Grève des taxis : ne tirez pas sur l’ambulance !

Les taxis sont très en colère : ils ont la sensation, justifiée au demeurant, de s’être fait avoir ; avoir par qui ?

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Taxi parisien Credit Mathieu Fosse (Creative Commons)

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Grève des taxis : ne tirez pas sur l’ambulance !

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 25 juin 2015
- A +

Par Guillaume Nicoulaud.

Taxi parisien Credit Mathieu Fosse (Creative Commons)
Taxi parisien Credit Mathieu Fosse (Creative Commons)

Les taxis sont très en colère. Ils estiment que les voitures de transport avec chauffeur (VTC) et, plus encore, les applications mobiles (Uber) qui permettent à ces dernières de trouver plus facilement des clients leur font une concurrence déloyale.

En effet, voilà un bon siècle que cette profession s’est organisée pour limiter la concurrence — régulation du nombre de licences 1, fixation administrative des prix etc. — et donc, préserver ses marges au détriment des clients. En 1959, déjà, le Comité Rueff-Armand notait dans son rapport 2 que « la limitation réglementaire du nombre des taxis nuit à la satisfaction de la demande et entraîne la création de « situations acquises », dont le transfert payant des autorisations de circulation est la manifestation la plus critiquable ». La France est un grand pays de traditions.

Or voilà que débarquent les VTC qui, soumis à concurrence, offrent de meilleurs services à moindre coût et donc, en toute bonne logique, taillent des croupières aux taxis. Alors évidemment, les taxis — et en particuliers ceux qui ont payé leur licence plus de 200 mille euros — sont très en colère : ils ont la sensation, justifiée au demeurant, de s’être fait avoir ; avoir par qui ? Eh bien, comme d’habitude : par les politiciens peu scrupuleux qui ont accordé ces avantages aux syndicats de taxi par pur clientélisme.

C’est aussi simple que ça.

Alors oui, les actes de violence auxquels nous avons assisté ces derniers jours sont inacceptables mais, au-delà des quelques mauvaises expériences que nous avons tous eu avec cette profession, considérez bien la situation d’un jeune type qui vient de s’endetter sur cinq ou dix ans pour acquérir sa licence.

S’il l’a payée si chère, cette fameuse autorisation de stationnement qui n’est rien d’autre qu’une résurgence des charges d’ancien régime, c’est parce qu’en actualisant les revenus futurs qu’il pouvait espérer de cette activité grâce aux bons soins de l’État, la valeur actuelle de l’investissement était clairement positive.

Mais avec les VTC et Uber dans le périmètre, non seulement il perd des clients — et donc des revenus — mais son « petit » capital qu’il espérait réaliser en fin de carrière ne vaut désormais plus rien : c’est la double peine et le pauvre gars n’y est pour rien. On pourra, à loisir, accuser ses prédécesseurs, ceux qui ayant déjà une plaque (éventuellement obtenue gratuitement auprès de l’administration), ont tout fait pour faire grimper son prix à la revente mais ce serait, encore une fois, dédouaner ceux qui sont à l’origine de cette situation.

Voilà où nous en sommes : d’un côté des milliers de gens qui ont l’opportunité de travailler ou, au moins, d’arrondir leurs fins de mois pour le plus grand bonheur des consommateurs et de l’autre, toute une génération de chauffeurs de taxis qui se retrouve le bec dans l’eau et, sans doute pour certains, dans une situation financière très préoccupante, pour avoir trop fait confiance à vous-savez-qui.

Une solution ? Mon Dieu oui, il y en a bien une qui serait à peu près équitable : le responsable de cette situation devrait racheter ces licences acquises à prix d’or. Une paille, surtout dans la situation de nos finances publiques ; la conséquence logique et prévisible de décennies entières de clientélisme et de veulerie érigé en système au nom de l’intérêt général. Bilan des courses : ce sera à vous et moi, en tant que contribuables, de payer les conséquences de politiques imbéciles qui nous ont permis, en tant que consommateurs, de surpayer nos courses de taxi pendant des décennies.

Sur le web

  1. Les Autorisation de stationnement sont délivrées gratuitement par les mairies ou préfectures mais, à la demande des taxis, elles sont délivrées au compte-goutte de telle sorte qu’elle se revendent très chères au marché secondaire.
  2. Rapport sur les obstacles à l’expansion économique dit Rapport du Comité Rueff-Armand (page 44).
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  • Les Taxis sont entièrement responsable de la situation c ‘est eux qui ont demandé au secours à l’Etat dans les années 30, forts de leur privilège acquis ils ont refusé tout innovation au sein de leur profession, heureusement que Uber est a pour changer la donne à fin qu’ ils se bougent le cul. Quand a l’Etat ce qu’il donne d’une main il peut le reprendre d’une autre. Ca fait 80 ans que les taxis sont en situation de monopole, un peu d’air frais fait du bien je n’ai aucune compassion pour ses gangsters qui prennent en otages les citoyens pour défendre des revendication archaïques.

  • Quand à la responsabilité de l’Etat que vous mettez en cause ce n’est que pur hypocrisie. C ‘est marrant comme on se dédouane sur l’Etat des que la concurrence essaie de faire bouger les lignes, avant que Uber et autres service de VTC existe, il ne me semble pas que l’Etat était sollicité et mis au piloris. Mettre toujours l’Etat en cause n’ est que pur opportunisme. Les seuls responsables sont les syndicats de taxis qui ont fait miroité le beurre l’argent du beurre et j’ en passe aux conducteurs de taxis.

    • Relisez l’article, il conclut en disant que l’Etat devra payer. Pourquoi ? Parce-que les politiques ont fait ce choix, par clientélisme ou pour plein de mauvaises raisons. Et qui est responsable des (mauvais) choix des politiques ? Si c’était eux-mêmes, ça se saurait !

      • sauf que l’Etat = les contribuable comme d’habitude, on a pas à payer pour une poignée de privilégiés qui foutent la merde. C ‘est comme les bonnets rouge, ont veut payer le moins d’impôts et deux charges possibles ont crient aux nouvelles taxes mais quand la concurrence arrive pour remettre les pendules à l’heure ont crie au secours à l’Etat, c’ est pitoyable. Les Taxis se sont refourgués eux même leur licences à prix d’or l’ Etat leur a filé gratuitement, et j’espère que si ça dégénère encore plus l’Etat les leur reprendra gratuitement aussi.

        • On parle assez peu des compagnies de taxis G7, taxis bleus qui instrumentalisent les chauffeurs et se vautrent dans la fange du capitalisme de connivence avec les politiques.

  • Ils se plaignent depuis des années de ne pas gagner d’argent. Pourquoi acheter une plaque 250k€ alors ? La situation serait exactement la même s’il n’avait rien payé. La plaque sert d’excuse. Ils seront toujours contre Uber et la concurrence même si l’État rachetait leurs plaques.

    • Il ne gagne pas d’argent !!!!! Ils oublient juste de le déclarer. C’est bien la raison pour refuser les règlements par carte bancaire et d’accepter la géolocalisation. Je suis supris que l’Etat n’a pas utilisé ces arguments ?

    • En effet. Si la licence est à ce prix, c’est que l’investissement en vaut la peine.
      S’ils obtiennent de tels crédits, c’est que le banquier estime que ça vaut la peine.

      Ça me semble bien plus facile d’obtenir cette somme pour devenir taximan que pour créer sa propre entreprise…

  • Investir 200 ou 300 k€ et voir cet investissement partir en fumée, cela arrive à des milliers de commerçant chaque année. Cela s’appelle le risque.
    Les taxis n’ont qu’à se mettre en faillite et aller bosser chez Uber !

    • l’investissement n’est pas parti en fumée et est le plus souvent déjà bien amorti.

      On ne va pas rembourser les médecins qui partent en retraite sans pouvoir revendre la clientèle ou les magasins qui ferment boutique sans acquéreurs du fond de commerce !

      En fait, il faudrait uniquement rembourser le jeune qui s’est fait arnaquer (par un collègue qui lui a vendu une licence délivré gratuitement par les autorités).
      Cela pourrait-être dégressif jusqu’à 0 au bout de 10 ans par exemple, et ainsi serait plus supportable par les autorités.
      On pourrait même faire cotiser tous les actifs de ces professions pour ce remboursement(uber compris) et ainsi ne rien demander aux contribuables.

    • Même pas. Il peut revendre sa licence et récupérer la mise de départ, contrairement aux commerçants.

      Les taximen qui sont pas contents, rien ne les empêche donc de changer de métier.

    • Bonjour !
      Tout à fait d’accord avec vous
      S’ils étaient réellement si malheureux que ça , il y a longtemps qu’ils auraient changé de métier !
      Mais pour eux c »est :  » tout pour ma gueule ! « 

  • Bon article sur cette situation, mais les taxis ont eux même entretenu celle ci en limitant l’accès à leur profession et effectivement les derniers arrivants sont les dindons de la farce. Mais la solution proposée est la double peine pour le citoyen contribuable. C’est pourquoi l’état laisse les taxis régler leurs comptes avec les nouveaux arrivants, et même les aide avec les forces de l’ordre et les préfets. C’est magique !!!

  • Bonjour
    J’ai quand même du mal de pleurer pour les taxis.
    Mauvais service, prix excessif etc..
    Quant au prix de la licence, il doit exister de nbreux petits malins (dont une grosse compagnie) qui ont obtenus les licences gratuitement et il faudrait les payer 200K€.
    Excessif.

  • Ce sont les taxis qui se sont vendues les licences. Elles étaient gratuites quand elles furent émises par l’Etat. Il n’est pas question que le contribuable mette la main à la poche.

    • Une autre solution est :

      1/ Retirer les licences de taxi aux taximen auteurs d’infractions pénales (entrave à la circulation, agression, etc.) en même temps qu’on leur retire leurs permis de conduire, qu’on saisit leurs véhicules et qu’on les envoi au trou pour quelques années.

      2/ Autoriser chaque possesseur de licence de taxi restante à vendre 50 licences non cessible par an pendant 5 ans. Les possesseurs de licences n’y perdent plus et en 5 ans le problème est réglé.

      • Entièrement d’accord pour retirer les licences à ceux qui commettent les exactions actuelles.

        A ce titre, je trouve (une fois de plus) la réaction de Bernard Cazeneuve hallucinante. Interdire Uberpop à cause du trouble causé !!!!
        Pourquoi pas interdire les smartphones au motif qu’ils font l’objet de nombreux vols avec violence ?

        Guillaume (joli prénom ;-)) pointe la responsabilité de l’Etat dans la situation actuelle. On voit également qu’il est incapable d’assurer ses fonctions régaliennes !

  • Comment ça marche dans les autres pays ?
    Ben tout simplement les taxis ont développé des applis pour que les clients les trouve plus facilement que Uber !
    Comment trouver un taxi à Singapour, en Malaysie, en Indonésie, en Inde ou à Hong Kong quand on ne connaît pas l’adresse en langue locale ? Ben on sort son smartphone tout simplement.
    À Singapour les premiers à bénéficier d’ Uber ce sont les taxis car en période de pointe Uber surtaxe les courses et donc les utilisateurs se rabattent sur Uber Taxi ! Un taxi appelé par Uber tout simplement au prix de la course du taxi, mais payé par le compte Uber.

  • Bonjour,
    C’est la premiere fois que je ne suis pas d’accord avec vous: pour moi c’est bien fait pour leur g…!
    Vous oubliez de citer tous ces gens « exclus » d’une profession qui ne necessite que le permis de conduire au pretexte que ces salopards avaient su créer et proteger un monopole?
    Ces monopoles sont des monstres preshistoriques, leurs adherents et tous les cretins qui ont contribuer a en arriver la sont solidairement responsable de la misère de nombreux chomeurs, d’une tarrification outrancière et du developpement d’une mentalité de « castre ».
    Alors personnellement lorsque je voie les cigales ayant chanter tout l’été se reveiller au premier coup de froid, je n’au qu’une seule chose a leur dire: et bien danser maintenant!

  • « c’est la double peine et le pauvre gars n’y est pour rien »

    Pas d’accord. Le gars participe volontairement à un système qui maintien les clients prisonniers de force, de façon à maximiser son propre revenu contre leur intérêt. Quand on investit dans un système où le gain repose sur la limitation du choix des autres par le jeu politique, donc la contrainte, on prend le risque soit que le système désigne soudainement d’autres privilégiés sur la base des mêmes logiques clientélistes, soit que les prisonniers se libèrent, l’un comme l’autre ruinant celui qui s’est essayé à participer à ce système inique.

    Si un esclavagiste perd soudainement ses esclaves parce que ceux-ci essayent d’obtenir leur liberté grâce à un tiers qui peut les libérer, personnellement, je ne pleure pas pour lui, il l’a bien cherché. Il a participé à l’esclavagisme par son placement dans l’esclavage en espérant en obtenir un retour sur investissement juteux, il n’y est donc pas pour rien.

    • « Pas d’accord. Le gars participe volontairement à un système qui maintien les clients prisonniers de force, de façon à maximiser son propre revenu contre leur intérêt »
      C’est très facile. Vous pensez certainement que chaque français participe à la mise en place d’hommes politiques aussi nuls depuis des décennies et ce quel que soit son vote ou ses idées du moment qu’il vit en France, non ? chaque français est donc responsable de ces élites ? Curieuse façon de penser !

      Le petit gars part du principe qu’on lui impose des règles qu’il doit respecter si il veut travailler, est ce cela que vous lui reprochez ?

      • Les règles en question sont illégitimes et il veut simplement en tirer profit.

        • Certes, mais rendez vous compte dans ce cas que l’on critique un petit gars qui veut travailler.
          Si je considère le code du travail actuel comme illégitime, cela ne m’empêche pas d’avoir un job, pour vous parce que ce serait illégitime je devrais ne pas travailler ?

          Tirer profit d’une licence de taxi est simplement idiot, autant devenir fonctionnaire, c’est plus simple et ça rapporte plus au temps passé.

  • Je vous trouve meme a la limite du socialisme, si je comprends bien vos arguments, cela serait a l’Etat et donc a nous les contribuables de payer pour les erreurs des taxis et des politiciens qui en ont profité?
    Que les individus rendent des comptes, si les taxis ne sont pas content, il n’ont qu’a s’en prendre directement aux politiciens responsables: les individus, mais surement pas reposer encore la responsabilité et les consequences sur ceux qui ont deja payé des tarifs delirants pour un service si souvent décevant?
    A vous lire, vous seriez partisant de la double peine et pour les individus les moins responsables de la situation presente?
    Je vous avoue que sur ce coup, je ne vous comprends vraiment pas…

  • Je m’étonne que vous n’ajoutiez pas UberPop à l’équation, pourtant cette donnée est aussi présente dans les revendications. Et à ce propos je m’étonne du silence des chauffeurs UberX à propos d’UberPop. Ils n’en disent rien, ni dans un sens ni dans l’autre. Est-ce que c’est parce qu’ils n’en pâtissent pas ? Ou ont-ils peur de se faire virer d’Uber ?

    • C’est effectivement une question que je me pose aussi. En toute logique, si les taxis protestent contre UberPop (distorsion de concurence, non professionnel, etc…), il doit en aller de même entre un chauffeur Uber X (ou Berline) envers UberPop.

      Et aussi, si UberPop était si magnifique pourquoi ne voit-on pas une migration des chauffeurs d’Uber X vers UberPop ? Il y a quelque chose là dessous mais je n’arrive pas à mettre le doigt dessus !

      • La voiture, me semble-t-il, est un outil commercial d’Uber dans le premier cas, un véhicule personnel dans le second.

      • Pour avoir utilisé uber X et berline à Paris je peux dire que les tarifs sont légèrement supérieur aux taxis, mais la différence de qualité du service vaut bien 2 ou 3 euro de plus. Je pense que la clientèle uber X-berline n’est pas là même que celle d’ uber pop. Ceci explique peut être le silence des chauffeurs uber X.

  • En laissant pourrir la situation jusqu’à encourager les violences par sa complaisante inaction, le gouvernement socialiste démontre que l’Obèse collectiviste en fin de vie et son modèle social périmé, sans oublier le gouvernement lui-même, constituent les trois principaux troubles à l’ordre public dans ce pays.

    Sur Twitter, une célèbre touriste s’exprime ce jour alors qu’elle subit la violence des amis de l’Obèse : « François Hollande where are the fucking police??? is it legal for your people to attack visitors? Get your ass to the airport. Wtf??? »

  • Il faut être naif pour s’interroger sur la passivité de la police face aux comportements de vandalisme des taxis.
    Des instructions leur ont été donné en haut lieu, car il ne s’agit pas que d’un problème corporatiste.
    La proportion de maghrébins des cités et des blacks est devenue si grande au cours de la dernière decennie que le problème est maintenant ethnique.
    On le voit au niveau des affrontements, des méthodes employés par les grévistes.
    Vu le niveau élevé des reventes de licences de taxis en région parisienne, il s’est créé un véritable courant aspirateur de blanchiment de l’argent de la drogue des cités vers cette corporation.
    Comme tous mafieux, les taxis qui se rebellent exigent d’avoir un monopole pour se constituer une rente.
    Ceux qui n’ont pas compris le vrai noeud du problème sont complètement à coté de la plaque dans ce conflit.
    Le gouvernement et la police savent ce qu’il en est.

  • « Mais c’est oublier la responsabilité de l’état par l’intermédiaire du RSI et des impôts sur l’entreprise car le complice de cette situation c’est bien lui, l’état spoliateur.
    L’ouverture à la concurrence dans tous les domaines
    »
    C’est exactement ça. L’état veut ouvrir à la concurrence en conservant les réglementations actuelles. C’est idiot et ça finira par faire des dizaines de milliers de chômeurs supplémentaires sans compter les drames financiers de certains. Il est donc en grande partie responsable.

    L’état doit ouvrir à la concurrence avec les mêmes règles du jeu pour tous.

  • Un entrepreneur ou un commerçant qui achète un fond de commerce, sait pertinemment que son revenu futur n’est pas garantie par cet acquisition. Il devra faire face à la concurrence, à l’évolution du marché …
    Le jour où il est en difficulté ira t-il dans la rue pour protester ? demandera t-il à l’état le remboursement de son investissement ?
    J’investis dans de l’immobilier, le marché baisse … Je descends dans le rue manifester ? Je demande à l’état d’assumer le coût de mon erreur ?

    Je ne vois pas pourquoi nous devrions payer pour des entrepreneurs qui ont mal anticipé, sous prétexte qu’il apartiennement à une corporation qui a abusé pendant de trop nombreuses années.

    Pour la différence de charges sociales et réglementaires entre Taxi, VTC et Pop, c’est une autre histoire.

    • « Pour la différence de charges sociales et réglementaires entre Taxi, VTC et Pop, c’est une autre histoire. »
      En fait c’est surtout ça le problème. La licence n’est pas un réelle problème puisqu’on peut changer les choses sans que ça ne coûte un rond à l’état. C’est la réglementation le vrai problème qui ne permet pas à un chauffeur d’apprécier la concurrence sainement.

  • Je propose qu’on saisisse tous les biens que possède Thévenoud, Cahuzac et autres voleurs professionnels et qu’on rachète les licences avec.

    • tant qu’on y est, on n’a qu’à aussi dépouiller de tous leurs biens mal acquis Hollande, J Gayet Sarkozy Chirac Agnès Saal Strauss khan… j’arrête, il y en a tellement..

  • Ne tirez plus sur LES ambulances. On agresse maintenant les chanteuses américaines.

    J’espère que les hommes politiques ont prévenu leurs chauffeurs de mettre des autocollants : « ceci n’est pas un taxi uber ». Ou pas !

  • je suis abasourdi par les comportements des chauffeurs de taxi, décidément la France ressemble des plus en plus à une république bananière. A chaque fois, qu’on essaye d’apporter un semblant de modernité, il y a une corporation qui met le pays sens dessus dessous et, naturellement le gouvernement comme d’habitude cède.
    On peut pas impunément prendre les gens en otage, faire le guet-apens, molester les civils, détruire les biens d’autrui, bloquer les routes sans que le pouvoir public arrête ces fauteurs de troubles. La France est une exception dans le monde, j’ai l’impression que l’état se sait faible et, il a peur que la situation lui échappe.
    On doit surtout pas leurs trouver des circonstances atténuantes, ce sont de bandits de grand chemin et, il devrait répondre de leurs actes devant la justice.

  • Petite, mais grosse, erreur de votre part; il s’agit ici de 2 problèmes différents:
    1- la concurrence des VTC avec l’aide de la technologie (dont Uber par leur service UberX); une concurrence légale et saine avec des contraites professionnelles des deux côtés.
    2- la concurrence de UberPop qui fait appel à des particulier sous couvert de covoiturage.

    Il y a des règles dans chaque société qui sont l’héritage d’une histoire commune: le loto, le débit de boisson ou de tabac, le casino et le transport (et d’autres encore) sont des activités réglementées, pour éviter abus et protéger les clients…

  • Pourquoi l’Etat devrait-il racheter des licences qu’il a distribué gratuitement ?

    Oui, peut-être que les jeunes qui en ont acheté une à prix d’or se sont faits avoir mais l’escroc dans l’affaire est bel et bien le vendeur. J’ajoute que lorsqu’on effectue un investissement, on doit accepter de se planter. Par exemple, qui a pleuré sur le sort de tous ceux qui ont mis des ronds dans les fameuses startups à la fin des années 90 et qui ont tout perdu avec l’explosion de la bulle internet ? Ou encore ceux ceux qui ont mis leurs économies dans un placement de « bon père de famille » style Eurotunnel ? Réponse, personne donc au nom de qui ou de quoi devrais-je davantage pleurer sur le sort des taxis ?

    Si un chauffeur qui débute dans le métier estime avoir été victime d’une vente frauduleuse, qu’il se tourne vers les tribunaux mais pas vers l’Etat. Certes ce dernier n’est pas innocent mais ce sont les pros qui sont censés anticiper l’avenir, pas lui et si les dits pros n’ont rien vu venir avec Uber, je n’ai qu’une chose à dire : game over !

    Et puis bon, si les taxis commençaient à être aimables, avoir des voitures propres et se comporter en professionnels, peut-être que la fuite des clients vers les VTC ne serait pas si grande.

    • mais LOL quoi. La licence c’est pas un « investissement » au sens économique du terme, c’est une putain de rançon pour pouvoir travailler (une « charge » typique de l’ancien régime comme dit dans l’article). L’Etat politicien impose une licence pour rien, l’Etat juste se doit de réparer ça (puis de se faire tout petit, tout petit petit…)

      • « mais LOL quoi. La licence c’est pas un « investissement » au sens économique du terme, c’est une putain de rançon pour pouvoir travailler »
        Nous sommes bien d’accord mais il convient de reprendre les éléments dans le bon sens.
        – L’Etat a certes imposé un systèmes de licences mais toutes celles qu’il a donné l’ont été à titre gracieux. En clair, et aussi surprenant que cela puisse paraître, il n’a fait sur ce coup là les poches de personne.
        – Les taxis ont exigé l’arrêt de la distribution de nouvelles licences pour pouvoir revendre celles qui étaient sur le marché.
        Nous pourrons reprocher à l’Etat d’avoir accéder à la demande des taxis mais les truands dans l’affaire sont bel et bien les seconds qui ont transformé un titre gratuit en un titre payant et fort onéreux.

        L’Etat n’ayant pas demandé une thune, il n’y a rien à exiger de lui dans ce dossier et par ricochet rien à demander au contribuable.

        • François: « En clair, et aussi surprenant que cela puisse paraître, il n’a fait sur ce coup là les poches de personne. »

          Organiser une pénurie de force fait toujours les poche de quelqu’un, mais nous allons voir plus bas les connexions.

          François: Nous pourrons reprocher à l’Etat d’avoir accéder à la demande des taxis

          Mais pas que. Toute une partie de la population (minoritaire) se gave grâce à la connivence avec l’état.

          Nicolas Rousselet, le pape des taxis est le fils de André Rousselet, ancien directeur de cabinet du président François Mitterrand avec de multiples connexions politique. C’est lui qui gère une bonne partie des licences dont les politiques organisent la pénurie depuis des années.

          Un dossier bien pourri:
          http://tempsreel.nouvelobs.com/economie/20150212.OBS2398/comment-le-roi-des-taxis-compte-contrer-uber-au-detriment-des-clients.html

      • Mais LOL quoi… La licence ce n’est pas une rançon pour pouvoir travailler mais une putain de licence pour voler les clients. C’est un truc qu’on achète pour avoir le droit de faire payer très cher des clients captifs. Le vrai débat est un débat moral. Le taxi, même jeune, même tout ce qu’on veut, qui a payé sa licence sait très bien qu’il achète un droit à une rente, une part d’un monopole artificiel tenant par la violence (de l’État ET des taxis).
        D’un point de vue moral il ne mérite donc pas qu’on le dédommage, ni même la moindre commisération. Pas plus que ne mérite dédommagement l’esclavagiste qui à acheté (très cher) des esclaves et comptait les faire bosser le plus possible et qui se trouve bien surpris par 1° l’annonce de l’abolition de l’esclavage et 2° l’arrivée de machines agricoles coutant moins cher, plus efficaces et surtout moralement bien moins « problématiques ».

        Chauffeur de taxi et planteur esclavagiste « aux iles », c’est la même chose.

  • L’indemnisation des licences par l’Etat n’est pas la seule solution.

    On peut imaginer de leur donner une durée limitée et de les indemniser que partiellement en fonction de la date de leur dernière transmission
    On peut faire contribuer les centrales de réservation, etc

  • S’il l’a payée si chère, cette fameuse autorisation de stationnement qui n’est rien d’autre qu’une résurgence des charges d’ancien régime, c’est parce qu’en actualisant les revenus futurs qu’il pouvait espérer de cette activité grâce aux bons soins de l’État, la valeur actuelle de l’investissement était clairement positive.
    A et ça n’arrive jamais qu’un investissement de valeur actuelle clairement positive se révèle au final mauvais ? Dans ce cas l’investisseur est-il indemnisé par l’état (Par exemple quand une mairie fait construire des logement sociaux à coté du pavillon que vous aviez acheté pour le louer) Pourquoi l’investissent des taxis devrait-il être remboursé.

    Plus important, les taxis ont payé pour obtenir un monopole garanti par l’Etat. Ils auraient dû savoir que ce que l’état peut donner il peut le reprendre. Il suffirait d’une loi pour proposer la fin de la nécessité des la licence de taxi et l’absence d’indemnité. On pourrait même la faire adopter par referendum. Ils en étaient conscients au moment ou ils on accepté de payer la licence.

    Über Pop permet à des personnes de transporter d’autres personnes contre rémunération les deux parties étant consentantes. L’Etat à pas à mettre son nez là dedans. Les taxis ont accepté de payer pour obtenir un monopole illégitime … Eh bien dansez maintenant !

    • « Ils en étaient conscients au moment ou ils on accepté de payer la licence. »
      Surement pas dans cet état qui biberonne sa population depuis des décennies ! L’état veut être le remède à tout, veut être le sauveur et le maître en imposant à sa population ce qu’elle doit faire ou non.
      L’état décide de presque tout dans ce pays, la réaction des corporations (taxi, notaire, médecins, pharmacien) et des situations monopolistiques (transport en commun, …) est donc logique.

  • Si on veut couper la poire en deux, c’est très très simple.

    D’abord on considère qu’il n’y a qu’une seule licence par chauffeur de taxi. On élimine d’emblée les nombreuses licences louées. Une compagnie, G7 pour ne pas la nommer, qui a activement travaillé pour le monopole, qui possède de très nombreuses licences, qui louent ces licences largement rentabilisées, n’a pas à gagner quoique ce soit là-dedans.

    Ensuite, pour chaque chauffeur ayant une licence, on regarde la ville et le nombre d’années d’exploitations pour estimer le « remboursement » (terme impropre).

    Enfin, là je sais je rêve, on fait une taxe temporaire (créer la taxe c’est possible en France, c’est sur le temporaire que je rêve) sur toutes les courses (Uber, UberPop, assimilés, taxis, calèches, etc.) qui finance ce remboursement. Comme ça, l’ensemble du secteur finance la résolution du problème taxi. Une fois que toutes les licences sont « remboursées », on supprime la taxe.

    T’as payé 200K€, t’as exploité pendant x années et on te rembourse les y années qu’il te restait à faire en théorie et voilà. T’as pas de capital à la fin, mais faut pas abuser non plus.

  • Pourquoi ne pas autoriser les taxis détenteurs de ces licences a la revendre à deux ou trois personnes voire plus? Exemple: un mec a acheté sa licence 200000 euros. Il la revend 50 000 euros à 4 personnes. L’état attribue un nouveau numéro à chacun d’entre eux. Investissement moindre, multiplication progressive du nombre de chauffeur de taxis, diminution des coûts, et un peu moins de dégâts? Et à ce moment là ciao Uber qui effectivement fait de la concurrence déloyale…
    Un peu naïf mais pourquoi pas? Pas de rachat par l’état et pas de perte d’argent pour le chauffeur de taxi…?

    • Si on conserve cette activité professionnelle alors c’est une très bonne idée sinon on déprofessionnalise le transport de personne et des dizaines de milliers de personnes se retrouveront sur le carreau.

    • L’idée est effectivement excellente, mais ceux (ou celui, il semble qu’il y en au final surtout un) qui possèdent un certain nombre de licences et les louent très cher aux chauffeurs de leur compagnie verraient s’effondrer leur business. Et comme ils ont des amitiés et des leviers depuis plus d’un demi-siècle au pouvoir, croyez-vous que le gouvernement va les trahir ?

  • Moi je serais curieux de savoir dans qu’elle mesures on a le droit de revendre une licence donné à titre gracieux .

  • J’espère de tout coeur, pour des raisons de morale et de justice que pas un centime ne sera payé aux taxis en colère qui se sentent floués d’avoir payé fort cher une licence qui ne vaudra bientôt plus rien.

    La licence ce n’est pas une autorisation pour pouvoir travailler, à obtenir pour le bien des clients, mais une putain de permis de voler les clients. C’est un truc qu’on achète pour avoir le droit de faire payer très cher des clients qui n’ont pas le choix. Le vrai débat est un débat moral. Le taxi, même jeune, même tout ce qu’on veut, qui a payé sa licence sait très bien qu’il achète un droit à une rente, une part d’un monopole artificiel tenant par la violence (de l’État ET des taxis, ce qu’ils démontrent à l’envie en ce moment).
    D’un point de vue moral il ne mérite donc pas qu’on le dédommage, ni même la moindre commisération. Pas plus que ne mérite dédommagement l’esclavagiste qui à acheté (très cher) des esclaves et comptait les faire bosser le plus possible et qui se trouve bien surpris par 1° l’annonce de l’abolition de l’esclavage et 2° l’arrivée de machines agricoles coutant moins cher, plus efficaces et surtout moralement bien moins « problématiques ».

    Chauffeur de taxi et planteur esclavagiste « aux iles », c’est la même chose.

  • « Une solution ? Mon Dieu oui, il y en a bien une qui serait à peu près équitable : le responsable de cette situation devrait racheter ces licences acquises à prix d’or. »

    Non, au prix d’achat (eventuel), il est dans la compta du taxi rubrique fond de commerce…. ou au prix de marché s’il est plus bas. Sous forme de credit d’impot par exemple.

  • En gros les dernières générations de taxis se sont fait entuber par les géénrations précédentes qui ont bien profité du système mis en place avec la complicité de l’état…si çà vous rappelle le régime des retraites c’est normal c’est la même chose !

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