Par Fatoumata Cissé et Sophie des Beauvais.
Le 12 avril dernier, Hillary Clinton a su faire parler d’elle lorsque pour la première fois elle déclara sa candidature à la présidentielle de 2016 sur les réseaux sociaux, générant en moins de 24 heures 10,1 millions d’interactions sur Facebook et 95000 retweets, un score jamais égalé par ses prédécesseurs et concurrents. Une stratégie digitale bien rodée pour l’ancienne première dame, qui compte conquérir la Maison Blanche par internet.
L’innovation numérique au service de la conquête des suffrages
Katie Dowd, la directrice digitale de la campagne, a obtenu un diplôme de sociologie avant de s’intéresser à la politique il y a une dizaine d’années. Les choses ont bien changé depuis, puisque le premier contact avec les électeurs ne passe désormais plus par des activités de levée de fonds mais par l’implication d’un réseau d’électeurs sur internet. Dès 2008, l’équipe d’Hillary Clinton avait expérimenté de nouvelles techniques numériques. Notamment la possibilité pour certains volontaires d’appeler des électeurs depuis leurs propres domiciles, tout en utilisant la ligne téléphonique du siège de campagne.
Aujourd’hui, l’équipe de la candidate comprend environ 150 salariés à temps plein et doit gérer différentes plateformes. Classiques, comme Twitter, Facebook, Instagram, Tumblr et Pinterest…mais aussi d’autres, encore méconnues du grand public comme Meerkat et Periscope : des plateformes qui permettent de visionner des vidéos en direct.
La candidate est également présente sur LinkedIn. Ce réseau ayant longtemps été délaissé par ses concurrents, sa démarche a donc paru surprenante, bien que l’enjeu soit de taille : toucher un public plus âgé et davantage susceptible de voter (la tranche d’âge présente sur le site se situant majoritairement entre 30 et 64 ans), ainsi que se placer comme candidate de référence pour les entrepreneurs et de mettre en valeur son soutien aux petites entreprises.
« Nous devons réfléchir à la localisation des audiences », indique Dowd. Selon elle, en plus de créer un réel sentiment de connexion entre les électeurs et la candidate, durant la course à la Maison Blanche, l’enjeu sera que « les gens aient le sentiment de faire partie d’une mobilisation en temps réel ».
ERREUR 404 : followers not found
La campagne digitale d’Hillary Clinton fait aussi l’objet de plusieurs bugs. Tout débute avant même l’annonce de sa candidature, avec un scandale concernant ses emails. L’ex first lady aurait eu recours à son adresse mail personnelle pour exercer ses fonctions de secrétaire d’État, de 2009 à 2013. Cela a suscité de nombreuses critiques et soupçons à son égard : ses détracteurs l’accusent aussi d’avoir profité du statut de son poste pour promouvoir sa fondation, The Clinton Foundation.
Mais le failure qui touche le plus sa communication numérique concerne la révélation sur ses abonnés sur Twitter et Facebook. D’après le Daily Mail, deux études prouvent qu’une partie des internautes qui suivent la candidate serait fictive : 15% de ses Followers sur Twitter ne correspondent pas à des personnes réelles, et son équipe de communication aurait payé des internautes pour aimer ses publications sur Facebook.
Dernière ligne droite vers la présidence
À quelques mois des élections (novembre 2016), la candidate démocrate séduit déjà outre-Atlantique, et dans plusieurs pays anglophones tels que l’Inde. Sa fonction de secrétaire d’État est en grande partie la raison pour laquelle elle est appréciée en Europe, en plus du fait qu’elle suscite toujours l’admiration pour sa gestion du scandale Lewinsky. De plus, malgré ses opinions, le plus souvent à gauche du parti démocrate, Hillary Clinton n’hésite pas à faire évoluer ses idées et progresse avec son temps.
Quelques jours avant son grand meeting qui s’est tenu à New York le 13 juin dernier, Hillary Clinton avait adopté la stratégie du silence pendant 28 jours, n’accordant aucune interview aux médias. Ce calcul politique ne lui a pas desservi car sa cote de popularité ne cesse de croître. Cette innovation en communication, calculée ou non, servira sans doute d’exemple à ses adversaires et à leurs équipes digitales.
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Nos « Républicains » qui veulent se la jouer Américain, n’ont rien compris.. Ils appellent tous à voter pour Hillary.????
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