Deux tiers des cancers sont le fait de la malchance

La « malchance » du cancéreux se situe à deux niveaux, une accumulation de mutations délétères et un mauvais fonctionnement du système immunitaire.

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Deux tiers des cancers sont le fait de la malchance

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 8 janvier 2015
- A +

Par Jacques Henry.

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La vieille dame qui vit dans sa maison à côté de celle de mon fils à Tokyo doit, à en juger de loin, avoir au moins 95 ans. Chaque fois que je séjourne à Tokyo je l’observe quand je vais fumer ma cigarette dans ce que l’on peut appeler le « jardin » de la maison de mon fils. Cette vieille, très vieille dame sort parfois pour étendre sa lessive sur les barres en acier inoxydable disposées sur des potences devant son logement, une cigarette à la bouche. Si elle détecte ma présence parce qu’elle est presque complètement sourde, elle me salue, « konichiwa », et m’explique en japonais, que naturellement je ne comprends pas, que le temps est probablement beau, ou froid ou humide…

Le soir, comme je suis moi-même fumeur, j’ouvre la fenêtre de la pièce où je dors sur un futon mais ne fume jamais dans cette chambre ni nulle part à l’intérieur de la maison, et de lourdes effluves de fumée de cigarette envahissent cette pièce précisément au moment où cette très vieille dame envisage d’aérer sa maison avant de s’endormir devant sa télévision. Elle fume deux paquets de cigarettes par jour et n’en est pas moins active puisqu’elle peint toujours des tableaux qui ont un franc succès international.

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Vous vous demandez où je veux en venir parce qu’après tout, l’existence même de cette vieille dame n’a pas grand intérêt. En réalité la relation de cause à effet entre le fait de fumer et l’apparition de cancers du poumon a été remise en cause, en partie seulement – ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit – dans une étude réalisée à la faculté de médecine de la Johns Hopkins University. Près des deux tiers des cancers sont dus à des mutations spontanées de l’ADN des cellules en perpétuelle division dans notre corps. Le foie, les reins, le pancréas, les poumons, les intestins et bien d’autres organes se régénèrent en partie au cours de la vie à partir de cellules non différenciées existant dans ces dits organes. Comme les bactéries ou les virus, ces cellules subissent une pression de mutation constante dont les causes peuvent être externes comme par exemple des radiations ionisantes, rayons cosmiques, radioactivité naturelle et artificielle, rayons X ou ultra-violets, des agents chimiques externes (c’est le cas de la fumée de cigarette) mais aussi et surtout, et c’est là que réside la « malchance », des erreurs de copie de l’ADN lors d’une division cellulaire conduisant à une cellule cancéreuse qui va se multiplier anarchiquement. L’organisme dispose de moyens de défense pour se débarrasser en permanence des cellules monstrueuses apparues n’importe où dans le corps en mettant en œuvre des lymphocytes sentinelles. Il arrive parfois, et c’est de la vraie malchance, que les mutations ponctuelles entraînent l’apparition de cellules qui ne sont plus reconnues par notre système immunitaire et alors, un cancer apparaît…

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La « malchance » du cancéreux se situe donc à deux niveaux, une accumulation de mutations délétères et un mauvais fonctionnement du système immunitaire. Cette vieille Japonaise, fumeuse compulsive depuis de nombreuses années, dispose-t-elle des bons systèmes de défense ? Nul ne le sait précisément. Les études comparatives entre l’incidence de cancers de l’intestin grêle et du colon (voir l’illustration tirée de l’article paru dans Science, ci-dessous) ont montré que la fréquence plus élevée d’apparition de cancers du colon était directement liée à la plus importante fréquence de division des cellules souches de ce tissu. Certains types de cancers, sein, prostate, échappent encore à cette corrélation entre vitesse de division cellulaire et apparition de cancer mais dans ces deux derniers cas, les facteurs génétiques ne peuvent être niés. On pourrait ajouter à cette étude les cancers d’origine virale puisque dans tous les cas il s’agit d’une perturbation profonde de l’ADN induite par la présence du virus, un exemple bien connu étant celui du papillome.

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Mais revenons à cette vieille Japonaise fumeuse. L’étude parue dans la revue Science montre que, pour les cancers du poumon, le risque est augmenté d’un facteur 18 par la cigarette. L’échelle de la figure est logarithmique et peut être trompeuse mais elle indique que 75 % des risques de cancer du poumon sont dus à la cigarette, en d’autres termes ce risque est multiplié par la proportion de fumeurs dans une population donnée divisée par le nombre total de cancers du poumon. C’est dans cette approche de calcul statistique un peu à l’emporte-pièce sinon spécieuse que réside la faiblesse de cette étude.

En effet, il est difficile d’évaluer les éventuels effets synergiques d’un composé chimique de la fumée de cigarette et les erreurs spontanées au cours du processus de copie de l’ADN. Il n’est en effet pas possible d’exclure ce type de synergie. De plus, certaines estimations du taux de renouvellement des tissus font appel à des calculs parfois complexes ne reposant sur aucune données expérimentales tangibles. Par exemple, parmi les 4 principaux cancers, sein, prostate, poumon et œsophage, le risque pour ce dernier tissu est de 0,51 % sur une vie, en d’autres termes et statistiquement on court une risque sur deux cents de souffrir d’un cancer de l’œsophage au cours de la vie. La vaste majorité des cancers de l’œsophage se répartit entre adénocarcinomes et carcinomes squameux, 38 % étant des carcinomes à cellules squameuses. L’incidence d’apparition de ce type de cancer au cours de la vie est donc de 0,0051 x 0,38 = 0,001938. Comme l’œsophage mesure de 18 à 25 centimètres de long avec un diamètre de 2 à 3 centimètres, la surface interne est donc d’environ 172 cm2. L’aire d’une cellule squameuse de la couche basale de l’épithélium de l’œsophage est de 80 micron2 et comme la fraction de cellules souches de la couche basale de l’épithélium a été estimée être de 0,4 %, il y a donc 0,21 milliard de cellules basales et parmi celles-ci 0,86 million de cellules souches. La muqueuse œsophagienne comporte environ 15 couches de cellules, le nombre total de cellules épithéliales est donc estimé à 3,24 milliards. À partir de ces données un peu ardues on a pu estimer que le temps de renouvellement de la couche la plus externe de cellules de l’épithélium est de 21 jours. Ce genre de calcul a été appliqué à tous les tissus étudiés au niveau des 31 cancers (voir le graphique) considérés dans cette étude. On peut en déduire que cette étude comporte donc un certain nombre d’approximations d’autant plus que curieusement les trois principaux cancers répandus dans la population occidentale, n’ont pas été inclus dans ce détail d’estimation, sein, prostate et poumon. Voir le lien ici.

Néanmoins cette étude met l’accent sur la nécessité de développer des moyens de détection précoce (s’il en existe un jour) de l’apparition de cellules cancéreuses afin de circonscrire aussi tôt que possible par les techniques existantes (chimiothérapie, rayonnements ou chirurgie) le développement de tumeurs. Mais de toutes les façons, on est encore très loin de pouvoir traiter tous les cancers car il s’agit malheureusement pour deux tiers d’entre eux du résultat d’un processus naturel que nous ne pouvons pas contrôler, pas très rassurant…

  • Source : Johns Hopkins University News et Science


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  • parler de malchance me parait quand même un peu oser. les gens qui ont le cancer des poumons ne l’auraient pas eu s’ils ne fumaient pas. certes, ils sont libres de fumer et de détruire leur santé mais la liberté implique la responsabilité. s’ils sont le cancers du poumons c’est de leur faute. cela me parait un peu facile d’accuser la malchance

    • Il faut tout lire:
       » curieusement les trois principaux cancers répandus dans la population occidentale, n’ont pas été inclus dans ce détail d’estimation, sein, prostate et poumon. »

    • Sauf, donc, ceux qui ont un cancer du poumon sans fumer et ceux qui fument sans avoir de cancer du poumon.
      Et ceux qui ne fument pas mais sont parfois exposés à ci ou ça…

      C’est de leur faute, bien sûr…

    • « les gens qui ont le cancer des poumons ne l’auraient pas eu s’ils ne fumaient pas. »
      En avez vous la preuve ? Sachant qu’il existe des cancers des poumons chez des personnes n’ayant jamais fumés, comme il existe des cancers du foi chez des personne n’ayant jamais bu. Alors docteur ?

  • A force de tout guérir, on va finir par mourir en bonne santé.
    C’est ben désolant.

  • Même celui qui veut se suicider peut avoir la malchance de se rater. Gardons nous de déduire des règles de vie de la chance ou de la malchance. Prenons des risques, en connaissance de cause et en toute responsabilité, pour ce qu’ils nous apportent en contrepartie, quand ça en vaut la peine. Et n’en prenons pas par bêtise ou inconscience quand ça n’en vaut pas la peine.
    Beaucoup trop de gens ont compris de travers que s’ils fumaient et menaient une vie malsaine, ils pourraient même profiter à 66% du reste de la vie.

  • Article fumeux et sans intérêt.
    80 à 90% des cancéreux du poumons sont des fumeurs. C’est pas des chiffres issus de branlette statistiques ou d’études obscures, c’est le simple et limpide constat obtenu en faisant le décompte sur les lits d’hôpitaux.
    Donc même si le « hasard » est un facteur qui intervient également dans la cancérogenèse, commencer cet article de cette manière (cigarettes, Japon…) c’est juste une manière minable d’entretenir le flou ou l’amalgame. C’est juste malhonnête.
    L’article aurait été directement commandé par Philipp Morris il aurait pas été rédigé autrement.
    Nase.

    • « 80 à 90% des cancéreux du poumons sont des fumeurs. C’est pas des chiffres issus de branlette statistiques ou d’études obscures, c’est le simple et limpide constat obtenu en faisant le décompte sur les lits d’hôpitaux. »
      Vous nous dites juste que fumer est un facteur aggravant mais avez vous une preuve de causalité ? Fumer ne cause pas le cancer du poumons mais augmente le risque; Vous n’avez donc rien compris à l’article.

      • « Fumer ne cause pas le cancer du poumons mais augmente le risque. »
        Pas mal. Jamais pas vu un tel non sens depuis longtemps.
        En effet le tabac augmente de 10 à 15 fois le risque de cancer du poumon, ce qui est énorme et en fait donc la principale CAUSE de cancer du poumon actuellement (relire la définition du mot cause dans le dictionnaire au besoin…).
        Mais votre réaction complètement absurde illustre parfaitement ce que la malhonnêteté de cette article peut engendrer comme confusion.

        • 18 fois, c’est écrit et ce n’est pas moi (auteur de ce billet) qui l’affirme. J’ai glissé une anecdote au sujet de cette vieille femme fumeuse juste pour introduire cette étude mais notez que je n’en ai tiré aucune conclusion : peut-être que le système immunitaire fait bien son travail chez cette personne.
          Il reste un point encore plus inquiétant que je n’ai pas osé sortir dans ce billet, c’est l’usage inconsidéré d’antibiotiques pour n’importe quelle petite grippe qui ne permet plus à notre immunité naturelle de fonctionner normalement. Toute attaque bactérienne ou virale vient en soutien à nos défenses naturelles or la facilité et le confort font que les médecins prescrivent des antibiotiques le plus souvent à tort. De ce fait notre système immunitaire perd progressivement de son efficacité pourtant nécessaire pour détecter des cellules cancéreuses nouvellement apparues et les détruire. On a estimé que chaque seconde notre organisme générait une cellule potentiellement cancéreuse immédiatement détruite par les lymphocytes sentinelles fort heureusement. Si on réduit au silence ce système de défense naturel par l’abus d’antibiotiques (et d’antiviraux) il est tout à fait possible qu’une des causes de cancers pourrait être l’abus d’antibiotiques. Aucune étude n’a été réalisée dans ce sens mais cette hypothèse ne peut absolument pas être rejetée. Bonne santé en 2015 !

          • Vous n’avez pas écrit cet article, mais vous y ajouter une anecdote qui, comme vous le dîtes vous même, ne permet rien de conclure, ne prouve rien. Cette anecdote ne fait qu’entretenir la confusion en relativisant une cause majeur et avérée du cancer du poumon qu’est le tabac, face à des hypothèses qui ne sont encore pas validées scientifiquement, et qui, même si elles l’étaient ne changeraient en rien le caractère cancérigène avéré du tabac.
            Pourquoi ajouter cette anecdote qui ne sert à rien dans ce contexte ? Pour moi c’est de la malhonnêteté intellectuelle. A moins qu’il ne s’agisse que d’un ornement destiné à apporter une touche pseudo sulfureuse ou anticonformiste à moindre frais. Ce qui revient au même.
            Le tabac va multiplier le risque de cancer du poumon de 10 à 15 en multipliant les mutations en cellules cancéreuses dans vos poumons. C’est juste l’effet démontré de la fumée de cigarette sur nos poumons. Ses propriétés cancérigènes. Que vous ayez un bon système immunitaire, une bonne « immunité génétique à cette maladie, ça baisse éventuellement votre risque de base (ce qui reste à prouver concernant l’abus d’AB que vous évoquez)…mais votre risque de cancer du poumon reste quand même multiplier par 10 ou 15 si vous fumez. Ça ne change rien.
            Autant prendre quelqu’un qui joue à la roulette russe toutes les semaines et qui est encore en vie après 40 ans de ce petit jeu pour en conclure qui finalement la roulette russe n’est peut-être pas la cause de mort que l’on croit et qu’il y a surement d’autres facteurs en jeu dont, et surtout…la malchance ! C’est vrai. Si vous avez un barillet à 8 coups alors que les autres en ont à 4 ou 6 coups, votre risque de base sera moindre. Mais ça ne change pourtant rien au caractère éminemment dangereux et avéré de la roulette russe.

            • Hum…
              La phrase « A cause B » en science a un sens… Qui ne colle pas forcément avec l’usage du dictionnaire.
              Mais même si on n’avait jamais de cancers du poumon sans fumer et que tous les fumeurs avaient des cancers du poumon, on ne peut pas dire « fumer cause le cancer » sans avoir une théorie valide du mécanisme causal. Théorie évidement testable et falsifiable.

              La causalité dans un système aléatoire ou du moins mal compris est quelque chose d’éminemment fragile.

              Bref, c’est de polémique de terminologie, m’enfin, bon, ce qui cause le cancer ce n’est pas un facteur environnemental, mais un mécanisme cellulaire qui ne fonctionne pas bien, et la probabilité que ce fonctionnement devienne défectueux dans ce sens est largement accru par l’exposition répétée et intense à la fumée de tabac.

              Bref, vous êtes tous les deux d’accord mais vous ne parlez pas la même langue.

        • cause : « origine d’un phénomène, d’un événement »
          risque : « danger plus ou moins probable »
          Vous n’avez pas lu l’article ! Pour vous fumer cause le cancer, l’article vous dit qu’il y a des mutations génétiques à l’origine de cancer, fumer peut accroître ces mauvaises mutations génétiques ou pas ! Mais ces mauvaises mutations peuvent très bien apparaître sans fumer et vous oubliez aussi que des fumeurs n’auront jamais de cancer du poumon, il s’agit donc bien d’un risque.

          • Un risque qui accroît (très) significativement une cause, est une cause.
            Vous vous cachez derrière votre petit doigt.

            « fumer peut accroître ces mauvaises mutations génétiques ou pas ».
            Ecrire ça illustre à nouveau la confusion qu’entraîne cette article (ou plutôt ses rajouts)
            C’est pas « ou pas ». Fumer est cancérigène (prouvé et reprouvé depuis des décennies) . Donc par définition fumer accroît ces mauvaises mutations génétiques (c’est la définition même du mot cancérigène).

            • Je vais vous apprendre un truc que vous n’avez pas l’air de bien saisir, la vie entraînera votre mort. 😆
              La causalité en médecine est très peu employé, voilà pourquoi on parle de risque et non de cause. Prenez l’exemple très simple d’un mécanicien qui fume, qui travaille dans un environnement pollué par les gaz d’échappement et autres poussières de freins, de suie, etc … et qui en plus boit de l’alcool en dehors de son service. Ce type développe un cancer de la gorge, quelle est la « cause » selon vous ? Arrêtez donc d’être catégorique, il y a des centaines de « causes » possible et pas une seule.

              • Que l’étiologie du cancer soit multifactorielle ne change rien au fait que le tabac est un puissant cocktail cancérigène. C’est largement documenté depuis des décennies.
                On peut donc tout à fait être catégorique sur ce point. La science l’est, tout comme la médecine à ce sujet.

                « Le tabagisme est dans tous les pays développés, et la plupart des pays en développement, la principale cause de cancer, de mortalité évitable et de mortalité avant 65 ans. »
                http://www.academie-medecine.fr/publication100036045/
                Cette phrase est produite par l’académie française de MEDECINE. Vous noterez le terme CAUSE.

                • Noun, depuis le début nous disons la même chose mais pas de la même manière. Qu’un produit soit cancérigène est un fait puisqu’il augmente fortement le risque mais qu’un produit soit la cause dans le sens seule et unique je dis non.
                  Votre article est une vulgarisation des problèmes liés au tabagisme (mot clés en haut de l’article : annonce publicitaire), il faut dire au gens ce qu’il veulent entendre pour diminuer les risques.

                  Le tabac ne cause pas le cancer mais augmente les risques de développer un cancer et un cancer du poumon n’est pas forcément causé par le tabac mais par plusieurs facteurs dont le tabac.
                  Vous voulez un parallèle ? Rouler à 180 sur autoroute ne cause pas d’accident mais augmente le risque d’en avoir un, lorsque l’accident arrive la vitesse sera une cause parmi d’autres telles la mauvaise visibilité, l’adhérence, la distance de sécurité, l’inattention ou même la somnolence, la vitesse devient donc un facteur aggravant puisque rien ne permet de dire que l’accident n’aurait pas eu lieu à 130. Rien n’empêche un non fumeur d’avoir un cancer du poumon, que va-t on lui dire ? que la cause de son cancer est le tabac ? Absurde.

                • C’est même accablant !
                  Voir le tableau extrait du rapport de l’institut Gustave Roussy, par les épidémiologistes Catherine Hill et Laureen Majed :
                  Tableau de la page 38 : « Fraction de la mortalité par cancer attribuable aux causes identifiées »
                  http://cjoint.com/?EAkvW3hlEEd

                  source : http://www.gustaveroussy.fr/doc/cancer/pdf/prevention/epi_oct2014.ppt

                  • Mais justement le truc c’est que 75% des cancers n’est pas attribuable à ces « causes identifiées » (qu’on appelle plutôt facteurs de risque, parce que bon, là encore la causalité, toussa… ).

                    75% c’est encore plus accablant que 24%, non ?

                    • En l’occurrence dans le cas particulier du cancer du poumon les 75-25 sont largement inversés, et la cause (ou facteur de risque si vous préférez -change rien au pb) attribuable principale est le tabac.

                  • Etude intéressante mais incomplète et très orientée tabac, alcool et hormone !
                    On voit que la plus grosse proportion de cancer chez l’homme est celui de la prostate mais aucun chapitre n’en parle dans la suite de l’étude, quels en sont les facteurs de risques principaux ? (sédentarité entre autre ? )
                    On y voit également qu’il y a 1 nouveau cancer sur 5 étiqueté « Autres » soit plus que des cancers du poumon, c’est inquiétant de ne pas avoir de détail sur ces cancers.
                    Et pour les décès, idem, il y a autant de mortalité par cancer du poumon que par « Autres », c’est quoi qui provoque « Autres » ?

                    Chez les femmes idem, la mortalité par cancer « Autres » est la plus importante, pourquoi ne parle-t on pas des facteurs de risques de ces autres cancers qui tuent 2 fois plus que le poumon.

                    • Très simple.

                      Sur le tabac « on » est sûr de pouvoir faire quelque chose et « on » contrôle la vie des gens. Plus on parle des cancers dont les facteurs de risque sont connus, plus « on » à l’air de savoir des trucs, de maîtriser, et donc plus « on » récupère de crédits de recherche et d’autorité (on se fait consulter pour mettre en place des lois, des taxes).

                      La réalité ? Comme en climatologie ! On ne sait pas grand chose encore sur les causes du cancer (les vraies, hein, le réel mécanisme causal celui qui fait que X n’a pas le cancer en t et qu’en t+e il l’a, pas les trucs qui statistiquement augmentent un « risque ») et donc par conséquent on ne sait pas du tout le traiter ou le prévenir. Bien sûr des méthodes ad hoc se développement, marchent pas trop mal pour tel ou tel cancer, telle ou telle population, mais en réalité, pas grand chose.

                      Et ça, ça énerve. Alors on se focalise sur les rares truc qu’on peut présenter comme si on savait. Le poumon et le tabac notamment. Mais il n’est pas exclu du tout qu’une variable confondante grosse comme une maison soit là et qu’on ne la découvre que plus tard… « ah ben en fait, c’est pas le tabac, c’est xxx, un truc qui accroit fortement et les chances de se mettre à fumer et les chances de cancer du poumon… « 

                    • Catherine Hill donne quelques éléments de réponse dans une Interview récentes :
                      http://www.francetvinfo.fr/sante/le-hasard-cause-principale-de-cancer-cette-etude-est-un-nouveau-regard-mais-ne-resout-pas-tout_786631.html
                      Francetv info : Sur quoi s’appuie cette étude pour affirmer que la majorité des cancers sont le fait du hasard ?
                      Catherine Hill : Quand on considère les expositions de la population française aux causes certaines de cancer (tabac, alcool, infections, expositions professionnelles, obésité…), on arrive à expliquer à peu près 35% des cancers diagnostiqués (sur un total de 355 000 par an en France, par exemple). Pour les autres, on ne disposait pas d’explications jusque-là. Cette étude fait office de chaînon manquant dans nos connaissances et propose une hypothèse intéressante pour les 65% restants.
                      etc.

                      PS Catherine Hill est une incorruptible. Elle n a pas hésité à se mettre à dos le monde de la viticulure et le ministère de l’agriculture quand elle a publié ses conclusions sur l’absorption d’alcool.
                      portail http://www.gustaveroussy.fr/fr/page/prevention-et-risques_80

                    • Franz, une question intéressante, que donne l’épidémiologie des cancers dans des groupes religieux vivant en marge des sociétés modernes comme les Amish etc ? :

                      Sur le tabac la réponse est sans appel :
                      http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/3393918
                      Extrait :
                      Le taux de tabagisme chez ces groupes est presque nul, et le taux de cancer du poumon dans tous les quatre de ces groupes religieux est extrêmement faible. Le cancer de la structures buccale, du pharynx, du larynx et de l’oesophage est également généralement assez faible.

                      Le reste est intéressant et donne de l’eau au moulin de l’hypothèse « hasard », les Amish ont beau vivre de manière vertueuse au sens écolo du terme, ils n’en sont pas pour autant exempts de cancers.

  • Tous les cancers sont le fait de la malchance, après il y a des facteurs aggravants.

    Fumer augmente le risque de façon délirante, dès la première cigarette (là aussi il y a des études). Si vous avez un risque de 0.1% de développer un cancer chaque année et que vous en développez un, alors oui, c’est de la malchance.

    Si vous faites passer ce risque de 0.1% à 2% en fumant, peut-on encore parler de malchance ?

    Il y a ici une certaine malhonnêteté dans l’interprétation des chiffres.

    Cette dame de 95 ans a juste la chance d’être chaque année dans les 98% si je reprends mon exemple. De même que les gagnants au loto gagnent avec une chance sur plusieurs dizaines de millions.

    C’est le principe de la statistique, vous trouverez toujours un exemple, tant que la statistique n’est pas à 0% ou 100%.

    Fumer tue, point. Le reste, c’est de la chance, et non l’inverse. Vous n’êtes pas malchanceux si vous avez un cancer en tant que fumeur, vous êtes par contre chanceux si vous n’en avez pas, toujours en tant que fumeur.

  • Extrait du Quotidien du Médecin du 14/01/2015 :
    Le centre international de la recherche sur le cancer (CIRC) a souhaité exprimer son désaccord avec la publication dans « Science » d’une étude américaine concluant que le cancer serait plus souvent dû à un manque de chance, qu’à des causes génétiques et environnementales.
    « On ne peut pas imputer les lacunes de nos connaissances en matière d’étiologie du cancer simplement à la malchance, clarifie le Dr Christopher Wild, directeur du CIRC.
    Les experts du CIRC pointent du doigt l’analyse des chercheurs qui, selon eux, est en contradiction avec les preuves épidiémiologiques, comprend de nombreux biais et utilise des méthodologies limitées.
    http://www.lequotidiendumedecin.fr/specialites/cancerologie/non-la-plupart-des-cancers-ne-sont-pas-dus-la-malchance-clarifie-le-circ

    – pas content aussi Fabien Calvo Professeur à l’université Paris-Diderot-Paris-VII, directeur scientifique de Cancer Core Campus Europe Gustave-Roussy Villejuif.
    Cancer et hasard, gare aux dérives interprétatives
    http://www.lemonde.fr/sciences/article/2015/01/12/cancer-et-hasard-gare-aux-derives-interpretatives_4554568_1650684.html
    Le réel problème que soulève cet article dans ses conclusions est d’affirmer que les événements liés au hasard ont une responsabilité très « substantielle » dans la survenue des cancers et de pointer du doigt le fait que la prévention ne concernerait qu’un nombre limité d’organes. En fait, d’autres chiffres montrent qu’un tiers des cancers, parmi les plus graves, sont quasi exclusivement dus au tabac (P. Jha et R. Peto, New England Journal of Medecine, 2 janvier 2014), qu’environ 10 % à 15 % des cancers sont liés à une alimentation inadéquate ou à des toxiques environnementaux, et que le patrimoine génétique « pèserait » sur environ 10 % des cancers.

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Il y a trente ans, tous types de cancers confondus, le taux d... Poursuivre la lecture

Le 14 juillet 2023, une conférence de presse était organisée sur les résultats des évaluations de deux instances liées à l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) : le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) et le Comité Mixte d'Experts des Additifs Alimentaires de l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO) et de l'OMS (JECFA).

Une grande partie des médias n'a retenu que le classement en « cancérogène possible » de l'aspartame ou ont minimisé les conclusions rassurantes du JECFA sur les r... Poursuivre la lecture

Par Cyrille Monnereau et Clément Cabanetos.

 

Les cancers sont la cause principale de mortalité précoce dans les pays développés, entraînant près de 1,5 million de décès annuels dans l’Union européenne. Ils constituent un enjeu de santé publique majeur. La diversité de leurs formes, localisations et expressions implique que les traitements mettent en œuvre une grande variété de modalités thérapeutiques complémentaires, des rayons X, chimiothérapie, chirurgie, immunothérapie entre autres.

Parmi l’arsenal des traitemen... Poursuivre la lecture

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