Sur la nature profonde de l’État

Qu’est-ce qu’être libéral, sinon voir dans l’action de l’État non pas l’arbitrage impartial qui va résoudre les conflits, mais l’instrument imparfait qui risque de les initier ?

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Sur la nature profonde de l’État

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 25 février 2015
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Par Emmanuel Bourgerie.

Léviathan (image libre de droits)
Léviathan (image libre de droits)

 

L’idée sous-jacente au libéralisme n’est pas, contrairement à ce qu’affirme Gérard Filoche, une haine viscérale de l’État, ni une glorification des marchés, mais la reconnaissance de ce qu’est la nature de l’État, c’est-à-dire un instrument de violence. Par conséquence être libéral signifie regarder avec scepticisme toute intervention de l’État afin qu’il ne devienne pas un instrument d’oppression des peuples.

Oui, l’État est un outil de violence et de coercition. Le problème des politiques actuels est qu’ils essaient de maquiller l’État en une espèce de version très romantique, où le politique serait un représentant du peuple, bénévole et bienveillant œuvrant pour le bien commun. J’admets que cette vision fait rêver, mais ce n’est simplement pas la réalité.

Je sais que cette affirmation semble surprenante au premier abord, mais c’est pourtant la réalité de la nature de l’État. Les libéraux classiques en avaient parfaitement conscience, et cela ne les a pas empêché de défendre l’idée d’un État régalien. Si quelqu’un a un doute sur l’aspect coercitif de l’État, il suffit de se poser la question suivante : qui met les lois en application, et comment ? Si je décide de ne pas respecter la loi, que se passe-t-il ? L’État m’enverra d’abord une amende. Si je décide de ne pas payer cette amende, que se passe-t-il ? L’État m’enverra une plus forte amende. Si je décide de ne pas payer, que se passe-t-il ? L’État viendra me chercher chez moi pour me conduire devant un tribunal en vue de régler ma dette. Je n’ai pas spécialement le choix, et les policiers auront le droit d’employer la force si j’offre une quelconque résistance.

Notez ici que je ne porte aucun jugement de valeur : quand je dis qu’il faut reconnaître l’État pour ce qu’il est, je ne me permets pas ici de juger si c’est bon ou non, je me permets juste de rappeler ce qu’est l’État. Toute la différence entre un libéral et un anarchiste est justement que les premiers affirment que la caractéristique de l’État lui permet d’assurer une justice et d’assurer l’ordre de façon équitable dans notre société, ce que ne pourraient faire des organismes privés.

On dit souvent donc que l’État n’est autre que le monopole de la violence sur un territoire donné. Il peut être démocratique ou dictatorial, républicain ou monarchique, ou que sais-je encore, il n’en sera rien d’autre qu’instrument de violence.

Et c’est de par cette nature qu’un des plus grands scepticismes s’impose. Le pouvoir d’établir la loi est un pouvoir à double tranchant, on le voit avec tous les privilèges qui ont été créés par les différentes formes de gouvernements tout au long de l’histoire. À chaque fois que quelqu’un défend l’idée que l’État devrait intervenir pour quelque loi ou régulation que ce soit, il est nécessaire de se demander quelles sont les dérives possibles aux mains d’une institution aussi puissante. Il est nécessaire de se plonger dans la littérature documentant les faillites passées en matière de loi pour savoir si d’autres avant n’ont pas essayé, sans succès, des solutions identiques.

Le premier exemple qui me vient à l’esprit est la censure de la liberté d’expression, qui est un sujet qui n’a jamais été autant d’actualité. Que peut faire un État à qui l’on confie la liberté de décider de ce qui est possible ou non de dire ? Les exemples ne manquent pas, passés comme présents. La censure a toujours été un instrument d’oppression aux mains des personnes influentes pour faire taire les dissidents. Pourtant, existe cette idée récurrente qu’un peu moins de liberté d’expression ne ferait pas de mal, et que l’on peut octroyer une confiance aveugle en l’État pour définir les limites de ce qui est acceptable ou non de dire en public, avec pourtant les meilleures intentions du monde de lutte contre le racisme ou le sexisme.

Le second exemple qui me vient à l’esprit est la fixation des loyers par la loi, défendue par une bonne partie de la gauche. La raison pour laquelle je prends cet exemple est parce qu’il n’est pas récent, et parce qu’il n’a jamais fonctionné. Les économistes ont beaucoup de désaccords, mais s’entendent tous pour affirmer que le contrôle du montant des loyers par la loi provoque plus de problèmes qu’elle n’en résout. Pourtant, vous avez toujours de nombreux groupes politiques qui essaient de le mettre en place, ignorant toute la littérature économique existant à ce sujet.

Je n’essaie pas ici de dire que l’État n’a aucun rôle à jouer dans notre société, loin de là. Je me permets juste de rappeler quelle est la nature de l’État, et qu’une fois qu’on le reconnait pour ce qu’il est, il est nécessaire d’envisager toute intervention avec le plus grand scepticisme. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut rien faire, encore une fois, mais que toute nouvelle règlementation doit montrer qu’elle est nécessaire en l’absence d’alternative volontaire qui aurait pu régler le problème.


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  • Puisque la rubrique est « philosophie », ce que Nietzsche pense de l’Etat peut être intéressant:
    DE LA NOUVELLE IDOLE
    Il y a quelque part encore des peuples et des troupeaux, mais ce n’est pas chez nous, mes frères: chez nous il y
    a des États.
    État? Qu’est−ce, cela? Allons! Ouvrez les oreilles, je vais vous parler de la mort des peuples.
    L’État, c’est le plus froid de tous les monstres froids: il ment froidement et voici le mensonge qui rampe de sa
    bouche: “Moi, l’État, je suis le Peuple.”
    C’est un mensonge! Ils étaient des créateurs, ceux qui créèrent les peuples et qui suspendirent au−dessus des
    peuples une foi et un amour: ainsi ils servaient la vie.
    Ce sont des destructeurs, ceux qui tendent des pièges au grand nombre et qui appellent cela un État: ils
    suspendent au−dessus d’eux un glaive et cent appétits.
    Partout où il y a encore du peuple, il ne comprend pas l’État et il le déteste comme le mauvais œil et une
    dérogation aux coutumes et aux lois.
    Je vous donne ce signe: chaque peuple a son langage du bien et du mal: son voisin ne le comprend pas. Il s’est
    inventé ce langage pour ses coutumes et ses lois.
    Mais l’État ment dans toutes ses langues du bien et du mal; et, dans tout ce qu’il dit, il ment—et tout ce qu’il a,
    il l’a volé.
    Tout en lui est faux; il mord avec des dents volées, le hargneux. Même ses entrailles sont falsifiées.
    Une confusion des langues du bien et du mal—je vous donne ce signe, comme le signe de l’État. En vérité,
    c’est la volonté de la mort qu’indique ce signe, il appelle les prédicateurs de la mort!
    Beaucoup trop d’hommes viennent au monde: l’État a été inventé pour ceux qui sont superflus!
    Voyez donc comme il les attire, les superflus! Comme il les enlace, comme il les mâche et les remâche.
    “Il n’y a rien de plus grand que moi sur la terre: je suis le doigt ordonnateur de Dieu”—ainsi hurle le monstre.
    Et ce ne sont pas seulement ceux qui ont de longues oreilles et la vue basse qui tombent à genoux!
    Hélas, en vous aussi, ô grandes âmes, il murmure ses sombres mensonges. Hélas, il devine les coeurs riches
    qui aiment à se répandre!
    Certes, il vous devine, vous aussi, vainqueurs du Dieu ancien! Le combat vous a fatigués et maintenant votre
    fatigue se met au service de la nouvelle idole!
    Elle voudrait placer autour d’elle des héros et des hommes honorables, la nouvelle idole! Il aime à se chauffer
    au soleil de la bonne conscience,—le froid monstre!
    Elle veut tout vous donner, si vous l’adorez, la nouvelle idole: ainsi elle s’achète l’éclat de votre vertu et le fier
    regard de vos yeux.
    Vous devez lui servir d’appât pour les superflus! Oui, c’est l’invention d’un tour infernal, d’un coursier de la
    mort, cliquetant dans la parure des honneurs divins!
    Oui, c’est l’invention d’une mort pour le grand nombre, une mort qui se vante d’être la vie, une servitude selon
    le cœur de tous les prédicateurs de la mort!
    L’État est partout où tous absorbent des poisons, les bons et les mauvais: l’État, où tous se perdent
    eux−mêmes, les bons et les mauvais: l’État, où le lent suicide de tous s’appelle—“la vie”.
    Voyez donc ces superflus! Ils volent les œuvres des inventeurs et les trésors des sages: ils appellent leur vol
    civilisation—et tout leur devient maladie et revers!
    Voyez donc ces superflus! Ils sont toujours malades, ils rendent leur bile et appellent cela des journaux. Ils se
    dévorent et ne peuvent pas même se digérer.
    Voyez donc ces superflus! Ils acquièrent des richesses et en deviennent plus pauvres. Ils veulent la puissance
    et avant tout le levier de la puissance, beaucoup d’argent,—ces impuissants!
    Voyez−les grimper, ces singes agiles! Ils grimpent les un sur les autres et se poussent ainsi dans la boue et
    dans l’abîme.
    Ils veulent tous s’approcher du trône: c’est leur folie,—comme si le bonheur était sur le trône! Souvent la boue
    est sur le trône—et souvent aussi le trône est dans la boue.
    Ils m’apparaissent tous comme des fous, des singes grimpeurs et impétueux. Leur idole sent mauvais, ce froid
    monstre: ils sentent tous mauvais, ces idolâtres.
    Mes frères, voulez−vous donc étouffer dans l’exhalaison de leurs gueules et de leurs appétits! Cassez plutôt
    les vitres et sautez dehors!
    Évitez donc la mauvaise odeur! Éloignez−vous de l’idolâtrie des superflus.
    Évitez donc la mauvaise odeur! Éloignez−vous de la fumée de ces sacrifices humains!
    Maintenant encore les grandes âmes trouveront devant elles l’existence libre. Il reste bien des endroits pour
    ceux qui sont solitaires ou à deux, des endroits où souffle l’odeur des mers silencieuses.
    Une vie libre reste ouverte aux grandes âmes. En vérité, celui qui possède peu est d’autant moins possédé:
    bénie soit la petite pauvreté.
    Là où finit l’État, là seulement commence l’homme qui n’est pas superflu: là commence le chant de la
    nécessité, la mélodie unique, la nulle autre pareille.

  • Citer Nietzsche peut s’avérer un terrain glissant pour qui tient aux valeurs républicaines..
    Je préférerais pour ma part invoquer le fameux paradoxe de La Boétie et le Contrat social de Rousseau… Aucune autorité, aucun pouvoir ne peuvent se maintenir à l’existence, s’ils ne s’appuient pas sur le consentement de ceux qui en supportent le joug. Il faut donc supposer que l’avantage contrebalance suffisamment les inconvénients de vivre dans un Etat. Cela signifie notamment que l’autorité de l’Etat ne peut reposer sur un simple état de fait, mais qu’il suppose au contraire l’adhésion librement consentie des citoyens.
    Inversement, sans un tel consentement, aucun déploiement de force, aucun régime de terreur ne peut être sûr de conserver durablement le pouvoir, s’il ne s’efforce de transformer l’état de fait en état de droit (voir Rousseau, Le Contrat social).

    • Valeurs républicaines, il faudrait d’abord qu’elles existent et ensuite les lister.

    • Citer Rousseau sur CP … pas mal !

      L’idéal de rousseau est un contrat social qui serve l’intérêt général … donc tout ce qu’il y a de socialiste.

      Ensuite il faut éviter de mélanger république et démocratie, qui sont deux choses qui n’ont absolument rien à voir.

      Troisième point : l’Etat en tant que ‘joug’ repose sur une notion Hégélienne de l’Etat : Etat qui ne se traduit que par ses effet, donc est identique au gouvernement. La notion d’ordre social n’ayant rien à voir avec la notion d’Etat, le gouvernement (les fonctions régaliennes et leur centres de décisions) n’ayant rien à voir avec l’Etat.

      Quatrième point : la notion d’Etat de droit à la Rousseau est une escroquerie anti-libérale : il ne s’agit pas de l’Etat préservant les droits naturels, mais l’Etat définissant les droits positifs.

  • L’article touche du doigt la question centrale de la philosophie politique. L’Etat repose sur la menace de l’usage, ou l’usage, de la force. Il ne faut pas se le cacher sous prétexte qu’on tient à telle ou telle intervention. La question philosophique est de savoir quand elle est justifiée. Et l’Etat devrait avoir un dossier béton avant de faire quelque chose.

    Je connaissait la citation fort instructive de Nietzsche, qui décidément se veut destructeur des idoles. Elle me semble la bienvenue ici.

    • « L’Etat repose sur la menace de l’usage, ou l’usage, de la force »

      Non l’état repose sur un principe de légitimité. Ce n’est pas une bande armée quelconque qui impose sa loi sur un territoire. 

      • Disons que son fonctionnement repose sur la force, et il sera légitime, entre autre, s’il fait un bon usage de la force, un usage uniquement pour le bien commun, par opposition à des intérêts particuliers (comme les bandes armées quelconques dont vous parlez). N’oubliez pas le « entre autre » ci-dessus.

      • « l’état repose sur un principe de légitimité. Ce n’est pas une bande armée quelconque qui impose sa loi sur un territoire. »

        L’expérience de Milgram vous donne raison!

        En effet, c’est la bande armée la plus forte qui impose sa loi sur un territoire.
        Et comment une bande armée devient-elle la plus forte?

        Il ne suffit pas d’avoir les meilleures armes ni la meilleure stratégie militaire. Il faut aussi obtenir la collaboration d’un grand nombre de gens non-armés pour que le tout se tienne. Pour obtenir cette collaboration, il faut avoir la légitimité. Et c’est exactement là qu’on peut créer un lien entre le « gouvernement » (les 3 pouvoirs de Montesquieu) et le 4ème pouvoir: l’information.

        L’ultime pouvoir d’un gouvernement, ce n’est pas réellement la coercition. La plus profonde racine du pouvoir, c’est la subversion. Le pouvoir de choisir quelle information on livre ou pas, le pouvoir de mentir ou de déformer le message. La coercition est au monde physique ce que la subversion est au monde mental.

        Voyez ici une distinction importante: tout le monde déforme la réalité par sa propre perception, tout le monde biaise tout message par sa propre pensée. Ainsi, toute personne qui vous propose de vous représenter pour gérer une part de vos propriétés pendant que vous vaquez à d’autres occupation, qu’il s’agisse d’un politicien qui gère l’argent de vos taxes ou un administrateur qui gère l’entreprise dans laquelle vous détenez des actions, toutes ces situations vous placent dans un problème principal-agent.

        Dans une telle relation, le principal se donne normalement un certain droit de regard sur sa propriété. La majorité du temps, le principal acceptera lui-même une certaine limite dans les détails. Par exemple, l’actionnaire d’une entreprise en technologie voudra consulter les résultats trimestriels, mais acceptera de ne pas avoir le droit de consulter les dossiers secrets du département de recherche. C’est logique, puisque si n’importe quel actionnaire peut examiner les nouvelles inventions, il est alors facile pour un compétiteur d’acheter des actions et de venir voler les idées. Toutefois, si l’assemblée des actionnaires entend des rumeurs à l’effet que le directeur du département de recherche dirige l’entreprise vers un fiasco, les actionnaires peuvent subitement changer d’avis et demander quelques informations sur les inventions en développement. Ils commenceront pas demander quelles sont les grandes lignes, puis demanderont des informations de plus en plus détaillées jusqu’à satisfaction. Ils ont le droit ultimement de savoir ce qui se passe sur leur propriété et c’est eux qui fixent la limite de l’information.

        Finalement, c’est exactement là qu’on peut clairement définir l’État: ce n’est pas le principal qui fixe la limite de l’information, c’est l’agent!

        Aucun pays constitué (à ma connaissance) n’a clairement retiré la prérogative des représentants élus à choisir ce qui doit être tenu confidentiel ou pas. C’est ça, le pouvoir de subversion. Le pouvoir de manipuler ce que vous savez ou pas, le pouvoir de créer la légitimité, et en découle ultimiement le contrôle du pouvoir de coercition.

        Ce qui distingue le gouvernement, c’est que c’est votre représentant qui détient un contrôle quasi total sur le niveau de détail de l’information

  • Le premier problème vient du terme libéralisme qui est utilisé un peu à toutes les sauces. Il faut déjà bien voir qu’en règle général, les termes en « isme » ne possèdent pas de définition simple et distincte. Concernant le « libéralisme » c’est encore plus complexe car il porte en lui un enjeu idéologique et performatif (au sens où son emploi est en même temps un engagement politique). Ainsi, libéralisme peut faire référence aux Lumières mais également à Reagan et Thatcher, ou encore être considéré par certains comme synonyme de libertarianisme. Il est employé également comme synonyme (maladroit) de néolibéralisme. Difficile donc d’y voir clair.

    Pour ma part, un libéral est quelqu’un qui défend certains droits considérés non pas comme « naturels » mais comme fondamentaux (ceux qu’on trouve dans la déclaration des droits de l’homme et du citoyen), ce qui implique que c’est quelqu’un qui admet la contradiction, l’opposition, le débat, qui considère qu’il n’existe pas de vérité ontologique surtout en matière de politique.

    La critique que je ferai à l’égard de votre texte est que vous considérez l’Etat comme une entité simple. Or peut-on réellement avoir la même analyse lorsqu’on compare un Etat comme celui de nos sociétés démocratiques, un Etat de l’Ancien Régime, un Etat dictatorial, un Etat totalitaire ? Cela me semble difficile.

    Remarque : la régulation des loyers existe en Allemagne depuis longtemps maintenant, je ne crois pas qu’elle pose problème.

    • Je suis entièrement d’accord avec vous : définir l’Etat en tant que libéral, c’est un peu comme quand les communistes définissaient la liberté et l’économie.

      Etre libéral implique bien de ne considérer aucune vérité ontologique (je dirais universelle) : tout constructivisme a un sens, des avantages et des inconvénients, des versions modérée et des versions intégristes…

      Critiquer l’Etat par principe, en faire un homme de paille, lui attribuer des définitions exogène me semble très léger comme argumentation.

      l’Etat n’a pas le monopole de la violence : il a le monopole de la légitimité (légale), dont celle de la violence. Monopole auto déclaré ou démocratique, peut importe : ce monopole est complétement abscond : il se définit par lui-même, il n’a pas d’autre existence qu’ontologique … donc il n’est pas légitime (sauf à considérer une autorité supérieure à l’Etat) : l’incohérence est à ce niveau : l’Etat régule, mais qui régule l’Etat ?

      • l’état n’a pas le monopole de la légitimité. un pays peut très bien considérer que pour les affaires de morale, c’est l’église qui est légitime. l’état a le monopole de la violence légitime. voir Max Weber (ainsi que Charles Tilly). le monopole de la violence légitime va de pair avec le monopole fiscal.

        • Vous avez une vision jacobine de l’Etat historiquement cela est faux : le légitimité morale de la religion ne peut provenir que de l’Etat dans le cas d’une religion unique et endossée par l’Etat. Les civilisations antiques étaient polythéistes ou poly-religieuses.

          Le violence et l’impôt ne sont les privilèges de l’Etat que quand celui-ci le décide : l’ancien régime et les USA pour faire simple comme contre exemples n’ont pas de monopoles sur l’impôt (ancien régime) ni sur la violence (USA) ni sur la justice.

          Cela revient à mon point de départ : critiquer l’Etat en tant que libéral est quelque peu ridicule si l’on considère l’Etat comme forcément jacobin, socialiste… Ce que l’on critique est une manifestation du socialisme : ce n’est pas parce que les socialistes ont fait un hold-up qu’il faut simplifier l’Etat jusqu’à la caricature.

  • le marché a des imperfections mais comparer le marché à un état parfait est erroné. l’état a aussi des imperfections. or si on étudie les imperfections du marché et les imperfections de l’état on se rend compte que le marché a moins d’imperfections que l’état. c’est pour cela qu’il faut un état limité.

    • Ou plutôt que le seul fait de vouloir substituer le marché par l’État est juste idiot…
      Un peu comme vouloir remplacer des pommes par des poires, des lanternes par des vessies…

    • Vous mélangez Etat et gouvernement. L’Etat est comme le marché : ontologique.

      C’est la même erreur que ceux qui confondent la bourse et les spéculations, les bulles, les crises …. avec le marché.

  • L’Etat est entre autres un moyen de violence qui devrait éviter que là où il gouverne ne règne la loi de la jungle, qui advient où les humains ne sont pas régulés. Surtout il doit lui-même être régulé, pour qu’il ne soit pas utilisé pour favoriser des actions aussi ou plus néfastes que la loi de la jungle, sous l’influence d’idéologies qu’elles soient collectivistes, ultralibérales,…

  • L’ auteur fait bien la distinction ( 2em paragr ) entre violence et coercition par ex les changements d’ heure obligatoires à répétition sont une coercition puisque on ne peut s’y soustraire ce n’ est pas le résultat d’ une votation à laquelle j’ aurais participé donc rien de  » démocratique  » contrairement à ce que prétend @axopl ici l’ Etat est caché derrière une bienveillante nounourse de pretrise médiatique si indispensable à m’ avertir

  • Bonjour,

    Merci pour vos piquantes analyses qui nous obligent à regarder l’actualité autrement.
    Mais il est vrai que seul les frondeurs aujourd’hui pourront vivifier les débats qui nous concernent. Et dans cette globalisation qui nous embrume l’esprit, lorsque la police est américaine; la réforme de l’état Français est -elle bien la réforme de l’état FRANCAIS?
    Amis de la poésie encore bonjour.

    Alain LE BLOA

  • L’Etat français est assimilable à une secte ! Cela permet de mieux comprendre pourquoi il dysfonctionnera toujours wink emoticon
    Le rapport de la Commission d’enquête parlementaire sur les sectes, enregistré à l’Assemblée nationale française le 22 décembre 1995 énonce ses 9 critères distinctifs d’une secte :
    1. déstabilisation mentale
    le harcèlement moral est d’usage courant de la part de l’Etat quand on s’oppose à lui
    2. caractère exorbitant des exigences financières
    vol pur et simple – puisqu’il y a absence de consentement exprès de la part des contribuables/taxés) – dans le cas de l’Etat, dans des proportions, de toute façon, exorbitantes
    3. rupture induite avec l’environnement d’origine
    ex.: quasi-obligation de fréquenter une école
    4. atteintes à l’intégrité physique
    le poids écrasant des exigences financières qui confine parfois à l’esclavagisme peut avoir des conséquences importantes sur la santé physique des contribuables/taxés
    5. embrigadement des enfants
    ex.: quasi-obligation de fréquenter une école
    6. discours plus ou moins anti-social
    L’Etat fait mieux que des discours antisociaux : ses actes mêmes sont antisociaux, par le chômage, la misère et les suicides qu’il provoque
    7. troubles à l’ordre public
    Les méthodes dictatoriales de l’Etat entraînent des manifestations et troubles réguliers
    8. importance des démêlés judiciaires
    Tout est relatif, mais ils doivent être nombreux, peut-être pas autant que le nombre de contrôles invasifs, pénibles et horophages effectués.
    9. tentatives d’infiltration des pouvoirs publics
    Inutile : il sont les pouvoirs publics !
    Et comme une secte, l’Etat ne demande pas notre consentement pour adhérer à son organisation : il affilie de son propre chef. La notion de relations consenties entre personnes majeures et vaccinées lui est parfaitement étrangère.
    Et comme une secte encore, l’Etat ne prévoit pas que vous puissiez le quitter…

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