Les bienfaits de l’humiliation raisonnée

Titiller l’amour propre permet parfois de faire avancer les choses !

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Les bienfaits de l’humiliation raisonnée

Publié le 20 décembre 2014
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Par Philippe P.

humiliation credits Norma Desmond (licence creative commons)

Lui, et bien que l’on s’entende très bien, il me faisait enrager depuis longtemps. Beau mec, bardé de diplômes prestigieux, sympa, agréable, bref tout ce qu’il fallait pour faire une superbe carrière. Mais non, il s’entête à se comporter en agent de maîtrise servile, n’ayant pas compris que ce ne sont jamais les meilleurs qui réussissent mais ceux qui osent.

J’avais l’impression d’avoir entraîné un cheval de course qui ne courrait jamais à Longchamp mais qui passerait le restant de sa vie à pâturer comme un hongre ! Nous avions parfois abordé ce sujet mais il restait persuadé que viendrait un jour où sa hiérarchie saurait le distinguer parmi la foule des anonymes et rendre enfin grâce à son investissement personnel ! Ce type a le respect de la hiérarchie chevillé au corps, persuadé qu’un jour il aurait sa chance.

C’est donc un grand rêveur bercé d’illusions qui pense qu’un bienfait est toujours récompensé. Et si je ne doute pas que cela puisse être le cas après notre mort, je suis persuadé en revanche qu’au sein d’une entreprise, si vous bossez sans faire de vague, on vous laissera gentiment à votre place jusqu’à ce que vous partiez vers une retraite bien méritée. Pourquoi changer quelque chose qui fonctionne bien et récompenser quelqu’un qui ne demande rien ?

J’ai beau lui avoir dit maintes et maintes fois de bouger, de se remuer, de faire un éclat, mais rien n’y faisait. Doté d’un respect tout militaire de la hiérarchie, il reste persuadé qu’à l’instar d’un champ de bataille, une entreprise vous reconnaît à votre capacité à tenir sous le feu et ne tarde jamais à vous accorder les galons mérités. Parfois je le sens frustré et j’appuie là où cela fait mal en lui dépeignant le fossé qui existe entre son engagement (contribution) et ce que son entreprise lui donne (rétribution) mais il est doté d’une loyauté qui frise la bêtise. À croire qu’il est actionnaire !

Un soir que je l’avais comme dernier patient, et parce que nous nous connaissons très bien, je lui ai proposé de prendre un verre après notre séance en rejoignant deux de mes ex-patients qu’il avait déjà croisés. Ces deux-là sont son antithèse. Salariés de grands cabinets de conseil, ils ont vite compris que ce n’était pas le mérite qu’on récompenserait mais leur cynisme et leur manière de se vendre auprès d’une hiérarchie qu’ils méprisent généralement avec entrain. Revenus de tout comme deux paras qui auraient réchappé de Dien Bien Phu, il leur en faut beaucoup pour les émouvoir. Et le premier qui les fera bosser pour autre chose que pour eux-mêmes, n’est pas encore né. Si vous voulez les faire rire, il suffit de leur parler de culture d’entreprise.

C’était donc les sujets parfaitement adaptés pour créer un électrochoc chez mon cher patient. Ils s’étaient déjà croisés une ou deux fois et avaient donc eu le loisir de faire connaissance. C’est ainsi qu’à peine assis, ils lui ont demandé si quelque chose avait changé dans sa carrière. Rien n’ayant changé, ils se sont gentiment moqué de lui en lui expliquant que c’était bien pour une entreprise de pouvoir compter sur des salariés motivés et qu’il aurait sans doute la médaille du travail.

Voilà qui n’a pas plu à mon cher patient qui a défendu sa position en arguant d’un défi à relever qui lui permettrait sans aucun doute, selon lui, d’accéder enfin au poste qu’il méritait. Comme cela fait au moins cinq fois qu’il relève des défis sans qu’on le récompense, cela nous a bien fait rire. Malgré ses diplômes prestigieux, il est apparu comme le mouton qu’on tond tous les ans, l’abruti qu’on exploite gentiment en lui faisant miroiter une récompense mais… pour après.

Un de mes ex-patients lui a carrément proposé vingt-mille euros de plus par an pour travailler pour lui dans son cabinet de conseil. Comme il l’a expliqué, n’étant pas lui-même un grand travailleur, il compte essentiellement sur les autres pour faire avancer sa carrière. Et il aurait été heureux de pouvoir compter sur un stakhanoviste comme mon patient pour aller au charbon pendant que lui glandouille au bureau. Comme il l’a expliqué, dans les grands cabinets de conseil, soit on est loyal et travailleur et on finit avec un burnout, soit on comprend que ce métier ne sert à rien et on devient aussi cynique que les associés qui nous exploitent.

C’était une manière de voir assez nouvelle pour mon patient pour qui un chef est forcément quelqu’un qui a été choisi pour ses compétences, ses résultats et sa loyauté. Il a bien tenté de nous faire adhérer à sa vision bisounours du monde de l’entreprise mais ça n’a pas pris et il s’est trouvé très isolé. Nous ne partagions pas sa vision angélique du travail. On aurait cru le type fier d’aller se faire trouer la peau pour une médaille. C’est ainsi qu’au fur et à mesure de la conversation, il s’est trouvé un peu comme le benêt à qui l’on viendrait expliquer que si la fille lui fait des sourires, ce n’est pas pour lui, mais parce qu’elle est prostituée. Passer pour le dernier des michetons n’est pas forcément glorieux pour un ancien de l’ENS.

C’est ainsi que durant une heure et demie, il en a pris plein la tronche pour pas un rond, mais le tout, dans un esprit de bonne camaraderie. Et comme il est tout sauf idiot, je le sentais bouillir petit à petit, lassé de passer pour le dernier des cons face à des mercenaires aguerris. Mais comme il n’est de bonne compagnie qui ne se quitte, l’heure est donc venue de nous séparer et après moult mojitos, chacun est rentré chez soi.

Je l’ai revu quinze jours après cette petite soirée. Il m’a expliqué que la semaine suivante, il avait pété les plombs lors d’une réunion, en explosant et en demandant à l’un de ses supérieurs s’il ne se foutait pas de sa gueule, ce qui ne se fait pas vraiment dans les bureaux ouatés de sa multinationale. Il a même claqué la porte en menaçant de donner sa démission si les choses ne bougeaient pas.

Et voici que deux jours après cet esclandre, tandis que son supérieur direct lui intimait gentiment le conseil de s’excuser auprès des participants à cette réunion, il a reçu un coup de téléphone direct de la part du numéro deux de l’entreprise qui avait été averti de la scène.

Ce dernier a tenu à le voir et lui a proposé de devenir son adjoint au motif que cela faisait du bien de voir que parmi les cadres de haut niveau, tous n’étaient pas des soumis mais que certains savaient encore ruer dans les brancards et bousculer les choses.

Un mois après, une fois la promotion dûment validée par les RH de son entreprise, c’est chose faite, mon cher patient est devenu adjoint du numéro 2 de l’entreprise et a rejoint le siège historique. À lui, les belles hôtesses, la moquette dans laquelle on s’enfonce aux chevilles et le bureau de palissandre. Il m’a avoué que la soirée à se faire gentiment humilier lui était restée en travers de la gorge et que cela l’avait aidé à se mettre en colère.

Ce ne sont jamais les meilleurs qui réussissent mais ceux qui osent. Parfois il suffit juste de gueuler un bon coup. Voilà, mon cher patient court enfin à Longchamp ! Et comme il me devait une fière chandelle, je lui ai dit que maintenant qu’il était chef, ce serait bien qu’il me prenne un de mes petits patients qui rame pour avoir un stage.

Un jour prochain, je lui avouerai que j’ai fait exprès de ramener les deux affreux pour qu’ils lui en mettent plein la tronche et le déniaisent un peu. Parce que moi, vous comprenez, je suis cadenassé par mon statut, je suis un peu obligé d’être gentil !

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  • Bullshit. « Ce ne sont pas les meilleurs qui réussissent », vaut seulement dans les entreprises de merde. Un patron rationnel a tout intérêt à faire grimper les meilleurs.
    Dans le cas décrit, l’erreur pour le patron est d’avoir confié les RH, la fonction la plus importante de toute entreprise, à des incapables.
    L’erreur pour le salarié est de ne pas avoir demandé de RDV avec des chefs plus hauts placés, ou de ne pas s’être barré s’il les a obtenu, mais n’a pas obtenu de promotion.
    On a les salariés que l’on mérite.

    • Je n’ai jamais rencontré de patron rationnel. Pas en France en tout cas.

      • Oui, j’avoue que ce n’est pas une généralité, ce qui est très dommage pour l’économie française. Le bon côté, c’est que vu la concurrence, il est assez facile pour quelqu’un qui sait réfléchir de monter sa boîte, dans l’idéal en débauchant leurs meilleurs éléments. En plus, comme ils sont bons, leurs clients viennent avec : c’est vraiment tout bénef.

        • Au contraire, ils sont très rationnels, et cet article est extrêmement juste.
          Regardez mon cas: je suis interimaire dans une grande boite, multinationale qui pèse 13.5Mds de CA. Donc pas une boite de « merde » mal gérée (ou alors c’est un miracle s’ils en sont arrivés là…).
          Au début, je travaillais comme un forçat, je faisais le travail de deux voir trois personnes. Résultat? Je me tapait systématiquement les tournées les plus difficiles (je travaille au service expédition, on conditionne les colis pour le voyage et charge les camions). Et tout seul. Bah oui, puisque je courrais comme un lapin! Plus je courrais, et plus on chargeait la barque!
          Et puis j’ai tapé du poing sur la table. J’ai levé le pied, je me suis mis à faire mon travail, mais pas plus. Et bizarrement depuis mes conditions se sont énormément améliorées. J’ai le même salaire, mais mon dos va mieux…

          C’est un comportement rationnel. Je beaucoup de personne autour de moi qui travaillent énormément et ne comprennent pas pourquoi on ne les augmente jamais. La raison est simple: on te paye 1500€, tu fais le boulot de trois ou quatre personne (c’est que fait ma soeur pour 1800…), pourquoi est ce qu’on t’augmenterait? Si on te donnait 500€ de plus par mois, tu produirais d’avantage? Non, puisque tu es déjà à fond. Donc si on te donnait 500€ de plus, ta marge de progression étant nulle, ce serait juste 500€ cadeau. Même si tu les mérite, ce n’est pas ainsi que ça fonctionne. Si tu offres à ton chef le travail de quatre personnes pour le SMIC, il n’a aucune raison de te donner plus. Ni de te promouvoir, puisqu’en agissant ainsi tu permets efficacement à tes supérieurs de se reposer sur toi. Ils ne prendront donc pas le risque de te changer de place. Quant à la concurrence, si tu es prêt à te sacrifier comme ça pour un SMIC, les chances que tu claques un jour la porte sont minimes. Donc au pire, c’est un (faible) risque à prendre.

          C’est comme ça que ça marche. En vérité, il faut toujours en avoir sous la semelle. Parce que ton chef ne te donnera rien gratuitement par pure bonté. Pour avoir quelque chose, il faut que TOI tu le négocies, en personne, sinon ce sera le statu quo. Or, si t’es déjà à fond et que tu ne peux pas proposer de produire d’avantage, sur quel argument tu vas demander ton augmentation?
          Il faut faire ce pour quoi on est payé. Pas moins. Mais pas plus non plus. Les suppléments, ça se négocie. Ok pour travailler plus, et on me paye plus. Sinon il n’y a pas de raison de faire d’avantage.

          D’autre part, il ne faut pas rêver, les gens qui sont prêt à se sacrifier pour rien ne sont jamais de bons chefs. C’est une forme de renoncement, de soumission absolue, et ce n’est pas dans ces gens là qu’on recrute les chefs.
          Plus tu es haut dans la hiérarchie, moins tu as besoin d’être un stakhanoviste. Ta tête et ton caractère sont bien plus utiles quand tu montes les étages.

    • Il est vrai que pour les sociétés de conseils comme pour les diseuses de bonne aventure il n’est pas utile d’être compétent, une renommée fondée sur du vent suffit. C’est beaucoup moins vrai quand on construit des avions.

      • Oh, quand je constate certains investissements totalement irrationnels pris pour économiser des bouts de chandelles sur 20 ans avec un taux d’amortissement inférieur à l’inflation, je m’interroge… Est il besoin d’un cabinet de conseil pour comprendre par exemple qu’investir 300€ dans un équipement qui permet d’économiser à tout casser 5 €/an est totalement stupide ? Ou juste un peu de bon sens ? Pourtant que des trucs comme ça, j’en vois tous les jours…
        Et les salariés qui baignent dans cet océan d’irrationalité en souffrent, lorsqu’ils en sont conscients. L’envie de taper du poing sur la table, je dirais que c’est l’etat par défaut du salarié.

      • En effet, c’est un argument recevable.

      • Hadock s’entendrait bien avec le regretté Eric Tabarly, dont la citation historique suivante pourrait être appliquée aux gouvernants actuels, aux socialistes en général et à bon nombre de décisionnaires imbus de leurs titres et cachant leur incompétence derrière celle de leurs subalternes : « Naviguer est une activité qui ne convient pas aux imposteurs. Dans bien des professions, on peut faire illusion et bluffer en toute impunité. En bateau, on sait ou on ne sait pas. »

        Mais on m’a objecté à juste titre un jour qu’un bon dirigeant est celui qui sait s’entourer de toutes les compétences dont il ne dispose pas lui-même. C’est aussi vrai.

        Et Tabarly était seul maître après Dieu, comme tous les capitaines sur leurs navires.

  • C’est évident, car la sanction et l’échec, « l’humiliation raisonnable », permettent de se dépasser à nouveau. Contrairement aux nouvelles méthodes pédagogistes qui estiment que la sanction et la sélection empêchent l’élévation sociale, morale et mentale de la majorité. J’ai été confronté dans mon parcours musical à des grands maîtres, parmi les meilleurs de notre époque. Leur contact était intimidant, leurs sanctions et leurs jugements humiliants, abaissants. Mais seuls les sentiments (souvent de haine par réaction à l’humiliation créée) qu’ils m’ont insufflés m’ont permis de me dépasser jusqu’à les égaler puis les dépasser. Tous les sportifs, intellectuels et artistes de haut niveau connaissent ce processus.

    C’est même le processus structurant de progrès général pour l’humanité.

    Pour répondre à Jeff84, les médiocres au pouvoir ont toujours tendance à faire monter des médiocres. Le socialisme promeut des incapables parce que sa norme est l’inconséquence et le relativisme. Les incapables ne peuvent ni ne peuvent lutter contre le relativisme, il consolide de plus leurs positions de pouvoir indues, dont la seule analyse pertinente est celle du syndrome de Peter.

    Mais rares sont aussi les chefs d’entreprises qui feront monter des cadres ou des employés qui risqueront de mettre en danger leur pouvoir, le suivisme dans les organisations étant en général la norme. Ce n’est donc sans aucun hasard que les êtres dotés de qualités exceptionnelles incompatibles avec les organisations seront obligés d’être des self-made man. Ce n’est souvent pas un choix délibéré de leur part. Car trop souvent leur génie ne pourra vivre, respirer, être accepté tel qu’il est dans les structures déjà existantes. Structures qui seraient par ailleurs mises en danger si celui-ci était écouté. Voir l’histoire édifiante de la Bell company raconté par Alvin Toffler dans « S’adapter ou périr ».

    • Ce n’est pas une question de génie, quand on accepte d’être exploité vainement pour rien du tout, c’est qu’on manque de discernement, quelque soit nos capacités scolaires. Le manque de discernement n’est jamais un bon point pour évoluer dans une hiérarchie.
      Je vois des gens qui seraient prêts à tout sacrifier pour 1500€ par mois. Qu’est ce que ça prouve? Qu’ils manquent de discernement. Ils ne monnayent pas leur travail au prix juste, ils ne savent pas donc pas négocier :). Moi je suis encore jeune, et jusqu’à peu j’étais bercé des mêmes illusions sur le travail. Et puis j’ai ouvert les yeux. Et depuis ma situation s’est nettement améliorée. Je ne suis pas un glandeur pour autant, je fais mon travail, et bien. Je m’y attache. Mais je n’en fais pas plus que je ne dois.

  • Humilier raisonnablement, je ne comprends pas? pourquoi vous faisait-il enrager Philippe? C’est son choix après tout!
    c’est triste comme pratique, les gens ne sont donc pas humbles…. ? Non c’est vrai, l’humilité est oublié par beaucoup et moi je suis trop empathique pourtant certaines réflexions meriteraient des claques 😉

  • Décidément, dans les articles de cet auteur sur Contrepoints, c’est son égo qui transparait plus que toute autre chose.

    Chaque nouvel article me convainc un peu plus de ne pas faire appel à un psychothérapeute, dussè-je en avoir besoin.

    • Nan, j’ai pas d’égo ! Dans mon boulot on suit une putain d’analyse durant de longues années et à la fin on est aussi humble qu’on moine bouddhiste ! 🙂

  • Cet article décrit finalement à merveille le principe de Peter (et Dilbert) :
    – les employés incompétents ne restent pas dans un poste où ils ne sont pas compétents (car promus)
    – les employés compétents restent à un poste où ils sont compétents car non-promus.

  • « Doté d’un respect tout militaire de la hiérarchie, il reste persuadé qu’à l’instar d’un champ de bataille, une entreprise vous reconnaît à votre capacité à tenir sous le feu et ne tarde jamais à vous accorder les galons mérités »

    Eh bien oui. Dans les bonnes entreprises du moins.

  • Il y a deux sortes d’entreprises: les petites et les grandes (pour les moyennes, je vous laisse décider au cas par cas auquel de ces deux groupes elles se rattachent)

    Dans les petites entreprises, on ne peut pas se cacher. Le patron connaît son boulot et le travail qu’on fait se voit. Les meilleurs sont promus… Ou partent d’eux-mêmes, car il n’y a pas beaucoup de place pour grandir. Mais il a parfois des opportunités incroyables comme ouvrir une filiale à l’étranger ou poser sa marque sur une nouvelle acquisition. Les glandeurs et autres as de la promotion de soi sont rares, non seulement parce que ça ne marche pas, mais surtout parce qu’ils en sont en général très conscients et évitent ce genre d’entreprise comme la peste.

    Dans les grandes entreprises, au contraire, on se rapproche un maximum de l’administration: très peu de relation de causalité entre le travail accompli et les résultats financier annuel ; beaucoup de cynisme et de profiteurs, des carriéristes, des tire-au-flanc, de la politique interne… Un vrai panier de crabes, et bien peu de gens dans le tas qui font réellement marcher le tout. Lorsqu’on les identifie, tout est alors fait pour les visser sur place.
    Dans ce genre de milieu, tout ce que vous avez décrit s’avère exact et ce sont en général les pires qui sont aspirés vers le haut – au point de susciter un mépris général de cette caste auprès des autres employés voire de la population toute entière, et je ne suis pas sûr que cette mauvaise réputation soit imméritée.

    Vous avez appris un certain cynisme à votre ami. Peut-être auriez tout simplement pu lui demander de bosser pour une PME où il aurait vraiment eu l’occasion de briller et de faire grandir la boîte.

    • C’est en grande partie vrai, mais il est possible d’avoir une grande entreprise qui fonctionne bien. Il faut « juste » un service RH intelligent, qui sait identifier les tire-au-flanc et les salariés méritants. C’est le coeur de l’entreprise, même plus important que le PDG lorsque le marché est très stable.

      • Mais Jeff84, vous le dites vous même: « Il faut « juste » un service RH intelligent »! Précisément, tout est dans le terme « intelligent ». Parce que pour diriger une grande entreprise, il faut avant tout être malin et savoir où l’on va. Inutile d’être un bourreau de travail. Ce n’est pas le propos. Il faut faire les choses intelligemment. Quelqu’un qui travail plus que les autres pour le même salaire voir moins prouve simplement qu’il manque de discernement. C’est très bien pour des postes subalternes, mais quand il faut prendre des décisions, ça peut poser problèmes. Quand une entreprise te paye un salaire, c’est pour produire un travail. Le surplus que tu produis, tu leur offres, gratis.

  • Une entreprise qui ne laisse pas monter les gens compétents et travailleurs risque d’être balayée du marché à plus ou moins long terme, quel dommage que certains dirigeants ne comprennent pas cela.

    • Encore une fois, qu’est ce que compétent? Perso, si j’étais chef d’entreprise, je ne filerais un poste à responsabilités à un mec qui travaille comme un boeuf pour le même salaire que ses collègues. Parce que vu comment il se fait enfler sans rien dire, mettre une personne comme ça aux commandes…
      De la même manière, effectuer les basses besognes avec courage et célérité ne veut pas dire pour autant que l’on a l’intelligence et les qualités requises pour s’élever dans la hiérarchie. Si tu empiles très vite les cartons, c’est bien, mais si tu passes chef, est ce qu’on te demandera d’empiler les cartons très vite? Non. On te demandera autre chose. C’est ces autres choses qu’on doit prouver.

  • Ainsi donc, l’auteur et ses deux amis soi-disant cyniques se sont donné un peu de peine pour qu’un surdoué puisse enfin exercer des responsabilités à la hauteur de ses capacités.
    Ils ont été sensibles à ce gâchis.
    On ne sait si le responsable hiérarchique du pur-sang est paresseux ou mal inspiré – le cynisme n’étant pas une explication puisque le tour qu’a pris les choses n’est pas à son avantage objectif.

    Mais une chose est sûre: Sur quatre personnages, trois sont prêts à s’impliquer pour mettre fin à un gâchis. Je trouve que cela n’est pas si mal.

    Cela me rappelle la lecture de Atlas shrugged, où j’attendais de trouver la démonstration des vertus de l’égoïsme – et j’y ai trouvé le contraire (car l’égoïsme qu’Ayn Rand promeut n’est pas l’égoïsme).

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