Le regard de René Le Honzec.
Revenant de Nantes après avoir manifesté comme tout le monde (capitale de la Bretagne annexée par Ayrault) et me dirigeant vers Montaigu (charmante localité de 5 500 âmes, plus quelques diables), j’empruntais par commodité la digue, construite par notre bon seigneur Louis XI, qui barrait l’Asson. Or ne voilà-t-il pas que j’aperçois une belle qui dormait, pour je ne sais quelle raison, le cul nu. Ayant eu une enfance difficile, ballotté de pensionnats en maison de redressement, je succombais à mon impulsion et bandais mon arbalète (les Kalachnikov n’étaient pas encore en vente libre) et lui fous droit dans le cul.
La belle était jeunette (ah, non, ça, c’est dans les Prisons de Nantes),“la belle se réveille d’un rêve interrompu et dit : j’ai l’diable dans le cul !” “Ce n’est pas le diable, c’est un beau dard poilu” “et qui t’en fout plein le cul”. Rassurée, la gente jeune femme majeure et responsable (elle avait suivi les cours du Planning Familial) approuve la situation (après avoir signé une décharge, si j’ose dire) et m’encourage : “Si ce n’est pas le diable, refous-le moi dans le cul et qu’il y reste s’il y est bien, et qu’il n’en sorte plus.”
Cette surprenante histoire m’a rappelé une célèbre chanson de corps de garde (de carabins) pleine de similitudes qui a souvent servie de muse pour développer des fresques dignes de Vinci dans les salles de repos des dits carabins.
Je me suis laissé dire qu’une telle œuvre, qui aurait valu les louanges du monde de l’art pour le graffeur qui en asperge les métros avec obstination, a été vivement critiquée par Mme Marisol Touraine qui y a découvert des perversions inimaginables (pour elle) et a ordonné que le mur soit démonté et brûlé en place publique, devant les Femens exaltées et les “Osons le féminisme”, qui revendiquent le droit à l’humour dans leurs actions. Raté les filles !
Vieille de 15 ans, cette fresque discutable était privée comme, paraît-il, le mur des Cons, qui lui, m’indigne beaucoup plus, madame Touraine.
Et la belle liberté d’expression de Charlie ? Déjà finie ?
Bravo. Pour le dessin et pour le texte