Le logement social contre la mixité sociale

Désormais, davantage de ghettos, de l’intégration forcée. Cette solution est inadmissible et scandaleuse.

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Le logement social contre la mixité sociale

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 20 mars 2015
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Par Jacques Garello.

Manuel Valls credits Parti Socialiste (licence creative commons)
Manuel Valls credits Parti Socialiste (licence creative commons)

 

On a beau chercher à se donner une étiquette de social-démocrate ou de démocrate libéral, on n’en reste pas moins un homme de gauche acquis au collectivisme, et il y a tout intérêt à le prouver à la veille des élections cantonales. Vendredi dernier, le discours du Premier ministre sur la mixité sociale fleurait bon la « société sans classe ». Pour Valls et ceux de sa famille, intégrant bien sûr les Verts, il faut hâter un audacieux programme de logements « sociaux » de nature à mélanger les Français de toutes conditions. Les lois SRU du camarade Gayssot en 2000 et ALUR de la prêtresse Duflot en 2015 ouvraient la voie de la collectivisation de la vie municipale. Valls ira plus loin. Désormais, dans toutes les communes de plus de 3.500 habitants qui n’auront pas atteint leur quota de 25 % de logements sociaux, non seulement les pénalités financières prévues seront appliquées avec la plus extrême rigueur, mais le Préfet disposera de pouvoirs qui sont autant d’attaques et à la propriété privée et à l’autonomie locale. Il pourra délivrer lui-même des permis de construire, il pourra faire bâtir dans des zones jusque là protégées, il disposera d’un droit de préemption. La solution est donc dans la mise en place de quartiers où seront regroupés des Français qui jusqu’ici vivaient séparés en communautés.

mixité sociale rené le honzecDésormais plus de ghettos, de l’intégration forcée. Cette solution est inadmissible et scandaleuse. Mais elle est inspirée par une analyse stupide et mensongère suivant laquelle le logement « social » serait un facteur de cohésion sociale, alors même qu’il contribue non seulement à la crise du logement mais aussi à la ségrégation et aux espaces de non-droit. En 2012, une étude de l’IREF (menée à l’initiative de l’UNPI (Union Nationale de la Propriété Immobilière) par Nicolas Lecaussin et moi-même, « La vérité sur le logement social » mettait en évidence des vérités qu’ignore la pensée unique :

  1. Les ménages aux revenus les plus faibles sont logés pour 60 % d’entre eux dans le parc privé, parce qu’ils n’ont pas accès aux HLM.
  2. Les HLM ne les accueillent pas pour trois raisons : des villes et des régions ont pléthore de logements HLM vacants alors qu’il existe une pénurie ailleurs, ce qui montre l’intelligence de la politique du logement ; les HLM sont devenues inhabitables, par défaut d’entretien (c’est le sort de toute propriété collective), ou par volonté des occupants actuels d’exclure de nouveaux arrivants « exogènes », dérangeant leurs mœurs, et commerces ; les HLM sont occupées par des ménages au-dessus du plafond de ressources, soit 4.000 euros, cela représente 370.000 familles, dont 53.000 ont un revenu mensuel supérieur à 11.200 euros.
  3. L’attribution des HLM est influencée par les interventions politiques, elle crée une clientèle fidèle pour les municipalités.
  4. Le financement du logement social se fait essentiellement par dérivation forcée de l’épargne nationale, les dépôts sur les livrets A étant totalement (Caisses d’Épargne) ou partiellement (banques) orientés vers la Caisse des Dépôts et Consignations à des conditions de taux et de durée que ne peuvent atteindre les investisseurs privés. La conséquence est un surcoût de la construction sociale, et un blocage de l’investissement locatif privé.
  5. Les HLM échappent à toutes les contraintes administratives auxquelles sont confrontés les investisseurs privés (plans d’urbanisme, zonage, instruction des permis, etc.). Si l’on veut faire du logement un facteur de brassage social, il vaut mieux emprunter la voie de la propriété privée.

La privatisation des HLM en Angleterre ou aux Pays-Bas a transformé des bâtiments inconfortables et dégradés en immeubles entourés de tous les soins par leurs occupants désormais propriétaires.

Quant à la cohésion sociale, elle n’est pas seulement affaire de logement. Elle implique aussi :

  1. Une scolarité de qualité, grâce à une libre concurrence entre établissements de tous genres, alors que les enfants sont aujourdhui livrés à un monopole public ivre de laïcité et de syndicalisme.
  2. Une intégration par l’emploi, ce qui est impossible dans un pays où les chômeurs se multiplient, grâce aux contraintes fiscales, sociales et réglementaires pesant sur les entreprises, et grâce au traitement « social » du chômage. L’économiste Thomas Sowell, lui-même issu de Harlem, a bien expliqué le miracle de la cohabitation entre ethnies aux États-Unis : le travail, source de relations personnelles et de promotion sociale.

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  • Il faudrait questionner cet « idéal » de la mixité sociale. Par qui est-elle souhaitée ? Les ménages ? ou les politiciens ? Cette mixité « sociale » n’est-elle pas le faux nez d’une mixité culturelle, religieuse et ethnique ? Quel est le prix pécunier de cette mixité obligatoire ? (SRU). Quel est son prix immatériel ? (sûreté, tranquillité, entre-soi, communauté locale) La société civile peut-elle combattre cette lubie politicienne ? Et comment ?

  • bonjour ,il convient avant tout mouvement de demander aux citoyens français ,par référendum ou autrement ,s’ils souhaitent cette mixité ,ou le « vivre ensemble  » si vous voulez l’appeler comme ça . Pour ma part ,je m’oppose tout net à ce que qui que soit m’impose la simple présence de populations venants d’outre Méditerranée .

  • Bien que omniprésent dans tous les textes et discours, la notion de mixité sociale n’a jamais été formellement définie. Les faits sont en effet têtus : par tous les moyens, les français semblent fuir la « mixité sociale ». Sont-ils les seuls? Non, les populations immigrées cherchent également à reconstituer des ensembles homogènes dans les zones où elles sont majoritaires. Les symptômes ci-dessus, décrits par le professeur Jacques Marseille dans ces deux extraits (fuite des Français, ségrégation choisie, refus de la mixité sociale) constituent à l’évidence une réponse — passive — de la population de souche européenne. » La seule réponse encore possible dans un pays où toute protestation contre l’immigration massive est taxée de racisme, et où l’essentiel des rouages sociaux (école, fonction publique, média…) est sous domination idéologique. Le Français de souche, sommé — sans jamais avoir été consulté — d’accueillir et d’intégrer des masses de populations étrangères difficilement assimilables, utilise les moyens qui restent à sa disposition pour préserver son identité : en fuyant les zones ayant perdu l’essentiel de leur « francité », en se regroupant, en constituant des réseaux informels, et en essayant de préserver tant bien que mal son mode de vie et ses valeurs propres. Le processus, notons le, est résolument identique chez les populations immigrées».
    Contrairement à d’autres pays, ni la conception, ni la conduite des projets de rénovation urbaine ne relèvent d’une logique d’empowerment, et la dimension « participative » dépasse rarement le registre de la communication. Quelle que soit la couleur politique des municipalités, les habitants restent largement tenus à l’écart de projets de mixité pensés sans eux et parfois contre eux. Une fois les décisions prises, les responsables locaux des projets s’efforcent de limiter les remous en menant un travail de « communication » en direction des habitants, lesquels sont souvent maintenus dans une grande incertitude sur leur avenir résidentiel.
    Le seuil de 25 % de logements sociaux défini par la loi SRU en tant qu’exigence de la mixité sociale a deux défauts :

    · le législateur n’a pas défini en quoi consiste la mixité sociale et aussi
    · le plafond de pourcentage à ne pas dépasser car dans certains quartiers des grandes villes le taux arrive souvent à 100 % de logement sociaux.
    Les politiques de mixité sociale n’auront d’effets positifs et durables sur la condition socio-économique des habitants de départ que si l’action sur le logement se combine avec des actions sociales, éducatives, de formation, d’accès à l’emploi, aux transports, etc. La situation française est des plus paradoxales: la mixité sociale y est beaucoup plus qu’ailleurs la pierre angulaire des politiques urbaines et de la ville, mais l’évaluation de son impact sur ses supposés bénéficiaires est d’une grande indigence. On dispose d’un corpus d’analyses (d’une densité toute relative) sur la cohérence des politiques de mixité et un débat assez substantiel (quoique peu contradictoire) s’est engagé sur leur pertinence. Mais la mesure quantitative et qualitative des effets proprement dits de ces politiques sur les habitants concernés reste un champ à peu près inexploré par les sciences sociales françaises. Quelques études ont appréhendé l’impact des démolitions sur les habitants des quartiers en rénovation par le prisme des procédures de relogement. Ces évaluations ont surtout cherché à mesurer le degré de satisfaction des habitants relogés, mais à notre connaissance aucun travail longitudinal n’a suivi des cohortes d’habitants afin d’étudier l’impact à long terme des politiques menées sur leur intégration socio-économique, au-delà de la dimension du logement.
    Très peu d’évaluations locales ont été réalisées en France sur l’impact des opérations de restructuration urbaine en termes de mixité sociale dans les quartiers de la politique de la ville. Faute de résultats peut-être. Car d’une manière générale, ramener des classes moyennes dans ces quartiers est considéré comme une utopie par bon nombre d’acteurs locaux. Au-delà des discours, la mixité n’est pas vraiment recherchée, au moins à court terme, dans beaucoup de quartiers. La stabilisation de la situation y est l’objectif premier. Mais le manque d’attention prêtée à la gestion des quartiers, en amont et pendant le déroulement des opérations de restructuration, aboutit plus souvent à précipiter la fuite des ménages les plus solvables, accentuant sa paupérisation et compromettant la venue des fameuses classes moyennes auxquelles ces opérations sont pourtant dédiées. Les politiques de mixité résidentielle affichent des résultats bien peu probants en regard des ambitions élevées qu’elles se donnent. Cette sorte de panacée universelle aux maux urbains qu’est devenue la mixité est loin de tenir ses promesses.Puis une question : pourquoi tout est fait pour écarter l’initiative et l’investissement privés du logement social ? Une fois de plus pour des raisons idéologiques.

  • ça fait 40 ans que l’on veut nous imposer la  » mixité sociale  » comme ils disent ; ça fait 40 ans que ça ne marche pas…..

    • Ca date de plus longtemps que cela. Mais il fut une époque ou l’on fustigeait le paternalisme des patrons parce qu’ils construisaient des logements près de leurs usines pour y loger leurs ouvriers.

  • Le PM ferait bien de regarder dans un dictionnaire la définition du terme ghetto avant de balancer ses inepties constructivistes. Quand on sait réellement ce qu’est un ghetto, on ne poireaute pas pendant des mois voir des années pour y habiter.

  • Atteindre les 25 % au forceps est une ânerie. C’est bien normal quand on est dirigé par des ânes.
    Cela se traduira par des augmentations d’impôts locaux, suivies de mécontentements, voir de vote FN.
    Ils vont encore venir nous chialer dans les bras que le FN fasse/fera de bon scores. :mrgreen:

  • Le pire dans tout ça c’est le chiffre de départ « obligation d’avoir 25% de logement social ».

    C’est quoi cette société qui trouve logique que sur un besoin primaire de sa population (se loger) considère normal qu’un quart des gens soient à la charge des autres ? Qui considère en creux qu’il doit y avoir 25% de pauvres ?

    Décidément les socialistes aiment tellement les pauvres qu’ils les multiplient et fixent d’ambitieux objectifs de production !

    • Soyez optimiste…
      Les chiffres des plafonds PLA révèlent que 75% des français sont éligibles au logement SOCIAL.
      25% de logements sociaux est un manque d’ambition pour satisfaire la demande considérable émanant de ces 75% de Français.
      Chez moi il y a depuis plus de 15 ans de nombreux logements sociaux vacants, malgré l’arrivée récente de nombreuses familles subsahariennes…
      Elle est pas belle la vie ????

  • Autant vous avez raison de cogner sur Valls et ses délires dictoriaux, autant vous poussez le bouchon en affirmant « miracle de la cohabitation entre ethnies aux États-Unis » !

    Il n’y a PAS de cohabitation ethnique aux US (sauf dans quelques quartiers bobos à New York). C’est même tellement évident que l’écrire paraît absurde…

    Et comme nous suivons, en pire, le chemin des USA… Nous avons aussi les ghettos.

    Il y a une revanche une différence entre eux et nous : de nombreux migrants aux US finiront par se fondre (les latinos qui partagent une religion commune)…. mais en France, nous avons créé des ghettos de populations très, très différentes…

    Les causes produisent donc les mêmes effets.

    Avec une forte probabilité que les problèmes soient exacerbés en France.

    Il est facile de prolonger les tendances, en prenant l’exemple US, afin de tracer le futur de la France :
    -ghetoïsation croissante
    -changement d’échelle : municipalité entière (exemple Marseille, banlieues en IDF)
    -partitionnement de facto, phénomène bantoustan
    -conflits croissants, suivant l’échelle

  • J’ajoute un point important : la « mixité sociale » est une expression orwélienne, basée comme toujours sur une perversion du langage afin de pervertir l’esprit.

    Le vrai terme est « mixité ethnique ».

    La seule question en France est « mixité ethnique ».

    Les gens ne se séparent pas parce qu’ils sont d’un milieu « social » différent (les femmes de ménages portugaises n’ont jamais dérangé les bourgeois du 16ème)… Ils se séparent par « culture »… et donc ethnie.

    Il faut arrêter de se voiler la face. Arrêtons de rendre les armes face à l’orwélisation des esprits : le problème est ethnique. QCFD.

    • Cette antienne de la mixité socio-ethnique obligatoire n’aurait-elle pas un objectif de ré-éducation du peuple ? Votre quartier n’est pas assez chamarré ? Un petit lots de logements sociaux, près de chez vous, à vos frais de contribuable. Critère social imparable : le nombre d’enfants. Il n’est pas demandé de les éduquer ! Toute réaction à caractère discriminatoire est passable de la justice-Walwari-cayenne ! 45.000€ d’amende si vous êtes solvable à l’ISF !

      Nos socialistes qui donnent des leçons de République, ont signé le programme commun à l’époque du goulag, du laogaï et de la ré-éducation des intellectuels par les gardes rouges !

    • C’est tellement mieux en employant les bons mots !….

  • Les socialistes viennent d’inventer le concept de « mixité sociale forcée » ou « mixité sociale contrainte », à vous de choisir.

  • le Prix Nobel Thomas Shelling a montré comment les communautés s’agglomèrent spontanément en s’excluant dans les villes Américaines, selon la race et les revenus, alors que les sondages révèlent que ces personnes refusent l’exclusion. perso, je ne vois pas trop pourquoi il faudrait lutter contre cela. de plus, en france, l’état a aggravé la situation en renforcant la ghettisation

  • Pourquoi ne pas déplacer les logements du Président, du Premier Ministre et des Ministres du Gouvernement, dans le 93, par exemple à Saint Denis ?
    Avec obligations faites pour leurs descendances d’aller dans les écoles publiques du cru.

    La mixité sociale : ils y sont favorables. Mais pour les autres. Les apparatchiks ne se mélangent pas.

  • La seule solution pour libérer les logements est de privatiser les 1000 offices HLM avec suppression des foncières logements et vendre au moins les 2/3 des logements dit sociaux. Les Allemands l’ont fait, pourquoi pas nous ? Avec la réunification, leur problème de logement était plus grave que le notre. Résultat : probl-me du logement résolu et les landers peuvent de nouveau investir

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