Belgique : Raoul Hedebouw et le PTB sont trop timorés

Raoul Hedebouw est sans doute gauchiste, mais il devrait aller un peu plus loin pour finir… libéral.

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Grand meeting Place à la gauche à Liège 800 personnes pour une société des gens d'abord et pas du profit (Crédits : Hans Soete, licence CC BY-NC-SA 2.0)

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Belgique : Raoul Hedebouw et le PTB sont trop timorés

Publié le 25 avril 2015
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Par Emmanuel Perclus, depuis la Belgique.

Grand meeting  Place à la gauche  à Liège credits Hans Soete  (CC BY-NC-SA 2.0)
Grand meeting Place à la gauche à Liège credits Hans Soete (CC BY-NC-SA 2.0)

 

Je dois dire que j’aime bien le Raoul. Déjà, il a un prénom sympa, c’est un « vrai » Belge, un Flamand né à Liège, il cultive à merveille l’accent que j’ai tout fait pour perdre en m’installant à Bruxelles. Il a aussi cette capacité d’animal politique à être démago et populo jusqu’au bout des ongles tout en s’en défendant de manière assez convaincante.

Bien sûr, c’est le chef de bande des nostalgiques de Mao et ex-fan de l’URSS et de Staline, mal reconvertie en social-démocratie pro nationalisme arabe. Partant de là, Raoul et moi on n’a pas grand chose en commun. Mais baste ! Le PTB a le don inouï de mettre le doigt là où cela fait mal. En plus, grosso modo, il tape autant sur la droite que sur la gauche, ce qui lui donne une grande crédibilité. Il faut reconnaître que le PTB, si on fait abstraction de son attrait pour les régimes totalitaires, regorge de bonnes idées : la fin des intérêts notionnels, l’opposition aux F-35, publicité du patrimoine des élus et mandataires, et j’en oublie.

Pour le moment, avec les grèves que nous envie la France (j’ai quand même réussi à aller bosser hier, il faut croire que certains wattmans s’en foutent, de ces grèves), le petit Raoul pète la forme. Je l’ai entendu dire deux trucs sympas en deux jours. J’en profite pour inaugurer une nouvelle section dans mes billets : les bons conseils de tonton Emmanuel.

Raoul a dit que l’État vole les travailleurs

Eh oui, il n’a pas dit textuellement que « l’impôt, c’est le vol » mais presque. En gros, d’après les petits calculs du PTB, le saut d’index à venir (la non-indexation des salaires sur l’inflation) serait l’équivalent d’un vol puisque les travailleurs n’auraient plus le droit à l’augmentation du salaire qui est automatique en Belgique (les travailleurs Français en rêvent, la Belgique, seule contre tous, l’a fait). Je suis bien entendu opposé à l’indexation automatique qui ne fait que générer de l’inflation et représente donc également une perte sèche à moyen terme pour les travailleurs, mais passons. L’essentiel est ailleurs : Raoul nous dit que prendre l’argent des travailleurs, finalement c’est du vol.

Raoul, mon bon Raoul. Tu as tellement raison. Mais tu es trop timoré. On ne peut décidément plus compter sur les marxistes pour être les purs et durs de notre époque. Reprends la lutte et la ligne de combat ! Je te propose d’aller plus loin et de bien comprendre que, quelle que soit la définition que tu donnes à impôt, tu verras que ce n’est jamais très différent du vol. Eh oui, l’impôt mon cher Raoul, c’est du vol, même la radio d’État française se pose la question. Admets-le Raoul, et suis mon conseil : laisse les gens librement payer leurs impôts, deviens anarchiste !

Raoul dit que l’État, c’est la violence

Alors là, Raoul fait fort. Hier, dans les manifs, quelques partisans du « plus d’État » sont tombés face à l’État. Et, oh ironie, ça pique.

Raoul réplique ce matin dans Le Vif que l’histoire des manifs belges (bon, il n’a que deux exemples), c’est aussi la gendarmerie qui tire dans la foule et qui tabasse les manifestants à coups de matraque. Cher Raoul, oui, l’État c’est la violence. C’est d’ailleurs la qualité et la définition que les philosophes lui ont prêté : c’est la violence « légitime ». On discutera de la légitimité plus tard pour simplement rappeler que cela reste de la violence.

J’ai une question, Raoul, toi qui adores le modèle cubain socialiste, ou la Corée du Nord communiste, que tu voudrais nous imposer (par la violence d’une éventuelle majorité aux urnes), que se passera-t-il le jour où tu seras Premier ministre et qu’il y aura une manif de gens pas contents de droite ? La police enverra-t-elle des fleurs, des pots de miel et des bisous ? Laisse-moi en douter : ta Belgique socialiste finira comme tous les autres États socialistes, elle sera normative, violente et contraignante tout simplement parce qu’elle n’acceptera pas l’alternance (voire la simple présence) d’une droite forcément réactionnaire, bourgeoise et capitaliste (et pour le pays ce sera un gros échec comme partout ailleurs). Admets-le Raoul, et suis mon conseil : l’État est violent, toujours et partout, deviens anarchiste !


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  • ces gens ne sont pas trop logique: dans coté, ils voient que les états ont tendance à être au service de l’élite possédante mais d’un autre côté, ils glorifient l’état et ils veulent plus d’état. c’est un peu paradoxal. s’ils étaient logiques, ils devraient demander moins d’état. l’état est un instrument qui sert à pérenniser la domination d’une partie de la population sur l’autre au travers du monopole de la force. inévitablement, l’état sera toujours au servir des personnes qui contrôlent cet état. et comme ces personnes sont des êtres humains ils auront tendance à utiliser le pouvoir de l’état pour leurs intérêts personnels et ceux de leurs proches. plus un état intervient dans l’économie, plus il de corruption et de capitalisme de connivence

    • C’est ce qu’un Proudhon a fini par comprendre, on peut espérer que, de temps en temps, ça arrive à d’autres également.

  • je n’ai aucune sympathie pour ce mec ni pour le ptb: en plus, d’être les représentants de la gauche totailitaire, ils sont démagogues et populistes. ne voient ils pas les dégats du socialisme en belgique (et plus particulièrement en wallonie) ??

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