Par Jean-Baptiste Léon.
Le ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports a publié, en février dernier, une étude sur « Le poids économique du sport en 2012  », en France. Les données statistiques, abondantes, qui courent sur les années 2005-2012, dressent un état des lieux précis de la « dépense sportive nationale », et de sa musculeuse filière publique. Sa lecture est un exercice de haut niveau. Petite revue d’effectif.
Le sport est un acteur non négligeable de l’économie française : le secteur pèse 36,5 milliards d’euros sur la balance, soit 1,74 % du PIB. Et si la côte est raide en ces temps de crise économique, le secteur public, grimpeur poids lourd dopé à l’argent public, a pris le maillot jaune (16,8 milliards euros de dépenses dans le secteur) devançant pour la première fois en 2012 les ménages (16,3 milliards de dépenses). La contribution de l’industrie privée ? Une paille ! Les entreprises, lanterne rouge du peloton, n’apportent que 3,3 milliards d’euros à l’économie du secteur, leurs investissements stagnant depuis 2008 ! Notre balance commerciale extérieure en biens sportifs est déficitaire depuis au moins 2009. Que ce soient maillots de bain, survêtements, articles de chasse ou bicyclettes, la France importe plus qu’elle n’exporte.
La mainmise de l’administration sur le sport est considérable. L’État s’est jeté dans la mêlée en 1936 avec la création par le Front populaire d’un sous-secrétariat d’État aux Loisirs et aux Sports, piloté à l’époque par le très idéologue Léo Lagrange. Et depuis qu’il a pris le brassard de capitaine, le Léviathan ne manque pas de joueurs : on dénombre aujourd’hui 44 700 agents de l’État (des professeurs d’EPS pour la plupart) et près de 58 000 agents dans les collectivités territoriales : animateurs sportifs, gestionnaires et personnel d’entretien des équipements sportifs… Le cabinet privé Kurt Salmon a calculé que sur les 10,5 milliards (12,1 milliards, selon le ministère des Sports) injectés par les collectivités dans le secteur, 64 % relèvent des dépenses de fonctionnement…
Et le match n’est pas fini, car du sport et des dépenses, vous allez en avoir ! Pour ne citer que quelques-uns des grands événements à venir en France : Eurobasket 2015, Championnat d’Europe UEFA de football 2016, Championnat du monde de handball 2017, et éventuels JO à Paris en 2024… Dans ce numéro, nous chiffrons avec précision le coût présent et à venir des grands travaux (stades, infrastructures…) que nécessitent ces agapes sportives qui sont, de nos jours, le nouvel opium du peuple.
L’addition est salée, mais s’il vous plaît, ne le prenez pas mal, chers amis contribuables, vous avez du pain et des Jeux ! Et veuillez ouvrir vos poches, car comme le disait le baron Pierre de Coubertin, fondateur des Jeux olympiques modernes, « l’important, c’est de participer »…
- « Sport et argent public : la France qui perd », Les Enquêtes du contribuable d’août/septembre 2015 – 5,50 €€. En kiosque et sur abonnement. Pour commander en ligne ce numéro.Â
—
Votre article est loin du compte. Considérez la partie immobilière, les stades nécessaires à toutes les activités sportives pour lesquels les élus locaux n’hésitent pas à injecter des sommes astronomiques à la seule fin d’entretenir un pouvoir qui repose sur du clientélisme.
Ah, les études de « poids économique », tout un poème… Aucun économiste sérieux (y’en a) ne produit ou ne publie de telles études, simplement parce qu’elles ne prouve absolument rien économiquement. Ce sont toujours des études produites par des non-économistes (ou alors par des économistes qui n’en pensent pas moins mais ont besoin d’argent). Et c’est bien sûr l’instrument à la mode des politiques, décideurs publics, bureaucrates et autres lobbies et y’en a pour tous les goûts, pour tous les secteurs, avec mise à jour régulière pour que les médias reprennent la propagande sans aucune analyse critique. Comme l’a bien dit John Kay, éditorialiste au Financial Times : « Un des problèmes auxquels les économistes sont confrontés est que chacun s’y connaît en économie. La plupart des gens sont prêts à accepter qu’un physicien, un avocat ou un historien sait quelque chose qu’ils ne savent pas. Les économistes ne rencontrent aucune déférence similaire. »
« Eurobasket 2015, Championnat d’Europe UEFA de football 2016, Championnat du monde de handball 2017, et éventuels JO à Paris en 2024 »
C’est pas de cette façon là que la Grèce a utilisé une grande partie de l’argent issu de son endettement?
(Euro 2004, JO européens)
En France, on a tout compris…
Ce ne sont pas les milliers professeurs d’EPS qui me choquent. Faire courir autour d’n stade ou initier à un peu de gymnastique ou à des sports collectifs des adolescents quelques heures par semaine – qui pour la plupart sera la seule activité physique digne de ce nom qu’ils pratiqueront – n’est pas le plus grand vice de l’EN.
Par contre, les subventions versés aux fédérations sportives, le financement d’infrastructures prêtera d’avantage au débat et à la polémique car toutes ces dépenses publiques seront à perte, sans retour sur investissement dument espéré, ou a contrario de la volonté publique (facile à juger au niveau d’une collectivité territoriale) l’un n’excluant pas l’autre.
Le scandale n’est pas aussi simple que d’aligner tant de nombre d’agents affectés aux sports. Posons nous la question de l’intérêt d’un ministre des sports (Cé Koi son nom dailleur ?), de la connivence entre fédération sportive et Etat. Car avons nous besoin de L’Etat pour créer une équipe nationale de ce que vous voulez ? Question de la vrai responsabilité des collectivités territoriales à financer, subventionner des associations sportives. Beaucoup y trouve un intérêt et sont approuvés par leurs votants mais où s’arrêtent l’implication de ces collectivités et qu’est ce qui est dû au privé ?
Beaucoup de questions…. plus compliqué à répondre qu’avec la simple masse salariale d’agents territoriaux et de professeur d’EPS.