Tour de France : le business juteux des villes-étapes

Pour être sélectionnées, les villes-étapes doivent faire un chèque à Amaury Sport Organisation, l’organisateur du Tour.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Tour de France, York credits Alh1 via Flickr ((CC BY-NC-ND 2.0))

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Tour de France : le business juteux des villes-étapes

Publié le 25 juillet 2015
- A +

Par Alexis Constant.

Tour de France, York credits Alh1 via Flickr ((CC BY-NC-ND 2.0))
Tour de France, York credits Alh1 via Flickr ((CC BY-NC-ND 2.0))

 

« Le Tour de France, c’est la fête et les jambes », plaisantait l’écrivain Antoine Blondin, célèbre pour ses chroniques du Tour. La fête a son prix. L’édition du Tour 2015 est partie d’Utrecht, aux Pays-Bas. Nul ne sait exactement combien les édiles ont payé pour être ville du « Grand Départ 2015 », la somme de 5 millions d’euros étant avancée par la presse locale.

Le Tour de France est une machine à faire du cash. Au sommet de la pyramide on trouve Amaury Sport Organisation (ASO), la société organisatrice de l’événement qui possède notamment le quotidien L’Équipe et le Rallye Dakar. Nul ne sait exactement combien l’événement lui rapporte, mais le chiffre d’affaires se ventilerait ainsi : 60 % via les droits télévisés, 30 % par les sponsors et 10 % via les collectivités locales.

Car, pour accueillir une des étapes du Tour de France, les communes candidates versent une redevance. Selon Les Échos, les prix vont d’environ 60 000 euros pour le départ d’une étape à 100 000 euros pour une arrivée. Si une commune gère à la fois le départ et l’arrivée d’une étape, la facture grimpe jusqu’à 160 000 euros. N’est pas ville-étape qui veut.

Hôteliers et restaurateurs tirent les marrons du feu

Les municipalités doivent répondre à des critères logistiques, notamment quant à leur capacité hôtelière. À la redevance payée à ASO, s’ajoute le coût des aménagements nécessaires à l’accueil de l’événement : infrastructure routière, parkings… L’implantation du village de départ avec les tentes et stands, où sont reçus invités, suiveurs et coureurs est également à la charge des villes-étapes. Ces opérations sont souvent cofinancées par le département et la région. Le département de la Manche évalue, par exemple, que le coût de l’événement est de 2 millions d’euros.

Quelle rentabilité les collectivités locales retirent-elles du passage du Tour ? Essentiellement des recettes touristiques. Hôteliers et restaurateurs sont les premiers à tirer les marrons du feu, car des milliers de personnes supplémentaires viennent frapper à leur porte. L’attractivité que confère le rôle de ville-étape profite aussi aux sociétés locales de services . Au total, une ville comme Gap évalue ces retombées économiques à 2 millions d’euros d’après l’estimation de son maire, Roger Didier, cité par Atlantico. À Londres, le maire de l’époque, Ken Livingstone, avait estimé que chaque livre investie dans le départ du Tour en 2007 en avait rapporté 10.

D’autres villes sont moins enthousiastes : le maire écologiste de Grenoble, Éric Piolle a fait savoir en 2014 que sa ville ne recevrait plus d’étapes du Tour, jugées trop onéreuses.

Sur le web

Voir les commentaires (3)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (3)
  • Les retours sur « investissement » ne sont pas de 2 millions mais uniquement du montant des taxes perçues par la ville. Donc peut! !!

    • exact, payer 100 000 euros d’impôts pour avoir une hausse de chiffre d’affaires de 200 000 euros est totalement stupide si c’est fait volontairement.

  • Un vainqueur de l’Alpes d’Huez : qui pose son vélo et va répondre immédiatement aux journalistes sans le moindre essoufflement !
    Des coureurs cyclistes qui depuis cette année crachent autant que nos footballeurs ????

    Une étude de l’Université de VIC (Catalogne Espagnole) avec des sportifs (non- motivés par substances)-
    -Ils perdent 12Kg après 130KM -Sont hagards et ne peuvent parler pendant 1heure à l’arrivée.
    -Ils ne peuvent cracher car ils ont besoin de conserver leur hydratation, une telle course leur imposant 9 à 12 Litres de liquide ou boissons spéciales pour réhydratation.

    Mais c’est vrai que nos Alpes ont un air spécial : c’est pour cela que les coureurs cyclistes s’abreuvent si peu, crachent autant et sont en pleine forme le pied posé à terre après 120Km de course.

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

La dernière croisade gouvernementale contre les fraudes n’est que de la poudre aux yeux. Cette opération de propagande masque l’essentiel : l’indispensable réduction des dépenses publiques, à commencer par le gaspillage.

Le parti du « en même temps » a fait monter au créneau Gabriel Attal, ministre des Comptes publics, pour une grande opération de com’. Oyez, oyez, braves gens, une croisade contre les fraudes fiscales et sociales débute ! Bercy aura sa propre cellule de renseignements.

Les étatistes de gauche sont contents, la t... Poursuivre la lecture

La dégradation de la note de la dette publique française par l’agence Fitch illustre des décennies d’irresponsabilité budgétaire. L’État français supporte ainsi la troisième dette la plus élevée en proportion du revenu national parmi les grandes économies. Et n’a pas équilibré ses comptes une seule fois en 48 ans, un record historique.

« C’est quand la marée se retire qu’on voit qui se baignait sans maillot ».

L’expression prêtée à l’investisseur Warren Buffet s’applique aussi aux États endettés en période de remontée des taux d... Poursuivre la lecture

La réforme des retraites promulguée a suscité et suscite toujours beaucoup de questions. Toutefois, un élément est resté caché dans ces débats : la question des retraites, c’est aussi la question de la dette.

La France a besoin d’envoyer des signaux positifs aux marchés financiers pour ne pas voir sa note dégradée par les agences de notations - le report de l’âge de départ à la retraite en est un exemple - et surtout pour ne pas subir une nouvelle hausse du coût de remboursement de sa dette.

 

Un constat alarmant

Oui... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles