Par Franklin Cudjoe.
Un article d’Imani
L’Union africaine (UA) sous la direction du Président Zimbabwéen Mugabe manquera d’évoquer des idées pratiques pour une réelle liberté politique et économique des citoyens Africains.
À l’origine, l’unification des pays du continent était le principe fondateur de l’Organisation de l’unité africaine. Cependant, il n’y avait aucune chance que celle-ci se réalise. Les dirigeants africains refusent de faire face à leurs propres échecs, aussi bien qu’aux échecs de leurs voisins, tout en empêchant les « pauvres » Africains d’utiliser leur ingéniosité pour construire leur propre avenir.
Les sommets de l’UA sous la présidence de différents dirigeants étaient pleins de nobles idéaux d’unité. Il n’en est pas moins de Mugabe. Pourtant, cela n’a rien apporté d’utile au vu des véritables catastrophes au Zimbabwe, au Darfour, au Nigeria, en Somalie, en Éthiopie, en Érythrée, et de l’atrophie économique dans une grande partie de l’Afrique, avec le Ghana comme chef, ayant enregistré une importante chute de son PIB passant de 14% en 2011 à moins de 4% en 2015. D’autres échecs continentaux tels que la corruption et des élections marquées par des fraudes et des irrégularités ne figureront pas à l’ordre du jour, même si ceux-ci demeurent les véritables caractéristiques d’unification de l’Afrique.
Surtout, il n’y aura pas un mot sur les droits de propriété, la primauté du droit et des libertés économiques qui permettraient aux Africains de rattraper la croissance des pays asiatiques comme la Thaïlande, la Malaisie et la Corée du Sud qui étaient aussi pauvres que nous l’étions au moment de l’indépendance dans les années 1960. Même les taux de croissance records de l’Afrique du Sud, de Maurice et du Botswana sont considérés en quelque sorte exceptionnels, au lieu d’être reconnus comme étant le résultat de politiques économiques saines.
Les positions à l’UA ont toujours été divisées entre les soi-disant «gradualistes», qui croient que les différents pays doivent d’abord s’efforcer de construire des économies qui fonctionnent et les intégrer par blocs régionaux, et les «radicaux», qui, eux, croient qu’une autorité supranationale conduirait à l’unité. Kadhafi était un apôtre de la deuxième idéologie, mais il est mort.
Cependant, aucun des deux partis n’aborde la vraie question : la liberté économique, qui permettrait aux Africains de se sortir de la pauvreté et de la dépendance de l’État.
La puissance du commerce a été démontrée historiquement et pas seulement dans les pays Occidentaux. À la hauteur de leur gloire, de nombreux États et empires africains pré-coloniaux ont trouvé que le commerce présentait une meilleure façon d’atteindre la prospérité plutôt que les conquêtes (des autres empires). L’or était expédié de Wangara dans le Haut Niger à travers le désert du Sahara pour Taghaza, au Sahara occidental, en échange de sel et en Égypte pour la céramique, de la soie et autres marchandises asiatiques et européennes. L’ancien Empire du Ghana contrôlait une grande partie du commerce trans-Sahara du cuivre et de l’ivoire. Au grand Zimbabwe, l’or était échangé pour de la poterie chinoise et du verre. Le cuir et les marchandises en fer étaient échangés depuis le Nigeria à travers toute l’Afrique de l’Ouest.
Aujourd’hui, l’Afrique a perdu l’art de commercer. Ainsi, de nombreuses théories du complot abondent pour expliquer son retard. Cependant, ce jeu de blâme élude la réalité : les obstacles internes et régionaux entravent le commerce, rendant les tarifs douaniers en Afrique beaucoup plus élevés que les barrières tarifaires des blocs extérieurs. Certains politiciens, bureaucrates et de nombreux militants pour l’aide étrangère soutiennent le fait que ces tarifs représentent une contribution essentielle aux recettes des gouvernements, signifiant la survivance de l’autorité et des pouvoirs de l’État au détriment du bien-être des peuples Africains.
Les opposants aux accords de libre-échange des États-Unis (ALE) ou encore les Accords de partenariat économique de l’Union Européenne (APE) assurent que cela favoriserait les importations à bas prix et condamnerait les économies africaines déjà chancelantes. Ils n’ont aucune pensée pour les consommateurs qui bénéficieraient d’importations bon marché ou pour les producteurs qui pourraient exporter vers les marchés régionaux et internationaux. Ils pensent seulement au maintien du pouvoir gouvernemental et à la protection des industries (habituellement gérées par les camarades au gouvernement).
Ces politiques anti-développement ont pour réelle conséquence de maintenir l’agriculteur africain en régime de survie, et de limiter nos économies à un stade agraire. Malheureusement, ces barrières et ce retard servent d’excuse aux dirigeants africains qui manquent d’œuvrer réellement à la mise en place d’infrastructures nécessaires pour ouvrir le continent au libre-échange.
Il y a quelques années, les droits de douane dans les pays développés ont chuté, passant de 84% durant les deux dernières décennies, à environ 3,9%. Pourtant, les barrières tarifaires en Afrique ne sont passées que de 20% à une moyenne encore importante de 17,7%. Bien sûr, la protection non-tarifaire dans les pays africains les plus pauvres est quatre fois plus élevée que dans les pays développés.
Donc, la question ici ne se pose pas en termes d’idéaux éloignés d’unité régionale ou continentale qui pourraient, par magie indéfinie et sans précédent, sortir les Africains de la pauvreté. Le vrai problème est le manque de liberté économique quotidien et pratique qui permettrait aux Africains de se sortir de la pauvreté, avec des politiques bien définies et historiquement prouvées.
La beauté des politiques économiques saines est qu’elles prennent effet en très peu d’années, comme en Afrique du Sud et au Botswana, à la différence des notions politiques fantaisistes comme celle du consortium de l’ancien dirigeant libyen Kadhafi avec l’Égypte.
Toutefois, les dirigeants qui peuvent parler de l’unité tout en ignorant le carnage au Darfour et la tyrannie au Zimbabwe peuvent très facilement ignorer les obstacles économiques régionaux.
Notre avenir ne sera pas construit par des idéologies et de beaux concepts : ce sont ces idéologies et concepts qui ont retardé l’Afrique pendant que des centaines de millions en Asie construisaient une vie meilleure. Notre croissance et notre prospérité dépendent d’un bon sens avéré et de la libération des chaînes économiques qui continuent de nous asservir.
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- Franklin Cudjoe est Président et directeur exécutif du think tank IMANI Center for Policy and Education classé deuxième think le plus influent en Afrique en 2014 par l’université de Pennsylanie.
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Toute liberté économique ne peut que tuer l’économie africaine :
le poulet Européen subventionné à 1 euro, l’huile de palme de Singapour en bidon de 1 gallon.. Tout ce qui vient de l’extérieur
est moins cher que produit sur place.
Il faut des marchés protégés, qui puissent les aider à produire sur place.
En plus ils s’habillent et se chaussent avec nos fripes, ce qui n’encourage pas une industrie textile ou de la chaussure.
Le fait que les africains reçoivent de notre part des biens « gratuit » est un avantage. La pétition des marchands de chandelles de Bastiat l’illustre bien.
Le vrai problème de l’Afrique est leur QI moyen qui est très faible.
Et malheureusement il n’y a pas grand chose à faire contre ça.
Voir cet article de conrepoint http://www.contrepoints.org/2013/02/16/115008-limportance-du-qi-dans-la-reussite
et ce site qui propose selon moi un très bon résumé power point : http://www.intelligence-humaine.com/