Ukraine. Le coup d’Etat a-t-il ete prepare par les USA? A mon avis oui. Il est toujours amusant de voir comme une prise de pouvoir non democratique peut etre racontee de maniere si romantique chez nous.

                je pense pas que le monde soit d’un cote tout noir, et de l’autre tout blanc.
                Ce qui ne m’empeche pas de preferer vivre en Europe qu’en Russie.

                • « Les pays occidentaux aussi manipulent et trollent internet pour faire passer leurs mensonges. »

                  Sur certains sujets je suis d’accord, comme le réchauffement climatique, toutefois j’ai de gros doutes sur la politique internationale. Encore une foi ces sujets ne ressemblent pas vraiment à ce que fais la Russie, il ne s’agit pas de canulars montés de toutes pièces. Vous devriez vraiment lire le livre que je vous ai donné en lien, l’auteur qui a travaillé pour les renseignement du mauvais coté de la guerre froide a directement participé à ces manipulations.

                  « Le probleme c’est que si on dit que la Russie fait cela, tout le monde acquiesce, mais si on dit que les pays occidentaux le font, on se fait traiter de complotiste.  »

                  Rare sont les gens raisonnables qui ont des preuves solides… Et je ne parle pas d’un faisceau de coïncidences que l’on assemble maladroitement…

                  « Le coup d’Etat a-t-il ete prepare par les USA? »

                  Surement pas. Ianoukovitch s’est fait élire pour signer un traité commercial avec l’UE et il a trahi sa promesse. Ceci a engendré une révolte des électeurs, ce qui est admirable. Des élections ont été faites.

                  « Il est toujours amusant de voir comme une prise de pouvoir non democratique peut etre racontee de maniere si romantique chez nous. »

                  Je ne vois pas ce qu’il y a de non démocratique. C’est plutôt sain de renouveler ses élites non ?

                  De plus sans parler de la décadence morale de la Russie bien plus rapide que la notre comment quelqu’un utilisant le pseudo de Bastiat ne peut il pas voir l’évidente différence de niveau de vie entre les pays qui sont retourné vers l’occident et ceux qui ont suivit la Russie ?

          • Merci. Des articles très bien documentés sur la propagande poutinienne — que j’ajouterai à mon dossier sur les trolls de Poutine en Europe.

    • En vain oui, on échappe pas au réel. Hollande et Tsipras en savent quelque chose.

  • Rahhh, depuis que les autorités ont arrêté et fait avouer les boucs-émissaires/responsables du krach (conformément aux prévisions), on sent que ça va tout de suite mieux !

    http://stockcharts.com/h-sc/ui?s=$SSEC&p=W&b=3&g=0&i=t64664583319&a=309540155&r=1391796418201

    Ca ne fera peut-être pas remonter les cours, mais au moins plus aucun Chinois n’aura l’idée saugrenue d’oser demander des comptes à son gouvernement pour avoir mené une politique de débiles profonds, c’est-à-dire une politique collectiviste.

  • Est-ce que l’auteur pourrait nous indiquer ce qu’il entend par trillion ?

  • juste une petite remarque: l’expression capitalisme de copinage ou de connivence est regulierement utilisee par les liberaux, et correspond a ce que les gauchistes appelleraient capitalisme tout court: les patrons du CAC40, la promiscuite entre pouvoir politique et pouvoir economique, qui donne l’impression aux honnetes citoyens et/ou travailleurs qu’ils se font voler par l’elite en place.

    Je trouve cela dommage que les liberaux ne cherchent pas a defendre le mot « capitalisme », en refusant de le salir en l’associant a cela. Les socialistes sont tres fort en terme de guere semantique, ils ont deja voler le mot liberal, le mot progressiste …

    Pourquoi ne pas appeler les choses par leur nom? Il s’agit purement et simplement de CORRUPTION, ce qui n’a rien a voir avec le capitalisme. Sinon dans certains cas on pourrait appeler cela l’affairisme socialiste ou le detournement de biens sociaux par exemple.

  • « La crédibilité du modèle économique Chinois… » Mais tout le monde a toujours dit que ce modèle n’était pas crédible.. Ah ! maintenant il y aurait eu une crédibilité ??
    Il me semble que les magasins en Chine sont plus pleins (ahahah!) que ceux du Vénézuela où il n’ a rien de rien dans les rayons. En Chine il reste quand même tout quelques produits dans les rayons des supermarchés : Carrefour, Wallmart, Auchan, Tesco.;..dont de formidable fromages, des produits Chinois, mais aussi des Pâtes italiennes, de la moutarde Maille, de l’eau d’Evian, du Coca, de l’Armagnac à 2200Euros le flacon… Supermarchés que l’on trouve surmultipliés dans les énormes villes, mais pas uniquement Shanghai ou Beijing, mais dans toute la Chine, et tous ont encore des rayons pleins, autant dire que circuler entre les rayons est casiment impossible, du fait du nombre de clients, si jeunes, si riches…

    Ceux qui ont voyagé cet été en Cyprus, Croatie, Slovénie, Espagne et Portugal : se sont peut-être rendus compte, que le touriste majoritaire était Anglais, puis Russe (vous savez ceux qui sont ruinés !).. puis Thaïlandais (je ne me rendais pas compte que cela allait si bien dans ce pays ! Je parle Thaïlandais aussi je ne les confonds pas avec des Chinois !)– C’est même vexant en tant que Francophone de ne voir que des affiches et menus en Russe. Mais ils dépensent tellement..! Normal qu’ils soient les rois des sites touristiques.

    Après il y a les statistiques, c’est sûr qu’elles priment par rapport à ce qui a été observé sur le terrain, qui ne vaut rien ; mais bon ! il faut quand même donner son avis et ce n’est qu’une observation.

    Les Stats voient des Russes ruinés qui ne partent pas en vacances et dépenses de fortunes ; n’ont pas vu l’arrivée des Thaïlandais dans le secteur touristique..Mais ils ont raison car ce sont des experts en économie.

    • Pour SweepingWave et son alter ego Akashi, si le Venezuela est en mauvaise posture, c’est forcément pour avoir suivi le modèle chinois. Rien de mal ne peut pour eux se produire, surtout en Amérique, si la Chine n’est pas à la manoeuvre (avec la Russie). Comme si le chavisme ne portait pas en lui-même l’échec, et qu’il fallait forcément l’avoir importé. Comme si aussi, une croissance un peu en berne était le signe d’un retour aux années 60 communistes…

      • Sans doute, le chavisme porte en lui-même les causes de son échec. Mais cet échec, catastrophique, est en grande partie dû au fait que Chávez avait épousé depuis le départ les principes de base du Consensus de Beijing: contrôle par l’Etat de l’économie et autoritarisme dérivant en dictature en politique.

        • Sauf que les conséquences catastrophiques du consensus de Pékin restent à démontrer pour la Chine, notamment pour qui y est allé en 1990 et compare avec 2015, et qu’on ferait mieux de l’appeler consensus de Caracas ou de la Havane…

          • La Chine s’en remettra un jour, article purement trollesque car écrit sous un regard purement pro occidentale et pro US. Le Consensus de Washington a été un énorme fake pour qui s’ y penche vraiment. Et qu’ on arrête de parler d ‘économie de marché alors que la planche à billet est utilisé avec bon train par toutes les banques centrales occidentales. C’ est marrant comment les gens s’érigent en donneur de leçon et prophète.

  • La Chine est un « géant » aux pieds d’argiles : position géopolitique dangereuse avec possibilité d’endiguement aisé du fait des rivalités en mer de Chine méridionale, peu d’alliés fiables, mauvaise image à l’extérieur, centralisme, corruption, pollutions, population vieillissante, problèmes sociaux potentiels (Ouïghours, Tibet, exodes ruraux massifs, armée inexpérimentée encore peu professionnalisée et avec du matériel âgé….

    Les 21éme siècle a tout pour être le siècle de l’Amérique (quoi qu’en disent les déclinistes), à condition qu’ils retournent aux fondamentaux…

    • La dette forcera l’Amérique à retourner aux fondamentaux, et puis les Démocrates ne sont pas les socialistes, certains d’entre eux savent gérer une économie de belle manière : regardez l’Etat de Washington et sa ville de Seattle qui sont dominés par les démocrates mais très dynamiques, donc c’est possible..Et puis Hillary Clinton est plus centriste qu’Obama donc si elle gagne ça passera plutôt bien.

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