La charte européenne des langues régionales et minoritaires déchaine les chauvinismes

Un projet de loi constitutionnelle visant à ratifier la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires serait en préparation.

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La charte européenne des langues régionales et minoritaires déchaine les chauvinismes

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 8 juin 2015
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Par Ferghane Azihari

Toile de fond du boulangisme, le nationalisme français et la volonté de revanche sur la Prusse (fête nationale Rue Saint-Denis (Paris), par Claude Monet, 1878). – Domaine public
Toile de fond du boulangisme, le nationalisme français et la volonté de revanche sur la Prusse (fête nationale Rue Saint-Denis (Paris), par Claude Monet, 1878). – Domaine public

 

Plus d’un siècle après le passage du rouleau compresseur jacobin qui a méthodiquement éradiqué les cultures locales sur les territoires continentaux et d’outre-mer dominés par la bureaucratie française, voilà que celle-ci envisage désormais de ratifier la charte européenne des langues régionales et minoritaires. Évidemment, l’annonce de la ratification peu avant les élections régionales – alors même que l’État français mène actuellement une réforme territoriale avec le même zèle centralisateur et autoritaire que d’habitude indépendamment du respect de la subsidiarité – peut susciter quelques interrogations sur la considération que porte le gouvernement vis-à-vis de l’intelligence de ses administrés. Mais concédons pour une fois l’absence de manœuvre politicienne dans un souci de fair-play.

Nationalisme primaire

Il est de notoriété publique que les langues régionales n’ont pas résisté très longtemps face au soutien politique dont a bénéficié ce qu’on appelle aujourd’hui plus ou moins arbitrairement la langue française. Minoritaire dans son utilisation en 1789, elle s’impose parallèlement à la nationalisation progressive du territoire tout au long du XIXème siècle, non pas en complément de ce qu’on appelle avec condescendance « les patois » ou les « dialectes », mais en se substituant à ceux-ci. Le résultat est aujourd’hui sans appel. L’UNESCO considère la quasi-totalité des langues régionales – que l’État fait plus ou moins semblant de célébrer depuis une cinquantaine d’années – en voie de disparition.

Il n’empêche que les missionnaires du chauvinisme français sont montés très vite au créneau pour jeter l’anathème sur une charte emplie d’hérésies qui menacerait de ressusciter – ou de ralentir la mort – des folklores barbares que l’on pensait définitivement anéantis. Du front national d’extrême-gauche à celui d’extrême-droite, les apôtres redoutent l’impact de ce traité sur le culte de la bureaucratie d’État qui maintient son aura en politisant la question culturelle – la tant fantasmée identité nationale – afin d’entretenir son identification à la société. Ainsi les chauvins espèrent-ils protéger le culte de Jeanne d’Arc de la dangereuse diversité via l’emploi à outrance d’une novlangue prétendument républicaine destinée à masquer la vacuité d’un nationalisme qui n’en est pas moins rance et fondamentalement impérialiste de par ses prétentions de supériorité sur les autres formes d’attachements culturels que peuvent connaitre les individus.

Les chauvins ont néanmoins raison sur un point

Il est cependant nécessaire de faire la part des choses. Car si les rédacteurs de la charte – qui n’a rien à voir avec l’Union européenne ! – avaient manifestement le souci de préserver la précieuse et inestimable diversité du continent européen, ils ont hélas sous-entendu dans les textes que c’était le rôle du pouvoir politique de promouvoir cette diversité. Or il s’agit là d’une erreur. Pas plus que l’État n’a de légitimité à soutenir une industrie au détriment d’une autre, pas plus qu’il n’a de légitimité à soutenir une religion au détriment d’un autre culte, le pouvoir politique doit s’abstenir de soutenir une culture particulière. Autrement dit, on attendra de la puissance publique qu’elle reste passive et qu’elle se contente d’être la gardienne du laissez-être. La question culturelle doit être du ressort des communautés qui ont toute leur place dans la société civile et le secteur privé mais qui n’ont aucune légitimité à s’immiscer dans la gouvernance politique.

Le problème des chauvins tient à ce qu’ils ne réalisent pas que la communauté française n’en est qu’une parmi d’autres et que sa culture, aussi noble soit-elle, n’a pas à être privilégiée par les pouvoirs publics. C’est du moins ce que l’universalisme républicain dans sa pratique non dévoyée requerrait : une totale neutralité. Les chauvins consentiraient-ils ainsi à abolir le ministère de la Culture, leur chère (trop chère!) exception culturelle et à désétatiser (pour rendre au secteur associatif) la plupart des totems de la communauté française comme cette académie vaniteuse qui prétend détenir avec quelques bureaucrates le monopole de l’entretien de la langue de Molière ? Les chauvins consentiraient-ils à abolir la Loi Toubon qui, en luttant en vain contre les anglicismes, ne fait que révéler l’ignorance crasse du législateur sur le fait que les langues évoluent par emprunts mutuels ? Consentiraient-ils à abolir les règles ridicules qui contraignent les services audiovisuels à respecter des quotas de chansons françaises ?

Se résoudraient-ils à admettre enfin que la culture française est suffisamment développée pour prospérer dans un cadre spontané et juridiquement égalitaire, c’est-à-dire sans l’aide du monopole de la violence légale ?


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  • Chouette ! De nouveaux droits en perspective ! Les chômeurs bretons pourront ainsi obtenir un entretien en langue celtique chez Pôle Emploi !

    • Exact , les chômeurs bourguignons morvandiaux pourront attaquer l’état français en responsabilité car personne dans cette noble institution ne parle le bourguignon morvandiau et que pour cette raison , ils ne retrouvent pas du boulot !!!

  • L’Etat libéral, en que simple administration de la société civile, doit parler une seule et même langue afin de mieux la servir.

    On parle ce que l’on veut, où l’on veut (en dehors de l’administration), avec qui on veut. L’Etat n’a pas son mot à dire sur la culture d’autrui (hormis si elle enfreint le droit).

    Cette charte est une grossière erreur car ce sera encourager les identitarismes sub-nationaux et régionaux à imposer à autrui leurs propres langues et cultures plutôt que de défendre leur droit à être.

    Le français s’est imposé il y a des siècles comme langue officielle par la force et l’arbitraire certes. Mais je maintiens qu’une langue unique et officielle est nécessaire pour servir et protéger avec équité chacun des membres de la société civile.

    Le français n’est alors pas une langue nationale mais la langue d’une république, d’un État de droit démocratique et libéral.

  • Il y a quelques années, je me suis opposé à une motion du conseil municipal de Mulhouse demandant l’adoption de cette charte car contrairement à l’idée décrite dans cet article elle tend à affaiblir un moyen de communication commun à tous les habitants de France, la langue française. En permettant par exemple l’utilisation de l’Alsacien dans les tribunaux, il n’y aura que des magistrats alsaciens en Alsace… de même pour tous les autres services publics… et les médias régionaux… etc. Seuls les régionalistes proches du FN et ce parti évidemment soutenaient cette charte. Vous savez qu’en soutenant qu’il est préférable de « manger des produits du terroir » se cache aussi « qu’il ne faut pas acheter des produits d’ailleurs » ! Ceux qui ont peur de l’étranger se cachent derrière cette charte qui n’est pas si humaniste qu’elle se présente.

  •  » l’universalisme républicain  » a tué la nation (communauté de naissance), et c’est très récent, mes parents ne parlaient plus la langue de mes grands-parents. Cette langue, il m’en reste des bribes, mais c’est foutu.

    • Soyez-en heureux : à 20 kilomètres de chez vos ancêtres, le patois n’était déjà plus le même !
      Au moins, avec la langue unique de la république français, vous comprenez votre inspecteur du fisc lorsqu’il vous notifie un redressement…

  • Bonjour
    Cette charte fleure bon le constructivisme, entre autre:
    « -la nécessité d’une action résolue de promotion des langues régionales ou minoritaires, afin de les sauvegarder »

    On est loin d’une neutralité, les langues des migrants sont exclues.

    Une solution simple, retirer de la constitution la référence au français comme langue officielle.

    La charte:
    http://conventions.coe.int/treaty/fr/Treaties/Html/148.htm

    • « langue officielle » veut dire « langue dans laquelle sont écrits les documents administratifs faisant foi ».
      Que le français reste langue officielle, et qu’on n’empêche pas les gens de parler la langue qu’ils souhaitent où ils le souhaitent.

      • Bonjour Mathieu
        Langue officielle implique langue obligatoire de facto.
        Actuellement on peut parler breton, mais la connaissance du français est nécessaire.
        Au US il n’y a pas de langue officiel (au niveau fédéral) et c’est très bien.

        • Aux USA, il vaut mieux connaître un bon lawyer que la langue du pays. On peut faire pareil en France : toutes les langues sont autorisées, aucune n’est obligatoire, mais les contribuables ne sont tenus de payer aucun des frais induits par la non-connaissance ou la non-utilisation de la langue française.

          • Mais j »ai jamais dit que le contribuable devait payer les frais induits..

            • Je n’ai pas écrit que vous l’auriez dit ;-), mais ça va mieux en précisant que non.

            • ben si c’est pas le contribuable, c’est forcément celui qui utilise une autre langue. Il y a donc une (ou deux ou trois, rarement plus) dans laquelle on peut directement s’exprimer, alias « langue(s) officielle(s) », et pour toutes les autres tu paye un traducteur ou tu utilises les langue officielle.
              Bref tu réinventes les langues officielles mais sans le reconnaitre. Tu parles d’un progrès …

    • « …promotion des langues régionales ou minoritaires afin de les sauvegarder »: j’imagine les associations suceuses de subventions se frottant les mains.

  • Ce qu’il faut ce n’est pas un soutien aux langues régionales mais plutôt abolir les langues officielles. Sinon on crée de nouveaux droits et on recrée localement de nouveaux nationalismes.

    • Il faut quand même qu’un pays ait une langue officielle ?? au sinon, les documents administratifs se font dans quelle langue ??

      • « documents administratifs » documents administratifs officiels

      • Bonjour asterix
        Pourquoi il faut une règle pour les documents administratifs?
        C’est à l’administration de s’adapter et non pas la population de parler la bonne langue.
        Je rappelle que l’état est au service des individus et non l’inverse.

        • Ca ne serait pas très pratique si on devait se plier à toutes les exigences linguistiques. Avec une seule langue, pas d’ambiguïtés, pas de confusion, le droit est exprimé avec les mêmes mots pour tous.

          • comment ils font à Bruxelles?

            • Tout se fait dans 4 langues officielles. Quelles langues régionales allons-nous instituer comme « langues officielles » en France ?

              • Justement aucune.
                Pas de langue officiel.
                On est sur un site liberal, ce n’est pas pour vouloir remettre une couche de réglemention.
                C »est vraiment une maladie française, vouloir tout contrôler.
                Laissez l’ordre spontanée faire émerger une langue de référence.

                • et bien l’émergence d’une langue de référence c’est déjà fait, ça s’appelle une langue officielle et, en France, le français.
                  C’est vraiment une maladie libertarienne, vouloir casser tout ce qui existe, faire table rase, comme un vulgaire socialiste.

                  • Les entreprises n’ont pas de langue officielle, elle ne se prennent pas le tête 100 ans à savoir en quelle langue pondre des documents internes. Cela se fait dans la langue majoritairement comprise, voire plus certaines fois. Je travaille dans une entreprise à Barcelone, les documents internes localement sont rédigés en espagnol et en portugais parce que nous sommes une structure ibérique, et les documents de la maison-mère à Amsterdam et à Atlanta en anglais. Tout le monde s’y retrouve et s’adapte.
                    Les langues officielles c’est pour les faignants en langue.

                    • Mais l’état français ne se prend pas la tête non plus, il a écrit une bonne fois pour toute « la langue de la République est le français », soit 8 mots que tous le monde comprends, et c’est marre. C’est toi qui nous prend la tête à expliquer que c’est un scandale de l’avoir écrit dans un document officiel… parce que soi disant on avait pas besoin, voire pas le droit, d’écrire quoi que ce soit à ce sujet, qu’il aurait mieux valu que chaque fonctionnaire se demande dans quelle(s) langue(s) (éventuellement plusieurs, pourquoi pas …) il va écrire son mémo, son rapport, son projet de décret ou son mail…
                      Tu préfère brasser du vent qu’être fainéant ? moi pas.

              • L’anglais comme langue officielle, enfin une ouverture d’esprit à l’international. Et, en dehors de ma langue, le breton, je pousserai l’esprit de conciliation à parler français avec vous. C’est dire.

        • L’état est au service des individus, mais une proportion restreinte de ces individus n’a aucune légitimité pour imposer à l’état d’engager avec l’argent du contribuable et contre le gré de ce dernier des actions au bénéfice de cette minorité.

        • « C’est à l’administration de s’adapter et non pas la population de parler la bonne langue. »
          « La population » ça ne parle pas. Ce sont les individus qui parlent. Au pire chaque individu peut avoir sa propre langue, et même une langue par interlocuteur (aucune obligation de parler la même langue à chacun de mes enfants par exemple) dans la limite de mes propres capacités linguistique.
          Exiger de l’administration qu’elle s’adapte est juste absurde. Et ce ne serait pas gratuit : qui paye le traducteur ? l’administration ? mais elle n’a pas de ressource, sinon ce qu’elle taxe au contribuable. Donc en fait tu es en train de dire qu’il serait légitime de me taxer pour te payer un traducteur dans tes échanges avec l’administration … Tu parles d’un libéral …
          Désole, mais non. C’est bien à l’individu de prendre en charge les frais de traduction avec l’admnistration. C’est à dire qu’il revient forcément à l’individu (lui-même, ou par l’entremise d’un traducteur qu’il paye) de parler la langue administrative, et pas l’inverse.

          • C’est à l’administration de faire un effort ainsi que les usagers.
            Je suis contre une langue officiel, mais je suis pour une langue d’usage.
            L »administration n’a pas d’obligation à utiliser une langue, l’usager non plus.
            Laissons les choses évoluer, et un ordre spontanée apparaîtra, les deux parties trouveront un langage commun.

            • L’ordre spontané est déjà apparu, ça s’appelle une langue officielle. Ça ne veut pas dire que l’administration, ou plus précisément l’agent public, est obligé d’être con et de pourrir la vie de ceux qui utilisent naturellement une autre langue. Il est des facilités qui ne coute presque rien comme par exemple le permis de conduire qui a la même forme dans toute l’europe ce qui permet à un agent d’en tirer les informations essentielle sans comprendre la langue du pays étranger. Mais essentiellement ça reste bien à l’usager de s’adapter et pas l’inverse.

              • Une langue officielle n’a rien de spontané, et la langue française n’est certainement pas devenus officielle spontanément. Ouvrez un livre d’Histoire.

                • c’est ça, sodomise les diptères… comme si l’Ordonnance de Villers-Cotterêts imposant l’usage du français maternel, plutôt que du latin, était un acte arbitraire et dictatorial, juste pour faire chier et violant le souhait de la population…

                  • L’ordonnance en question n’a rien à voir avec la nationalisation de la France. A l’époque, le Roi n’en avait rien à foutre que le peuple parle la même langue que lui ou non. C’est avec l’idéologie nationaliste que ce besoin de la bureaucratie de s’identifier à la population va se faire sentir véritablement. L’hégémonie du français relève à cet égard d’une planification culturelle. Rappelons encore une fois que le français était une langue minoritaire en 1789.

  • L’auteur est un peu paradoxal d’un coté, il dit que l’identité nationale est un mythe mais de l’autre, il défends l’europe. L’europe n’est pas un mythe peut être ?

  • Moi je parle et j’écris deux langues régionales, cela sert plus que l’on croit à La frontière Espagnole Basque et Catalane (et même à Andorre). Vous ne pouvez pas travailler avec l’administration de Barcelona, si vous ne parlez et écrivez le Catalan dans lequel tous vos documents doivent être rédigés…(Loin du copier / collé : en Espagne comme en France tout le monde parle et écrit la langue du pays…En France : OUI, pas en ESPAGNE)..
    Mais quand on gratte on sait très bien que cela n’est qu’une brèche de plus pour permettre aux enfants sans racines (sic!) de pourvoir eux-aussi prétendre à apprendre la langue de l’amour, celle de leurs origines…
    Plus la peine de nous embrouiller, l’intention est bien décortiquée et revélée sur INTERNET.

  • Je crois qu’il ne sert à rien d’attaquer plusieurs siècles de francisation de la France. Aujourd’hui c’est un fait qui paraît naturel à la grande majorité de la population, et les langues régionales sont de de moins en moins connues et encore moins parlées (voir l’INSEE).
    Par contre je suis d’accord sur le fait qu’une action centralisée étatique, administrative et coûteuse, donc supportée par des gens non concernés n’est pas la bonne méthode, que ce soit pour favoriser les langues locales et bien d’autres questions. Le plus simple serait de laisser les communes, voire chaque école libre d’apprécier la situation locale. Donc non à la charte si elle est contraignante, mais oui à l’autonomie.

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